Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
108 L'ISTHME DE SUEZ, 1er avril
le fermier croit pouvoir compter pour chacune des cul-
tures de la rotation ci dessus. Je crois que le prix du
loyer des terres est le moyen le plus sûr de juger du
produit net, et ce loyer ne peut être exagéré, parce que
la terre ne manque pas aux bras.
» Dans le même village, des habitants peu aisés
louent par petites quantités, de 1/2 feddan, à 5 feddans à
des prix presque doubles; et qu'on ne croie pas que la
culture de ce village est exceptionnellement favorable,
les terres sont bien loin d'être des meilleures, et.il est
éloigné des grands centres de population. Dans d'au-
tres positions les terres se louent, aux environs de Tan -
tah, par exemple, 500 piastres le feddan; auprès d'A-
lexandrie, 1,000 piastres; et notez qu'en Egypte les
meilleures terres étant celles dont le niveau est le plus
élevé, et l'élévation des eaux coûtant fort cher, il en
résulte qu'on est loin d'avoir atteint le plus haut prix
des loyers. Lorsque de bonnes terres pourront obtenir
l'eau à des prix raisonnables, le loyer des terres s'élè-
vera beaucoup plus.
J. GRÉGOIRE.
Chirbin, 13 mars.
DE LA CULTURE DU PAVOT
Dans les domaines de la Compagnie universelle.
A M. le Rédacteur-Gérant du journal
L'ISTHME DE SUEZ.
Monsieur,
Je réponds à l'appel qui m'a été fait par mon res-
pectable ami sir William Hobard, en vous adressant
une notice sur la culture du pavot et les avantages
que cette culture peut présenter à l'Egypte, et prin-
cipalement à l'honorable Compagnie du Canal de
Suez. Je désire que ces notes vous paraissent dignes
de l'intérêt de vos lecteurs.
J'ai l'honneur, etc.
JOHN MICHAEL.
La question telle qu'elle est posée se compose de qua-
tre points distincts : 1° la culture du pavot; 2° l'exploi-
tation du pavot ; 3° le commerce de l'opium ; 4° l'appli-
cation à l'Epypte. C'est cet ordre d'idées qui va être
suivi dans cet exposé.
CULTURE DU PAVOT.
Le pavot (papaver somniferum), natif de l'Inde, où il est
cultivé avec art, est aussi exploité dans d'autres parties
de l'Asie et en Europe. Il est digne de la plus grande
attention comme premier article de commerce. Cette
plante que tout le monde a eu occasion de voir, mais
qu'il faut savoir distinguer, était connue dans les temps
de la plus haute antiquité. Homère, Virgile en parlent ;
l'élégant auteur des Métamorphoses, Ovide en faisait
la couronne de la nuit. Je n'ai pas à répéter les détails
que vous avez déjà publiés sur le poppy de l'Inde.
C'est de cette fleur de la polyandrie monogynie, qui a
donné plus d'une immense fortune à l'Ecosse surtout,
et qui a aidé à la grande influence de la nation britan-
nique, qu'on retire ce jus blanc consistant, dont on ob-
tient l'opium.
Il a déjà été dit comment on préparait le sol sur lequel
on sème ses graines en automne pour récolter au mois
de juillet ou avant, lorsque la plante s'est élevée de 4
à 5 pieds de haut. Nous dirons comment et d'où se ré-
colte ce jus pendant six semaines, et 5 ou 6 mois après
les semailles. Rien ne sera oublié.
La culture du pavot dans l'Inde, bien qu'elle soit ré-
pandue dans un grand nombre de pays, en Chine même,
où on ne la défendit que lorsqu'elle produisait déjà
des milliers de caisses dans plusieurs provinces, la cul-
ture de cette plante a besoin de soins minutieux. La
méthode indienne nous servira de type pour celle pro-
posée pour l'ishme de Suez.
Dans l'Inde, le terrain et le capital occupé par cette
fleur et ses préparations est plus considérable que
dans aucune autre partie du monde. Ainsi Benarès,
dans l'Allahabad, ce grand centre de commerce sur la
rive nord du Gange ; Patna (Bahar), plus centrale, et où
les Français eurent une factorerie, sont riches en pa-
vot. On lit ces noms sur les caisses de leur produit,
comme aussi celui de Mahva, province très-productive,
la plus éloignée de Calcutta.
La moitié environ de l'opium vendu en Chine provient
de Malwa. Quoique les chefs de cette province ne soient
que sous la protection du gouvernement anglais, la sur-
veillance du sol est sous l'autorité de la Compagnie. Mais
la culture du pavot et la production de l'opium sont li-
bres.
Dans les domaines de la Compagnie, au contraire,
sa culture, la préparation de la drogue sont, jusqu'à ce
qu'ils soient portés à Calcutta, sous un strict mono-
pole. Un individu qui entreprendrait cette exploitation
sans « être engagé avec le gouvernement à délivrer ses
produits à un prix fixé, » verrait ses propriétés immé-
diatement saisies et le cultivateur-fermier \ryot) serait
obligé à détruire ses pavots ou à donner des cautions
pour assurer qu'il en délivrera la récolte. Dans le cas
contraire, on le forcerait à continuer ses travaux, en lui
faisant des avances par un natif ; s'il les refusait, on
confisquerait le champ.
Le pavot couvre maintenant d'immenses quantités de
terres qui, autrefois , étaient occupées par d'autres
plantes. Aussi cette culture fait- elle des progrès inces -
sants dans les districts et villages les plus renommées
par l'agriculture.
En Chine, c'est sur les montagnes et sur les terrains
inutiles, sur les tertres élevés encadrant les champs
de riz que l'on plante le pavot; il ne nuit point aux
champs de ces céréales qui, dans l'Est, forment le pain
des indigènes.
Il y a plusieurs modes de cultures dans l'Inde. La
terre uno fois bien préparée, on sème les graines en
le fermier croit pouvoir compter pour chacune des cul-
tures de la rotation ci dessus. Je crois que le prix du
loyer des terres est le moyen le plus sûr de juger du
produit net, et ce loyer ne peut être exagéré, parce que
la terre ne manque pas aux bras.
» Dans le même village, des habitants peu aisés
louent par petites quantités, de 1/2 feddan, à 5 feddans à
des prix presque doubles; et qu'on ne croie pas que la
culture de ce village est exceptionnellement favorable,
les terres sont bien loin d'être des meilleures, et.il est
éloigné des grands centres de population. Dans d'au-
tres positions les terres se louent, aux environs de Tan -
tah, par exemple, 500 piastres le feddan; auprès d'A-
lexandrie, 1,000 piastres; et notez qu'en Egypte les
meilleures terres étant celles dont le niveau est le plus
élevé, et l'élévation des eaux coûtant fort cher, il en
résulte qu'on est loin d'avoir atteint le plus haut prix
des loyers. Lorsque de bonnes terres pourront obtenir
l'eau à des prix raisonnables, le loyer des terres s'élè-
vera beaucoup plus.
J. GRÉGOIRE.
Chirbin, 13 mars.
DE LA CULTURE DU PAVOT
Dans les domaines de la Compagnie universelle.
A M. le Rédacteur-Gérant du journal
L'ISTHME DE SUEZ.
Monsieur,
Je réponds à l'appel qui m'a été fait par mon res-
pectable ami sir William Hobard, en vous adressant
une notice sur la culture du pavot et les avantages
que cette culture peut présenter à l'Egypte, et prin-
cipalement à l'honorable Compagnie du Canal de
Suez. Je désire que ces notes vous paraissent dignes
de l'intérêt de vos lecteurs.
J'ai l'honneur, etc.
JOHN MICHAEL.
La question telle qu'elle est posée se compose de qua-
tre points distincts : 1° la culture du pavot; 2° l'exploi-
tation du pavot ; 3° le commerce de l'opium ; 4° l'appli-
cation à l'Epypte. C'est cet ordre d'idées qui va être
suivi dans cet exposé.
CULTURE DU PAVOT.
Le pavot (papaver somniferum), natif de l'Inde, où il est
cultivé avec art, est aussi exploité dans d'autres parties
de l'Asie et en Europe. Il est digne de la plus grande
attention comme premier article de commerce. Cette
plante que tout le monde a eu occasion de voir, mais
qu'il faut savoir distinguer, était connue dans les temps
de la plus haute antiquité. Homère, Virgile en parlent ;
l'élégant auteur des Métamorphoses, Ovide en faisait
la couronne de la nuit. Je n'ai pas à répéter les détails
que vous avez déjà publiés sur le poppy de l'Inde.
C'est de cette fleur de la polyandrie monogynie, qui a
donné plus d'une immense fortune à l'Ecosse surtout,
et qui a aidé à la grande influence de la nation britan-
nique, qu'on retire ce jus blanc consistant, dont on ob-
tient l'opium.
Il a déjà été dit comment on préparait le sol sur lequel
on sème ses graines en automne pour récolter au mois
de juillet ou avant, lorsque la plante s'est élevée de 4
à 5 pieds de haut. Nous dirons comment et d'où se ré-
colte ce jus pendant six semaines, et 5 ou 6 mois après
les semailles. Rien ne sera oublié.
La culture du pavot dans l'Inde, bien qu'elle soit ré-
pandue dans un grand nombre de pays, en Chine même,
où on ne la défendit que lorsqu'elle produisait déjà
des milliers de caisses dans plusieurs provinces, la cul-
ture de cette plante a besoin de soins minutieux. La
méthode indienne nous servira de type pour celle pro-
posée pour l'ishme de Suez.
Dans l'Inde, le terrain et le capital occupé par cette
fleur et ses préparations est plus considérable que
dans aucune autre partie du monde. Ainsi Benarès,
dans l'Allahabad, ce grand centre de commerce sur la
rive nord du Gange ; Patna (Bahar), plus centrale, et où
les Français eurent une factorerie, sont riches en pa-
vot. On lit ces noms sur les caisses de leur produit,
comme aussi celui de Mahva, province très-productive,
la plus éloignée de Calcutta.
La moitié environ de l'opium vendu en Chine provient
de Malwa. Quoique les chefs de cette province ne soient
que sous la protection du gouvernement anglais, la sur-
veillance du sol est sous l'autorité de la Compagnie. Mais
la culture du pavot et la production de l'opium sont li-
bres.
Dans les domaines de la Compagnie, au contraire,
sa culture, la préparation de la drogue sont, jusqu'à ce
qu'ils soient portés à Calcutta, sous un strict mono-
pole. Un individu qui entreprendrait cette exploitation
sans « être engagé avec le gouvernement à délivrer ses
produits à un prix fixé, » verrait ses propriétés immé-
diatement saisies et le cultivateur-fermier \ryot) serait
obligé à détruire ses pavots ou à donner des cautions
pour assurer qu'il en délivrera la récolte. Dans le cas
contraire, on le forcerait à continuer ses travaux, en lui
faisant des avances par un natif ; s'il les refusait, on
confisquerait le champ.
Le pavot couvre maintenant d'immenses quantités de
terres qui, autrefois , étaient occupées par d'autres
plantes. Aussi cette culture fait- elle des progrès inces -
sants dans les districts et villages les plus renommées
par l'agriculture.
En Chine, c'est sur les montagnes et sur les terrains
inutiles, sur les tertres élevés encadrant les champs
de riz que l'on plante le pavot; il ne nuit point aux
champs de ces céréales qui, dans l'Est, forment le pain
des indigènes.
Il y a plusieurs modes de cultures dans l'Inde. La
terre uno fois bien préparée, on sème les graines en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295029/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295029/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295029/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295029
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295029
Facebook
Twitter