Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JS124 L'ISTHME DE SUEZ, 15 AVRIL.
des revenus du canal, tels qu'ils ont été établis par la
Compagnie universelle. Or, il s'agirait seulement par
les chemins de fer du Sundeet duPunjab, de faire de
l'Indus et de la mer Rouge le passage des produits
qu'une population de trente à quarante millions d'ha-
bitants enverrait en Europe, et qu'elle recevrait en
retour. L'Asie, grâce à l'industrie européenne, s'ouvre
de plus en plus aux transactions commerciales, et
l'isthme de Suez est la route qui doit faciliter toutes
les évolutions et multiplier la fécondité de ce grand
mouvement.
Une réunion des actionnaires de la Compagnie des
chemins de fer du Sunde et du Punjab a été tenue le
29 mars, à Londres. Il a été rendu compte de l'état
de l'entreprise et de ses perspectives, et par l'analyse
sommaire que nous allons faire de ce compte-rendu,
on pourra juger de l'extension que dans quelques
années sont réservés à prendre les échanges entre
l'Inde et l'Europe Voici en quels termes s'est exprimé
M. W. P. Andrew, président de cette Compagnie :
« J'ai à féliciter les propriétaires sur la prospérité de
leur entreprise. Nous avons reçu toute facilité du gou-
vernement de l'Inde, aussi bien que des autorités lo-
cales dans le Sunde et le Punjab. Quant aux railways
du Sunde, le travail est en progrès, et une petite portion
de la ligne a été ouverte, à la grande joie des habitants,
d'un point rapproché de la ville et du camp de Kurra-
chée au port de cette cité.
Il Le commerce de ce port s'est accru de la manière
la plus satisfaisante. Il a été de 52 pour 100, l'année
dernière, plus considérable que l'année précédente. Le
commerce de la laine y devient très-important. L'année
dernière, les exportations de cet article étaient évaluées
à 400,000 livres sterling, tandis qu'en 1853, l'exporta-
tion de toute l'Inde, en laines, n'excédait pas 4,000
livres. Nous avons le plus grand espoir d'établir un
commerce de lin qui aurait une grande valeur, la
vallée de l'Inde étant particulièrement favorable à la
culture du lin. Le commerce de la soie et du coton ne
peut manquer d'être également considérable.
» Le gouvernement est si pénétré de l'importance du
port de Kurrachée, qu'il s'est déterminé à dépenser
100,000 livres sterling pour l'améliorer, éloigner la barre
et rendre le port plus commode. J'espère aussi que nous
y construirons des docks si utiles pour le commerce de
l'Angleterre.
» La construction du chemin de fer de Kurrachée à
Kotree marche d'une façon satisfaisante. Les travail-
leurs y accourent, et il y aura bientôt vingt mille
hommes à l'ouvrage sur la ligne. Nous ne sommes
pas en position de dire si les recherches pour la houille,
près de Kotree, ont ou n'ont pas été conduites avec
intelligence, mais plusieurs de nos bateaux ont été ap-
provisionnés avec cette houille. On peut, en outre, obte-
nir de larges approvisionnements de bois, dans les forêts
attenantes, pour les employer avec les houilles, pour
l'usage de la flottille. Les expériences récentes, sur les
bâtiments modèles, pour la navigation de l'Indus, ont
plus que réalisé les. espérances qu'on avait fondées sur
eux. Des améliorrtions ont été conseillées, dans les cons-
tructions, qui doivent augmenter leur force sans ac-
croître leur tirant d'eau ou réduire leur rapidité. Le
commerce avec l'Indus est en progrès, et le transport
des matériaux seuls, au chemin de fer du Punjab, doit
fournir aux steamers, pour trois ou quatre ans, 20,000
tonnes de fret par an.
» Le capital du chemin de fer du Punjab est estimé
à 1,500,000 livres sterling, et d'après les dépenses des
travaux déjà exécutés, les ingénieurs pensent que cette
somme sera suffisante ; mais je pense différemment.
Les travaux marchent, sur la portion de la ligne, entre
Lahore et Umritsir, sous la direction de contractants in-
digènes. Les pays traversés par la ligne possèdent une
population dense et plusieurs chefs indiens y résident.
On poursuit aussi les travaux de la ligne de Moultan,
et on espère qu'elle pourra être livrée au commerce
dans quatre ans. La section de Lahore, Umritsir, sera,
on le pense, complète l'année prochaine.
» La construction d'une ligne, de Lahore a Dehli, a été
offerte à la compagnie, dans les meilleurs termes, par
le gouvernement, et, connaissant le pays à travers lequel
cette ligne doit passer, j'attache la plus grande impor-
tance à cette extension de notre entreprise. Je crois
que, lorsqu'elle sera construite et les autres lignes com-
plétées, le commerce d'Agra et de Luknow se dirigera,
par nos chemins de fer et nos steamers, sur Kurrachée.
Ces extensions, en outre, sont le seul moyen de favori-
ser la colonisation de l'Inde, si elle est praticable, en
portant les colons jusqu'à la croupe des montagnes, où
ils peuvent trouver toutes les commodités nécessaires à
leur existence.
» La population que notre entreprise doit servir se
monte à 30 ou 40 millions d'âmes. »
Ainsi, l'Angleterre comprend combien il est indis-
pensable au salut de sa domination, aux intérêts de
son commerce, de rapprocher autant que possible,
des côtes de la mer, les populations intérieures de
l'Inde. Comment ne sentirait-elle pas qu'il ne lui est
pas moins important d'abréger de 3,000 lieues la dis-
tance qui la sépare elle-même de ces rivages qu'elle
travaille à rendre l'entrepôt de toute la production
indoustanique !
ERNEST DESPLACES.
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
Les journaux du Midi, et ceux de Marseille spéciale-
ment, ont appelé l'attention publique sur une expédi-
tion qui se prépare pour aller à la recherche de la
source du Nil. On a annoncé le départ de Marseille
du chef de cette expédition et de quelques-uns de ses
collaborateurs. Cettere cherche, également importante
et pour la science et pour l'avenir de l'Egypte, ne
peut pas nous être indifférente. Nous croyons donc
devoir reproduire les détails que nous trouvons sur
ce sujet dans le lJlémorial de Vaucluse. Les voici :
« M. Miani, chef d'une nouvelle expédition aux ori-
des revenus du canal, tels qu'ils ont été établis par la
Compagnie universelle. Or, il s'agirait seulement par
les chemins de fer du Sundeet duPunjab, de faire de
l'Indus et de la mer Rouge le passage des produits
qu'une population de trente à quarante millions d'ha-
bitants enverrait en Europe, et qu'elle recevrait en
retour. L'Asie, grâce à l'industrie européenne, s'ouvre
de plus en plus aux transactions commerciales, et
l'isthme de Suez est la route qui doit faciliter toutes
les évolutions et multiplier la fécondité de ce grand
mouvement.
Une réunion des actionnaires de la Compagnie des
chemins de fer du Sunde et du Punjab a été tenue le
29 mars, à Londres. Il a été rendu compte de l'état
de l'entreprise et de ses perspectives, et par l'analyse
sommaire que nous allons faire de ce compte-rendu,
on pourra juger de l'extension que dans quelques
années sont réservés à prendre les échanges entre
l'Inde et l'Europe Voici en quels termes s'est exprimé
M. W. P. Andrew, président de cette Compagnie :
« J'ai à féliciter les propriétaires sur la prospérité de
leur entreprise. Nous avons reçu toute facilité du gou-
vernement de l'Inde, aussi bien que des autorités lo-
cales dans le Sunde et le Punjab. Quant aux railways
du Sunde, le travail est en progrès, et une petite portion
de la ligne a été ouverte, à la grande joie des habitants,
d'un point rapproché de la ville et du camp de Kurra-
chée au port de cette cité.
Il Le commerce de ce port s'est accru de la manière
la plus satisfaisante. Il a été de 52 pour 100, l'année
dernière, plus considérable que l'année précédente. Le
commerce de la laine y devient très-important. L'année
dernière, les exportations de cet article étaient évaluées
à 400,000 livres sterling, tandis qu'en 1853, l'exporta-
tion de toute l'Inde, en laines, n'excédait pas 4,000
livres. Nous avons le plus grand espoir d'établir un
commerce de lin qui aurait une grande valeur, la
vallée de l'Inde étant particulièrement favorable à la
culture du lin. Le commerce de la soie et du coton ne
peut manquer d'être également considérable.
» Le gouvernement est si pénétré de l'importance du
port de Kurrachée, qu'il s'est déterminé à dépenser
100,000 livres sterling pour l'améliorer, éloigner la barre
et rendre le port plus commode. J'espère aussi que nous
y construirons des docks si utiles pour le commerce de
l'Angleterre.
» La construction du chemin de fer de Kurrachée à
Kotree marche d'une façon satisfaisante. Les travail-
leurs y accourent, et il y aura bientôt vingt mille
hommes à l'ouvrage sur la ligne. Nous ne sommes
pas en position de dire si les recherches pour la houille,
près de Kotree, ont ou n'ont pas été conduites avec
intelligence, mais plusieurs de nos bateaux ont été ap-
provisionnés avec cette houille. On peut, en outre, obte-
nir de larges approvisionnements de bois, dans les forêts
attenantes, pour les employer avec les houilles, pour
l'usage de la flottille. Les expériences récentes, sur les
bâtiments modèles, pour la navigation de l'Indus, ont
plus que réalisé les. espérances qu'on avait fondées sur
eux. Des améliorrtions ont été conseillées, dans les cons-
tructions, qui doivent augmenter leur force sans ac-
croître leur tirant d'eau ou réduire leur rapidité. Le
commerce avec l'Indus est en progrès, et le transport
des matériaux seuls, au chemin de fer du Punjab, doit
fournir aux steamers, pour trois ou quatre ans, 20,000
tonnes de fret par an.
» Le capital du chemin de fer du Punjab est estimé
à 1,500,000 livres sterling, et d'après les dépenses des
travaux déjà exécutés, les ingénieurs pensent que cette
somme sera suffisante ; mais je pense différemment.
Les travaux marchent, sur la portion de la ligne, entre
Lahore et Umritsir, sous la direction de contractants in-
digènes. Les pays traversés par la ligne possèdent une
population dense et plusieurs chefs indiens y résident.
On poursuit aussi les travaux de la ligne de Moultan,
et on espère qu'elle pourra être livrée au commerce
dans quatre ans. La section de Lahore, Umritsir, sera,
on le pense, complète l'année prochaine.
» La construction d'une ligne, de Lahore a Dehli, a été
offerte à la compagnie, dans les meilleurs termes, par
le gouvernement, et, connaissant le pays à travers lequel
cette ligne doit passer, j'attache la plus grande impor-
tance à cette extension de notre entreprise. Je crois
que, lorsqu'elle sera construite et les autres lignes com-
plétées, le commerce d'Agra et de Luknow se dirigera,
par nos chemins de fer et nos steamers, sur Kurrachée.
Ces extensions, en outre, sont le seul moyen de favori-
ser la colonisation de l'Inde, si elle est praticable, en
portant les colons jusqu'à la croupe des montagnes, où
ils peuvent trouver toutes les commodités nécessaires à
leur existence.
» La population que notre entreprise doit servir se
monte à 30 ou 40 millions d'âmes. »
Ainsi, l'Angleterre comprend combien il est indis-
pensable au salut de sa domination, aux intérêts de
son commerce, de rapprocher autant que possible,
des côtes de la mer, les populations intérieures de
l'Inde. Comment ne sentirait-elle pas qu'il ne lui est
pas moins important d'abréger de 3,000 lieues la dis-
tance qui la sépare elle-même de ces rivages qu'elle
travaille à rendre l'entrepôt de toute la production
indoustanique !
ERNEST DESPLACES.
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
Les journaux du Midi, et ceux de Marseille spéciale-
ment, ont appelé l'attention publique sur une expédi-
tion qui se prépare pour aller à la recherche de la
source du Nil. On a annoncé le départ de Marseille
du chef de cette expédition et de quelques-uns de ses
collaborateurs. Cettere cherche, également importante
et pour la science et pour l'avenir de l'Egypte, ne
peut pas nous être indifférente. Nous croyons donc
devoir reproduire les détails que nous trouvons sur
ce sujet dans le lJlémorial de Vaucluse. Les voici :
« M. Miani, chef d'une nouvelle expédition aux ori-
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