Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
110 L'ISTHME DE SUEZ, 1er AVRIL.
COMMERCE DE L'OPIUM.
Le commerce dé l'opium en extrême Orient, avant
1767, était entre les mains des Portugais. Le colonel
anglais Watson, proposa le premier, en 1769, au
conseil de la Compagnie, à Calcutta, de faire servir le
goût des Chinois pour l'opium à augmenter le revenu
de l'Inde orientale. Cette proposition fut reçue et
acceptée comme une heureuse idée. It ions recived and
accepled as a happy expedient, Wheeler, vice-président
en conseil, conçut le projet de réserver à la Compagnie
ce trafic, qui, de 200 caisses qu'il était avant la pré-
cédente période) venait d'atteindre le chiffre de 1000.
Cependant ce commerce dépérissait entre les mains des
Portugais, si bien qu'en 1772 l'ambassadeur anglais
envoyé en Chine n'en vit point vestige; aussi Georges
Stauton ne mentionne cet article que pour mémoire,
lors de la mission de lord Macartney.
En 1773, la Compagnie des Indes orientales fit une
petite expédition. Les résultats de cet essai décidè-
rent d'autres tentatives qui furent imitées par le gou-
vernement du Bengale, qui, en 1781, fréta un bâti-
ment armé dont l'expédition devait être remboursée
par le trésor de la Compagnie à Canton. Mais les affai-
res étaient longues, pénibles, il fallait aller droit au
but et porter cet article aux consommateurs dans le
Choo-Kyang, fleuve qui baigne l'immense cité de
Canton, premier but à atteindre pour s'établir et
prendre racine dans l'empire Céleste. Le commerce
est un intermédiaire à nul autre comparable lorsqu'il
s'agit de fonder des relations solides. On savait qu'elles
s'établiraient tôt ou tard. Les faits sont là pour justifier
ces prévisions séculaires. L'expédition s'effectua en
1781. En 1794, un navire chargé exclusivement d'o-
pium , car les cultures du pavot avaient pris une im-
pulsion énorme et rendu de même, remonta le
fleuve à Whampoa, à quelques milles de Canton. Le
vice-roi de cette province savait par tradition ce que
peut la volonté britannique, et l'on n'avait pas oublié
dans cette partie de l'empire que Drake, faisant le
tour du globe en 1580, avait réduit les forts des Bo-
gues (Bocoa-Tigris) et forcé l'entrée de ce fleuve. Ce-
pendant, en 1800, le trafic de l'opium fut complè-
tement défendu par le gouvernement chinois, qui,
depuis cette époque, a toujours tenlé de l'exclure de
la Chine, d'où, en échange de la drogue, on retirait les
lingots d'argent fin. Mais qui pouvait résister à la
constance opiniàtre des marchands anglais? Pouvaient-
ils, eux, abandonner une si belle proie? Les Chinois
devaient-ils condescendre à des échanges défavora-
bles? Un orageux conflit se préparait donc pour
l'avenir.
La Compagnie avait à Sarun (division du Bahar)
seulement 20,000 bigahs plantés en pavot au moment
où, en 1821, l'empereur de Chine décréta l'exclusion de
ce trafic de tous ses ports. Le décret fut aussitôt porté
partout le long des côtes de l'empire, et alors com-
mença une ère nouvelle et un commerce, une contre-
bande, qui s'augmenta avec une étonnante rapidité,
et qui, dès lors, ne reconnut plus de limites. L'Inde
produisait toujours, et, en 1836, elle donnait 35,000
caisses, lorsqu'un haut fonctionnaire chinois, dans un
mémoire à l'empereur, proposa la légalisation de
ce commerce. Il fut appuyé dans cette initiative
par le gouvernement local de Canton, auquel d'au-
tres chefs supérieurs s'opposèrent. Le résultat de ces
dissidences fut un édit qui ordonnait l'expulsion de
Canton de certains étrangers (hung maou, les cheveux
rouges). On éluda cet édit comme les autres, le trafic
continua jusqu'à l'été de 1838, parce que beaucoup
d'employés étaient intéressés à la contrebande qui
était légalisée à leurs yeux. Ils recevaient 75 dollars
par caisse, les considérant comme un droit payant
leur connivence.
Les petits commerçants préparaient l'opium pour les
fumeurs. Des fumeries étaient ouvertes, des colpor-
teurs le répandaient partout, et les terres des pro-
vinces, telles que le Fuh-Keen, Kwantangyunnun,
leChékeang, le département de Tuechow-Foo,Ningpo-
Foo et autres produisaient le Ying-Suh, sous les yeux
des mandarins mêmes et à l'insu du chef de l'empire.
L'élite de la société chinoise tenait à honneur
d'offrir, dans le coin le plus reculé de sa maison où
était confortablement installé un petit salon ad hoc,
une pipe et de l'opium à son ami, qui bientôt l'imitait
dans son intérieur. C'était, malgré des condamnations
capitales, une mode, une frénésie dont la contagion
s'étendait à une grande partie de la population, du
plus haut au plus bas de l'échelle sociale, et l'on
fume encore des opiums plus ou moins sophistiqués,
chacun selon sa bourse.
L'autorité chinoise n'était pas la seule à se plaindre
de la sortie des métaux précieux, car le trafic fai-
sait des progrès partout. Depuis longtemps, on
entendait des réclamations formulées en ces ter-
mes, de la bouche même des Hollandais de Java, et
répétées par les journaux de Canton et de Singapor ;
« Large sums of money are every year carried out
» of the country in ex change for it, and enrich our
» competitors the English.
» Des sommes considérables d'argent sortent tous
» les ans du pays en échange de l'opium et enrichis-
» sent nos rivaux. »
Que firent alors dans leurs colonies les Hollandais
pour arrêter un courant commercial désastreux ? Ils ré-
gularisèrent, à Java et partout ailleurs, dans leurs
possessions, le commerce et les établissements d'opium,
comme l'ont fait plus tard les Espagnols à Manille.
COMMERCE DE L'OPIUM.
Le commerce dé l'opium en extrême Orient, avant
1767, était entre les mains des Portugais. Le colonel
anglais Watson, proposa le premier, en 1769, au
conseil de la Compagnie, à Calcutta, de faire servir le
goût des Chinois pour l'opium à augmenter le revenu
de l'Inde orientale. Cette proposition fut reçue et
acceptée comme une heureuse idée. It ions recived and
accepled as a happy expedient, Wheeler, vice-président
en conseil, conçut le projet de réserver à la Compagnie
ce trafic, qui, de 200 caisses qu'il était avant la pré-
cédente période) venait d'atteindre le chiffre de 1000.
Cependant ce commerce dépérissait entre les mains des
Portugais, si bien qu'en 1772 l'ambassadeur anglais
envoyé en Chine n'en vit point vestige; aussi Georges
Stauton ne mentionne cet article que pour mémoire,
lors de la mission de lord Macartney.
En 1773, la Compagnie des Indes orientales fit une
petite expédition. Les résultats de cet essai décidè-
rent d'autres tentatives qui furent imitées par le gou-
vernement du Bengale, qui, en 1781, fréta un bâti-
ment armé dont l'expédition devait être remboursée
par le trésor de la Compagnie à Canton. Mais les affai-
res étaient longues, pénibles, il fallait aller droit au
but et porter cet article aux consommateurs dans le
Choo-Kyang, fleuve qui baigne l'immense cité de
Canton, premier but à atteindre pour s'établir et
prendre racine dans l'empire Céleste. Le commerce
est un intermédiaire à nul autre comparable lorsqu'il
s'agit de fonder des relations solides. On savait qu'elles
s'établiraient tôt ou tard. Les faits sont là pour justifier
ces prévisions séculaires. L'expédition s'effectua en
1781. En 1794, un navire chargé exclusivement d'o-
pium , car les cultures du pavot avaient pris une im-
pulsion énorme et rendu de même, remonta le
fleuve à Whampoa, à quelques milles de Canton. Le
vice-roi de cette province savait par tradition ce que
peut la volonté britannique, et l'on n'avait pas oublié
dans cette partie de l'empire que Drake, faisant le
tour du globe en 1580, avait réduit les forts des Bo-
gues (Bocoa-Tigris) et forcé l'entrée de ce fleuve. Ce-
pendant, en 1800, le trafic de l'opium fut complè-
tement défendu par le gouvernement chinois, qui,
depuis cette époque, a toujours tenlé de l'exclure de
la Chine, d'où, en échange de la drogue, on retirait les
lingots d'argent fin. Mais qui pouvait résister à la
constance opiniàtre des marchands anglais? Pouvaient-
ils, eux, abandonner une si belle proie? Les Chinois
devaient-ils condescendre à des échanges défavora-
bles? Un orageux conflit se préparait donc pour
l'avenir.
La Compagnie avait à Sarun (division du Bahar)
seulement 20,000 bigahs plantés en pavot au moment
où, en 1821, l'empereur de Chine décréta l'exclusion de
ce trafic de tous ses ports. Le décret fut aussitôt porté
partout le long des côtes de l'empire, et alors com-
mença une ère nouvelle et un commerce, une contre-
bande, qui s'augmenta avec une étonnante rapidité,
et qui, dès lors, ne reconnut plus de limites. L'Inde
produisait toujours, et, en 1836, elle donnait 35,000
caisses, lorsqu'un haut fonctionnaire chinois, dans un
mémoire à l'empereur, proposa la légalisation de
ce commerce. Il fut appuyé dans cette initiative
par le gouvernement local de Canton, auquel d'au-
tres chefs supérieurs s'opposèrent. Le résultat de ces
dissidences fut un édit qui ordonnait l'expulsion de
Canton de certains étrangers (hung maou, les cheveux
rouges). On éluda cet édit comme les autres, le trafic
continua jusqu'à l'été de 1838, parce que beaucoup
d'employés étaient intéressés à la contrebande qui
était légalisée à leurs yeux. Ils recevaient 75 dollars
par caisse, les considérant comme un droit payant
leur connivence.
Les petits commerçants préparaient l'opium pour les
fumeurs. Des fumeries étaient ouvertes, des colpor-
teurs le répandaient partout, et les terres des pro-
vinces, telles que le Fuh-Keen, Kwantangyunnun,
leChékeang, le département de Tuechow-Foo,Ningpo-
Foo et autres produisaient le Ying-Suh, sous les yeux
des mandarins mêmes et à l'insu du chef de l'empire.
L'élite de la société chinoise tenait à honneur
d'offrir, dans le coin le plus reculé de sa maison où
était confortablement installé un petit salon ad hoc,
une pipe et de l'opium à son ami, qui bientôt l'imitait
dans son intérieur. C'était, malgré des condamnations
capitales, une mode, une frénésie dont la contagion
s'étendait à une grande partie de la population, du
plus haut au plus bas de l'échelle sociale, et l'on
fume encore des opiums plus ou moins sophistiqués,
chacun selon sa bourse.
L'autorité chinoise n'était pas la seule à se plaindre
de la sortie des métaux précieux, car le trafic fai-
sait des progrès partout. Depuis longtemps, on
entendait des réclamations formulées en ces ter-
mes, de la bouche même des Hollandais de Java, et
répétées par les journaux de Canton et de Singapor ;
« Large sums of money are every year carried out
» of the country in ex change for it, and enrich our
» competitors the English.
» Des sommes considérables d'argent sortent tous
» les ans du pays en échange de l'opium et enrichis-
» sent nos rivaux. »
Que firent alors dans leurs colonies les Hollandais
pour arrêter un courant commercial désastreux ? Ils ré-
gularisèrent, à Java et partout ailleurs, dans leurs
possessions, le commerce et les établissements d'opium,
comme l'ont fait plus tard les Espagnols à Manille.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295029/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295029/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295029/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295029
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295029
Facebook
Twitter