Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1ER AYRÏL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 101
« ce qui concerne les intérêts de l'Empire ottoman,
» le sultan n'est pas opposé à l'exécution du canal de
» Suez. C'est avec cette déclaration dans les mains
» que j'ai ouvert une souscription publique conformé-
? ment à mon mandat à la fois légal et régulier. Je
» procéderai, au nom de la Compagnie constituée,
» avec succès, au commencement des travaux. »
De son côté, le Daily-News du 24 mars contenait
aussi, sur le même sujet, la note suivante, dont nous
croyons devoir reproduire le texte, quoique dans les
faits elle ne soit que la répétition des renseigne-
ments fournis par le Morning-Star :
« M. Adolphe Lange, de la Compagnie du canal cfe
» Suez, nous favorise d'une lettre qu'il vient de re-
» cevoir de son collègue, datée d'Alexandrie, 9 mars.
» Cette lettre, que le manque d'espace nous empêche
J) d'insérer in extenso, détaille toutes les négociations
Il au sujet du canal proposé, et démontre que le pro-
» jet ne rencontre aucune opposition de la Porte,
a mais que « l'opposition émane uniquement du con-
» sul britannique, » qu'on dit être allé jusqu'à me-
» nacer le vice roi d'hostilités, dans le cas où l'en-
» treprise serait poursuivie.
» Certainement les déclarations positives de M. de
» Lesseps, parlant d'après l'autorité personnelle du
» vice-roi, sont difficiles à concilier avec l'amrmation
» également positive de M. d'Israeli, le 1er juin 1858,
» attestant qu'il ne connaissait point de contrainte
» illégitime qui ait été exercée, soit par le ministère
» passé, soit par le présent, envers le sultan dans
» la question du canal de Su?z. L'exactitude des ré-
» cits des journaux niée par le gouvernement est
:) ainsi confirmée par M. de Lesseps, qui persiste en
Il disant qu'il soutiendra les droits de la Compagnie,
» et qu'il va commencer les travaux. Si aucune inter-
» vention est tentée ou aucun effort fait pour arrêter
a les progrès du travail, on saura du moins de quel
Il côté vient l'antagonisme. »
Nous recueillons d'abord avec plaisir, dans le do-
cument publié par le' Morning-Star, la confirmation
de notre certitude, que le vice-roi est disposé à favo-
riser, par tous les moyens en son pouvoir, la pour-
suite du percement de l'isthme de Suez. L'opinion
publique, et spécialement l'opinion anglaise, y trou-
veront aussi une nouvelle preuve des intrigues sourdes
et cachées que l'agent du ministère tory ne cesse
d'opposer à la réalisation d'une pensée qui, selon
nous, est aujourd'hui la meilleure garantie de la
prépondérance anglaise dans l'Orient.
Il nous faut cependant aller au fond des choses, et
constater avant tout la position prise par le cabinet de
lord Derby dans cette importante affaire devant le
Parlement, Nous avons, dans son temps, reproduit la
discussion î emarquable dont la Chambre des Commu-
nes a été le théâtre, le 1er juin 1858, et dont M. Ferdi-
nand de Lesseps et le Daily-News à la fois invoquent
le souvenir. Nous croyons cependant qu'il y a oppor-
tunité à en rappeler les circonstances principales :
M. Roebuck, l'un des membres importants de la
Chambre des Communes, présentait à l'Assemblée
une motion dont voici la substance :
« Suivant l'opinion de la Chambre, le pouvoir et
l'influence de l'Angleterre ne doivent point être em-
ployés à obliger le sultan à refuser son assentiment
au projet d'un canal à travers l'isthme de Suez. »
A l'appui de cette motion, M. Rœbuck prononçait
un discours qui débutait dans les termes suivants :
« La motion que j'ai annoncée n'a rapport, en appa-
» rence, qu'à l'exécution d'un canal ; mais, en réalité,
» il s'agit de l'honneur et de l'intérêt de l'Angleterre.
» Je pense que l'on sera d'avis que l'honneur de l'An-
» gleterre a été sacrifié, que son grand nom a été
» traîné dans la boue, et que nous nous sommes
» conduits d'une manière égoïste et basse relative-
« ment à cette question, lorsque j'aurai fait un exposé
» succint de l'état des choses. »
Après avoir présenté cet exposé, l'énergique ora-
teur, abordant l'examen de l'intérêt anglais, ajou-
tait :
« Tout ce que la Chambre a à considérer, c'est de
» savoir si la construction de ce canal sera dans l'in-
» térêt de l'Angleterre. Je suis prêt à soutenir que cet
» intérêt est entièrement identique à celui de l'hu-
» manité. Le commerce avec l'Inde a toujours été
» d'une grande importance pour le peuple anglais.
» Avant que la route du cap fut découverte, les
» transactions commerciales avec l'Inde s'effectuaient
» par terre et par la Méditerranée. Après la décou-
» verte du cap de Bonne-Espérance, le commerce de
» l'Inde fut absorbé par cette route, preuve manifeste
« que, malgré la plus grande distance, le marchand
» se trouva remboursé des frais d'un voyage plus long
» par la possibilité d'envoyer ses produits sur un
» navire sans être obligé de transborder sa cargai-
» son. On peut tirer de ce fait une leçon applicable
» à la question actuelle ; car on nous dit maintenant
« que le canal, dût-il aider le marchand à porter les
» produits de l'Europe dans l'Inde sans aucun trans-
» bordement, le chemin de fer dans l'isthme est
» néanmoins un meilleur mode de transport que le
» canal. (Écoutez ! écoutez!)
» Ma réponse est que cela n'a rien à faire à la
» question. Le chemin de fer fut-il un meilleur
» moyen de transport, la Chambre n'a à prendre en
» considération que l'intérêt politique de l'Angleterre,
» qui ne saurait être compromis par un transit sûr et
» facile de l'Europe dans l'Inde. S'il y a quelque
» chose qui distingue l'homme et lui donne presque
» des attributs divins, c'est qu'il soumet la nature à
» ses propres usages et la ploie à ses besoins. Parmi
» ses plus merveilleuses conquêtes, il faut compter son
» habileté à faire du globe lui-même le serviteur de
« ce qui concerne les intérêts de l'Empire ottoman,
» le sultan n'est pas opposé à l'exécution du canal de
» Suez. C'est avec cette déclaration dans les mains
» que j'ai ouvert une souscription publique conformé-
? ment à mon mandat à la fois légal et régulier. Je
» procéderai, au nom de la Compagnie constituée,
» avec succès, au commencement des travaux. »
De son côté, le Daily-News du 24 mars contenait
aussi, sur le même sujet, la note suivante, dont nous
croyons devoir reproduire le texte, quoique dans les
faits elle ne soit que la répétition des renseigne-
ments fournis par le Morning-Star :
« M. Adolphe Lange, de la Compagnie du canal cfe
» Suez, nous favorise d'une lettre qu'il vient de re-
» cevoir de son collègue, datée d'Alexandrie, 9 mars.
» Cette lettre, que le manque d'espace nous empêche
J) d'insérer in extenso, détaille toutes les négociations
Il au sujet du canal proposé, et démontre que le pro-
» jet ne rencontre aucune opposition de la Porte,
a mais que « l'opposition émane uniquement du con-
» sul britannique, » qu'on dit être allé jusqu'à me-
» nacer le vice roi d'hostilités, dans le cas où l'en-
» treprise serait poursuivie.
» Certainement les déclarations positives de M. de
» Lesseps, parlant d'après l'autorité personnelle du
» vice-roi, sont difficiles à concilier avec l'amrmation
» également positive de M. d'Israeli, le 1er juin 1858,
» attestant qu'il ne connaissait point de contrainte
» illégitime qui ait été exercée, soit par le ministère
» passé, soit par le présent, envers le sultan dans
» la question du canal de Su?z. L'exactitude des ré-
» cits des journaux niée par le gouvernement est
:) ainsi confirmée par M. de Lesseps, qui persiste en
Il disant qu'il soutiendra les droits de la Compagnie,
» et qu'il va commencer les travaux. Si aucune inter-
» vention est tentée ou aucun effort fait pour arrêter
a les progrès du travail, on saura du moins de quel
Il côté vient l'antagonisme. »
Nous recueillons d'abord avec plaisir, dans le do-
cument publié par le' Morning-Star, la confirmation
de notre certitude, que le vice-roi est disposé à favo-
riser, par tous les moyens en son pouvoir, la pour-
suite du percement de l'isthme de Suez. L'opinion
publique, et spécialement l'opinion anglaise, y trou-
veront aussi une nouvelle preuve des intrigues sourdes
et cachées que l'agent du ministère tory ne cesse
d'opposer à la réalisation d'une pensée qui, selon
nous, est aujourd'hui la meilleure garantie de la
prépondérance anglaise dans l'Orient.
Il nous faut cependant aller au fond des choses, et
constater avant tout la position prise par le cabinet de
lord Derby dans cette importante affaire devant le
Parlement, Nous avons, dans son temps, reproduit la
discussion î emarquable dont la Chambre des Commu-
nes a été le théâtre, le 1er juin 1858, et dont M. Ferdi-
nand de Lesseps et le Daily-News à la fois invoquent
le souvenir. Nous croyons cependant qu'il y a oppor-
tunité à en rappeler les circonstances principales :
M. Roebuck, l'un des membres importants de la
Chambre des Communes, présentait à l'Assemblée
une motion dont voici la substance :
« Suivant l'opinion de la Chambre, le pouvoir et
l'influence de l'Angleterre ne doivent point être em-
ployés à obliger le sultan à refuser son assentiment
au projet d'un canal à travers l'isthme de Suez. »
A l'appui de cette motion, M. Rœbuck prononçait
un discours qui débutait dans les termes suivants :
« La motion que j'ai annoncée n'a rapport, en appa-
» rence, qu'à l'exécution d'un canal ; mais, en réalité,
» il s'agit de l'honneur et de l'intérêt de l'Angleterre.
» Je pense que l'on sera d'avis que l'honneur de l'An-
» gleterre a été sacrifié, que son grand nom a été
» traîné dans la boue, et que nous nous sommes
» conduits d'une manière égoïste et basse relative-
« ment à cette question, lorsque j'aurai fait un exposé
» succint de l'état des choses. »
Après avoir présenté cet exposé, l'énergique ora-
teur, abordant l'examen de l'intérêt anglais, ajou-
tait :
« Tout ce que la Chambre a à considérer, c'est de
» savoir si la construction de ce canal sera dans l'in-
» térêt de l'Angleterre. Je suis prêt à soutenir que cet
» intérêt est entièrement identique à celui de l'hu-
» manité. Le commerce avec l'Inde a toujours été
» d'une grande importance pour le peuple anglais.
» Avant que la route du cap fut découverte, les
» transactions commerciales avec l'Inde s'effectuaient
» par terre et par la Méditerranée. Après la décou-
» verte du cap de Bonne-Espérance, le commerce de
» l'Inde fut absorbé par cette route, preuve manifeste
« que, malgré la plus grande distance, le marchand
» se trouva remboursé des frais d'un voyage plus long
» par la possibilité d'envoyer ses produits sur un
» navire sans être obligé de transborder sa cargai-
» son. On peut tirer de ce fait une leçon applicable
» à la question actuelle ; car on nous dit maintenant
« que le canal, dût-il aider le marchand à porter les
» produits de l'Europe dans l'Inde sans aucun trans-
» bordement, le chemin de fer dans l'isthme est
» néanmoins un meilleur mode de transport que le
» canal. (Écoutez ! écoutez!)
» Ma réponse est que cela n'a rien à faire à la
» question. Le chemin de fer fut-il un meilleur
» moyen de transport, la Chambre n'a à prendre en
» considération que l'intérêt politique de l'Angleterre,
» qui ne saurait être compromis par un transit sûr et
» facile de l'Europe dans l'Inde. S'il y a quelque
» chose qui distingue l'homme et lui donne presque
» des attributs divins, c'est qu'il soumet la nature à
» ses propres usages et la ploie à ses besoins. Parmi
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