Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1859 01 mars 1859
Description : 1859/03/01 (A4,N65). 1859/03/01 (A4,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529500g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 1" MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 71
» de dangers, et aussi notoire par les mauvais temps
» qu'on y rencontre constamment, que par ses nom-
» breux écueils. »
D'après un autre témoin, M. Wyse, « les écueils,
» les bancs de rochers et autres obstacles, rendent la
» navigation à vapeur très-dangereuse. »
Ici, M. Bowater redouble : cc L'entrée de Bab-el-
» Mandeb est extrêmement dangereuse; quoique bien
connue, il ne faudrait pas le passer de nuit. »
Dans un mémorandum redigé par le Comité
d'enquête, au nom de la Compagnie des Indes,
M. Peacock va encore plus loin :
» Le gouverneur de Bombay a récemment annoncé
« l'intention de faire partir l'Entreprise, le 15 ilo-
» vembre, de Bombay pour Suez. — En. supposant
» que ce steamer marche aussi bien que pour aller
» à Calcutta, il arrivera à Suez en 24 jours. Il
)1 aura l'avantage de la saison la plus favorable ;
» mais encore ce calcul suppose-t-il qu'il pourra mar-
» cher de nuit et de jour : et, ou la navigation de la
» mer Rouge est bien calomniée, ou cela n'est point
» praticable, sans danger imminent, par suite des
» récifs de corail dont cette mer abonde. »
De son côté, M. Bowater soutenait que dans la
saison la plus favorable, d'octobre à mai, « il était
» absolument impossible à un steamer de la plus
« grande puissance, de se rendre de Bombay à
» Cosseir ( 300 milles en deçà de Suez ) en 17 jours, »
sinon une ou deux fois par hasard. Il l'affirmait « sur
» sa propre expérience, et d'après les informations
» qu'il avait recueillies d'officiers ayant fréquemment
» visité cette mer dans toutes les saisons. »
Nous avons à faire connaître maintenant les motifs
pour lesquels la mer Rouge était dénoncée comme
dangereuse en tout temps. On a vu ses horreurs en
été ; voici celles de l'hiver.
« Dans les mois d'octobre, novembre, décembre,
» janvier, février, mars et avril, les vents dominants
» sont les brises fraîches du S.-E., s'étendant du cap
» Guardafui à 120 milles au-delà de Moka. De Suez
» à ce point, les brises du N.-O. sont juste aussi
» constantes, appuyées des contrariétés d'une mer
» désagréable, grosse, courte et houleuse. On ren-
» contre, en outre, des ouragans très-violents du
» N. - O., dans la partie nord de cette mer. A peu près
» une fois par mois, les brises du N.-O. atteignent
» le détroit de Bab-el-Mandeb ; mais lorsque ce vent
» est assez frais pour prévaloir contre les brises du
» S.-E., il est accompagné de nuages et de pluie,
Il environ pendant trois jours, tandis que le vent
» du S.-E. souffle avec un redoublement de furie. »
C'est sous l'influence de ces rapports, que la mer
Rouge est si longtemps restée et demeure exploitée
par certains intérêts à l'état d'épouvantail. « La na-
» vigation de la mer Rouge est terrible, s'écriait-on ;
» elle est hérissée de bancs de rochers au-dessus et
» au-dessous de l'eau. » On allait jusqu'à comparer
son lit « à une vaste forêt sous-marine. »
Les bateaux à vapeur n'y pourraient pénétrer en
été ; ils y navigueraient péniblement en hiver. Leur
traversée de Bombay, à Suez devait durer dans la
saison la plus propice, 24 à 25 jours. La dépense
devait être énorme; les produits devaient être nuls;
tout au plus pourraient-ils couvrir le quart des frais
(Peacock).
Un membre du Comité d'enquête, le capitaine
Elliot, de la marine royale, poussait plus loin ses
conclusions. Il soutenait que la route du Cap serait
plus facile, plus commode et plus économique pour
la navigation à vapeur, absolument comme on le
soutient aujourd'hui pour la marine à voiles.
C'est au moyen de ces fables que pendant plusieurs
années on a empêché l'établissement, par l'Egypte,
de la communication à vapeur entre l'Inde et
l'Europe.
Mais enfin la vérité a été la plus forte; la com-
munication par l'Egypte s'est établie, et devant l'ex-
périence tous ces fantômes menteurs se sont évanouis.
On protestait, on eùt presque juré que les bateaux
à vapeur de Bombay ne pourraient atteindre dans la
saison d'été le détroit de Bab-el-Mandeb. Ils y arri-
vent sans difficulté,
On protestait, on eût presque juré que la mer Rouge
serait impraticable aux bateaux à vapeur pendant
quatre mois, et que par conséquent la communication
serait interrompue pendant le tiers de l'année. La
communication est entretenue par une flotte de ba-
teaux à vapeur avec permanence, régularité, sécu-
rité, tout le long de l'année.
On affirmait que la navigation de nuit serait émi-
nemment périlleuse dans le chenal principal, pavé
d'écueils; le chenal n'a pas d'écueils, et cette naviga-
tion de nuit comme de jour n'est qu'un jeu pour les
paquebots de la Compagnie péninsulaire.
On affirmait que le traj et, dans la saison la plus
propice, durerait au moins vingt-quatre à vingt-cinq
jours. Il dure de douze à quinze jours.
On affirmait que la mer Rouge était féconde en
naufrages. Elle est probablement la seule mer du
monde où depuis des années on n'ait pas signaler
un naufrage.
On affirmait, comme on l'a dit pour le chemin de
fer, comme on le dit pour le canal, que les profits de
service seraient nuls. Que l'on consulte les registres
du Post-Office et les comptes rendus annuels de la
Compagnie péninsulaire.
Ainsi la mer Rouge a démenti à l'épreuve toutes
les prophéties sinistres qu'on accumulait contre elle
pour la navigation à vapeur. C'est une prépondérante
raison de se défier des objections qu'on lui oppose hy-
pothétiquement pour la marine à voiles.
Elles prouvent uniquement que les manœuvres em-
» de dangers, et aussi notoire par les mauvais temps
» qu'on y rencontre constamment, que par ses nom-
» breux écueils. »
D'après un autre témoin, M. Wyse, « les écueils,
» les bancs de rochers et autres obstacles, rendent la
» navigation à vapeur très-dangereuse. »
Ici, M. Bowater redouble : cc L'entrée de Bab-el-
» Mandeb est extrêmement dangereuse; quoique bien
connue, il ne faudrait pas le passer de nuit. »
Dans un mémorandum redigé par le Comité
d'enquête, au nom de la Compagnie des Indes,
M. Peacock va encore plus loin :
» Le gouverneur de Bombay a récemment annoncé
« l'intention de faire partir l'Entreprise, le 15 ilo-
» vembre, de Bombay pour Suez. — En. supposant
» que ce steamer marche aussi bien que pour aller
» à Calcutta, il arrivera à Suez en 24 jours. Il
)1 aura l'avantage de la saison la plus favorable ;
» mais encore ce calcul suppose-t-il qu'il pourra mar-
» cher de nuit et de jour : et, ou la navigation de la
» mer Rouge est bien calomniée, ou cela n'est point
» praticable, sans danger imminent, par suite des
» récifs de corail dont cette mer abonde. »
De son côté, M. Bowater soutenait que dans la
saison la plus favorable, d'octobre à mai, « il était
» absolument impossible à un steamer de la plus
« grande puissance, de se rendre de Bombay à
» Cosseir ( 300 milles en deçà de Suez ) en 17 jours, »
sinon une ou deux fois par hasard. Il l'affirmait « sur
» sa propre expérience, et d'après les informations
» qu'il avait recueillies d'officiers ayant fréquemment
» visité cette mer dans toutes les saisons. »
Nous avons à faire connaître maintenant les motifs
pour lesquels la mer Rouge était dénoncée comme
dangereuse en tout temps. On a vu ses horreurs en
été ; voici celles de l'hiver.
« Dans les mois d'octobre, novembre, décembre,
» janvier, février, mars et avril, les vents dominants
» sont les brises fraîches du S.-E., s'étendant du cap
» Guardafui à 120 milles au-delà de Moka. De Suez
» à ce point, les brises du N.-O. sont juste aussi
» constantes, appuyées des contrariétés d'une mer
» désagréable, grosse, courte et houleuse. On ren-
» contre, en outre, des ouragans très-violents du
» N. - O., dans la partie nord de cette mer. A peu près
» une fois par mois, les brises du N.-O. atteignent
» le détroit de Bab-el-Mandeb ; mais lorsque ce vent
» est assez frais pour prévaloir contre les brises du
» S.-E., il est accompagné de nuages et de pluie,
Il environ pendant trois jours, tandis que le vent
» du S.-E. souffle avec un redoublement de furie. »
C'est sous l'influence de ces rapports, que la mer
Rouge est si longtemps restée et demeure exploitée
par certains intérêts à l'état d'épouvantail. « La na-
» vigation de la mer Rouge est terrible, s'écriait-on ;
» elle est hérissée de bancs de rochers au-dessus et
» au-dessous de l'eau. » On allait jusqu'à comparer
son lit « à une vaste forêt sous-marine. »
Les bateaux à vapeur n'y pourraient pénétrer en
été ; ils y navigueraient péniblement en hiver. Leur
traversée de Bombay, à Suez devait durer dans la
saison la plus propice, 24 à 25 jours. La dépense
devait être énorme; les produits devaient être nuls;
tout au plus pourraient-ils couvrir le quart des frais
(Peacock).
Un membre du Comité d'enquête, le capitaine
Elliot, de la marine royale, poussait plus loin ses
conclusions. Il soutenait que la route du Cap serait
plus facile, plus commode et plus économique pour
la navigation à vapeur, absolument comme on le
soutient aujourd'hui pour la marine à voiles.
C'est au moyen de ces fables que pendant plusieurs
années on a empêché l'établissement, par l'Egypte,
de la communication à vapeur entre l'Inde et
l'Europe.
Mais enfin la vérité a été la plus forte; la com-
munication par l'Egypte s'est établie, et devant l'ex-
périence tous ces fantômes menteurs se sont évanouis.
On protestait, on eùt presque juré que les bateaux
à vapeur de Bombay ne pourraient atteindre dans la
saison d'été le détroit de Bab-el-Mandeb. Ils y arri-
vent sans difficulté,
On protestait, on eût presque juré que la mer Rouge
serait impraticable aux bateaux à vapeur pendant
quatre mois, et que par conséquent la communication
serait interrompue pendant le tiers de l'année. La
communication est entretenue par une flotte de ba-
teaux à vapeur avec permanence, régularité, sécu-
rité, tout le long de l'année.
On affirmait que la navigation de nuit serait émi-
nemment périlleuse dans le chenal principal, pavé
d'écueils; le chenal n'a pas d'écueils, et cette naviga-
tion de nuit comme de jour n'est qu'un jeu pour les
paquebots de la Compagnie péninsulaire.
On affirmait que le traj et, dans la saison la plus
propice, durerait au moins vingt-quatre à vingt-cinq
jours. Il dure de douze à quinze jours.
On affirmait que la mer Rouge était féconde en
naufrages. Elle est probablement la seule mer du
monde où depuis des années on n'ait pas signaler
un naufrage.
On affirmait, comme on l'a dit pour le chemin de
fer, comme on le dit pour le canal, que les profits de
service seraient nuls. Que l'on consulte les registres
du Post-Office et les comptes rendus annuels de la
Compagnie péninsulaire.
Ainsi la mer Rouge a démenti à l'épreuve toutes
les prophéties sinistres qu'on accumulait contre elle
pour la navigation à vapeur. C'est une prépondérante
raison de se défier des objections qu'on lui oppose hy-
pothétiquement pour la marine à voiles.
Elles prouvent uniquement que les manœuvres em-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.58%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529500g/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529500g/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529500g/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529500g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529500g
Facebook
Twitter