Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 85
l'Asie, en supposant que les trajets seront encore
subordonnés aux saisons alternatives, il résulterait
en faveur du trajet par la mer Rouge, une considé-
rable économie de temps, de périls et d'argent : éco-
nomie d'assurances, économie de nourriture et de
paie de l'équipage ; économie dans la perte d'intérêt
du prix de la cargaison; diminution des chances de
périls pour les hommes et le navire, puisqu'ils au-
raient beaucoup moins longtemps à courir les hasards
des tempêtes et de la mer.
Or, ne l'oublions point, c'est aux époques où la
massç des exportations s'effectue d'Orient en Occi-
dent, que la navigation de la mer Rouge offre sur
le détour par le Cap cet incontestable avantage. C'est
à l'époque où les expéditions s'effectuent d'Europe en
Asie, que les vents poussent les navires de Suez vers
la mer des Indes. Comment donc la navigation dans
sa généralité ne serait-elle pas absorbée presque en en-
tier par le canal de Suez, et quel est le capitaine qui
préférera employer 124 jours à faire le tour du Cap
plutôt que de passer le canal et d'arriver en Europe
en 86 jours ? Nous n'hésitons donc pas à prétendre
que la presque totalité du tonnage qui double au-
jourd'hui le cap de Bonne-Espérance abandonnera
cette voie pour la voie plus rapide et plus sûre de
l'isthme de Suez. Ce tonnage, d'après les calculs les
plus modérés, ne peut pas être évalué à moins de
5 millions de tonneaux ; chaque année il augmente,
et il est réservé à grandir dans de bien autres propor-
tions. Est-ce donc exagérer que d'évaluer à 3 millions
de tonneaux seulement la part qu'enlèvera le canal
de Suez à la route par le Cap. Pour nous, nous n'hé-
sitons pas à exprimer la ferme conviction que l'événe-
ment dépassera de beaucoup ces espérances.
Nous nous sommes borné à la simple estimation du
tonnage présumé de la navigation à voiles qui traver-
sera le canal. Mais nous n'avons rien dit du dévelop-
pement que l'ouverture de l'isthme donnera à la navi-
gation et au commerce de la Méditerranée. Nous n'a-
vons rien dit des revenus que lui réserve le passage
de la navigation à vapeur. Nous n'avons rien dit du
commerce spécial avec Aden, Moka, tout le littoral
de la mer Rouge, le golfe d'Oman, Zanzibar, Mada-
gascar et les côtes orientales de l'Afrique. Nous n'a-
vons rien dit des perspectives certaines qu'offrent à la
navigation européenne l'ouverture de la Chine et du
Japon, et la présence du pavillon français dans les ri-
ches provinces de la Cochinchine. Nous n'avons rien
dit de l'infaillible développement qu'ont toujours
dfriené dans la circulation et les relations commer-
ciales, le raccourcissement, la facilité et l'économie
des moyens de transport.
Et, en vérité, lorsque en dehors de tous ces élé-
ments, par les seules opérations de la marine à voiles,
par la nature et la force des choses auxquelles elle
loit obéir et qu'elle reconnait comme sa loi, il nous
est si facile de prouver la modération, la modestie
des évaluations de la commission et de la Compagnie,
le public et nos contradicteurs eux-mêmes ne res-
tent-ils pas convaincus que s'il y a exagération dans
les chiffres publiés, il y a exagération de prudence,
et non exagération de confiance?
ERNEST DESPLACES.
SITUATION.
La cause du percement de l'isthme de Suez est ga-
gnée, c'est le sentiment universel. L'opinion n'aper-
çoit plus par quels détours, par quels souterrains on
pourrait encore retarder la réalisation de ce grand
projet. La conscience publique est convaincue de sa
possibilité, la science a démontré sa facilité. Les ca-
pitaux ont manifesté leur confiance en s'associant
abondamment à l'entreprise ; et enfin, pour dernier
témoignage, un traité passé avec un entrepreneur
d'une incontestable solidité est venu démontrer aux
plus incrédules, les bonnes conditions auxquelles
cette œuvre peut être achevée. Toutes les objec-
tions des adversaires du canal sont donc désor-
mais détruites, et on ne voit plus comment leurs ef-
forts en quelque sorte individuels pourraient résister
à l'ascendant de la voix unanime des peuples, aux
démonstrations de la science, aux besoins du com-
merce et de la navigation. C'est cet état de chose
que constatent les récentes publications de plusieurs
journaux pour qui le commencement et l'aboutisse-
ment successif des travaux n'est plus l'objet d'un
doute. Nous citerons d'abord le Journal des Débats,
qui, dans un article consacré au percement de l'isthme
de Nicaragua, jette un coup d'œil sur la situation de
l'entreprise du canal de Suez.
Voici en quels termes s'exprime cette feuille :
« A l'heure qu'il est, l'infatigable persévérance d'un
Français a assuré l'exécution du percement de l'isthme
de Suez, sous des dimensions qui en feront une commu-
nication maritime à l'usage des plus grands navires.
L'intelligente activité de M. Ferdinand de Lesseps a
trouvé l'appui le plus ferme et le plus digne d'éloges
dans le vice-roi d'Egypte. Ce prince éclairé n'a pas hésité
un instant à favoriser une œuvre aussi utile à la civi-
lisation , et tout est prêt maintenant pour qu'on se
mette à l'œuvre. La concession est faite : elle est régu-
lière. Les plans sont dressés; ils émanent d'ingénieurs
pleins d'expérience et de savoir, choisis parmi ce que
l'Europe entière avait de plus distingué, et dont quel-
ques-uns, tels que MM. Mougel et Linant, sont très-
familiers avec les contrées, ses données et ses exigen-
ces; car, depuis un quart de siècle , ils font aimer et
respecter le nom français sur les bords du Nil. Les capi-
taux sont réunis : M. de Lesseps n'a eu qu'à frapper
du pied le sol de l'Europe pour les en faire sortir, tant
de toute part on reconnaît que cet ouvrage répond à un
besoin universel.
l'Asie, en supposant que les trajets seront encore
subordonnés aux saisons alternatives, il résulterait
en faveur du trajet par la mer Rouge, une considé-
rable économie de temps, de périls et d'argent : éco-
nomie d'assurances, économie de nourriture et de
paie de l'équipage ; économie dans la perte d'intérêt
du prix de la cargaison; diminution des chances de
périls pour les hommes et le navire, puisqu'ils au-
raient beaucoup moins longtemps à courir les hasards
des tempêtes et de la mer.
Or, ne l'oublions point, c'est aux époques où la
massç des exportations s'effectue d'Orient en Occi-
dent, que la navigation de la mer Rouge offre sur
le détour par le Cap cet incontestable avantage. C'est
à l'époque où les expéditions s'effectuent d'Europe en
Asie, que les vents poussent les navires de Suez vers
la mer des Indes. Comment donc la navigation dans
sa généralité ne serait-elle pas absorbée presque en en-
tier par le canal de Suez, et quel est le capitaine qui
préférera employer 124 jours à faire le tour du Cap
plutôt que de passer le canal et d'arriver en Europe
en 86 jours ? Nous n'hésitons donc pas à prétendre
que la presque totalité du tonnage qui double au-
jourd'hui le cap de Bonne-Espérance abandonnera
cette voie pour la voie plus rapide et plus sûre de
l'isthme de Suez. Ce tonnage, d'après les calculs les
plus modérés, ne peut pas être évalué à moins de
5 millions de tonneaux ; chaque année il augmente,
et il est réservé à grandir dans de bien autres propor-
tions. Est-ce donc exagérer que d'évaluer à 3 millions
de tonneaux seulement la part qu'enlèvera le canal
de Suez à la route par le Cap. Pour nous, nous n'hé-
sitons pas à exprimer la ferme conviction que l'événe-
ment dépassera de beaucoup ces espérances.
Nous nous sommes borné à la simple estimation du
tonnage présumé de la navigation à voiles qui traver-
sera le canal. Mais nous n'avons rien dit du dévelop-
pement que l'ouverture de l'isthme donnera à la navi-
gation et au commerce de la Méditerranée. Nous n'a-
vons rien dit des revenus que lui réserve le passage
de la navigation à vapeur. Nous n'avons rien dit du
commerce spécial avec Aden, Moka, tout le littoral
de la mer Rouge, le golfe d'Oman, Zanzibar, Mada-
gascar et les côtes orientales de l'Afrique. Nous n'a-
vons rien dit des perspectives certaines qu'offrent à la
navigation européenne l'ouverture de la Chine et du
Japon, et la présence du pavillon français dans les ri-
ches provinces de la Cochinchine. Nous n'avons rien
dit de l'infaillible développement qu'ont toujours
dfriené dans la circulation et les relations commer-
ciales, le raccourcissement, la facilité et l'économie
des moyens de transport.
Et, en vérité, lorsque en dehors de tous ces élé-
ments, par les seules opérations de la marine à voiles,
par la nature et la force des choses auxquelles elle
loit obéir et qu'elle reconnait comme sa loi, il nous
est si facile de prouver la modération, la modestie
des évaluations de la commission et de la Compagnie,
le public et nos contradicteurs eux-mêmes ne res-
tent-ils pas convaincus que s'il y a exagération dans
les chiffres publiés, il y a exagération de prudence,
et non exagération de confiance?
ERNEST DESPLACES.
SITUATION.
La cause du percement de l'isthme de Suez est ga-
gnée, c'est le sentiment universel. L'opinion n'aper-
çoit plus par quels détours, par quels souterrains on
pourrait encore retarder la réalisation de ce grand
projet. La conscience publique est convaincue de sa
possibilité, la science a démontré sa facilité. Les ca-
pitaux ont manifesté leur confiance en s'associant
abondamment à l'entreprise ; et enfin, pour dernier
témoignage, un traité passé avec un entrepreneur
d'une incontestable solidité est venu démontrer aux
plus incrédules, les bonnes conditions auxquelles
cette œuvre peut être achevée. Toutes les objec-
tions des adversaires du canal sont donc désor-
mais détruites, et on ne voit plus comment leurs ef-
forts en quelque sorte individuels pourraient résister
à l'ascendant de la voix unanime des peuples, aux
démonstrations de la science, aux besoins du com-
merce et de la navigation. C'est cet état de chose
que constatent les récentes publications de plusieurs
journaux pour qui le commencement et l'aboutisse-
ment successif des travaux n'est plus l'objet d'un
doute. Nous citerons d'abord le Journal des Débats,
qui, dans un article consacré au percement de l'isthme
de Nicaragua, jette un coup d'œil sur la situation de
l'entreprise du canal de Suez.
Voici en quels termes s'exprime cette feuille :
« A l'heure qu'il est, l'infatigable persévérance d'un
Français a assuré l'exécution du percement de l'isthme
de Suez, sous des dimensions qui en feront une commu-
nication maritime à l'usage des plus grands navires.
L'intelligente activité de M. Ferdinand de Lesseps a
trouvé l'appui le plus ferme et le plus digne d'éloges
dans le vice-roi d'Egypte. Ce prince éclairé n'a pas hésité
un instant à favoriser une œuvre aussi utile à la civi-
lisation , et tout est prêt maintenant pour qu'on se
mette à l'œuvre. La concession est faite : elle est régu-
lière. Les plans sont dressés; ils émanent d'ingénieurs
pleins d'expérience et de savoir, choisis parmi ce que
l'Europe entière avait de plus distingué, et dont quel-
ques-uns, tels que MM. Mougel et Linant, sont très-
familiers avec les contrées, ses données et ses exigen-
ces; car, depuis un quart de siècle , ils font aimer et
respecter le nom français sur les bords du Nil. Les capi-
taux sont réunis : M. de Lesseps n'a eu qu'à frapper
du pied le sol de l'Europe pour les en faire sortir, tant
de toute part on reconnaît que cet ouvrage répond à un
besoin universel.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 5/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529501w/f5.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529501w/f5.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529501w/f5.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529501w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529501w
Facebook
Twitter