Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1er AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 109
couches ou plates-bandes de trois pieds et demi de
large. On jette aussi la semence à la volée. Dès que
les plantes ont deux pouces de haut, on éclaircit de
manière à les espacer d'un pied environ. On sarcle
et l'on procède à une nouvelle et soigneuse opération ;
elle porte sur le corps de la capsule, lorsque les pétales
se sont détachées. Nous y reviendrons.
Le sol, la méthode de culture, le temps, les irriga-
tions font toujours varier le résultat définitif appré-
ciable, et l'on aime, lors de cet examen, à admirer ces
vastes nappes de fleurs, et plus tard, ces belles têtes
vertes bien soutenues par une tige déliée, mais résis-
tante, qui promet un magnifique et riche produit.
Mais de toutes ces cultures, il n'en est point de plus
méthodique, de préférable à celle usitée à Patna : elle
peut servir d'enseignement.
Le cultivateur après avoir fait choix d'un morceau de
terre près de sa maison y forme un enclos, et lui donne
plusieurs façons de manière à détruire toutes les herbes
sauvages. Il divise ce champ en deux ou trois parties
par de petits fossés dirigés d'après la pente et la nature
du terrain. Il subdivise de nouveau ce sol par des ri-
goles provenant des fossés principaux. Les semailles
se font en novembre et dès que la plante naît, l'irrigation
commence, soit qu'elle vienne d'un trou pratiqué en
forme de puits dans un coin du champ d'où l'on retire
l'eau avec un sceau de cuir , pour le vider dans les
principaux fossés et la conduire à volonté, soit que
l'eau découle d'une rivière ou d'un ruisseau plus ou
moins proche. On continue l'irrigation jusqu'à ce que le
pavot arrive à maturité et que la capsule verte reste
privée de ses pétales. Cet arrosage à l'eau douce est
essentiel parce que l'on choisit pour cultiver la saison
sèche. Toute la famille du cultivateur ou fermier, fem-
mes et enfants, est employée à ces soins ou le sarclage
n'est jamais oublié.
EXPLOITATION DU PAVOT.
C'est environ quatre mois après les semailles, aussitôt
la chute des pétales, qu'il convient de procéder à une
opération importante sur la capsule du pavot qui, à
cette époque, est verte et dans son état de maturité. On
est en février ou mars. On se rend à la plantation vers
le soir, et, à l'aide de petits couteaux recourbés et à
pointe aiguë, on pratique de très-légères incisions ver-
ticales longues d'un pouce au nombre de cinq ou six sur
l'un des côtés de ce péricarpe. Il est des provinces où
l'on incise, où l'on égratigne ce tégument ou épicarpe
de la capsule bulbeuse du pavot à l'aide de la coquille
d'une espèce de moule qu'on trouve dans les étangs.
De ces coupures exude une matière blanche glutineuse
plus ou moins abondante ; elle découle jusqu'au bas de
l'incision et tombe quelquefois sur les feuilles. C'est ce
jus que l'on ramasse avec soin pendant une période de
six semaines, temps que dure l'écoulement libre sou-
vent tellement épais qu'il ne tombe pas à terre. Cette
excrétion ainsi obtenue est journellement remise à
l'employé local. Ce procédé est minutieux et, comme
on le voit, demande une grande attention. C'est pour
le simplifier que dans certains pays on laisse le mcaslac
se concentrer pendant un jour à la chaleur -du soleil et
acquérir une couleur brunâtre. C'est cette substance que
l'on enlève et qui constitue l'opium pur, qu'on adultère
bien souvent. On continue le surlendemain l'opération
toujours au coucher du soleil. Dès que le pavot est
épuisé et cesse de rendre, sa capsule qui a changé peu
à peu de couleur, de verte qu'elle était, est devenue
blanchâtre. Les semences ne contiennent pas d'opium,
les parties parenchymateuses sont considérées, dit-on,
comme inutiles, et la saison est terminée.
On règle les comptes et chaque cultivateur reçoit en-
viron 8 fr. 70 pour chaque deux livres (seer) de jus de
pavot qui n'est admis qu'autant qu'il a une certaine
consistance. Il faut qu'il soit tel que l'agent (gomastah,
mot persan) puisse retourner le pot dans lequel le cul-
tivateur le lui apporte sans qu'il en tombe dans sa main.
Dans le cas contraire, on le considère comme n'étant
pas assez sec pour être admis, et il est renvoyé pour
être soumis à une nouvelle évaporation, à moins qu'on
n'y supplée par une quantité en plus.
Comme il importe que chaque terrain en culture
donne un rendement convenable, on fait mesurer tous
les ans les terres qui doivent être cultivées. L'unité de
mesure est le bigah, ou environ 4,840 mètres carrés.
On fixe donc des limites afin d'obvier à toutes dif-
ficultés.
Le gouvernement fait annuellement des engage-
ments avec le cultivateur par une administration in-
termédiaire établie de la manière suivante :
Il y a 1° un collecteur qui est européen; 2° un gomas-
tah, agent pris parmi les natifs de classe supérieure
et par son éducation et par sa caste ; 3° un sadder maltus
(chef principal), c'est un fermier de la classe respectable;
4° un mattus de village; 5° un ryat ou chef agriculteur
dans la culture du pavot, mais un peu inférieur au
précédent.
Quant le pavot est mûr et immédiatement avant la
période de l'extraction du jus, le gomastah, suivi de
ses dépendants, fait une tournée dans le pays qui a pour
but de former une appréciation du produit que doit
donner chaque champ.
Voici quel est l'engagement imposé par le gouver-
nement :
11 fait consentir au ryot un engagement de livrer la
quantité es'imée par bigah. Elle est de plusieurs seers,
quelquefois 6, rarement 12, et s'il ne délivre pas à la fin de
la saison la somme estimée, et que le collecteur suppose
qu'il a détourné ce qui manque, le ryot est poursuivi
devant la cour civile et condamné à des dommages.
Les masses ayant été convenablement préparées, on
les divise en gâteaux, en boules pour les vendre sur les
marchés de Calcutta ou ailleurs, pour compte des An-
glais qui possèdent le monopole exclusif de cette drogue.
Ils disposent d'une quantité considérable de caisses qui
sont premièrement livrées à l'encan et ne tardent pas
à être expédiées plus particulièrement pour la Chine
par des clippers qui sombraient quelquefois en faisant
de la toile pour arriver plus vite.
couches ou plates-bandes de trois pieds et demi de
large. On jette aussi la semence à la volée. Dès que
les plantes ont deux pouces de haut, on éclaircit de
manière à les espacer d'un pied environ. On sarcle
et l'on procède à une nouvelle et soigneuse opération ;
elle porte sur le corps de la capsule, lorsque les pétales
se sont détachées. Nous y reviendrons.
Le sol, la méthode de culture, le temps, les irriga-
tions font toujours varier le résultat définitif appré-
ciable, et l'on aime, lors de cet examen, à admirer ces
vastes nappes de fleurs, et plus tard, ces belles têtes
vertes bien soutenues par une tige déliée, mais résis-
tante, qui promet un magnifique et riche produit.
Mais de toutes ces cultures, il n'en est point de plus
méthodique, de préférable à celle usitée à Patna : elle
peut servir d'enseignement.
Le cultivateur après avoir fait choix d'un morceau de
terre près de sa maison y forme un enclos, et lui donne
plusieurs façons de manière à détruire toutes les herbes
sauvages. Il divise ce champ en deux ou trois parties
par de petits fossés dirigés d'après la pente et la nature
du terrain. Il subdivise de nouveau ce sol par des ri-
goles provenant des fossés principaux. Les semailles
se font en novembre et dès que la plante naît, l'irrigation
commence, soit qu'elle vienne d'un trou pratiqué en
forme de puits dans un coin du champ d'où l'on retire
l'eau avec un sceau de cuir , pour le vider dans les
principaux fossés et la conduire à volonté, soit que
l'eau découle d'une rivière ou d'un ruisseau plus ou
moins proche. On continue l'irrigation jusqu'à ce que le
pavot arrive à maturité et que la capsule verte reste
privée de ses pétales. Cet arrosage à l'eau douce est
essentiel parce que l'on choisit pour cultiver la saison
sèche. Toute la famille du cultivateur ou fermier, fem-
mes et enfants, est employée à ces soins ou le sarclage
n'est jamais oublié.
EXPLOITATION DU PAVOT.
C'est environ quatre mois après les semailles, aussitôt
la chute des pétales, qu'il convient de procéder à une
opération importante sur la capsule du pavot qui, à
cette époque, est verte et dans son état de maturité. On
est en février ou mars. On se rend à la plantation vers
le soir, et, à l'aide de petits couteaux recourbés et à
pointe aiguë, on pratique de très-légères incisions ver-
ticales longues d'un pouce au nombre de cinq ou six sur
l'un des côtés de ce péricarpe. Il est des provinces où
l'on incise, où l'on égratigne ce tégument ou épicarpe
de la capsule bulbeuse du pavot à l'aide de la coquille
d'une espèce de moule qu'on trouve dans les étangs.
De ces coupures exude une matière blanche glutineuse
plus ou moins abondante ; elle découle jusqu'au bas de
l'incision et tombe quelquefois sur les feuilles. C'est ce
jus que l'on ramasse avec soin pendant une période de
six semaines, temps que dure l'écoulement libre sou-
vent tellement épais qu'il ne tombe pas à terre. Cette
excrétion ainsi obtenue est journellement remise à
l'employé local. Ce procédé est minutieux et, comme
on le voit, demande une grande attention. C'est pour
le simplifier que dans certains pays on laisse le mcaslac
se concentrer pendant un jour à la chaleur -du soleil et
acquérir une couleur brunâtre. C'est cette substance que
l'on enlève et qui constitue l'opium pur, qu'on adultère
bien souvent. On continue le surlendemain l'opération
toujours au coucher du soleil. Dès que le pavot est
épuisé et cesse de rendre, sa capsule qui a changé peu
à peu de couleur, de verte qu'elle était, est devenue
blanchâtre. Les semences ne contiennent pas d'opium,
les parties parenchymateuses sont considérées, dit-on,
comme inutiles, et la saison est terminée.
On règle les comptes et chaque cultivateur reçoit en-
viron 8 fr. 70 pour chaque deux livres (seer) de jus de
pavot qui n'est admis qu'autant qu'il a une certaine
consistance. Il faut qu'il soit tel que l'agent (gomastah,
mot persan) puisse retourner le pot dans lequel le cul-
tivateur le lui apporte sans qu'il en tombe dans sa main.
Dans le cas contraire, on le considère comme n'étant
pas assez sec pour être admis, et il est renvoyé pour
être soumis à une nouvelle évaporation, à moins qu'on
n'y supplée par une quantité en plus.
Comme il importe que chaque terrain en culture
donne un rendement convenable, on fait mesurer tous
les ans les terres qui doivent être cultivées. L'unité de
mesure est le bigah, ou environ 4,840 mètres carrés.
On fixe donc des limites afin d'obvier à toutes dif-
ficultés.
Le gouvernement fait annuellement des engage-
ments avec le cultivateur par une administration in-
termédiaire établie de la manière suivante :
Il y a 1° un collecteur qui est européen; 2° un gomas-
tah, agent pris parmi les natifs de classe supérieure
et par son éducation et par sa caste ; 3° un sadder maltus
(chef principal), c'est un fermier de la classe respectable;
4° un mattus de village; 5° un ryat ou chef agriculteur
dans la culture du pavot, mais un peu inférieur au
précédent.
Quant le pavot est mûr et immédiatement avant la
période de l'extraction du jus, le gomastah, suivi de
ses dépendants, fait une tournée dans le pays qui a pour
but de former une appréciation du produit que doit
donner chaque champ.
Voici quel est l'engagement imposé par le gouver-
nement :
11 fait consentir au ryot un engagement de livrer la
quantité es'imée par bigah. Elle est de plusieurs seers,
quelquefois 6, rarement 12, et s'il ne délivre pas à la fin de
la saison la somme estimée, et que le collecteur suppose
qu'il a détourné ce qui manque, le ryot est poursuivi
devant la cour civile et condamné à des dommages.
Les masses ayant été convenablement préparées, on
les divise en gâteaux, en boules pour les vendre sur les
marchés de Calcutta ou ailleurs, pour compte des An-
glais qui possèdent le monopole exclusif de cette drogue.
Ils disposent d'une quantité considérable de caisses qui
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