Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
126 L'ISTHME DE SUEZ, 15 AVRIL.
guider et les soutenir au milieu de ces rudes épreuves,
un chef doué d'une énergie égale à son intelligence,
d'une persévérance qui croît avec les obstacles, et par-
dessus tout, une foi profonde dans la mission qu'il s'est
donnée.
» Espérons donc que les nouveaux explorateurs, plus
heureux que leurs devanciers, parviendront à soulever
le voile qui a dérobé jusqu'à ce jour à toutes les inves-
tigations de la science les mystérieuses origines du Nil,
et qu'ils pourront enfin expliquer ce phénomène de la
crue des eaux de ce fleuve, dont tant de générations
ont admiré le retour périodique sans pouvoir en connaître
la cause. D
D'un autre côté, le Times du 30 mars, dans sa cor-
respondance parisienne , nous fournit les renseigne-
ments suivants :
« Une lettre de Marseille du 26 courant annonce qu'une
nouvelle expédition a été organisée pour découvrir la
source du Nil. L'expédition est conduite par M. Miani,
Vénitien, ayant habité le Caire pendant ces dix der-
nières années. Il est membre de la Société géographique
de Paris, et auteur d'une carte de la vallée du Nil. Il a
étudié avec soin les diverses difficultés entourant sa pé
rilleuse entreprise. Il est venu en France il y a deux
mois pour compléter le matériel et le personnel de son
expédition. L'empereur Napoléon a autorisé le ministre
de la guerre à délivrer à M. Miani les armes et les mu-
nitions nécessaires à son escorte. Le directeur de l'ar-
senal de Marseille a en conséquence dirigé 100 fusils et
3,000 cartouches à Alexandrie. L'expédition est compo-
sée du peintre parisien Dumas , du capitaine Peyhoux,
de la marine française de commerce, dont la mission est
de faire des observations sur les degrés de latitude et
de longitude, et de construire des bateaux pour traver-
ser les lacs qu'on pourra rencontrer. L'expédition s'est
adjoint aussi un secrétaire, M. Poussel, d'Avignon, un
médecin, un naturaliste et un chimiste, qui sont main-
tenant en Egypte.
» L'expédition fixera son quartier général à Khartoun
dans la Haute-Egypte, ville dans laquelle résident une
douzaine de Marseillais et de Génois. M. Miani est muni
d'un formidable matériel et son escorte doit être nom-
breuse. Il prend avec lui une quantité de joaillerie et
menus objets de fantaisie français, pour les offrir aux
chefs des tribus arabes et aux princes africains ou en
faire le commerce. L'expédition de M. Miani a un double
caractère. Elle est d'abord scientifique et ensuite com-
merciale. M. Miani a déjà fait des marchés avec des né-
gociants de Paris pour des livraisons de dents d'élé-
phants, de poudre d'or, de cuivre, de corail, d'indigo, et
de peaux de lion, de panthères, de léopards et de tigres,
qui ont une grande valeur dans cette ville. Les membres
de l'expédition sont armés de carabines Minié, qui tuent
àl,000 mètres, et de sabres semblables à ceux des chas-
seurs de Vincennes, formant baïonnette pour les cara-
bines. Ils sont également munis de cuirasses et de mas.
ques métalliques pour les protéger de la morsure des
insectes venimeux. Ils emportent de plus une cargaison
de masques effrayants propres à terrifier les tribus les
plus sauvages. Les membres de l'expédition qui se
nourriront comme ils pourront, et principalement par
la chasse, traverseront la Nubie, le Sennaar et l'Abys-
sinie. Ils comptent aller bien au delà de l'équateur, et
prétendent s'assurer s'il existe une tribu de nègres
comme celle des Niams-Niams (hommes à queue). S'ils
trouvent protection, ils traverseront l'Afrique dans toute
sa longueur et aboutiront à la côte opposée de Zanzibar.
A leur arrivée à Alexandrie, ils solliciteront la protec-
tion de Mohammed-Saïd. »
PAUL BOUDlT.
L'AVENIR ET LA SALUBRITÉ DE L'ÉGYPTE
Jugés il y a vingt ans.
En 1839, un des hommes les plus remarquables
qu'ait produit le corps médical en France, le docteur
Pariset, fut chargé par l'Académie de médecine de
prononcer l'éloge funèbre du célèbre médecin Desge-
nettes. Parler de Desgenettes, c'était nécessairement
attirer l'attention publique sur l'Egypte et renouve-
ler les souvenirs d'une expédition où il avait acquis
sa gloire la plus pure et la plus populaire. Nous
avons sous les yeux l'œuvre du docteur Pariset, et,
en la parcourant, nous avons été surpris de l'espèce
d'esprit prophétique dont l'illustre écrivain semble
inspiré en traçant la destinée et le rôle spécial ré-
servé à cette magnifique contrée. Tous les germes
que nous apercevons aujourd'hui dans le fait, M. Pa-
riset les apercevait déjà en quelque sorte par l'intui-
tion de son génie. Sans faire une seule allusion di-
recte au percement de l'isthme de Suez, il semblait
pressentir pourtant la perspective que maintenant
cette grande entreprise offre à l'avenir et à la gran-
deur du peuple égyptien, et nous ne pouvons résis-
ter au plaisir de citer les pages éloquentes dans les-
quelles il pressent, pour ainsi dire, le rang bienfaisant
et civilisateur que l'Egypte est appelée à conquérir
par l'intelligente et vaste conception du fils de Mé-
hémet-Ali.
Voici comment s'exprimait, à une époque déjà si
loin. de nous, le savant et brillant orateur :
« L'Égypte est le lien naturel et nécessaire de trois
vastes continents. Un regard d'Alexandre apprit à ce
prince que, possesseur de l'Égypte, il le serait de tous les
trésors de l'univers, et que, dans le dessein qu'il avait
d'unir tous les peuples par le commerce, et de les con-
fondre dans une seule famille dont il aurait la gloire
d'être le chef, il devait asseoir son trône en Egypte, et
faire de ce commun centre le siège de son empire. Il
avait écrit sur ce projet un mémoire qui a péri. Toute-
fois cette grande vue d'Alexandre n'a point disparu du
monde; soit instinct, soit imitation, soit calcul, elle est
entrée plus ou moins complète dans d'autres esprits.
Peut-être se mèla t-elle comme accessoire aux premières
croisades ; mais après la déclaration de l'Arabe Caracuth,
que pour se former en Orient des établissements solides,
les Européens devaient se rendre, avant tout, maîtres
guider et les soutenir au milieu de ces rudes épreuves,
un chef doué d'une énergie égale à son intelligence,
d'une persévérance qui croît avec les obstacles, et par-
dessus tout, une foi profonde dans la mission qu'il s'est
donnée.
» Espérons donc que les nouveaux explorateurs, plus
heureux que leurs devanciers, parviendront à soulever
le voile qui a dérobé jusqu'à ce jour à toutes les inves-
tigations de la science les mystérieuses origines du Nil,
et qu'ils pourront enfin expliquer ce phénomène de la
crue des eaux de ce fleuve, dont tant de générations
ont admiré le retour périodique sans pouvoir en connaître
la cause. D
D'un autre côté, le Times du 30 mars, dans sa cor-
respondance parisienne , nous fournit les renseigne-
ments suivants :
« Une lettre de Marseille du 26 courant annonce qu'une
nouvelle expédition a été organisée pour découvrir la
source du Nil. L'expédition est conduite par M. Miani,
Vénitien, ayant habité le Caire pendant ces dix der-
nières années. Il est membre de la Société géographique
de Paris, et auteur d'une carte de la vallée du Nil. Il a
étudié avec soin les diverses difficultés entourant sa pé
rilleuse entreprise. Il est venu en France il y a deux
mois pour compléter le matériel et le personnel de son
expédition. L'empereur Napoléon a autorisé le ministre
de la guerre à délivrer à M. Miani les armes et les mu-
nitions nécessaires à son escorte. Le directeur de l'ar-
senal de Marseille a en conséquence dirigé 100 fusils et
3,000 cartouches à Alexandrie. L'expédition est compo-
sée du peintre parisien Dumas , du capitaine Peyhoux,
de la marine française de commerce, dont la mission est
de faire des observations sur les degrés de latitude et
de longitude, et de construire des bateaux pour traver-
ser les lacs qu'on pourra rencontrer. L'expédition s'est
adjoint aussi un secrétaire, M. Poussel, d'Avignon, un
médecin, un naturaliste et un chimiste, qui sont main-
tenant en Egypte.
» L'expédition fixera son quartier général à Khartoun
dans la Haute-Egypte, ville dans laquelle résident une
douzaine de Marseillais et de Génois. M. Miani est muni
d'un formidable matériel et son escorte doit être nom-
breuse. Il prend avec lui une quantité de joaillerie et
menus objets de fantaisie français, pour les offrir aux
chefs des tribus arabes et aux princes africains ou en
faire le commerce. L'expédition de M. Miani a un double
caractère. Elle est d'abord scientifique et ensuite com-
merciale. M. Miani a déjà fait des marchés avec des né-
gociants de Paris pour des livraisons de dents d'élé-
phants, de poudre d'or, de cuivre, de corail, d'indigo, et
de peaux de lion, de panthères, de léopards et de tigres,
qui ont une grande valeur dans cette ville. Les membres
de l'expédition sont armés de carabines Minié, qui tuent
àl,000 mètres, et de sabres semblables à ceux des chas-
seurs de Vincennes, formant baïonnette pour les cara-
bines. Ils sont également munis de cuirasses et de mas.
ques métalliques pour les protéger de la morsure des
insectes venimeux. Ils emportent de plus une cargaison
de masques effrayants propres à terrifier les tribus les
plus sauvages. Les membres de l'expédition qui se
nourriront comme ils pourront, et principalement par
la chasse, traverseront la Nubie, le Sennaar et l'Abys-
sinie. Ils comptent aller bien au delà de l'équateur, et
prétendent s'assurer s'il existe une tribu de nègres
comme celle des Niams-Niams (hommes à queue). S'ils
trouvent protection, ils traverseront l'Afrique dans toute
sa longueur et aboutiront à la côte opposée de Zanzibar.
A leur arrivée à Alexandrie, ils solliciteront la protec-
tion de Mohammed-Saïd. »
PAUL BOUDlT.
L'AVENIR ET LA SALUBRITÉ DE L'ÉGYPTE
Jugés il y a vingt ans.
En 1839, un des hommes les plus remarquables
qu'ait produit le corps médical en France, le docteur
Pariset, fut chargé par l'Académie de médecine de
prononcer l'éloge funèbre du célèbre médecin Desge-
nettes. Parler de Desgenettes, c'était nécessairement
attirer l'attention publique sur l'Egypte et renouve-
ler les souvenirs d'une expédition où il avait acquis
sa gloire la plus pure et la plus populaire. Nous
avons sous les yeux l'œuvre du docteur Pariset, et,
en la parcourant, nous avons été surpris de l'espèce
d'esprit prophétique dont l'illustre écrivain semble
inspiré en traçant la destinée et le rôle spécial ré-
servé à cette magnifique contrée. Tous les germes
que nous apercevons aujourd'hui dans le fait, M. Pa-
riset les apercevait déjà en quelque sorte par l'intui-
tion de son génie. Sans faire une seule allusion di-
recte au percement de l'isthme de Suez, il semblait
pressentir pourtant la perspective que maintenant
cette grande entreprise offre à l'avenir et à la gran-
deur du peuple égyptien, et nous ne pouvons résis-
ter au plaisir de citer les pages éloquentes dans les-
quelles il pressent, pour ainsi dire, le rang bienfaisant
et civilisateur que l'Egypte est appelée à conquérir
par l'intelligente et vaste conception du fils de Mé-
hémet-Ali.
Voici comment s'exprimait, à une époque déjà si
loin. de nous, le savant et brillant orateur :
« L'Égypte est le lien naturel et nécessaire de trois
vastes continents. Un regard d'Alexandre apprit à ce
prince que, possesseur de l'Égypte, il le serait de tous les
trésors de l'univers, et que, dans le dessein qu'il avait
d'unir tous les peuples par le commerce, et de les con-
fondre dans une seule famille dont il aurait la gloire
d'être le chef, il devait asseoir son trône en Egypte, et
faire de ce commun centre le siège de son empire. Il
avait écrit sur ce projet un mémoire qui a péri. Toute-
fois cette grande vue d'Alexandre n'a point disparu du
monde; soit instinct, soit imitation, soit calcul, elle est
entrée plus ou moins complète dans d'autres esprits.
Peut-être se mèla t-elle comme accessoire aux premières
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