Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 MAM. JOURNAL m iL'UNION DÇ& DEUX MERS. «1
sogne à la Compagnie et lui créeraient assez d'em-
barras pour entraver souvent la circulation sur le ca-
nal, et l'obliger à de nombreux chômages en même
temps qu'à des curages dispendieux. Heureusement,
plus on pénètre au fond des choses, plus on aborde
de front les faits et la vérité, et plus on découvre
qu'une main en quelque sorte providentielle a tout
préparé, tout disposé pour que l'art pùt rendre fa-
cilement au monde cette communication que les révo-
lutions de la nature lui ont évidemment enlevée dans
des temps antérieurs à nos connaissances historiques.
PAUL BOUDET.
L'ISTHME DE SUEZ ET L'INDUSTRIE DE LA SOIE.
Le Nouvelliste, de Marseille, du 8 de ce mois, publie
la seconde lettre qui lui avait été annoncée par M. Lan-
çon. Nous avons promis à nos lecteurs de la reproduire
comme la première (voir notre numéro du 15 janvier)
et nous nous empressons de tenir notre promesse.
L'influence du canal de Suez sur les relations de
l'Europe et spécialement de la France avec la Chine,
après le traité de Tien- Tsin, est certes une des
questions de notre temps les plus dignes d'études.
Elle intéresse le monde, elle intéresse nos plus belles
industries. Dans ces contrées, jadis lointaines et tou-
jours opulentes de l'extrême Orient, s'ouvre pour les
nations occidentales une carrière où, selon nous,
toutes peuvent exercer simultanément leur génie,
sans se nuire et presque sans se gêner réciproquement,
tant le cercle est riche et vaste. M. Lançon, dans
son patriotisme vigilant et intelligent, montre à la
France l'admirable parti qu'elle doit tirer de l'union
de la Méditerranée avec la mer Rouge ; cet événement,
nous le croyons, prépare pour le commerce tout un
ordre nouveau ; mais nous croyons aussi, comme nous
l'avons fait observer si souvent, que, tout en créant
de nouveaux éléments d'émulation, d'autres sphères
d'action, il profitera à tous et ne nuira à personne.
C'est pour cette œuvre, dans notre sentiment, que
semblent avoir été écrits ces vers populaires du
poëte :
Anglais, Français, Belge, Russe ou Germain,
Peuples, formez une sainte alliance,
Et donnez-vous la main.
ERNEST DESPLACES.
(DEUXIÈME LETTRE.)
Monsieur le rédacteur,
En vous écrivant ma première lettre sur VIsthme de
Suez et l'Industrie de la Soie,je me suis attiré, à ce qu'il pa-
raît, des critiques un peu vives de la part de certains jour-
naux français. On a dit que mes chiffres n'étaient pas très-
exacts; que je m'exagérais l'importance de Marseille
dans le présent comme dans l'avenir; que je me trom-
pais également sur l'intérêt de l'industrie de la soie au
percement de l'isthme de Suez ; que j'avais tort enfin
de révéler, comme je l'avais fait, l'état de crise de cette
industrie, parce qu'il est souvent imprudent, a-t-on
ajouté, et presque toujours peu patriotique, de révéler
les périls qui peuvent menacer une industrie.
Ce dernier reproche est puéril et accuse ou beaucoup
d'ignorance ou peu de bonne foi : la maladie qui frappe
les vers à soie et les mûriers n'est pas un fait qui date
d'hier et qui soit inconnu. Les conséquences de cette
maladie, pour les pays producteurs et pour les villes de
fabrique, ne sont ignorées non plus de personne. Quelles
peuvent être ces conséquences dans un avenir assez pro-
chain, si la crise se prolonge? c'est encore tout ce que
le monde sait et n'envisage qu'avec inquiétude ; c'est,
en un mot, une situation grave, si notoire, si peu dégui-
sée, que les autorités locales, le gouvernement, l'institut
même, s'en sont émus et ont cherché et cherchent encore
une solution. D'ailleurs, quand un mal existe,onnegagne
rien à le nier ou à le dissimuler ; mieux vaut le signaler
à tous pour que tous s'en préoccupent et en fassent un
objet d'étude et de méditation. A de pareils maux, pour
trouver le remède, ce n'est pas trop de l'attention et des
efforts de tous.
C'est ainsi que je me suis trouvé conduit à voir dans
l'ouverture du canal de Suez, un moyen de salut pour
l'industrie de la soie. J'ai expliqué comment et pour-
quoi; me suis-je trompé?
Je ne veux pas revenir sur ce que j'ai dit ; je ne
veux qu'ajouter de nouvelles preuves.
Les incrédules pourront consulter avec fruit les An-
nales du commerce extérieur, publiées par le ministère de
l'agriculture, du commerce et des travaux. Ils y ver-
ront, par le chiffre toujours croissant de l'exportation
des soies de Chine pour l'Europe, combien l'industrie
française de la soie est intéressée et combien elle peut
gagner à une communication directe et rapide avec la
Chine. Par ces chiffres qui font connaître le présent,
on se rend compte facilement de ce que peut être l'a-
venir.
Le document officiel dont je conseille la lecture,
constate que les soies gréges, organsins et bourre de
soie sont principalement exportées de Chine pour l'Eu-
rope ; elles le sont pour les 9/10 de Shangaï ; le reste
vient de Ning-Po, en balles de 108 à 110 livres anglai-
ses chacune (48 à 49 kilog.) On les achète par picul de
133 livres 1/3. Elles sont connues sous le nom de hou-ssé,
le département de Hou-tcheou, à l'extrémité nord-ouest
du Tché-Kiang, étant le chef-lieu des districts qui pro-
duisent les meilleures soies de Chine.
L'accroissement annuel des quantités de soies expor.
tées de Chine et l'empressement de plus en plus pro-
noncé en Europe à en demander sans cesse davantage
datent de 1851. Voici quelles ont été les exportations
depuis cette époque.
Exportation des soies de Chine pour l'Europe.
1850 -51, 22,100 balles.
1851-52. 23,100
1852-53, 25,600
1853-54. 62,000
1854-55. 57,500
sogne à la Compagnie et lui créeraient assez d'em-
barras pour entraver souvent la circulation sur le ca-
nal, et l'obliger à de nombreux chômages en même
temps qu'à des curages dispendieux. Heureusement,
plus on pénètre au fond des choses, plus on aborde
de front les faits et la vérité, et plus on découvre
qu'une main en quelque sorte providentielle a tout
préparé, tout disposé pour que l'art pùt rendre fa-
cilement au monde cette communication que les révo-
lutions de la nature lui ont évidemment enlevée dans
des temps antérieurs à nos connaissances historiques.
PAUL BOUDET.
L'ISTHME DE SUEZ ET L'INDUSTRIE DE LA SOIE.
Le Nouvelliste, de Marseille, du 8 de ce mois, publie
la seconde lettre qui lui avait été annoncée par M. Lan-
çon. Nous avons promis à nos lecteurs de la reproduire
comme la première (voir notre numéro du 15 janvier)
et nous nous empressons de tenir notre promesse.
L'influence du canal de Suez sur les relations de
l'Europe et spécialement de la France avec la Chine,
après le traité de Tien- Tsin, est certes une des
questions de notre temps les plus dignes d'études.
Elle intéresse le monde, elle intéresse nos plus belles
industries. Dans ces contrées, jadis lointaines et tou-
jours opulentes de l'extrême Orient, s'ouvre pour les
nations occidentales une carrière où, selon nous,
toutes peuvent exercer simultanément leur génie,
sans se nuire et presque sans se gêner réciproquement,
tant le cercle est riche et vaste. M. Lançon, dans
son patriotisme vigilant et intelligent, montre à la
France l'admirable parti qu'elle doit tirer de l'union
de la Méditerranée avec la mer Rouge ; cet événement,
nous le croyons, prépare pour le commerce tout un
ordre nouveau ; mais nous croyons aussi, comme nous
l'avons fait observer si souvent, que, tout en créant
de nouveaux éléments d'émulation, d'autres sphères
d'action, il profitera à tous et ne nuira à personne.
C'est pour cette œuvre, dans notre sentiment, que
semblent avoir été écrits ces vers populaires du
poëte :
Anglais, Français, Belge, Russe ou Germain,
Peuples, formez une sainte alliance,
Et donnez-vous la main.
ERNEST DESPLACES.
(DEUXIÈME LETTRE.)
Monsieur le rédacteur,
En vous écrivant ma première lettre sur VIsthme de
Suez et l'Industrie de la Soie,je me suis attiré, à ce qu'il pa-
raît, des critiques un peu vives de la part de certains jour-
naux français. On a dit que mes chiffres n'étaient pas très-
exacts; que je m'exagérais l'importance de Marseille
dans le présent comme dans l'avenir; que je me trom-
pais également sur l'intérêt de l'industrie de la soie au
percement de l'isthme de Suez ; que j'avais tort enfin
de révéler, comme je l'avais fait, l'état de crise de cette
industrie, parce qu'il est souvent imprudent, a-t-on
ajouté, et presque toujours peu patriotique, de révéler
les périls qui peuvent menacer une industrie.
Ce dernier reproche est puéril et accuse ou beaucoup
d'ignorance ou peu de bonne foi : la maladie qui frappe
les vers à soie et les mûriers n'est pas un fait qui date
d'hier et qui soit inconnu. Les conséquences de cette
maladie, pour les pays producteurs et pour les villes de
fabrique, ne sont ignorées non plus de personne. Quelles
peuvent être ces conséquences dans un avenir assez pro-
chain, si la crise se prolonge? c'est encore tout ce que
le monde sait et n'envisage qu'avec inquiétude ; c'est,
en un mot, une situation grave, si notoire, si peu dégui-
sée, que les autorités locales, le gouvernement, l'institut
même, s'en sont émus et ont cherché et cherchent encore
une solution. D'ailleurs, quand un mal existe,onnegagne
rien à le nier ou à le dissimuler ; mieux vaut le signaler
à tous pour que tous s'en préoccupent et en fassent un
objet d'étude et de méditation. A de pareils maux, pour
trouver le remède, ce n'est pas trop de l'attention et des
efforts de tous.
C'est ainsi que je me suis trouvé conduit à voir dans
l'ouverture du canal de Suez, un moyen de salut pour
l'industrie de la soie. J'ai expliqué comment et pour-
quoi; me suis-je trompé?
Je ne veux pas revenir sur ce que j'ai dit ; je ne
veux qu'ajouter de nouvelles preuves.
Les incrédules pourront consulter avec fruit les An-
nales du commerce extérieur, publiées par le ministère de
l'agriculture, du commerce et des travaux. Ils y ver-
ront, par le chiffre toujours croissant de l'exportation
des soies de Chine pour l'Europe, combien l'industrie
française de la soie est intéressée et combien elle peut
gagner à une communication directe et rapide avec la
Chine. Par ces chiffres qui font connaître le présent,
on se rend compte facilement de ce que peut être l'a-
venir.
Le document officiel dont je conseille la lecture,
constate que les soies gréges, organsins et bourre de
soie sont principalement exportées de Chine pour l'Eu-
rope ; elles le sont pour les 9/10 de Shangaï ; le reste
vient de Ning-Po, en balles de 108 à 110 livres anglai-
ses chacune (48 à 49 kilog.) On les achète par picul de
133 livres 1/3. Elles sont connues sous le nom de hou-ssé,
le département de Hou-tcheou, à l'extrémité nord-ouest
du Tché-Kiang, étant le chef-lieu des districts qui pro-
duisent les meilleures soies de Chine.
L'accroissement annuel des quantités de soies expor.
tées de Chine et l'empressement de plus en plus pro-
noncé en Europe à en demander sans cesse davantage
datent de 1851. Voici quelles ont été les exportations
depuis cette époque.
Exportation des soies de Chine pour l'Europe.
1850 -51, 22,100 balles.
1851-52. 23,100
1852-53, 25,600
1853-54. 62,000
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