Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1er ¡\VRTT.. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 107
» C'est, m'assure-t-on, M. le capitaine de frégate
» Russel, précédemment aide de camp de l'amiral
» Parceval-Deschênes, et ancien officier de l'escadre
» de la mer Noire, qui est chargé de la direction de
» ces travaux. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
MARINE MARCHANDE UNIVERSELLE.
Voici le nombre de navires des diverses nations
d'Europe et d'Amérique qui ont parcouru les mers
en 1857 :
Navires. Tonneaux.
États-Unis 38,000 6,072,235
Angleterre. 37,088 5,570,000
France.. , , 19,175 1,052,535
Suède et Norvège. 5,241 538,264
Danemark. 5,179 210,345
Espagne. 5,173 349,762
Grèce.,.. 3,960 254,881
Autriche. 3,393 482319
Italie et surtout la Sardaigne. 2,984 197,924
Turquie. 2,300 183,000
Hollande. 2,230 551,884
Mexique et Amérique du Sud 1,550 200,000
Russie 1,416 172,605
Prusse 829 267,000
Villes anséantiques. 779 312,755
Belgique. 160 24,000
LE REVENU DES TERRES CULTIVÉES DE LA COMPAGNIE.
Nous recevons d'Égypte un nouveau témoignage
en faveur de la modération des revenus attribués
aux terres de la Compagnie universelle par les de-
vis estimatifs. Ces informations nous sont fournies
par un cultivateur pratiquant dans le pays, et qui
s'appuie sur son expérience et sur ses observations.
Il en résulte que des terres de seconde qualité éloi-
gnées des grands centres de population et par con-
séquent de consommation, et dont les produits ont
à subir de gros frais de transport, se louent par
petites parties à 1,000 piastres, ou 250 fr. l'hectare.
Leur culture pourtant exige des dépenses considé-
rables que notre correspondant énumère et dont
seront affranchies les terres de la Compagnie. L'ir-
rigation, élément indispensable de la végétation en
Egypte, est pour l'agriculteur une charge excessive;
la Compagnie versera directement l'eau dans ses
terres par ses canaux d'irrigation disposes à cet effet,
et par ces mêmes canaux, les produits de ces terres
seront mis en rapport facile et économique avec l'in-
térieur de l'Egypte et avec les deux mers.
Toutefois, dans les localités mieux situées que le
village habité par notre correspondant, le loyer des
terres est encore plus élevé. Il est de 500 piastres le
feddan, ou 312 fr. l'hectare à Tantah; de 1,000 pias-
tres le feddan, ou 625 fr. l'hectare vers Alexandrie,
d'après ses attestations. Si l'on veut bien se rappeler
que l'isthme de Suez, ouvert à la navigation, sera
un des grands chemins maritimes les plus fréquentés
du globe, on conçoit facilement que les terres voi-
sines auront une valeur qui pourra le disputer à
celles d'Alexandrie. Or, les estimations de la Com-
pagnie ne portent les revenus prévus des cultures
sur l'isthme ni à 625 ni à 312 fr. l'hectare, mais à
250 fr. seulement.
Voici au surplus la lettre qui nous a inspiré ces
courtes réflexions :
ERNEST DESPLACES.
Monsieur le rédacteur en chef du journal
L'ISTHME DE SUEZ.
« Monsieur,
» J'ai vu à la lecture de quelques numéros de votre
journal, que l'évaluation donnée par Mougel-Bey, au
produit net du terrain en Egypte, a été taxée d'exagéra-
tion. Permettez à un ancien agriculteur de l'Egypte de
vous donner quelques renseignements qui serviront,
je l'espère, à jeter quelque jour sur cette question.
1) Dans le village que j'habite, le terrain de bonne
qualité se loue 200 piastres, au tarif, le feddan par
année. Il est à ma connaissance que cette année une
pièce de 90 feddans a été louée à ce prix. Pour l'ex-
ploitation de cette terre il y a cinq puits qui ont coûté,
l'eau étant à l'étiage à environ 3m,50 de profondeur, au
moins 1,500 fr. l'un. Les machines employées coûtent
250 fr. l'une , et doivent être renouvelées en entier
dans l'espace de trois ans. Pour élever l'eau nécessaire
a une culture de coton, et pour les autres travaux des
champs il faut 25 bœufs, et il en faut 40 pour la cul-
ture du riz. Le transport des produits à Alexandrie
coûte 3 fr. les 45 kilogrammes. Ces frais vous paraî-
tront sans doute énormes et ils le sont en effet; et
pour que le fermier puisse retirer quelque bénéfice de
sa culture, il est nécessaire que les produits soient su-
périeurs à ceux sur lesquels on a l'habitude de compter
en Europe. Pour vous en donner une idée, il me suf-
fira de vous faire connaître la rotation de culture éta-
blie dans la pièce dont je vous ai parlé. Elle est louée
pour deux ans. A son entrée en possession, le fermier
l'a trouvée ensemencée de coton. Après le coton elle a
été semée en féverolles, qui occupent actuellement le
sol; après les féverolles, on sèmera du riz. La seconde
année on sèmera du tréfle (bercins), et après deux ou
trois coupes de fourrage on sèmera de nouveau du coton.
« Je donnerais trop d'étendue à ma lettre si je devais
vous faire connaître la quantité de produits sur lesquels
» C'est, m'assure-t-on, M. le capitaine de frégate
» Russel, précédemment aide de camp de l'amiral
» Parceval-Deschênes, et ancien officier de l'escadre
» de la mer Noire, qui est chargé de la direction de
» ces travaux. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
MARINE MARCHANDE UNIVERSELLE.
Voici le nombre de navires des diverses nations
d'Europe et d'Amérique qui ont parcouru les mers
en 1857 :
Navires. Tonneaux.
États-Unis 38,000 6,072,235
Angleterre. 37,088 5,570,000
France.. , , 19,175 1,052,535
Suède et Norvège. 5,241 538,264
Danemark. 5,179 210,345
Espagne. 5,173 349,762
Grèce.,.. 3,960 254,881
Autriche. 3,393 482319
Italie et surtout la Sardaigne. 2,984 197,924
Turquie. 2,300 183,000
Hollande. 2,230 551,884
Mexique et Amérique du Sud 1,550 200,000
Russie 1,416 172,605
Prusse 829 267,000
Villes anséantiques. 779 312,755
Belgique. 160 24,000
LE REVENU DES TERRES CULTIVÉES DE LA COMPAGNIE.
Nous recevons d'Égypte un nouveau témoignage
en faveur de la modération des revenus attribués
aux terres de la Compagnie universelle par les de-
vis estimatifs. Ces informations nous sont fournies
par un cultivateur pratiquant dans le pays, et qui
s'appuie sur son expérience et sur ses observations.
Il en résulte que des terres de seconde qualité éloi-
gnées des grands centres de population et par con-
séquent de consommation, et dont les produits ont
à subir de gros frais de transport, se louent par
petites parties à 1,000 piastres, ou 250 fr. l'hectare.
Leur culture pourtant exige des dépenses considé-
rables que notre correspondant énumère et dont
seront affranchies les terres de la Compagnie. L'ir-
rigation, élément indispensable de la végétation en
Egypte, est pour l'agriculteur une charge excessive;
la Compagnie versera directement l'eau dans ses
terres par ses canaux d'irrigation disposes à cet effet,
et par ces mêmes canaux, les produits de ces terres
seront mis en rapport facile et économique avec l'in-
térieur de l'Egypte et avec les deux mers.
Toutefois, dans les localités mieux situées que le
village habité par notre correspondant, le loyer des
terres est encore plus élevé. Il est de 500 piastres le
feddan, ou 312 fr. l'hectare à Tantah; de 1,000 pias-
tres le feddan, ou 625 fr. l'hectare vers Alexandrie,
d'après ses attestations. Si l'on veut bien se rappeler
que l'isthme de Suez, ouvert à la navigation, sera
un des grands chemins maritimes les plus fréquentés
du globe, on conçoit facilement que les terres voi-
sines auront une valeur qui pourra le disputer à
celles d'Alexandrie. Or, les estimations de la Com-
pagnie ne portent les revenus prévus des cultures
sur l'isthme ni à 625 ni à 312 fr. l'hectare, mais à
250 fr. seulement.
Voici au surplus la lettre qui nous a inspiré ces
courtes réflexions :
ERNEST DESPLACES.
Monsieur le rédacteur en chef du journal
L'ISTHME DE SUEZ.
« Monsieur,
» J'ai vu à la lecture de quelques numéros de votre
journal, que l'évaluation donnée par Mougel-Bey, au
produit net du terrain en Egypte, a été taxée d'exagéra-
tion. Permettez à un ancien agriculteur de l'Egypte de
vous donner quelques renseignements qui serviront,
je l'espère, à jeter quelque jour sur cette question.
1) Dans le village que j'habite, le terrain de bonne
qualité se loue 200 piastres, au tarif, le feddan par
année. Il est à ma connaissance que cette année une
pièce de 90 feddans a été louée à ce prix. Pour l'ex-
ploitation de cette terre il y a cinq puits qui ont coûté,
l'eau étant à l'étiage à environ 3m,50 de profondeur, au
moins 1,500 fr. l'un. Les machines employées coûtent
250 fr. l'une , et doivent être renouvelées en entier
dans l'espace de trois ans. Pour élever l'eau nécessaire
a une culture de coton, et pour les autres travaux des
champs il faut 25 bœufs, et il en faut 40 pour la cul-
ture du riz. Le transport des produits à Alexandrie
coûte 3 fr. les 45 kilogrammes. Ces frais vous paraî-
tront sans doute énormes et ils le sont en effet; et
pour que le fermier puisse retirer quelque bénéfice de
sa culture, il est nécessaire que les produits soient su-
périeurs à ceux sur lesquels on a l'habitude de compter
en Europe. Pour vous en donner une idée, il me suf-
fira de vous faire connaître la rotation de culture éta-
blie dans la pièce dont je vous ai parlé. Elle est louée
pour deux ans. A son entrée en possession, le fermier
l'a trouvée ensemencée de coton. Après le coton elle a
été semée en féverolles, qui occupent actuellement le
sol; après les féverolles, on sèmera du riz. La seconde
année on sèmera du tréfle (bercins), et après deux ou
trois coupes de fourrage on sèmera de nouveau du coton.
« Je donnerais trop d'étendue à ma lettre si je devais
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