Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
84 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 15 MARS.
nous seulement du tonnage qui traversera l'isthme
par la navigation à voiles.
A cet unique point de vue, constatons les faits consi-
dérables et décisifs acquis dès à présent à la discussion.
La mer Rouge est-elle accessible en tout temps
à la voile soit à l'aller, soit au retour? L'opi-
nion négative se trompe-l-elle, en 1859, pour la voile
comme elle s'est trompée en 1834 pour la vapeur ?
C'est là un problème qui ne peut être complètement
résolu avec le petit nombre d'expériences et les rares
renseignements qu'on possède. Le raisonnement, la
vraisemblance, l'étude des faits connus nous donnent,
quant à nous, la confiance que, conformément au té-
moignage des navigateurs les plus capables et les
plus accrédités, la mer Rouge, en toute saison, n'est
pas plus difficile que les autres mers étroites et lon-
gues, telles que l'Adriatique et la Manche,et que lors-
qu'elle sera ouverte à la navigation universelle, on
verra promptement s'évanouir, à la pratique, tous
ces fantômes que la crédulité a fait successivement
surgir de toutes les mers peu fréquentées et peu
connues.
Acceptons cependant l'hypothèse la plus défavo-
rable. Accordons que, comme pour le trajet par le
cap, la marine à voiles sera forcée de se subordonner
aux moussons alternatives qui soufflent dans les mers
de l'Inde, et voyons si, dans ces conditions, nous ne
pouvons point soutenir à bon droit, que presque toute
la somme des navires à voiles qui n'a pas aujour-
d'hui une autre route que le Cap, ne prendra pas,
dès qu'elle en aura la possibilité, le chemin de
l'isthme égyptien ?
C'est aux faits établis que nous allons demander
cette solution.
Il est aujourd'hui plusieurs de ces faits hors de
doute.
Le premier, c'est que la navigation à voiles entre
la Chine ou les Indes et Suez est parfaitement facile
et prompte pendant la saison qui s'étend du mois
d'octobre à la fin d'avril.
Le second, que la navigation jouit des mêmes avan-
tages pendant les mois de mai, juin, juillet, août et
septembre, pour se rendre d'Europe en Asie.
Le troisième, que vu l'époque des récoltes, les char-
gements et les expéditions en Europe s'effectuent de
l'Orient, d'octobre en avril, c'est-à-dire dans la saison
où le trajet est facile et le vent favorable.
Le quatrième, que les expéditions d'Europe en Asie
t- 'opèrent dans les mois d'été, c'est-à-dire dans la sai-
son où les vents portent de Suez au détroit de Bab-el-
Mandeb et dans la mer des Indes.
Dès lors il est démontré que, pour le voyage par le
cap, et pour le voyage par la mer Rouge, les navires
à voiles, dans les saisons respectives, ont des vents
également propices, et que par conséquent ils choi-
siront le trajet qui les fera le plus rapidement abou-
tir au lieu de leur destination.
D'après les calculs incontestés de M. le capitaine au
long cours Bonnet, dont nous avons publié la lettre
dans notre dernier numéro, un naviré partant de Can-
ton, dans la saison d'hiver, mettra pour se rendre à
Suez 40 jours.
Un jour lui suffit pour traverser le
canal 1
Calculons une moyenne de 12 jours
pour traverser la Méditerranée et aller
de Péluse à la côte opposée 12
Total 53 jours.
Le même navire, dans la même saison et pour
le Cap, emploiera, pour aller de Canton à la tête
d'Achen (détroit de la Sonde). 12 jours
d'Achen en Méditerranée, au mini-
mum 115
Total. 127 jours
53
Différence entre le trajet par le Cap et
le trajet par Suez 74 jours
La proportion sera la même pour les navires se
rendant des côtes de l'Inde et des îles indiennes
dans l'Europe méditerranéenne.
Donc, pour toute la navigation à voiles de la Médi-
terranée, il est incontestable qu'elle ne connaîtra point
d'autre voie que le canal de Suez.
La navigation océanique aura-t-elle intérêt à pren-
dre l'autre chemin? C'est encore aux chiffres qu'il
faut le demander.
De la rivière de Canton à la tête d'Achen,
elle mettra 12 jours.
De la tête d'Achen à l'entrée de la Man-
che, par le Cap 112 id.
Total. 124 jours.
Par la voie de Suez , au contraire, elle
mettra de Canton à Suez 40 jours.
Traversée du canal 1 id.
De Péluse en Manche, maximum en
moyenne. 45 jours.
Total. 86 id,
Différence pour le trajet par Suez 38 id.
Naturellement le renversement des moussons pro-
duira les mêmes résultats dans la saison d'été, pour
les voyages d'Europe en Asie.
Ainsi, pour les navires se rendant de l'Orient dans
la Méditerranée, les trajets seront diminués de 127 à
53 jours, et pour les navires se rendant dans la
Manche, de 124 à 86 jours. En supposant donc qu'il
n'y aura rien de changé dans les habitudes du mou-
vement actuel de la navigation entre l'Europe et
nous seulement du tonnage qui traversera l'isthme
par la navigation à voiles.
A cet unique point de vue, constatons les faits consi-
dérables et décisifs acquis dès à présent à la discussion.
La mer Rouge est-elle accessible en tout temps
à la voile soit à l'aller, soit au retour? L'opi-
nion négative se trompe-l-elle, en 1859, pour la voile
comme elle s'est trompée en 1834 pour la vapeur ?
C'est là un problème qui ne peut être complètement
résolu avec le petit nombre d'expériences et les rares
renseignements qu'on possède. Le raisonnement, la
vraisemblance, l'étude des faits connus nous donnent,
quant à nous, la confiance que, conformément au té-
moignage des navigateurs les plus capables et les
plus accrédités, la mer Rouge, en toute saison, n'est
pas plus difficile que les autres mers étroites et lon-
gues, telles que l'Adriatique et la Manche,et que lors-
qu'elle sera ouverte à la navigation universelle, on
verra promptement s'évanouir, à la pratique, tous
ces fantômes que la crédulité a fait successivement
surgir de toutes les mers peu fréquentées et peu
connues.
Acceptons cependant l'hypothèse la plus défavo-
rable. Accordons que, comme pour le trajet par le
cap, la marine à voiles sera forcée de se subordonner
aux moussons alternatives qui soufflent dans les mers
de l'Inde, et voyons si, dans ces conditions, nous ne
pouvons point soutenir à bon droit, que presque toute
la somme des navires à voiles qui n'a pas aujour-
d'hui une autre route que le Cap, ne prendra pas,
dès qu'elle en aura la possibilité, le chemin de
l'isthme égyptien ?
C'est aux faits établis que nous allons demander
cette solution.
Il est aujourd'hui plusieurs de ces faits hors de
doute.
Le premier, c'est que la navigation à voiles entre
la Chine ou les Indes et Suez est parfaitement facile
et prompte pendant la saison qui s'étend du mois
d'octobre à la fin d'avril.
Le second, que la navigation jouit des mêmes avan-
tages pendant les mois de mai, juin, juillet, août et
septembre, pour se rendre d'Europe en Asie.
Le troisième, que vu l'époque des récoltes, les char-
gements et les expéditions en Europe s'effectuent de
l'Orient, d'octobre en avril, c'est-à-dire dans la saison
où le trajet est facile et le vent favorable.
Le quatrième, que les expéditions d'Europe en Asie
t- 'opèrent dans les mois d'été, c'est-à-dire dans la sai-
son où les vents portent de Suez au détroit de Bab-el-
Mandeb et dans la mer des Indes.
Dès lors il est démontré que, pour le voyage par le
cap, et pour le voyage par la mer Rouge, les navires
à voiles, dans les saisons respectives, ont des vents
également propices, et que par conséquent ils choi-
siront le trajet qui les fera le plus rapidement abou-
tir au lieu de leur destination.
D'après les calculs incontestés de M. le capitaine au
long cours Bonnet, dont nous avons publié la lettre
dans notre dernier numéro, un naviré partant de Can-
ton, dans la saison d'hiver, mettra pour se rendre à
Suez 40 jours.
Un jour lui suffit pour traverser le
canal 1
Calculons une moyenne de 12 jours
pour traverser la Méditerranée et aller
de Péluse à la côte opposée 12
Total 53 jours.
Le même navire, dans la même saison et pour
le Cap, emploiera, pour aller de Canton à la tête
d'Achen (détroit de la Sonde). 12 jours
d'Achen en Méditerranée, au mini-
mum 115
Total. 127 jours
53
Différence entre le trajet par le Cap et
le trajet par Suez 74 jours
La proportion sera la même pour les navires se
rendant des côtes de l'Inde et des îles indiennes
dans l'Europe méditerranéenne.
Donc, pour toute la navigation à voiles de la Médi-
terranée, il est incontestable qu'elle ne connaîtra point
d'autre voie que le canal de Suez.
La navigation océanique aura-t-elle intérêt à pren-
dre l'autre chemin? C'est encore aux chiffres qu'il
faut le demander.
De la rivière de Canton à la tête d'Achen,
elle mettra 12 jours.
De la tête d'Achen à l'entrée de la Man-
che, par le Cap 112 id.
Total. 124 jours.
Par la voie de Suez , au contraire, elle
mettra de Canton à Suez 40 jours.
Traversée du canal 1 id.
De Péluse en Manche, maximum en
moyenne. 45 jours.
Total. 86 id,
Différence pour le trajet par Suez 38 id.
Naturellement le renversement des moussons pro-
duira les mêmes résultats dans la saison d'été, pour
les voyages d'Europe en Asie.
Ainsi, pour les navires se rendant de l'Orient dans
la Méditerranée, les trajets seront diminués de 127 à
53 jours, et pour les navires se rendant dans la
Manche, de 124 à 86 jours. En supposant donc qu'il
n'y aura rien de changé dans les habitudes du mou-
vement actuel de la navigation entre l'Europe et
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