Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
116 L'ISTHME DE SUEZ, 15 AVRIL.
l'erreur. Voici d'abord en quels termes s'exprime, à
ce sujet, la Espana Mercantil publiée à Madrid :
« ( 4 avril.) — M. Brusi, délégué du canal de Suez, en
Espagne, a reçu une lettre de M. Ferdinand de Lesseps,
datée du Caire, le 20 mars, lui annonçant que le jour
suivant il allait partir pour parcourir le tracé du canal
d'eau douce du Caire au lacTimsah, et le tracé du canal
maritime entre la Méditerranée et la mer Rouge.
Il Dans cette correspondance le fondateur de l'entre-
prise assure « qu'il avait trouvé S. A. le vice-roi dans
» les mêmes dispositions pour continuer à favoriser de
» toutes ses forces le projet du canal de Suez. »
» Ainsi se trouve contredite la nouvelle mise en cir-
culation que cc Mohammed-Saïd se refusait à laisser
« commencer les travaux. » Elle ne peut devoir son
origine qu'à une personne mal informée, ou plus proba-
blement à quelque ennemi occulte de cette grande
entreprise. »
Le même jour, le Times insérait la lettre suivante
qui lui était adressée par le représentant de la Com-
pagnie à Londres :
« Bureau du canal de Suez, 4 avril.
» Je lis dans presque tous les principaux journaux
que « le vice-roi d'Egypte a refusé à M. de Lesseps l'au-
» torisation écrite de commencer les travaux du canal,
» et que, par suite, l'ingénieur en chef a donné sa dé-
» mission. » Comme ce bruit, s'il n'était pas contredit,
a été inventé pour tromper le public, permettez moi de
vous informer que l'ingénieur en chef n'a donné nulle
démission, et que S. A. le vice-roi est autant bien dis-
posé qu'il le fut jamais pour atteindre, par tous les
moyens en son pouvoir, l'accomplissement de cette grande
œuvre.
» Agréez, etc.,
a DANIEL A. LANGE. »
Le 3 avril, la Patrie s'expliquait comme suit sur le
même sujet :
« L'intérêt qui s'attache au percement de l'isthme de
Suez est si grand et si général, qu'on s'en occupe alors
même qu'aucun fait nouveau ne s'est passé qui mérite
de fixer l'attention. Tout le monde sait où en est cette
affaire, qui n'a pas cessé un seul instant d'être con-
duite au grand jour : l'une de ses principales forces
étant précisément dans la publicité donnée au progrès
qu'elle accomplit comme aux entraves qu'elle ren-
contre.
» Les progrès qu'elle a faits récemment, c'est la cons-
titution d'une puissante compagnie financière qui as-
sure au conseil d'administration les moyens matériels
de poursuivre l'entreprise, et qui lui permet d'agir avec
une autorité fondée sur l'adhésion de plus de vingt-cinq
mille souscripteurs.
» Les entraves qu'elle rencontre proviennent d'une
fausse appréciation des intérêts de l'Angleterre, qu'une
politique erronée croit lésés par le projet du canal. Cette
politique, qui est celle de quelques hommes seulement
en Angleterre, fait agir sourdement 'ses agents en
Orient, pour intimider les pouvoirs locaux. Mais elle ne
peut exercer une action bien sérieuse, puisque le gou-
vernement anglais, dans une séance solennelle du Par-
lement, s'est engagé à n'exercer aucune pression à ce
sujet sur la Porte Ottomane.
» Hors de là, il n'est rien arrivé qui soit de nature à
motiver les nouvelles contradictoires qu'ont publiées
des journaux à l'étranger. Le vice-roi d'Egypte montre
toujours les dispositions les plus favorables. M. Linant-
Bey, ingénieur en Egypte, et dont la démission a été
annoncée par ces journaux, n'est pas au service de la
Compagnie.
» L'ingénieur en chef, chargé du percement, M. Mou-
gel-Bey, est, en ce moment, dans l'isthme de Suez, avec
M. de Lesseps. Tous deux poursuivent, avec leurs auxi-
liaires, l'exécution de la mission qu'ils ont reçue du
conseil d'administration.
» On ne saurait trop recommander au public de se
tenir en garde contre des bruits dont il n'est pas diffi-
cile de découvrir l'origine suspecte. Ils ne peuvent être
répandus, en effet, qu'au profit d'avidités désappointées
ou de vues politiques hostiles au canal de Suez. Il
Enfin, le Mémorial diplomatique , à la même
date, 3 avril, communiquait ainsi au public ses pro-
pres informations :
« La nouvelle arrivée par la voie de Trieste, que le
vice-roi d'Egypte aurait tout à coup modifié ses dispo-
sitions bienveillantes en faveur du percement du canal
de Suez, est controuvée. A l'arrivée de M. Ferdinand de
Lesseps, le consul anglais aurait fait une démarche, il
est vrai, auprès du vice-roi pour l'engager à s'opposer
au commencement des travaux; mais S. A. lui aurait
répondu que, s'il se croyait en droit d'élever une pro-
testation quelconque contre l'exécution du canal, il de-
vait le faire par une note motivée, à laquelle le gou-
vernement égyptien s'empresserait de répondre. Depuis
lors, cet incident n'a pas eu d'autre suite; et M. Fer-
dinand de Lesseps continue, sans autre obstacle, les
travaux préparatoires qui restent à accomplir avant de
procéder au percement même. »
Le récit du Mémorial diplomatique, confirmé par
nos propres renseignements, nous paraît indiquer
suffisamment l'origine et le prétexte de tout ce bruit.
Il est vrai que le consul d'Angleterre en Egypte,
M. Green, a voulu recommencer la tentative d'inti-
midation qui lui avait si peu réussi une première
fois auprès de S. A. le vice-roi. Il espérait y
trouver un moyen de paralyser les travaux que
M. Ferdinand de Lesseps allait entreprendre dans
l'isthme et sur le parcours du canal. Cette arrivée
et ce nouveau progrès de l'œuvre l'effrayèrent. La
relation qui précède cet article prouve combien peu
il a réussi.
Il est vrai encore que toute cette fougue s'est dis-
sipée devant la froide signification du gouvernement
égyptien, réclamant une note où les plaintes de
M. Green fussent consignées par écrit. L'agent an-
glais s'est bien gardé de fournir cette arme contre
lui, et il a battu prudemment en retraite lorsqu'il a
vu qu'on voulait constater officiellement son opposi-
l'erreur. Voici d'abord en quels termes s'exprime, à
ce sujet, la Espana Mercantil publiée à Madrid :
« ( 4 avril.) — M. Brusi, délégué du canal de Suez, en
Espagne, a reçu une lettre de M. Ferdinand de Lesseps,
datée du Caire, le 20 mars, lui annonçant que le jour
suivant il allait partir pour parcourir le tracé du canal
d'eau douce du Caire au lacTimsah, et le tracé du canal
maritime entre la Méditerranée et la mer Rouge.
Il Dans cette correspondance le fondateur de l'entre-
prise assure « qu'il avait trouvé S. A. le vice-roi dans
» les mêmes dispositions pour continuer à favoriser de
» toutes ses forces le projet du canal de Suez. »
» Ainsi se trouve contredite la nouvelle mise en cir-
culation que cc Mohammed-Saïd se refusait à laisser
« commencer les travaux. » Elle ne peut devoir son
origine qu'à une personne mal informée, ou plus proba-
blement à quelque ennemi occulte de cette grande
entreprise. »
Le même jour, le Times insérait la lettre suivante
qui lui était adressée par le représentant de la Com-
pagnie à Londres :
« Bureau du canal de Suez, 4 avril.
» Je lis dans presque tous les principaux journaux
que « le vice-roi d'Egypte a refusé à M. de Lesseps l'au-
» torisation écrite de commencer les travaux du canal,
» et que, par suite, l'ingénieur en chef a donné sa dé-
» mission. » Comme ce bruit, s'il n'était pas contredit,
a été inventé pour tromper le public, permettez moi de
vous informer que l'ingénieur en chef n'a donné nulle
démission, et que S. A. le vice-roi est autant bien dis-
posé qu'il le fut jamais pour atteindre, par tous les
moyens en son pouvoir, l'accomplissement de cette grande
œuvre.
» Agréez, etc.,
a DANIEL A. LANGE. »
Le 3 avril, la Patrie s'expliquait comme suit sur le
même sujet :
« L'intérêt qui s'attache au percement de l'isthme de
Suez est si grand et si général, qu'on s'en occupe alors
même qu'aucun fait nouveau ne s'est passé qui mérite
de fixer l'attention. Tout le monde sait où en est cette
affaire, qui n'a pas cessé un seul instant d'être con-
duite au grand jour : l'une de ses principales forces
étant précisément dans la publicité donnée au progrès
qu'elle accomplit comme aux entraves qu'elle ren-
contre.
» Les progrès qu'elle a faits récemment, c'est la cons-
titution d'une puissante compagnie financière qui as-
sure au conseil d'administration les moyens matériels
de poursuivre l'entreprise, et qui lui permet d'agir avec
une autorité fondée sur l'adhésion de plus de vingt-cinq
mille souscripteurs.
» Les entraves qu'elle rencontre proviennent d'une
fausse appréciation des intérêts de l'Angleterre, qu'une
politique erronée croit lésés par le projet du canal. Cette
politique, qui est celle de quelques hommes seulement
en Angleterre, fait agir sourdement 'ses agents en
Orient, pour intimider les pouvoirs locaux. Mais elle ne
peut exercer une action bien sérieuse, puisque le gou-
vernement anglais, dans une séance solennelle du Par-
lement, s'est engagé à n'exercer aucune pression à ce
sujet sur la Porte Ottomane.
» Hors de là, il n'est rien arrivé qui soit de nature à
motiver les nouvelles contradictoires qu'ont publiées
des journaux à l'étranger. Le vice-roi d'Egypte montre
toujours les dispositions les plus favorables. M. Linant-
Bey, ingénieur en Egypte, et dont la démission a été
annoncée par ces journaux, n'est pas au service de la
Compagnie.
» L'ingénieur en chef, chargé du percement, M. Mou-
gel-Bey, est, en ce moment, dans l'isthme de Suez, avec
M. de Lesseps. Tous deux poursuivent, avec leurs auxi-
liaires, l'exécution de la mission qu'ils ont reçue du
conseil d'administration.
» On ne saurait trop recommander au public de se
tenir en garde contre des bruits dont il n'est pas diffi-
cile de découvrir l'origine suspecte. Ils ne peuvent être
répandus, en effet, qu'au profit d'avidités désappointées
ou de vues politiques hostiles au canal de Suez. Il
Enfin, le Mémorial diplomatique , à la même
date, 3 avril, communiquait ainsi au public ses pro-
pres informations :
« La nouvelle arrivée par la voie de Trieste, que le
vice-roi d'Egypte aurait tout à coup modifié ses dispo-
sitions bienveillantes en faveur du percement du canal
de Suez, est controuvée. A l'arrivée de M. Ferdinand de
Lesseps, le consul anglais aurait fait une démarche, il
est vrai, auprès du vice-roi pour l'engager à s'opposer
au commencement des travaux; mais S. A. lui aurait
répondu que, s'il se croyait en droit d'élever une pro-
testation quelconque contre l'exécution du canal, il de-
vait le faire par une note motivée, à laquelle le gou-
vernement égyptien s'empresserait de répondre. Depuis
lors, cet incident n'a pas eu d'autre suite; et M. Fer-
dinand de Lesseps continue, sans autre obstacle, les
travaux préparatoires qui restent à accomplir avant de
procéder au percement même. »
Le récit du Mémorial diplomatique, confirmé par
nos propres renseignements, nous paraît indiquer
suffisamment l'origine et le prétexte de tout ce bruit.
Il est vrai que le consul d'Angleterre en Egypte,
M. Green, a voulu recommencer la tentative d'inti-
midation qui lui avait si peu réussi une première
fois auprès de S. A. le vice-roi. Il espérait y
trouver un moyen de paralyser les travaux que
M. Ferdinand de Lesseps allait entreprendre dans
l'isthme et sur le parcours du canal. Cette arrivée
et ce nouveau progrès de l'œuvre l'effrayèrent. La
relation qui précède cet article prouve combien peu
il a réussi.
Il est vrai encore que toute cette fougue s'est dis-
sipée devant la froide signification du gouvernement
égyptien, réclamant une note où les plaintes de
M. Green fussent consignées par écrit. L'agent an-
glais s'est bien gardé de fournir cette arme contre
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