Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 123
et financiers de l'exécution fussent assemblés; et sup-
posons encore qu'un journal, une coterie jalouse du pro-
grès et du développement du monde se mît en travers
de cette grande conception ; qu'elle luttât contre elle par
tous les mensonges, par toutes les intrigues, par tous
les genres de diffamation; qu'elle considérât avec ter-
reur et désespoir cette nouvelle route ouverte à toutes
les nations de la terre, non point parce que cette route
serait fermée aux siens, mais parce qu'elle n'en aurait
point la jouissance exclusive ; non point parce que cette
route ne profiterait point à son pays, mais parce qu'elle
pourrait également profiter à d'autres pays.
» Serait-ce là de la prohibition ? Ce serait bien plus ;
ce serait une sorte d'embargo mis à perpétuité sur le
genre humain. Ce serait la plus monstrueuse signi-
fication d'accaparement, de monopole et de tyrannie
universelle qui eût jamais pesé sur les nations du
globe. Ce serait l'iniquité, la violence hypocrite, le
cynisme de l'égoïste. Or, que le Times cherche dans
ses plus récents souvenirs. Ne connaît-il pas un jour-
nal, ne connaît-il pas une école, ne connaît il pas une
coterie qui donne en ce moment au monde ce spec-
tacle scandaleux ? Ne connaît-il pas les manœuvres
souterraines par lesquelles on essaie d'entraver le
canal de Suez ? Ne connaît-il pas lord Stratford de Red-
cliffe, lord Palmerston? Ne se souvient-il pas enfin de
ses propres articles? Et quand on voit le Times se met-
tre à cheval sur ses grands principes, invoquer la li-
berté, flétrir le monopole, l'accaparement et l'exploita-
tion, comment ne pas s'ind'gner en se rappelant la pro-
hibition anti-humaine et anti-morale dont ses amis et
lui-même s'efforcent de frapper le commerce du monde
entier en prétendant lui boucher le chemin le plus
court, le moins périlleux et le plus économique entre
deux hémisphères ? Que le Times ne nous parle plus de
son libéralisme ; il en a donné la mesure. Nous savons
que si le canal de Suez lui est si insupportable, c'est
parce que, tout en faisant les affaires de l'Angleterre,
il peut faire aussi, quoique dans une moindre propor-
tion, celles de la France et de l'Europe. Nous en con-
cluons que s'il veut chez nous la levée des prohibitions,
c'est non-seulement parce qu'il est convaincu qu'elle
sera avantageuse à la Grande-Bretagne, mais qu'elle
sera dans le même degré au moins désavantageuse à la
France, car l'affaire du canal de Suez nous a prouvé que
le bien de l'Angleterre ne lui suffit pas, s'il n'y trouve
le mal de la France.
n P. B-s DARNIS. »
LES ANGLAIS A CAMARAN.
On écrit au Journal du Havre :
« Il s'est passé sur l'île de Camaran un fait inté-
» ressant. Un poste anglais, établi sur cette île, en
)! creusant le sol pour élever une redoute destinée à
» protéger du côté de la terre le petit fort de Mu-
» chram, qui est accessible pour les plus gros navires,
» a trouvé une tombe en partie détruite par le temps.
» L'inscription du monument a fait connaître que
» cette tombe était celle du chevalier de Cressac, of-
1) ficier de la frégate la Yénus, qui fut chargée, en
» 1787, sous le commandement de l'amiral Rosily, par
» le roi Louis XVI, de faire l'exploration de la mer
» Rouge, et qui mourut pendant la campagne.
» Les officiers anglais, mus par un sentiment pieux
» qu'on ne saurait trop approuver, ont relevé le mo-
» nument de M. de Cressac. On sait que déjà, il y a
» quelques mois, les officiers de l'état-major du géné-
» ral Rose, ayant trouvé, à Patna, dans l'Inde, les
» tombes des officiers de l'état-major du général fran-
» çais Raymond, mort en 1798, ont accompli dans
» cette occasion.le même devoir. »
Nous nous associons cordialement aux sentiments
que le correspondant du Journal du Havre exprime en
cette occasion. Nous aimons à accueillir tout ce qui
peut augmenter le rapprochement et la bienveillance
entre les deux pays. C'est à ce titre que nous avons
emprunté ces lignes au Journal du Havre. Toutefois
nous ne pouvons nous empêcher de les accompagner
d'une autre réflexion. Quel droit a l'Angleterre d'aller
élever une redoute sur l'île Camaran? Il est bien d'ho-
norer la demeure des morts ; mais il ne serait pas mal
de respecter la propriété des vivants.
ERNEST DRSPlACES.
COMMUNICATION ENTRE L'INDE INTÉRIEURE
Et l'isthme de Suez.
Nous avons déjà fait connaître dans notre dernier
numéro les efforts heureux que poursuit l'Angleterre
pour améliorer la navigation de l'Indus et la faire re-
monter jusqu'aux vastes et riches contrées traversées
par ce fleuve à l'intérieur de l'Inde. A côté de ce pre-
mier travail, les Anglais en exécutent un autre :
c'est celui du réseau de chemins de fer destiné à
couvrir la péninsule indoustanique et à relier ses im-
menses territoires à la mer. Parmi ces chemins, ceux
du Sunde et du Punjab se rattachent essentiellement
à l'avenir et aux intérêts de l'ouverture de l'isthme.
Ils sont destinés, en effet, à porter vers l'Indus les
produits de ces deux provinces, qui sont des royaumes,
et l'on sait que l'embouchure de l'Indus est en quelque
sorte placée en face du détroit de Bab el-Mandeb,
dont elle n'est séparée que par peu de jours de navi-
gation.
Il ne peut donc pas nous être indifférent d'observer
les progrès qui se réalisent de ce côté de l'Inde; car,
en faisant de l'Indus un des artères les plus actifs de
la circulation indienne, ils promettent en même temps
des avantages tous nouveaux au canal de Suez, dès
qu'il sera exécuté.
Faisons remarquer en outre, que le mouvement
commercial créé par les récentes découvertes de la
civilisation n'est netré pour rien dans les évaluations
et financiers de l'exécution fussent assemblés; et sup-
posons encore qu'un journal, une coterie jalouse du pro-
grès et du développement du monde se mît en travers
de cette grande conception ; qu'elle luttât contre elle par
tous les mensonges, par toutes les intrigues, par tous
les genres de diffamation; qu'elle considérât avec ter-
reur et désespoir cette nouvelle route ouverte à toutes
les nations de la terre, non point parce que cette route
serait fermée aux siens, mais parce qu'elle n'en aurait
point la jouissance exclusive ; non point parce que cette
route ne profiterait point à son pays, mais parce qu'elle
pourrait également profiter à d'autres pays.
» Serait-ce là de la prohibition ? Ce serait bien plus ;
ce serait une sorte d'embargo mis à perpétuité sur le
genre humain. Ce serait la plus monstrueuse signi-
fication d'accaparement, de monopole et de tyrannie
universelle qui eût jamais pesé sur les nations du
globe. Ce serait l'iniquité, la violence hypocrite, le
cynisme de l'égoïste. Or, que le Times cherche dans
ses plus récents souvenirs. Ne connaît-il pas un jour-
nal, ne connaît-il pas une école, ne connaît il pas une
coterie qui donne en ce moment au monde ce spec-
tacle scandaleux ? Ne connaît-il pas les manœuvres
souterraines par lesquelles on essaie d'entraver le
canal de Suez ? Ne connaît-il pas lord Stratford de Red-
cliffe, lord Palmerston? Ne se souvient-il pas enfin de
ses propres articles? Et quand on voit le Times se met-
tre à cheval sur ses grands principes, invoquer la li-
berté, flétrir le monopole, l'accaparement et l'exploita-
tion, comment ne pas s'ind'gner en se rappelant la pro-
hibition anti-humaine et anti-morale dont ses amis et
lui-même s'efforcent de frapper le commerce du monde
entier en prétendant lui boucher le chemin le plus
court, le moins périlleux et le plus économique entre
deux hémisphères ? Que le Times ne nous parle plus de
son libéralisme ; il en a donné la mesure. Nous savons
que si le canal de Suez lui est si insupportable, c'est
parce que, tout en faisant les affaires de l'Angleterre,
il peut faire aussi, quoique dans une moindre propor-
tion, celles de la France et de l'Europe. Nous en con-
cluons que s'il veut chez nous la levée des prohibitions,
c'est non-seulement parce qu'il est convaincu qu'elle
sera avantageuse à la Grande-Bretagne, mais qu'elle
sera dans le même degré au moins désavantageuse à la
France, car l'affaire du canal de Suez nous a prouvé que
le bien de l'Angleterre ne lui suffit pas, s'il n'y trouve
le mal de la France.
n P. B-s DARNIS. »
LES ANGLAIS A CAMARAN.
On écrit au Journal du Havre :
« Il s'est passé sur l'île de Camaran un fait inté-
» ressant. Un poste anglais, établi sur cette île, en
)! creusant le sol pour élever une redoute destinée à
» protéger du côté de la terre le petit fort de Mu-
» chram, qui est accessible pour les plus gros navires,
» a trouvé une tombe en partie détruite par le temps.
» L'inscription du monument a fait connaître que
» cette tombe était celle du chevalier de Cressac, of-
1) ficier de la frégate la Yénus, qui fut chargée, en
» 1787, sous le commandement de l'amiral Rosily, par
» le roi Louis XVI, de faire l'exploration de la mer
» Rouge, et qui mourut pendant la campagne.
» Les officiers anglais, mus par un sentiment pieux
» qu'on ne saurait trop approuver, ont relevé le mo-
» nument de M. de Cressac. On sait que déjà, il y a
» quelques mois, les officiers de l'état-major du géné-
» ral Rose, ayant trouvé, à Patna, dans l'Inde, les
» tombes des officiers de l'état-major du général fran-
» çais Raymond, mort en 1798, ont accompli dans
» cette occasion.le même devoir. »
Nous nous associons cordialement aux sentiments
que le correspondant du Journal du Havre exprime en
cette occasion. Nous aimons à accueillir tout ce qui
peut augmenter le rapprochement et la bienveillance
entre les deux pays. C'est à ce titre que nous avons
emprunté ces lignes au Journal du Havre. Toutefois
nous ne pouvons nous empêcher de les accompagner
d'une autre réflexion. Quel droit a l'Angleterre d'aller
élever une redoute sur l'île Camaran? Il est bien d'ho-
norer la demeure des morts ; mais il ne serait pas mal
de respecter la propriété des vivants.
ERNEST DRSPlACES.
COMMUNICATION ENTRE L'INDE INTÉRIEURE
Et l'isthme de Suez.
Nous avons déjà fait connaître dans notre dernier
numéro les efforts heureux que poursuit l'Angleterre
pour améliorer la navigation de l'Indus et la faire re-
monter jusqu'aux vastes et riches contrées traversées
par ce fleuve à l'intérieur de l'Inde. A côté de ce pre-
mier travail, les Anglais en exécutent un autre :
c'est celui du réseau de chemins de fer destiné à
couvrir la péninsule indoustanique et à relier ses im-
menses territoires à la mer. Parmi ces chemins, ceux
du Sunde et du Punjab se rattachent essentiellement
à l'avenir et aux intérêts de l'ouverture de l'isthme.
Ils sont destinés, en effet, à porter vers l'Indus les
produits de ces deux provinces, qui sont des royaumes,
et l'on sait que l'embouchure de l'Indus est en quelque
sorte placée en face du détroit de Bab el-Mandeb,
dont elle n'est séparée que par peu de jours de navi-
gation.
Il ne peut donc pas nous être indifférent d'observer
les progrès qui se réalisent de ce côté de l'Inde; car,
en faisant de l'Indus un des artères les plus actifs de
la circulation indienne, ils promettent en même temps
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qu'il sera exécuté.
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