Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
120 L'ISTHME DE SUEZ, 15 AVRIL.
pérons sa prochaine bienveillance. Comment donc le
canal de Suez pourrait-il ne pas marcher désormais
vers les brillantes destinées qu'il prépare au com-
merce, au monde et aux nombreux associés qui l'ont
honoré de leur concours?
ERNEST DEPLACES.
Rapport de mer sur le séjour de l'Isis dans la baie de
Péluse.
-On lit dans le Monitur de la flotte, du 31 mars :
Nous publions un rapport de mer qui vient d'être
dressé par le capitaine Reboul, du trois-mâts français
Isis.
Ce marin a passé les mois de décembre et de janvier
derniers dans la baie de Péluse, où doit aboutir le canal
maritime de Suez du côté de la Méditerranée.
Les observations qu'il y a faites concordent parfaite-
ment avec celles du capitaine Pliiligret, qui avait été
envoyé, deux ans auparavant, dans la même baie par
ordre du vice-roi d'Egypte, et qui y a séjourné pendant
toute la durée de la mauvaise saison.
Non-seulement les navires y trouvent un abri et un
bon mouillage, mais, ainsi qu'on le verra par le rapport
du capitaine Reboul, c'est un point de la côte où il est
d'usage de venir chercher refuge dans le mauvais
temps.
Après cette nouvelle expérience, faite spontanément,
il faut espérer qu'il ne sera plus permis, en Angleterre,
de prétendre que la baie de Péluse n'est pas parfaite-
ment saine, et que les navires éprouveront des difficul-
tés pour pénétrer dans le canal.
Ainsi tombent une à une devant les faits, les allé-
gations fausses par lesquelles on s'est efforcé, de l'autre
côté du détroit, de faire croire à des difficultés d'exécu-
tion qui n'existent pas.
Voici le rapport du capitaine Reboul :
« Marseille, le 10 mars 1859.
» Je suis parti d'Alexandrie le 5 décembre dernier
avec vent d'est frais pour Damiette, où je devais
prendre un chargement de graines oléagineuses à
destination de Marseille. Le 8 au matin, je mouillais
par sept brasses de fond en rade de Damiette, relevant
le fort Lesbé au sud-sud-ouest du compas.
» Dans les journées des 9 et 10, les vents, bien que
soufflant assez fortement du sud, puis du sud-ouest,
mais ne produisant que peu de mer, me permirent de
commencer à embarquer ma cargaison.
» Le 10, vers midi, les vents sautèrent au N.-O. avec
une grande violence, et la mer devint rapidement très-
grosse. Malgré la bonne tenue du fond, nous ne tar-
dâmes pas à ne pouvoir nous maintenir sur la rade de
Damiette, et nous dùmes appareiller pour chercher un
abri dans la baie de Péluse en doublant le cap Rouyau.
D Je rangeai ce cap par des fonds de cinq à six brasses
distance d'environ cinq milles, le vent ayant pris
les proportions d'une véritable tempête, et je naviguai
'au .tr.d.e t du compas. Dans cette direction je m'aper-
• ■ rl -
çusque, quoique les vents fussent toujours déchaînés du
nord-ouest avec une incroyable violence, la mer tom-
bait graduellement, et après avoir parcouru une quin-
zaine de milles, toujours dans les mêmes fonds de cinq
à six brasses, je me décidai à mouiller mon ancre de
bâbord par six brasses de fond. Je relevais alors la tour
de Gemilet au sud du compas. Je filai quatre-vingts
brasses de chaîne sur mon ancre de bâbord, sur laquelle
je me maintins toute la nuit ; le vent continuait à souf-
fler en tempête de la partie nord-ouest.
» La mer, au mouillage que nous occupions, était seu-
lement houleuse, et nous restâmes ainsi dans les mêmes
conditions jusqu'au 21 décembre, avec une succession
non interrompue de coups de vent variant de l'ouest au
nord-ouest.
» J'ai pu revenir devant Damiette le 2 décembre pour
y continuer mon chargement, qui fut de nouveau in-
terrompu par des vents si violents, que je n'eus d'autre
ressource que d'aller reprendre mon mouillage de Ge-
milet, et j'ai dû recommencer quinze ou seize fois la
même manœuvre avant de pouvoir compléter ma car-
gaison. Les navires du pays sont habitués, du reste, à
agir ainsi, et, pendant mon séjour dans ces parages, je
me suis trouvé en rapport avec un grand nombre de
capitaines turcs qui venaient attendre au sud-ouest du
cap Rouyau la possibilité de débarquer ou de prendre
leur cargaison à Damiette.
» Ces capitaines, qui fréquentent la côte depuis de
longues années, m'ont affirmé, et j'en ai du reste moi-
même la preuve, qu'ils ne mouillaient jamais qu'une
ancre sur la rade de Péluse, n'importe le temps, et que,
si les vents inclinaient au nord et que, par suite, le
mouillage devint moins bon, ils liassaient filer leur
chaîne et allaient mouiller leur seconde ancre plus au
fond de la baie et tout à fait à l'embouchure de Gemilet,
où l'abri est beaucoup plus complet.
» Ces parages, du reste, n'offrent aucun danger, et,
quoique le peu d'élévation de la côte contrarie les relè-
vements, l'atterrissage est des plus faciles au moyen de
la sonde, des profondeurs de 5, 6 ou 7 brasses indiquant
constamment des distances de terre d'au moins 5, 6 ou
7 milles. Aux environs de Damiette, les fonds sont va-
seux, avec mélange de sable; la proportion de sable de-
vi nt d'autant plus forte qu'on s'éloigne davantage du
cap Rouyau, dans la direction du sud-est.
» Ce n'est que le Ilr février que je pus recevoir le
complément'de mon chargement, et je mis à la voile le
soir même pour Marseille, où je suis arrivé ce jour,
sans incident remarquable.
» En terminant ce rapport, je dois faire observer que
l'hiver a été particulièrement mauvais cette année sur
les côtes sud-est de la Méditerranée. Il est venu à ma
connaissance que, pendant que je me trouvais complè-
tement à l'abri dans la baie de Péluse, et en particu-
lier pendant la première quinzaine de janvier, un
grand nombre de navires se sont perdus sur les côtes
avoisinantes, et notamment à Beyrouth et à Kaïffa.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier seulement, trois navi-
res appartenant au port de Marseille ont naufragé sur
la dernière de ces rades.
» REBOUL. n
pérons sa prochaine bienveillance. Comment donc le
canal de Suez pourrait-il ne pas marcher désormais
vers les brillantes destinées qu'il prépare au com-
merce, au monde et aux nombreux associés qui l'ont
honoré de leur concours?
ERNEST DEPLACES.
Rapport de mer sur le séjour de l'Isis dans la baie de
Péluse.
-On lit dans le Monitur de la flotte, du 31 mars :
Nous publions un rapport de mer qui vient d'être
dressé par le capitaine Reboul, du trois-mâts français
Isis.
Ce marin a passé les mois de décembre et de janvier
derniers dans la baie de Péluse, où doit aboutir le canal
maritime de Suez du côté de la Méditerranée.
Les observations qu'il y a faites concordent parfaite-
ment avec celles du capitaine Pliiligret, qui avait été
envoyé, deux ans auparavant, dans la même baie par
ordre du vice-roi d'Egypte, et qui y a séjourné pendant
toute la durée de la mauvaise saison.
Non-seulement les navires y trouvent un abri et un
bon mouillage, mais, ainsi qu'on le verra par le rapport
du capitaine Reboul, c'est un point de la côte où il est
d'usage de venir chercher refuge dans le mauvais
temps.
Après cette nouvelle expérience, faite spontanément,
il faut espérer qu'il ne sera plus permis, en Angleterre,
de prétendre que la baie de Péluse n'est pas parfaite-
ment saine, et que les navires éprouveront des difficul-
tés pour pénétrer dans le canal.
Ainsi tombent une à une devant les faits, les allé-
gations fausses par lesquelles on s'est efforcé, de l'autre
côté du détroit, de faire croire à des difficultés d'exécu-
tion qui n'existent pas.
Voici le rapport du capitaine Reboul :
« Marseille, le 10 mars 1859.
» Je suis parti d'Alexandrie le 5 décembre dernier
avec vent d'est frais pour Damiette, où je devais
prendre un chargement de graines oléagineuses à
destination de Marseille. Le 8 au matin, je mouillais
par sept brasses de fond en rade de Damiette, relevant
le fort Lesbé au sud-sud-ouest du compas.
» Dans les journées des 9 et 10, les vents, bien que
soufflant assez fortement du sud, puis du sud-ouest,
mais ne produisant que peu de mer, me permirent de
commencer à embarquer ma cargaison.
» Le 10, vers midi, les vents sautèrent au N.-O. avec
une grande violence, et la mer devint rapidement très-
grosse. Malgré la bonne tenue du fond, nous ne tar-
dâmes pas à ne pouvoir nous maintenir sur la rade de
Damiette, et nous dùmes appareiller pour chercher un
abri dans la baie de Péluse en doublant le cap Rouyau.
D Je rangeai ce cap par des fonds de cinq à six brasses
distance d'environ cinq milles, le vent ayant pris
les proportions d'une véritable tempête, et je naviguai
'au .tr.d.e t du compas. Dans cette direction je m'aper-
• ■ rl -
çusque, quoique les vents fussent toujours déchaînés du
nord-ouest avec une incroyable violence, la mer tom-
bait graduellement, et après avoir parcouru une quin-
zaine de milles, toujours dans les mêmes fonds de cinq
à six brasses, je me décidai à mouiller mon ancre de
bâbord par six brasses de fond. Je relevais alors la tour
de Gemilet au sud du compas. Je filai quatre-vingts
brasses de chaîne sur mon ancre de bâbord, sur laquelle
je me maintins toute la nuit ; le vent continuait à souf-
fler en tempête de la partie nord-ouest.
» La mer, au mouillage que nous occupions, était seu-
lement houleuse, et nous restâmes ainsi dans les mêmes
conditions jusqu'au 21 décembre, avec une succession
non interrompue de coups de vent variant de l'ouest au
nord-ouest.
» J'ai pu revenir devant Damiette le 2 décembre pour
y continuer mon chargement, qui fut de nouveau in-
terrompu par des vents si violents, que je n'eus d'autre
ressource que d'aller reprendre mon mouillage de Ge-
milet, et j'ai dû recommencer quinze ou seize fois la
même manœuvre avant de pouvoir compléter ma car-
gaison. Les navires du pays sont habitués, du reste, à
agir ainsi, et, pendant mon séjour dans ces parages, je
me suis trouvé en rapport avec un grand nombre de
capitaines turcs qui venaient attendre au sud-ouest du
cap Rouyau la possibilité de débarquer ou de prendre
leur cargaison à Damiette.
» Ces capitaines, qui fréquentent la côte depuis de
longues années, m'ont affirmé, et j'en ai du reste moi-
même la preuve, qu'ils ne mouillaient jamais qu'une
ancre sur la rade de Péluse, n'importe le temps, et que,
si les vents inclinaient au nord et que, par suite, le
mouillage devint moins bon, ils liassaient filer leur
chaîne et allaient mouiller leur seconde ancre plus au
fond de la baie et tout à fait à l'embouchure de Gemilet,
où l'abri est beaucoup plus complet.
» Ces parages, du reste, n'offrent aucun danger, et,
quoique le peu d'élévation de la côte contrarie les relè-
vements, l'atterrissage est des plus faciles au moyen de
la sonde, des profondeurs de 5, 6 ou 7 brasses indiquant
constamment des distances de terre d'au moins 5, 6 ou
7 milles. Aux environs de Damiette, les fonds sont va-
seux, avec mélange de sable; la proportion de sable de-
vi nt d'autant plus forte qu'on s'éloigne davantage du
cap Rouyau, dans la direction du sud-est.
» Ce n'est que le Ilr février que je pus recevoir le
complément'de mon chargement, et je mis à la voile le
soir même pour Marseille, où je suis arrivé ce jour,
sans incident remarquable.
» En terminant ce rapport, je dois faire observer que
l'hiver a été particulièrement mauvais cette année sur
les côtes sud-est de la Méditerranée. Il est venu à ma
connaissance que, pendant que je me trouvais complè-
tement à l'abri dans la baie de Péluse, et en particu-
lier pendant la première quinzaine de janvier, un
grand nombre de navires se sont perdus sur les côtes
avoisinantes, et notamment à Beyrouth et à Kaïffa.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier seulement, trois navi-
res appartenant au port de Marseille ont naufragé sur
la dernière de ces rades.
» REBOUL. n
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