Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 121
Il est à remarquer que toutes les fois que l'occa-
sion se présente de vérifier les divers faits établis
dans le rapport de la commission internationale, ces
vérifications tournent toujours à l'honneur de ce
consciencieux document. C'est ainsi que l'on a con-
testé le rendement attribué aux terres égyptiennes,
et nous avons publié un grand nombre de témoi-
gnages d'hommes pratiques attestant et l'exactitude
et la modération de ces estimations. C'est ainsi en-
core qu'on s'est évertué à exagérer les dangers de
la mer Rouge, à prétendre que le trajet par l'isthme
serait tout aussi long que le trajet par le Cap. Des
marins expérimentés dont nous avons publié les dé-
clarations sont venus résoudre ces points en conteste
par le poids de leur autorité. C'est ainsi surtout que
dans le parlement anglais on s'est récrié sur les
difficultés de 1a baie de Péluse, sur les boues dont ses
eaux étaient encombrées, sur les périls qu'auraient à
courir les navires pour ei-trer dans le canal. Tous ces
fantômes auraient dû sans doute se dissiper à la lecture
du rapport de la commission, mais on a voulu per-
sévérer à leur donner un corps et une âme.* Malheu-
reusement, l'amirauté anglaise a elle-même envoyé
un navire, le Tartaru's, pour vérifier sur la côte de
Péluse l'état des choses, et après l'exploration, l'ami-
rauté a eu soin d'en garder le résultat pour elle. C'est
assez dire qu'il était entièrement favorable au projet
du canal, et tout à fait confirmatif des faits établis
par la commission. Ensuite le capitaine Philigret a été
chargé parla commission elle-même d'effectuer pen-
dant tout un hiver des observations journalières sur la
baie de Péluse. Toutle monde sait aujourd'hui que cette
campagne n'a fait que tourner plus fortement encore
à la confusion des adversaires systématiques du
canal. Enfin, voici un témoin tout à fait impartial et
en quelque sorte accidentel, qui vient nous attester
par son expérience les qualités exceptionnelles de la
baie de Péluse. Elle est, sans contredit, le mouillage
le plus sûr et le plus facile de toutes ces côtes. Elle
est le refuge des navires dans les gros temps, et
chaque fois qu'il s'est vu menacé sur la côte de
Damiette, le capitaine Reboul a trouvé dans les pa-
rages où doit être l'embouchure du canal, un abri
facile et assuré. Est-ce que toutes ces circonstances
ne doivent point édifier le public sur tous les bruits
malveillants que l'on a fait courir contre l'entreprise ?
On n'y a rien épargné. La légèreté des imputations
a seule égalé leur méchanceté. Cependant, le rapport
de la commission internationale a partout et toujours
soutenu l'épreuve et de la discussion et des vérifications.
Jusqu'ici, tous ses calculs, toutes ses assertions sont
restés debout malgré tant d'assauts multipliés et
acharnés, et nous avons le droit de dire que, pour ses
prévisions, le passé désormais répond de l'avenir.
PAUL BOUDET.
L'OPINION DANS LES DÉPARTEMENTS.
L'opinion publique en France est loin de se laisser
surprendre par les manœuvres malveillantes et va-
riées que, dès le commencement, les adversaires du
canal de Suez ont opposées à ce grand projet. Tous
les jours nous recevons des actionnaires de la Com-
pagnie de vifs témoignages de leur confiance et de
leur concours résolu. Comme preuve de ces disposi-
tions, nous nous empressons de citer le remarquable
article suivant d'un journal publié dans l'un des
départements où la souscription a recueilli le plus
grand nombre d'adhérents.
On lit dans l'Echo de la Haute-Marne :
Le canal de Snez.
« Nous ne voulons pas rester étranger au mouvement
de la presse départementale qui, de to..s les points de
la France, a acclamé la magnifique entreprise du perce-
ment de l'isthme de Suez, due à l'initiative de l'honorable
M. Ferdinand de Lesseps, et nous ferons remarquer, en
commençant, avec une vive satisfaction et un légitime
orgueil, que le département de la Haute-Marne, au mi-
lieu de l'élan général, s'est signalé par le chiffre impo-
sant de sa souscription. C'est qu'en effet tout était de
nature à justifier la confiance générale : moralité et
utilité du but, honnêteté des moyens, voilà ce qui carac-
térise au plus haut degré cette entreprise ; aussi l'ins-
tinct des masses, qui se trompe rarement, a-t-il discerné
ce qu'il y avait de sérieux dans les perspectives de l'u-
nion des deux mers.
» C'est le privilège des grandes et nobles entreprises
d'exciter la haine et l'envie, surtout de la part des in-
térèts froissés ; à ce titre le canal de Suez a eu les hon-
neurs d'attaques persévérantes et acharnées. Il est vrai
que ces attaques sont rentrées dans le néant, et on peut
dire que c'est en désespoir de cause que l'Angleterre
aujourd'hui cherche à rompre une dernière lance et
tente un suprême effort. Elle a combattu, il faut le re-
connaître, avec une ardeur incroyable, et lord Palmers-
ton lui-même n'a pas craint de laisser tomber du haut
de la tribune anglaise, habituellement plus réservée,
des plaisanteries de mauvais goût, des facéties de mau-
vais aloi; mais tous les fantômes évoqués par l'imagi-
nation en délire du vieux ministre se sont bientôt éva-
nouis devant la réalité des faits, devant les explications
nettes, péremptoires, de l'honorable M. Gladstone.
» Mais ne confondons pas l'Angleterre avec quelques
hommes d'Etat anglais de la vieille école, politiques
arriérés qui repoussent obstinément toute innovation,
tout progrès, alors qu'ils ne profitent pas exclusivement
à leur pays. Ils sont. obligés, eux qui se proclament
les champions de la liberté commerciale illimitée, de
combattre dans l'ombre au sujet du canal de Suez. Or,
quand la main qui frappe en est réduite à se cacher, les
coups sont mal assurés ; ils ne portent pas, et dans tous
les cas, ils n'ont rien de bien redoutable.
Il Et que n'a-t-on pas allégué de l'autre côté du dé-
troit? Il serait trop long et d'ailleurs fastidieux d'énu-
Il est à remarquer que toutes les fois que l'occa-
sion se présente de vérifier les divers faits établis
dans le rapport de la commission internationale, ces
vérifications tournent toujours à l'honneur de ce
consciencieux document. C'est ainsi que l'on a con-
testé le rendement attribué aux terres égyptiennes,
et nous avons publié un grand nombre de témoi-
gnages d'hommes pratiques attestant et l'exactitude
et la modération de ces estimations. C'est ainsi en-
core qu'on s'est évertué à exagérer les dangers de
la mer Rouge, à prétendre que le trajet par l'isthme
serait tout aussi long que le trajet par le Cap. Des
marins expérimentés dont nous avons publié les dé-
clarations sont venus résoudre ces points en conteste
par le poids de leur autorité. C'est ainsi surtout que
dans le parlement anglais on s'est récrié sur les
difficultés de 1a baie de Péluse, sur les boues dont ses
eaux étaient encombrées, sur les périls qu'auraient à
courir les navires pour ei-trer dans le canal. Tous ces
fantômes auraient dû sans doute se dissiper à la lecture
du rapport de la commission, mais on a voulu per-
sévérer à leur donner un corps et une âme.* Malheu-
reusement, l'amirauté anglaise a elle-même envoyé
un navire, le Tartaru's, pour vérifier sur la côte de
Péluse l'état des choses, et après l'exploration, l'ami-
rauté a eu soin d'en garder le résultat pour elle. C'est
assez dire qu'il était entièrement favorable au projet
du canal, et tout à fait confirmatif des faits établis
par la commission. Ensuite le capitaine Philigret a été
chargé parla commission elle-même d'effectuer pen-
dant tout un hiver des observations journalières sur la
baie de Péluse. Toutle monde sait aujourd'hui que cette
campagne n'a fait que tourner plus fortement encore
à la confusion des adversaires systématiques du
canal. Enfin, voici un témoin tout à fait impartial et
en quelque sorte accidentel, qui vient nous attester
par son expérience les qualités exceptionnelles de la
baie de Péluse. Elle est, sans contredit, le mouillage
le plus sûr et le plus facile de toutes ces côtes. Elle
est le refuge des navires dans les gros temps, et
chaque fois qu'il s'est vu menacé sur la côte de
Damiette, le capitaine Reboul a trouvé dans les pa-
rages où doit être l'embouchure du canal, un abri
facile et assuré. Est-ce que toutes ces circonstances
ne doivent point édifier le public sur tous les bruits
malveillants que l'on a fait courir contre l'entreprise ?
On n'y a rien épargné. La légèreté des imputations
a seule égalé leur méchanceté. Cependant, le rapport
de la commission internationale a partout et toujours
soutenu l'épreuve et de la discussion et des vérifications.
Jusqu'ici, tous ses calculs, toutes ses assertions sont
restés debout malgré tant d'assauts multipliés et
acharnés, et nous avons le droit de dire que, pour ses
prévisions, le passé désormais répond de l'avenir.
PAUL BOUDET.
L'OPINION DANS LES DÉPARTEMENTS.
L'opinion publique en France est loin de se laisser
surprendre par les manœuvres malveillantes et va-
riées que, dès le commencement, les adversaires du
canal de Suez ont opposées à ce grand projet. Tous
les jours nous recevons des actionnaires de la Com-
pagnie de vifs témoignages de leur confiance et de
leur concours résolu. Comme preuve de ces disposi-
tions, nous nous empressons de citer le remarquable
article suivant d'un journal publié dans l'un des
départements où la souscription a recueilli le plus
grand nombre d'adhérents.
On lit dans l'Echo de la Haute-Marne :
Le canal de Snez.
« Nous ne voulons pas rester étranger au mouvement
de la presse départementale qui, de to..s les points de
la France, a acclamé la magnifique entreprise du perce-
ment de l'isthme de Suez, due à l'initiative de l'honorable
M. Ferdinand de Lesseps, et nous ferons remarquer, en
commençant, avec une vive satisfaction et un légitime
orgueil, que le département de la Haute-Marne, au mi-
lieu de l'élan général, s'est signalé par le chiffre impo-
sant de sa souscription. C'est qu'en effet tout était de
nature à justifier la confiance générale : moralité et
utilité du but, honnêteté des moyens, voilà ce qui carac-
térise au plus haut degré cette entreprise ; aussi l'ins-
tinct des masses, qui se trompe rarement, a-t-il discerné
ce qu'il y avait de sérieux dans les perspectives de l'u-
nion des deux mers.
» C'est le privilège des grandes et nobles entreprises
d'exciter la haine et l'envie, surtout de la part des in-
térèts froissés ; à ce titre le canal de Suez a eu les hon-
neurs d'attaques persévérantes et acharnées. Il est vrai
que ces attaques sont rentrées dans le néant, et on peut
dire que c'est en désespoir de cause que l'Angleterre
aujourd'hui cherche à rompre une dernière lance et
tente un suprême effort. Elle a combattu, il faut le re-
connaître, avec une ardeur incroyable, et lord Palmers-
ton lui-même n'a pas craint de laisser tomber du haut
de la tribune anglaise, habituellement plus réservée,
des plaisanteries de mauvais goût, des facéties de mau-
vais aloi; mais tous les fantômes évoqués par l'imagi-
nation en délire du vieux ministre se sont bientôt éva-
nouis devant la réalité des faits, devant les explications
nettes, péremptoires, de l'honorable M. Gladstone.
» Mais ne confondons pas l'Angleterre avec quelques
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arriérés qui repoussent obstinément toute innovation,
tout progrès, alors qu'ils ne profitent pas exclusivement
à leur pays. Ils sont. obligés, eux qui se proclament
les champions de la liberté commerciale illimitée, de
combattre dans l'ombre au sujet du canal de Suez. Or,
quand la main qui frappe en est réduite à se cacher, les
coups sont mal assurés ; ils ne portent pas, et dans tous
les cas, ils n'ont rien de bien redoutable.
Il Et que n'a-t-on pas allégué de l'autre côté du dé-
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