Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 93
tout le parcours du Yang-tsé-Kiang et d'un commerce
sans entraves avec cette infinité de villes sises sur ses
deux rives?
Mais c'est surtout Shang-Haï que les marchands an-
glais ont choisi pour s'y établir et y dominer. C'est le
siège principal de leur agence si active et si puissante :
ils y tiennent dans leurs mains tout le commerce euro-
péen. Shang-Haï est, depuis bientôt cinq ans, le véri-
table chef-lieu du commerce maritime de l'occident avec
la Chine. La valeur des marchandises légalement im-
portées à Shang-Haï et exportées de ce port, a dépassé,
en 1855, celle des produits similaires échangés dans tous
les autres ports pendant le même exercice.
Si la prospérité commerciale dont jouit Shang-Haï et
l'élasticité de ses ressources ne trouvent d'égales sur
aucune autre place de la côte de la Chine, c'est que le
négoce est l'essence même du caractère et des habi-
tudes des Chinois, et la position géographique de
Shang-Haï s'y adapte merveilleusement.
En supposant que le gouvernement chinois accorde
un jour la libre navigation du Yang-tsé-Kiang, l'impor-
tance commerciale de Shang-Haï égalera en peu de
temps celle des marchés les plus actifs de l'Europe et
de l'Amérique.
La soie et le thé sont les principaux produits que le
commerce étranger exporte de Shang-Haï. Le chiffre
des affaires de ce port de la Chine septentrionale est
énorme et s'élève, pour l'Angleterre seule, à 120 mil-
lions de francs. Le commerce de la France, placé entre
les mains de deux maisons de commission, est évalué à
400,000 francs !
Les divers pavillons du Nord y sont représentés par
un assez grand nombre de bâtiments. Le nôtre ne
compte en moyenne que quatre navires par année. Le
chiffre de la population de Shang-Haï est assez incer-
tain : on peut cependant l'estimer à 100,000 âmes, tant
dans la ville murée qu'à l'extérieur.
Shang-Haï, voilà donc le point qui devra, le pre-
mier, appeler l'attention et les efforts de la France dès
le lendemain de l'ouverture du canal maritime; c'est
là, d'abord, que sans retard et résolûment, elle devra
se hâter d'agir et de s'établir, pour que tout le com-
merce des soies ne se fasse plus par l'intermédiaire ou
l'agence des marchands anglais; pour que la Chine, en
d'autres termes, se décide à traiter avec nous sur des
bases d'échange moins défavorables, moins onéreuses
que celles d'aujourd'hui. N'est-ce pas dire que, pour
l'industrie française de la soie, le besoin le plus urgent,
le plus impérieux que devra satisfaire le percement de
l'isthme de Suez, c'est l'établissement de comptoirs
français et franco-américains à Shang-Haï ?
Telle sera, pour la France, la première garantie d'un
approvisionnement constant et direct de graines de vers
à soie, de cocons et de soies de Chine. L'établissement
de comptoirs français et franco-américains à Shang-Haï
aura pour conséquence forcée, pour fait correspondant
et comme corollaire, la création à Marseille d'un marché
direct pour les cocons et les soies d'Asie. Marseille
deviendra le grand dépôt des soies chinoises, le plus
vaste entrepôt des soies venant de la Chine, de l'Inde
et du Levant. Déjà, depuis longtemps, il arrive, chaque
année, dans le port de Marseille, une certaine quantité
de soie grége et en cocons qui est achetée par les dépar-
tements de Vaucluse et du Gard ainsi que par les fa-
briques lyonnaises. Les arrivages de soie en cocons dans
le port de Marseille, soit pour l'entrepôt, soit pour la
consommation, soit pour le transit, sans distinction de
provenances, ont été en 1849, de 24,036 kil.; en 1850,
de 184,417 kil.; en 1851, de 150,073 kil.; en 1852, de
643,665 kil ; en 1853, de 540,754 kil.; en 1854, de 491,084
kil.; en 1855, de 732 244 kil., et en 1856, de 1,056,170
kil.; on voit que le chiffre des arrivages s'est toujours
élevé en proportion du déficit croissant de nos récoltes,
et qu'en i856, ce chiffre a fini par être de 1,055,170 kil.
D'après les registres de la douane de Marseille, l'état
des quantités de soie en cocons, livrées à la consomma-
tion pendant la même période (1849-1856), présente la
même progression : en 1849, 14 kil.; en 1850,148,988 kil.;
1851, 167,605 kil.; 1852, 345,937 kil.; 1853, 722,192 kil.;
1854, 280,770 kil ; 1855, 684,514 Idl.; 1856, 941, lG2 kil.
Ainsi, dès aujourd'hui, même sous le régime de la
navigation par le cap, voilà les quantités de soie qui
entrent, chaque année, dans le port de Marseille; c'est
assez pour juger de celles qui devront y entrer quand
le canal maritime sera ouvert. Aussi pour Marseille et
pour l'industrie de la soie, le percement de l'isthme de
Suez, c'est une ère nouvelle de grandeur et de richesses
dont le spectacle étonnera le monde.
Veuillez agréer, etc.
R. LAXÇON,
Membre du Conseil général de Vaucluse, avocat à la Cour
impériale de Paris.
LA NAVIGATION DE LA MER ROUGE
Et le produit des terres de la Compagnie.
Nous n'avons pu trouver place dans notre précé-
dent numéro pour la lettre suivante d'un ancien et
honorable officier de notre marine. C'est un document
de plus émané d'un homme pratique sur la question
essentielle de l'avenir financier réservé au canal. A ce
titre elle a droit à notre publicité. Il est déjà avéré
qu'en profitant des moussons alternatives, les navires
à voile ont un incontestable avantage à prendre la
route de la mer Rouge, et que ces moussons favo-
risent les départs, soit d'Europe en Asie, soit d'Asie
en Europe aux époques où s'opère des deux points
opposés la masse des expéditions commerciales. Mais
en résulte-t-il que les voyages, soit d'aller et de retour,
ne soient point praticables en toute saison? C'est ce
qu'examine noire correspondant. Le public lira et
jugera. Ajoutons seulement qu'on objectait, en 1834,
pour la navigation à vapeur ce qu'on objecte aujour-
d'hui pour la marine à voile ; et à l'épreuve, ces ob-
jections se sont trouvées sans fondement. Le grand
malheur de la mer Rouge est d'être très-peu connue
de nos navigateurs ; et les faits nombreux recueillis
par l'enquête de 1834 sur les vents, les chenaux inté-
rieurs et le régime de cette mer nous ont donné la
tout le parcours du Yang-tsé-Kiang et d'un commerce
sans entraves avec cette infinité de villes sises sur ses
deux rives?
Mais c'est surtout Shang-Haï que les marchands an-
glais ont choisi pour s'y établir et y dominer. C'est le
siège principal de leur agence si active et si puissante :
ils y tiennent dans leurs mains tout le commerce euro-
péen. Shang-Haï est, depuis bientôt cinq ans, le véri-
table chef-lieu du commerce maritime de l'occident avec
la Chine. La valeur des marchandises légalement im-
portées à Shang-Haï et exportées de ce port, a dépassé,
en 1855, celle des produits similaires échangés dans tous
les autres ports pendant le même exercice.
Si la prospérité commerciale dont jouit Shang-Haï et
l'élasticité de ses ressources ne trouvent d'égales sur
aucune autre place de la côte de la Chine, c'est que le
négoce est l'essence même du caractère et des habi-
tudes des Chinois, et la position géographique de
Shang-Haï s'y adapte merveilleusement.
En supposant que le gouvernement chinois accorde
un jour la libre navigation du Yang-tsé-Kiang, l'impor-
tance commerciale de Shang-Haï égalera en peu de
temps celle des marchés les plus actifs de l'Europe et
de l'Amérique.
La soie et le thé sont les principaux produits que le
commerce étranger exporte de Shang-Haï. Le chiffre
des affaires de ce port de la Chine septentrionale est
énorme et s'élève, pour l'Angleterre seule, à 120 mil-
lions de francs. Le commerce de la France, placé entre
les mains de deux maisons de commission, est évalué à
400,000 francs !
Les divers pavillons du Nord y sont représentés par
un assez grand nombre de bâtiments. Le nôtre ne
compte en moyenne que quatre navires par année. Le
chiffre de la population de Shang-Haï est assez incer-
tain : on peut cependant l'estimer à 100,000 âmes, tant
dans la ville murée qu'à l'extérieur.
Shang-Haï, voilà donc le point qui devra, le pre-
mier, appeler l'attention et les efforts de la France dès
le lendemain de l'ouverture du canal maritime; c'est
là, d'abord, que sans retard et résolûment, elle devra
se hâter d'agir et de s'établir, pour que tout le com-
merce des soies ne se fasse plus par l'intermédiaire ou
l'agence des marchands anglais; pour que la Chine, en
d'autres termes, se décide à traiter avec nous sur des
bases d'échange moins défavorables, moins onéreuses
que celles d'aujourd'hui. N'est-ce pas dire que, pour
l'industrie française de la soie, le besoin le plus urgent,
le plus impérieux que devra satisfaire le percement de
l'isthme de Suez, c'est l'établissement de comptoirs
français et franco-américains à Shang-Haï ?
Telle sera, pour la France, la première garantie d'un
approvisionnement constant et direct de graines de vers
à soie, de cocons et de soies de Chine. L'établissement
de comptoirs français et franco-américains à Shang-Haï
aura pour conséquence forcée, pour fait correspondant
et comme corollaire, la création à Marseille d'un marché
direct pour les cocons et les soies d'Asie. Marseille
deviendra le grand dépôt des soies chinoises, le plus
vaste entrepôt des soies venant de la Chine, de l'Inde
et du Levant. Déjà, depuis longtemps, il arrive, chaque
année, dans le port de Marseille, une certaine quantité
de soie grége et en cocons qui est achetée par les dépar-
tements de Vaucluse et du Gard ainsi que par les fa-
briques lyonnaises. Les arrivages de soie en cocons dans
le port de Marseille, soit pour l'entrepôt, soit pour la
consommation, soit pour le transit, sans distinction de
provenances, ont été en 1849, de 24,036 kil.; en 1850,
de 184,417 kil.; en 1851, de 150,073 kil.; en 1852, de
643,665 kil ; en 1853, de 540,754 kil.; en 1854, de 491,084
kil.; en 1855, de 732 244 kil., et en 1856, de 1,056,170
kil.; on voit que le chiffre des arrivages s'est toujours
élevé en proportion du déficit croissant de nos récoltes,
et qu'en i856, ce chiffre a fini par être de 1,055,170 kil.
D'après les registres de la douane de Marseille, l'état
des quantités de soie en cocons, livrées à la consomma-
tion pendant la même période (1849-1856), présente la
même progression : en 1849, 14 kil.; en 1850,148,988 kil.;
1851, 167,605 kil.; 1852, 345,937 kil.; 1853, 722,192 kil.;
1854, 280,770 kil ; 1855, 684,514 Idl.; 1856, 941, lG2 kil.
Ainsi, dès aujourd'hui, même sous le régime de la
navigation par le cap, voilà les quantités de soie qui
entrent, chaque année, dans le port de Marseille; c'est
assez pour juger de celles qui devront y entrer quand
le canal maritime sera ouvert. Aussi pour Marseille et
pour l'industrie de la soie, le percement de l'isthme de
Suez, c'est une ère nouvelle de grandeur et de richesses
dont le spectacle étonnera le monde.
Veuillez agréer, etc.
R. LAXÇON,
Membre du Conseil général de Vaucluse, avocat à la Cour
impériale de Paris.
LA NAVIGATION DE LA MER ROUGE
Et le produit des terres de la Compagnie.
Nous n'avons pu trouver place dans notre précé-
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à voile ont un incontestable avantage à prendre la
route de la mer Rouge, et que ces moussons favo-
risent les départs, soit d'Europe en Asie, soit d'Asie
en Europe aux époques où s'opère des deux points
opposés la masse des expéditions commerciales. Mais
en résulte-t-il que les voyages, soit d'aller et de retour,
ne soient point praticables en toute saison? C'est ce
qu'examine noire correspondant. Le public lira et
jugera. Ajoutons seulement qu'on objectait, en 1834,
pour la navigation à vapeur ce qu'on objecte aujour-
d'hui pour la marine à voile ; et à l'épreuve, ces ob-
jections se sont trouvées sans fondement. Le grand
malheur de la mer Rouge est d'être très-peu connue
de nos navigateurs ; et les faits nombreux recueillis
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