Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1859 01 mai 1859
Description : 1859/05/01 (A4,N69). 1859/05/01 (A4,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1er MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 139
variations mêlées de calmes à l'époque du changement
des moussons ou des saisons.
28. La saison la plus favorable pour la rapidité des
communications entre Suez et Bombay, et vice versa,
est aussi la meilleure pour les ports de notre vaste
empire de l'Inde , comme pour ceux de la Chine et de
l'Australie.
29. Kurrachee, le port de merde l'Indus, déjà de
quelque importance comme port de commerce , est
considérablement retardé dans ses progrès , parce qu'il
est placé trop loin de la portée immédiate des entrepri-
ses européennes. Lorsque le canal sera achevé, nous
posséderons par la vapeur une route rapide et presque
directe entre l'Europe et nos provinces du S.-O de
l'Inde au moyen de ce port et de l'Indus.
30. Aden, avant la découverte du passage du Cap de
Bonne-Espérance,était un grand entrepôt de commerce,
et le port maritime de la contrée autrefois si fertile
d'Hadramant, décrite par un ancien écrivain comme
un diadème sur le front de l'Univers. Aden , déjà, pro-
met beaucoup, quoiqu'il soit loin d'avoir son ancienne
grandeur; mais combien son importance commerciale
serait accrue, lorsque par l'ouverture du canal le com-
merce serait de nouveau rendu à son ancienne route !
31. Les îles les plus considérables de la mer Rouge,
les îles de Farsan et de Danhac étaient autrefois cou-
vertes d'une population dense qui n'était rien moins
qu'incivilisée, à en juger par les ruines des vastes réser-
voirs d'eau qu'on trouve surtout dans la dernière de
ces îles, et par l'immense étendue de leurs cimetières.
Ces îles, ainsi que les ports de Berbera, Zeïlha, Tajorah,
Amphilah, Massovah, Suaken et Kosséir sur la côte
ouest; Moka, Odéidah, Lohéiah, Groupidali, Jeddah,
Yembo sur la côte orientale, et plusieurs autres
ports inférieurs reprendront leur caractère commercial,
maintenant expirant, et fourniront les moyens de pé-
nétrer dans tout l'intérieur que bordent ces côtes. En
fait les deux rives de la mer Rouge abondent en havres
naturels et bien abrités, particulièrement bien adaptés
à la navigation côtière, et il n'est pas douteux qu'ils
étaient autrefois remplis par les navires des premiers
temps. Hélas 1 depuis plusieurs siècles ils sont à peu
près déserts; mais bientôt, j'en ai la confiance, ils ré-
sonneront encore du bourdonnement affairé des hommes
civilisés et des voix joyeuses du matelot et du trafi-
cant.
32. — Maintenant nos steamers de poste, en allant et
venant, voyage après voyage, rencontrent à peina une
seule voile entre Suez et le détroit de Bal-el-Mandeb.
Lorsque le canal sera construit, la surface de cette mer
sera, je n'en doute pas, couverte d'un bout à l'autre des
navires de toutes les nations maritimes de l'Europe
ardemment engagées dans le commerce, et portant la
civilisation à des nations longtemps plongées dans l'i-
gnorance et la barbarie. En fait, l'issue heureuse de
cette grande entreprise, le canal maritime de Suez, ou-
vrira les plus vastes champs aux entreprises commer-
ciales, aussi bien qu'aux travaux du philanthrope et du
missionnaire.
33. — Pour conclure, tandis que les navires ont à
présent à traverser une distance de 12 à 15,000 milles
entre l'Angleterre et Bombay par le cap de Bonne-
Espérance, après l'achèvement du canal, ils n'auront
plus qu'à parcourir 6,000 milles. De bons bateaux à
vapeur peuvent se rendre directement de Suez à Bombay
pendant toute l'année, et retourner directement de
Bombay à Suez pendant neuf mois de l'année, la dis-
tance pendant les trois autres mois n'étant accrue que
de 4 à 500 milles, pour éviter les fatigues sans néces-
sités auxquelles on condamnerait les bâtiments et les
machines pour les faire lutter directement contre la
mousson du S.-O. Les navires à voiles sont sûrs d'un
bon vent pour la portion entière de la moitié du voyage
d'aller, et au retour pour les deux tiers de cette même
moitié.
Finalement, il est difficile d'apprécier suffisamment
les vastes bénéfices qui résulteront, pour la civilisation
et le commerce, du percement de l'isthme de Suez d'un
canal maritime, tel que le propose M. Ferdinand de
Lesseps.
Bombay, 15 février 1859.
LE LUXE EUROPÉEN EN CHINE.
Une relation d'un voyageur anglais nous fournit,
sur les demeures, la vie et les habitudes intérieures
des riches Chinois, des détails qu'à plusieurs titres
nous croyons dignes de l'intérêt de nos lecteurs. Ils
y trouveront d'abord des renseignements curieux sur
les productions végétales de ces contrées longtemps
mystérieuses; mais ce récit nous touche spécialement
sous un point de vue plus solide et plus positif.
On y voit en effet que les goûts du luxe européen
ont pénétré dans la classe riche ; elle emprunte à
l'Europe ses ameublements, ses vins, sa vaisselle, les
ornements de ses habitations. Tout cela était parfait,
et tout cela était anglais, nous dit notre voyageur.
Notre industrie est célèbre, elle est sans rivale pour
les objets de goût et de luxe. La Chine ouverte, rap-
prochée de 3,000 lieues au moyen du canal de Suez,
quelle carrière cet immense empire, si opulent, n'of-
frirait-il pas à nos ateliers et à nos fabriques ! Pour-
quoi nos produits, s'ils y étaient connus, n'y joui-
raient-ils pas, auprès des classes riches, de la préémi-
nence qu'ils obtiennent dans les autres parties du
monde ?
Naturellement nous n'entendons présenter en ceci
que de simples indications. Laissons toutefois la pa-
role à notre narrateur, racontant les merveilles qu'il
a rencontrées et les courtoisies qu'il a reçues, sur le
domaine d'un noble Chinois :
Il Il nous emmena d'abord dans sa maison de campa-
gne : c'était la demeure parfaite d'un gentleman chinois.
11 y avait là un vaste jardin, avec des haies de bambous,
et de grands étangs à poissons, bordés de murs en briques
bleues et en tuiles à jour. Ses parcs étaient dans un état
admirable et aussi bien entretenus que celui du Prince-
Epoux à Windsor. Les terrains étaient plantés de noyers,
variations mêlées de calmes à l'époque du changement
des moussons ou des saisons.
28. La saison la plus favorable pour la rapidité des
communications entre Suez et Bombay, et vice versa,
est aussi la meilleure pour les ports de notre vaste
empire de l'Inde , comme pour ceux de la Chine et de
l'Australie.
29. Kurrachee, le port de merde l'Indus, déjà de
quelque importance comme port de commerce , est
considérablement retardé dans ses progrès , parce qu'il
est placé trop loin de la portée immédiate des entrepri-
ses européennes. Lorsque le canal sera achevé, nous
posséderons par la vapeur une route rapide et presque
directe entre l'Europe et nos provinces du S.-O de
l'Inde au moyen de ce port et de l'Indus.
30. Aden, avant la découverte du passage du Cap de
Bonne-Espérance,était un grand entrepôt de commerce,
et le port maritime de la contrée autrefois si fertile
d'Hadramant, décrite par un ancien écrivain comme
un diadème sur le front de l'Univers. Aden , déjà, pro-
met beaucoup, quoiqu'il soit loin d'avoir son ancienne
grandeur; mais combien son importance commerciale
serait accrue, lorsque par l'ouverture du canal le com-
merce serait de nouveau rendu à son ancienne route !
31. Les îles les plus considérables de la mer Rouge,
les îles de Farsan et de Danhac étaient autrefois cou-
vertes d'une population dense qui n'était rien moins
qu'incivilisée, à en juger par les ruines des vastes réser-
voirs d'eau qu'on trouve surtout dans la dernière de
ces îles, et par l'immense étendue de leurs cimetières.
Ces îles, ainsi que les ports de Berbera, Zeïlha, Tajorah,
Amphilah, Massovah, Suaken et Kosséir sur la côte
ouest; Moka, Odéidah, Lohéiah, Groupidali, Jeddah,
Yembo sur la côte orientale, et plusieurs autres
ports inférieurs reprendront leur caractère commercial,
maintenant expirant, et fourniront les moyens de pé-
nétrer dans tout l'intérieur que bordent ces côtes. En
fait les deux rives de la mer Rouge abondent en havres
naturels et bien abrités, particulièrement bien adaptés
à la navigation côtière, et il n'est pas douteux qu'ils
étaient autrefois remplis par les navires des premiers
temps. Hélas 1 depuis plusieurs siècles ils sont à peu
près déserts; mais bientôt, j'en ai la confiance, ils ré-
sonneront encore du bourdonnement affairé des hommes
civilisés et des voix joyeuses du matelot et du trafi-
cant.
32. — Maintenant nos steamers de poste, en allant et
venant, voyage après voyage, rencontrent à peina une
seule voile entre Suez et le détroit de Bal-el-Mandeb.
Lorsque le canal sera construit, la surface de cette mer
sera, je n'en doute pas, couverte d'un bout à l'autre des
navires de toutes les nations maritimes de l'Europe
ardemment engagées dans le commerce, et portant la
civilisation à des nations longtemps plongées dans l'i-
gnorance et la barbarie. En fait, l'issue heureuse de
cette grande entreprise, le canal maritime de Suez, ou-
vrira les plus vastes champs aux entreprises commer-
ciales, aussi bien qu'aux travaux du philanthrope et du
missionnaire.
33. — Pour conclure, tandis que les navires ont à
présent à traverser une distance de 12 à 15,000 milles
entre l'Angleterre et Bombay par le cap de Bonne-
Espérance, après l'achèvement du canal, ils n'auront
plus qu'à parcourir 6,000 milles. De bons bateaux à
vapeur peuvent se rendre directement de Suez à Bombay
pendant toute l'année, et retourner directement de
Bombay à Suez pendant neuf mois de l'année, la dis-
tance pendant les trois autres mois n'étant accrue que
de 4 à 500 milles, pour éviter les fatigues sans néces-
sités auxquelles on condamnerait les bâtiments et les
machines pour les faire lutter directement contre la
mousson du S.-O. Les navires à voiles sont sûrs d'un
bon vent pour la portion entière de la moitié du voyage
d'aller, et au retour pour les deux tiers de cette même
moitié.
Finalement, il est difficile d'apprécier suffisamment
les vastes bénéfices qui résulteront, pour la civilisation
et le commerce, du percement de l'isthme de Suez d'un
canal maritime, tel que le propose M. Ferdinand de
Lesseps.
Bombay, 15 février 1859.
LE LUXE EUROPÉEN EN CHINE.
Une relation d'un voyageur anglais nous fournit,
sur les demeures, la vie et les habitudes intérieures
des riches Chinois, des détails qu'à plusieurs titres
nous croyons dignes de l'intérêt de nos lecteurs. Ils
y trouveront d'abord des renseignements curieux sur
les productions végétales de ces contrées longtemps
mystérieuses; mais ce récit nous touche spécialement
sous un point de vue plus solide et plus positif.
On y voit en effet que les goûts du luxe européen
ont pénétré dans la classe riche ; elle emprunte à
l'Europe ses ameublements, ses vins, sa vaisselle, les
ornements de ses habitations. Tout cela était parfait,
et tout cela était anglais, nous dit notre voyageur.
Notre industrie est célèbre, elle est sans rivale pour
les objets de goût et de luxe. La Chine ouverte, rap-
prochée de 3,000 lieues au moyen du canal de Suez,
quelle carrière cet immense empire, si opulent, n'of-
frirait-il pas à nos ateliers et à nos fabriques ! Pour-
quoi nos produits, s'ils y étaient connus, n'y joui-
raient-ils pas, auprès des classes riches, de la préémi-
nence qu'ils obtiennent dans les autres parties du
monde ?
Naturellement nous n'entendons présenter en ceci
que de simples indications. Laissons toutefois la pa-
role à notre narrateur, racontant les merveilles qu'il
a rencontrées et les courtoisies qu'il a reçues, sur le
domaine d'un noble Chinois :
Il Il nous emmena d'abord dans sa maison de campa-
gne : c'était la demeure parfaite d'un gentleman chinois.
11 y avait là un vaste jardin, avec des haies de bambous,
et de grands étangs à poissons, bordés de murs en briques
bleues et en tuiles à jour. Ses parcs étaient dans un état
admirable et aussi bien entretenus que celui du Prince-
Epoux à Windsor. Les terrains étaient plantés de noyers,
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