Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
122 L'ISTHME DE SUEZ, 15 AVRIL.
mérer toutes les inventions burlesques qui ont été
mises en avant et qui trouvent une réfutation complète
dans la simple indication des puissants protecteurs du
canal de Suez, des fervents adeptes du percement de
l'isthme, parmi lesquels on compte des hommes d'une
haute valeur, tels que les Alexandre de Humboldt, les
Elie de Beaumont, les Charles Dupin, le savant et vé-
nérable Jomard-Bey, l'homme de France qui connaît le
mieux l'Egypte. Et à de tels noms, à de telles autorités,
qui vient-on opposer ? Deux ou trois individus, obscurs,
ignorés, entre autres un petit ingénieur anglais dont
le nom nous échappe, et qui avait déclaré impratica-
bles, il y a quelques années, les magnifiques docks de
Liverpool.
On sait ce qui faisait agir, en général, les adver-
saires de M. de Lesseps. Quant à l'Angleterre, lord
Palmerston l'a avoué avec une ingénuité peu ordi-
naire chez un vieux diplomate, elle a craint de voir
ouvrir une voie qui permit un accès plus facile vers
son empire des Indes. Les colonies, selon Turgot,
sont des fruits qui tombent quand ils sont mûrs, et si
la possession des Indes était subordonnée à la non-
exécution du canal de Suez, cette possession serait
bien près d'échapper à l'Angleterre. On doit supposer
que les appréhensions de notre chère alliée d'outre-
Manche ont été bien vives, à en juger par ces manœu-
vres, et quand elle a vu que ses calomnies de toutes
sortes n'entravaient pas la souscription, elle s'est re-
pliée sur un autre terrain, terrain qu'elle croyait pré-
paré de longue date par les conseils et l'influence de
lord Stratford de Redcliffe. Elle aurait voulu s'opposer
au firman mentionné en l'article 14 de l'acte de con-
cession du vice-roi d'Egypte; mais là encore elle a
échoué, ou tout au moins elle échouera infailliblement
devant la fermeté et l'intelligence du sultan, qui com-
prend que l'illustration de son règne et la prospérité de
ses Etats sont intimement liées à l'établissement du
canal de Suez.
» On est allé plus loin : on a prétendu que le vice-
roi d'Egypte ne permettait pas de commencer les tra-
vaux. C'était tout simplement absurde ; or, on ne réfute
pas l'absurde.
» Sans préciser actuellement d'une manière certaine
toutes les conséquences du percement de l'isthme de
Suez, on peut dire déjà, par induction, par analogie,
qu'elles seront incalculables. Il ne serait même pas té-
méraire dès aujourd'hui, sans être dans les secrets de
la Providence, d'affirmer que dans vingt ans d'ici, la
Méditerranée sera l'entrepôt de toute l'Europe, et que
dans un avenir peu éloigné, le nombre des tonnes qui
franchiront le nouveau canal atteindra annuellement le
chiffre de cinq millions.
» Telle est notre manière de voir dans la question. Il
y a, en outre, dans le percement de l'isthme de Suez,
autre chose qu'une affaire proprement dite; il y a une
idée, idée féconde, idée civilisatrice, contre laquelle ne
prévaudront pas les sophismes de l'Angleterre ni les
calculs mesquins et égoïstes de l'intérêt privé. Aujour-
d'hui, sauf quelques Anglais forcenés, tous- les adver-
saires du canal de Suez ont battu en retraite : c'était
prudent de leur part ; mais la publicité résultant de
leurs attaques et des nécessités de la défense aura puis-
samment contribué à faire resplendir aux yeux de tous
les avantages d'une entreprise qui, bientôt débarrassée
de ses entraves, va s'avancer d'un pas sûr et tranquille
vers ses glorieuses destinées. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
PRINCIPES ET FAITS.
Nous n'avons pas à nous occuper des questions d'é-
conomie politique qui se partagent en ce moment
l'opinion du monde. Organe d'un intérêt universel,
nous sommes les partisans de la paix et du rappro-
chement entre les nations, et nous n'intervenons point
dans les théories de leurs gouvernements intérieurs.
Cependant, à propos d'une correspondance du Times
attaquant les idées protectionnistes, le Moniteur in-
dustriel présente des considérations qui nous parais-
sent de nature à agir fortement sur la loyauté et les
sentiments du peuple anglais. Certes nous serions
embarrassés de réfuter l'argument du défenseur de
la protection dans notre pays. L'opposition faite à
Londres, par quelques hommes influents, au canal de
Suez, est l'inconséquence la plus énorme envers les
doctrines de la liberté commerciale professées et mises
en pratique de l'autre côté du détroit. Il n'est pas pos-
sible que l'opinion britannique veuille laisser long-
temps des objections aussi puissantes au service des
adversaires de sa politique, et c'est pour avertir en-
core une fois la Grande-Bretagne du tort que lui
font dans l'opinion européenne quelques esprits rétro-
grades et jaloux, que nous croyons devoir citer l'ex-
trait suivant du Moniteur industriel :
PAUL BOUDET.
« Cependant nous voudrions, une fois pour toutes,
nous entendre avec le Times. Quand il s'efforce de dé-
populariser nos opinions, il pense avoir tout fait en
gonflant ses joues du gros mot de prohibitionniste. Ex-
pliquons-nous donc là-dessus, et au fond de sa conscience
nous ne surprendrons pas le Times en lui signifiant qu'il
est beaucoup plus prohibitionniste que nous. Nous con-
sentons à ne pas lui demander, si la prohibition est un
si grand crime, pourquoi nos sucres et tous les sucres
étrangers sont prohibés sur toute l'étendue des Indes
occidentales ? La question serait indiscrète, et dans ses
embarras le Times a un procédé infaillible : il ne répond
pas ; mais, puisqu'il aime les exemples, nous allons lui
en poser un. Supposons que les deux mers les plus riches
et les plus commerçantes du monde fussent séparées
entre elles par une langue de terre; que la coupure de
cette barrière dût, de l'aveu commun, ouvrir d'immenses
perspectives à la civilisation, à la religion, aux échanges,
au commerce, au bien-être et au bonheur de plusieurs
centaine de millions d'hommes Supposons qu'un esprit
énergique et bien inspiré se présentât avec toutes les
ressources et les facultés nécessaires pour supprimer cet
obstacle, que toutes les nations reconnaissantes et char-
mées se missent à l'acclamer, et que la solution du
problème fût démontrée; que tous les moyens matériels
mérer toutes les inventions burlesques qui ont été
mises en avant et qui trouvent une réfutation complète
dans la simple indication des puissants protecteurs du
canal de Suez, des fervents adeptes du percement de
l'isthme, parmi lesquels on compte des hommes d'une
haute valeur, tels que les Alexandre de Humboldt, les
Elie de Beaumont, les Charles Dupin, le savant et vé-
nérable Jomard-Bey, l'homme de France qui connaît le
mieux l'Egypte. Et à de tels noms, à de telles autorités,
qui vient-on opposer ? Deux ou trois individus, obscurs,
ignorés, entre autres un petit ingénieur anglais dont
le nom nous échappe, et qui avait déclaré impratica-
bles, il y a quelques années, les magnifiques docks de
Liverpool.
On sait ce qui faisait agir, en général, les adver-
saires de M. de Lesseps. Quant à l'Angleterre, lord
Palmerston l'a avoué avec une ingénuité peu ordi-
naire chez un vieux diplomate, elle a craint de voir
ouvrir une voie qui permit un accès plus facile vers
son empire des Indes. Les colonies, selon Turgot,
sont des fruits qui tombent quand ils sont mûrs, et si
la possession des Indes était subordonnée à la non-
exécution du canal de Suez, cette possession serait
bien près d'échapper à l'Angleterre. On doit supposer
que les appréhensions de notre chère alliée d'outre-
Manche ont été bien vives, à en juger par ces manœu-
vres, et quand elle a vu que ses calomnies de toutes
sortes n'entravaient pas la souscription, elle s'est re-
pliée sur un autre terrain, terrain qu'elle croyait pré-
paré de longue date par les conseils et l'influence de
lord Stratford de Redcliffe. Elle aurait voulu s'opposer
au firman mentionné en l'article 14 de l'acte de con-
cession du vice-roi d'Egypte; mais là encore elle a
échoué, ou tout au moins elle échouera infailliblement
devant la fermeté et l'intelligence du sultan, qui com-
prend que l'illustration de son règne et la prospérité de
ses Etats sont intimement liées à l'établissement du
canal de Suez.
» On est allé plus loin : on a prétendu que le vice-
roi d'Egypte ne permettait pas de commencer les tra-
vaux. C'était tout simplement absurde ; or, on ne réfute
pas l'absurde.
» Sans préciser actuellement d'une manière certaine
toutes les conséquences du percement de l'isthme de
Suez, on peut dire déjà, par induction, par analogie,
qu'elles seront incalculables. Il ne serait même pas té-
méraire dès aujourd'hui, sans être dans les secrets de
la Providence, d'affirmer que dans vingt ans d'ici, la
Méditerranée sera l'entrepôt de toute l'Europe, et que
dans un avenir peu éloigné, le nombre des tonnes qui
franchiront le nouveau canal atteindra annuellement le
chiffre de cinq millions.
» Telle est notre manière de voir dans la question. Il
y a, en outre, dans le percement de l'isthme de Suez,
autre chose qu'une affaire proprement dite; il y a une
idée, idée féconde, idée civilisatrice, contre laquelle ne
prévaudront pas les sophismes de l'Angleterre ni les
calculs mesquins et égoïstes de l'intérêt privé. Aujour-
d'hui, sauf quelques Anglais forcenés, tous- les adver-
saires du canal de Suez ont battu en retraite : c'était
prudent de leur part ; mais la publicité résultant de
leurs attaques et des nécessités de la défense aura puis-
samment contribué à faire resplendir aux yeux de tous
les avantages d'une entreprise qui, bientôt débarrassée
de ses entraves, va s'avancer d'un pas sûr et tranquille
vers ses glorieuses destinées. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
PRINCIPES ET FAITS.
Nous n'avons pas à nous occuper des questions d'é-
conomie politique qui se partagent en ce moment
l'opinion du monde. Organe d'un intérêt universel,
nous sommes les partisans de la paix et du rappro-
chement entre les nations, et nous n'intervenons point
dans les théories de leurs gouvernements intérieurs.
Cependant, à propos d'une correspondance du Times
attaquant les idées protectionnistes, le Moniteur in-
dustriel présente des considérations qui nous parais-
sent de nature à agir fortement sur la loyauté et les
sentiments du peuple anglais. Certes nous serions
embarrassés de réfuter l'argument du défenseur de
la protection dans notre pays. L'opposition faite à
Londres, par quelques hommes influents, au canal de
Suez, est l'inconséquence la plus énorme envers les
doctrines de la liberté commerciale professées et mises
en pratique de l'autre côté du détroit. Il n'est pas pos-
sible que l'opinion britannique veuille laisser long-
temps des objections aussi puissantes au service des
adversaires de sa politique, et c'est pour avertir en-
core une fois la Grande-Bretagne du tort que lui
font dans l'opinion européenne quelques esprits rétro-
grades et jaloux, que nous croyons devoir citer l'ex-
trait suivant du Moniteur industriel :
PAUL BOUDET.
« Cependant nous voudrions, une fois pour toutes,
nous entendre avec le Times. Quand il s'efforce de dé-
populariser nos opinions, il pense avoir tout fait en
gonflant ses joues du gros mot de prohibitionniste. Ex-
pliquons-nous donc là-dessus, et au fond de sa conscience
nous ne surprendrons pas le Times en lui signifiant qu'il
est beaucoup plus prohibitionniste que nous. Nous con-
sentons à ne pas lui demander, si la prohibition est un
si grand crime, pourquoi nos sucres et tous les sucres
étrangers sont prohibés sur toute l'étendue des Indes
occidentales ? La question serait indiscrète, et dans ses
embarras le Times a un procédé infaillible : il ne répond
pas ; mais, puisqu'il aime les exemples, nous allons lui
en poser un. Supposons que les deux mers les plus riches
et les plus commerçantes du monde fussent séparées
entre elles par une langue de terre; que la coupure de
cette barrière dût, de l'aveu commun, ouvrir d'immenses
perspectives à la civilisation, à la religion, aux échanges,
au commerce, au bien-être et au bonheur de plusieurs
centaine de millions d'hommes Supposons qu'un esprit
énergique et bien inspiré se présentât avec toutes les
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obstacle, que toutes les nations reconnaissantes et char-
mées se missent à l'acclamer, et que la solution du
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