Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 87
préparatoires, qui n'ont jamais été interrompus, vont se
poursuivre avec une nouvelle activité, stimulés par la
double présence de M. de Lesseps et de l'entrepreneur
général des travaux.
» Cette grande conception est donc, pour ainsi dire,
entrée dans le domaine des faits accomplis. Nous tien-
drons exactement nos lecteurs au courant de tous les
faits qui s'y rattachent, autant pour satisfaire à l'impa-
tience des nombreux intérêts privés y engagés, que pour
répondre à la curiosité attentive de notre population, qui
a compris immédiatement quel horizon immense le per-
cement de l'isthme de Suez offrait aux destinées com-
merciales du bassin méditerranéen.
» ERNEST WATBLED. »
La Gazette du Midi se livre à des considérations
analogues :
n Le 14 février, dit cette feuille, un traité a été conclu
entre la Compagnie universelle, chargée de l'exécution
du canal et M. Alphonse Hardon, entrepreneur à Paris.
Ce dernier se charge des travaux, et, sous la garantie
d'un cautionnement de 1,200,000 fr. qui seront versés
par lui, prend l'engagement formel de réaliser l'entre-
prise aux différents taux portés dans le devis et qu'il es-
père réduire encore de beaucoup; car cette réduction
peut seule lui procurer des bénéfices auxquels la Com-
pagnie participera pour 3/5 ou 60 010 des économies réa-
lisées. Cet engagement prouve combien étaient fausses
les allégations mises en avant contre la modicité des
prix portés au devis pour chaque espèce de travaux. Il
H. ABEL.
Le courant des convictions et des idées ne cesse
donc de pousser l'entreprise à son terme. Les nuages
qu'ont voulu accumuler autour d'elle les préjugés, les
préoccupations ou la malveillance se dissipent devant
l'autorité des faits, et fort de l'acclamation et de l'ap-
pui du monde, le canal de Suez est dès à présent
passé, moralement au moins, dans l'ordre des faits
accomplis. Lorsque les questions sont parvenues à
ce point de maturité, elles marchent rapidement du
triomphe moral à la victoire matérielle.
PAUL BOUDET.
RIVALITÉ DE LA RUSSIE ET DE L'ANGLETERRE EN ASIE.
Une correspondance étrangère nous fournit les
détails suivants sur les développements et les projets
de la puissance russe en Asie :
« RUSSIE. Les grandes questions qui se débattent
en Europe préoccupent nécessairement la Russie. On
parle même d'un emprunt de 120 millions de francs
qu'elle serait sur le point de négocier avec la maison
Rothschild. Mais les difficultés diplomatiques qui se
sont produites sur notre continent ne font pas oublier
à cette puissance les intérêts commerciaux et politiques
qu'elle cherche à développer dans l'Asie centrale. Les
correspondances de Saint-Pétersbourg nous apprennent
aujourd'hui que l'émir de Boukhara vient d'envoyer au
czar une ambassade chargée de nouer avec lui des rela-
tions plus étroites. La Russie, qui déjà régnait à Khiva,
va donc prédominer également à Boukhara. Cet évé-
nement produira en Angleterre une sensation pénible.
» Il est des Anglais pourtant qui, moins effrayés pour
leur pays des progrès croissants de la Russie dans l'Asie
centrale, cherchent à en tirer parti dans leur intérêt
personnel. Un de ces spéculateurs se trouve en ce mo-
ment à Saint-Pétersbourg, et il sollicite du czar l'auto-
risation d'établir un chemin de fer pour mettre en com-
munication la Russie et l'Hindoustan. Nous ne connais-
sons pas les détails de ce projet, mais nous ne crain-
gnons pas de dire qu'il devance de beaucoup l'heure de
la réalisation possible.
» La Compagnie du fleuve Amour a conçu un autre
projet d'une exécution plus facile et moins coûteuse. Il
s'agit de l'établissement d'une ligne de télégraphie élec-
trique entre la Russie et l'océan Pacifique, à travers
l'immense Sibérie. Les devis ont été déjà présentés au
gouvernement. La dépense ne s'élèverait, assure-t-on,
qu'à 8 millions de francs, et les frais d'entretien annuel
et d'exploitation ne dépasseraient pas 2,800,000 fr.
n Ce télégraphe, traversant l'étroit bras de mer qui
sépare l'Asie de l'Amérique, se relierait un jour à celui
que l'Angleterre se dispose à établir dans ses vastes pos-
sessions de l'Amérique du Nord, et communiquerait
bientôt avec toutes les lignes des États-Unis, et plus
tard avec celles qui seront créées dans l'Amérique du
Sud. »
Tandis que quelques esprits préoccupés ne cessent,
en Angleterre, de fixer leurs yeux jaloux sur la
France, la Russie fait silencieusement son chemin
vers une suprématie réelle dans l'Asie centrale et
orientale. Ces contrées sont le théâtre où un peu
plus tôt, un peu plus tard, elle doit se heurter
à l'Angleterre. Un combat sourd, mais actif et
continu, se livre entre les deux influences sur les
hauts plateaux de l'Asie, en Perse et jusque dans
l'Afghanistan et sur les frontières de l'Inde, et, sur
la plupart de ces points, la Russie, dans la lutte, a
presque toujours eu l'avantage. Elle serre la Chine
par la Sibérie et par l'Amour. Elle est maîtresse de
la mer d'Aral; par ses caravanes, par le courant de ses
voyageurs et de ses explorateurs, elle se rapproche
de plus en plus de l'Himalaya. C'est de ce côté qu'est
le danger pour l'avenir de la prépondérance asiatique
de l'Angleterre.
Jusqu'à nos jours, pour les grandes puissances du
monde occidental, il n'y avait qu'une seule issue
maritime possible vers l'océan asiatique, et cette issue
c'était le passage par le cap de nonne-Espérance. Les
Indes étaient donc entièrement couvertes, et toutes les
côtes et les archipels de l'Asie entièrement à la merci
de la Grande-Bretagne, si elle pouvait dominer ce pas-
sage et en faire le domaine à peu près exclusif de ses
propres vaisseaux. C'est l'un des buts les plus essentiels
que se proposèrent les diplomates anglais, négocia-
préparatoires, qui n'ont jamais été interrompus, vont se
poursuivre avec une nouvelle activité, stimulés par la
double présence de M. de Lesseps et de l'entrepreneur
général des travaux.
» Cette grande conception est donc, pour ainsi dire,
entrée dans le domaine des faits accomplis. Nous tien-
drons exactement nos lecteurs au courant de tous les
faits qui s'y rattachent, autant pour satisfaire à l'impa-
tience des nombreux intérêts privés y engagés, que pour
répondre à la curiosité attentive de notre population, qui
a compris immédiatement quel horizon immense le per-
cement de l'isthme de Suez offrait aux destinées com-
merciales du bassin méditerranéen.
» ERNEST WATBLED. »
La Gazette du Midi se livre à des considérations
analogues :
n Le 14 février, dit cette feuille, un traité a été conclu
entre la Compagnie universelle, chargée de l'exécution
du canal et M. Alphonse Hardon, entrepreneur à Paris.
Ce dernier se charge des travaux, et, sous la garantie
d'un cautionnement de 1,200,000 fr. qui seront versés
par lui, prend l'engagement formel de réaliser l'entre-
prise aux différents taux portés dans le devis et qu'il es-
père réduire encore de beaucoup; car cette réduction
peut seule lui procurer des bénéfices auxquels la Com-
pagnie participera pour 3/5 ou 60 010 des économies réa-
lisées. Cet engagement prouve combien étaient fausses
les allégations mises en avant contre la modicité des
prix portés au devis pour chaque espèce de travaux. Il
H. ABEL.
Le courant des convictions et des idées ne cesse
donc de pousser l'entreprise à son terme. Les nuages
qu'ont voulu accumuler autour d'elle les préjugés, les
préoccupations ou la malveillance se dissipent devant
l'autorité des faits, et fort de l'acclamation et de l'ap-
pui du monde, le canal de Suez est dès à présent
passé, moralement au moins, dans l'ordre des faits
accomplis. Lorsque les questions sont parvenues à
ce point de maturité, elles marchent rapidement du
triomphe moral à la victoire matérielle.
PAUL BOUDET.
RIVALITÉ DE LA RUSSIE ET DE L'ANGLETERRE EN ASIE.
Une correspondance étrangère nous fournit les
détails suivants sur les développements et les projets
de la puissance russe en Asie :
« RUSSIE. Les grandes questions qui se débattent
en Europe préoccupent nécessairement la Russie. On
parle même d'un emprunt de 120 millions de francs
qu'elle serait sur le point de négocier avec la maison
Rothschild. Mais les difficultés diplomatiques qui se
sont produites sur notre continent ne font pas oublier
à cette puissance les intérêts commerciaux et politiques
qu'elle cherche à développer dans l'Asie centrale. Les
correspondances de Saint-Pétersbourg nous apprennent
aujourd'hui que l'émir de Boukhara vient d'envoyer au
czar une ambassade chargée de nouer avec lui des rela-
tions plus étroites. La Russie, qui déjà régnait à Khiva,
va donc prédominer également à Boukhara. Cet évé-
nement produira en Angleterre une sensation pénible.
» Il est des Anglais pourtant qui, moins effrayés pour
leur pays des progrès croissants de la Russie dans l'Asie
centrale, cherchent à en tirer parti dans leur intérêt
personnel. Un de ces spéculateurs se trouve en ce mo-
ment à Saint-Pétersbourg, et il sollicite du czar l'auto-
risation d'établir un chemin de fer pour mettre en com-
munication la Russie et l'Hindoustan. Nous ne connais-
sons pas les détails de ce projet, mais nous ne crain-
gnons pas de dire qu'il devance de beaucoup l'heure de
la réalisation possible.
» La Compagnie du fleuve Amour a conçu un autre
projet d'une exécution plus facile et moins coûteuse. Il
s'agit de l'établissement d'une ligne de télégraphie élec-
trique entre la Russie et l'océan Pacifique, à travers
l'immense Sibérie. Les devis ont été déjà présentés au
gouvernement. La dépense ne s'élèverait, assure-t-on,
qu'à 8 millions de francs, et les frais d'entretien annuel
et d'exploitation ne dépasseraient pas 2,800,000 fr.
n Ce télégraphe, traversant l'étroit bras de mer qui
sépare l'Asie de l'Amérique, se relierait un jour à celui
que l'Angleterre se dispose à établir dans ses vastes pos-
sessions de l'Amérique du Nord, et communiquerait
bientôt avec toutes les lignes des États-Unis, et plus
tard avec celles qui seront créées dans l'Amérique du
Sud. »
Tandis que quelques esprits préoccupés ne cessent,
en Angleterre, de fixer leurs yeux jaloux sur la
France, la Russie fait silencieusement son chemin
vers une suprématie réelle dans l'Asie centrale et
orientale. Ces contrées sont le théâtre où un peu
plus tôt, un peu plus tard, elle doit se heurter
à l'Angleterre. Un combat sourd, mais actif et
continu, se livre entre les deux influences sur les
hauts plateaux de l'Asie, en Perse et jusque dans
l'Afghanistan et sur les frontières de l'Inde, et, sur
la plupart de ces points, la Russie, dans la lutte, a
presque toujours eu l'avantage. Elle serre la Chine
par la Sibérie et par l'Amour. Elle est maîtresse de
la mer d'Aral; par ses caravanes, par le courant de ses
voyageurs et de ses explorateurs, elle se rapproche
de plus en plus de l'Himalaya. C'est de ce côté qu'est
le danger pour l'avenir de la prépondérance asiatique
de l'Angleterre.
Jusqu'à nos jours, pour les grandes puissances du
monde occidental, il n'y avait qu'une seule issue
maritime possible vers l'océan asiatique, et cette issue
c'était le passage par le cap de nonne-Espérance. Les
Indes étaient donc entièrement couvertes, et toutes les
côtes et les archipels de l'Asie entièrement à la merci
de la Grande-Bretagne, si elle pouvait dominer ce pas-
sage et en faire le domaine à peu près exclusif de ses
propres vaisseaux. C'est l'un des buts les plus essentiels
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