Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 83
» La Gazette de Trieste transmet à ce sujet des dé-
tails tels qu'on pourrait les appliquer à nos fêtes pa-
risiennes les plus élégantes et les plus magnifiques.
Dans les salons se trouvaient réunis plus de trois
cents invités qui comprenaient toutes les notabilités
de la ville, entre autres le gouverneur général, M. de
Mertens, l'évêque de Trieste, Mgr Capo d'Istria,
M. de Lesseps, les personnes de la suite de l'archi-
duc, les officiers d'un vapeur anglais.
» S. A. l'archiduc Maximilien, à son entrée dans
les salons, a été accueilli aux sons de l'hymne natio-
nal autrichien accompagné d'acclamations enthou-
siastes. S. A. a ouvert le bal avec Mme la baronne
de Mertens, qui faisait les honneurs de la fête. Après
le bal, qui a été fort animé, et pendant lequel l'ar-
chiduc s'est longtemps entretenu avec M. de Lesseps,
Son Altesse a pris part à un magnifique souper, ayant
à sa droite Mme la baronne de Mertens et M. de Les-
seps à sa gauche. Son Altesse ne s'est retirée qu'à
minuit, laissant, dit la Gazette de Trieste, toute la so-
ciété sous l'impression de son affabilité et de la no-
blesse de ses manières.
» Une particularité donnait à cette réunion une
portée toute spéciale. Dans le vestibule se trouvait le
modèle d'un groupe allégorique destiné à figurer la
grande entreprise du canal maritime de Suez. Cette
composition qui doit être exécutée en marbre, est
l'œuvre d'un sculpteur milanais, M. Magni, dont le
talent acquiert chaque jour une plus grande célé-
brité. Les figures, de grandeur naturelle, sont au
nombre de cinq. Elles représentent la mer Rouge et
la Méditerranée, le Génie de la navigation, celui du
commerce et l'Europe.
» Cette reine de la civilisation unit par la main la
mer Rouge et la Méditerranée. Le Génie du commerce,
qui précède la Navigation, étend le bras pour indi-
quer la nouvelle voie qui va s'ouvrir entre les deux
mers. La Navigation, figurée par une jeune fille
svelte et vigoureuse, dont le vent dénoue la cheve-
lure et gonfle les vêtements, regarde avec admira-
tion le Génie qui la conduit et s'avance d'un air
souriant dans le nouveau passage qui vient de lui
être ouvert.
» Ainsi, l'œuvre de M. de Lesseps, après avoir été
louée par tous les organes de la publicité, devient
l'objet de l'inspiration des poëtes et des artistes que
passionne naturellement une si grande chose.
» Le passage de M. de Lesseps en Allemagne et sa
présence à Trieste ont exercé une très grande in-
fluence sur la coopération de nos voisins d'outre-Rhin
à l'entreprise qui va s'accomplir. Les actions sous-
crites par M. Revoltella comme représentant de l'Au-
triche, vont être l'objet d'une sous-répartition qui
intéressera le public tout entier dans l'empire autri-
chien, au succès de l'œuvre si énergiquement pour-
suivie par M. de Lesseps.
n Ainsi que l'a annoncé la télégraphie privée, une
assemblée de notables des principaux ports de l'A-
driatique a été tenue dans le but de décerner à la
Compagnie universelle et à son promoteur de nou-
veaux témoignages d'encouragement. Cette assem-
blée a réclamé le concours des chambres de commerce
pour la répartition des actions du canal souscrites
par M. Revoltella.
» Il est inutile d'insister pour faire sentir toute
l'importance de cette adhésion éclatante de l'Autriche,
qui isolerait toute opposition et la réduirait à l'im-
puissance.
» SCHILLER aîné. Il
CHIFFRES ET FAITS.
La discussion sert toujours les bonnes causes, et
la contradiction, même dans ses excès, finit par don-
ner à la vérité plus de force et d'éclat.
A mesure que devant le public les questions ont été
débattues, on peut dire que l'entreprise du canal de
Suez n'a cessé de gagner du terrain, et qu'à chacun
des coups qui lui ont été portés, elle s'est relevée plus
solide et mieux justifiée.
On a prétendu que le canal était impossible, que les
capitaux lui feraient défaut, que les devis n'étaient
point en rapport avec la réalité de la dépense. De ces
objections, il ne reste rien désormais. Les adversaires
les plus ardents du projet n'en contestent plus la pra-
ticabilité; et les faits, c'est-à-dire le succès de la sous-
cription et le traité conclu le 14 février par la Com-
pagnie, ont péremptoirement répondu aux deux autres
allégations. Il en est encore une, c'est la dernière,
qu'on ne défend plus que faiblement. Elle nous.revient
par quelques voix isolées : l'entreprise ne sera point
rémunératoire; l'estimation des revenus a été exagérée.
Nous en appelons au jugement de tous ceux qui
nous lisent. Cette supposition toute gratuite est-elle
soutenable après les chiffres et les faits que nous
avons exposés ? Sans reprendre la discussion dans ses
termes généraux, il est cependant un de ses prin-
cipaux points sur lequel nous croyons devoir revenir
et insister.
Quel sera le mouvement des navires qui prendront
la voie du canal de Suez?
Nous ne parlerons point du passage de toute la
navigation à vapeur entre l'Orient et l'Occident, in-
contestablement acquise au canal. Nous ne parlerons
point des ressources que, par l'hélice auxiliaire, ce
passage offrira à la navigation et aux échanges. Nous
ne parlerons point du cabotage que l'union des deux
mers doit infailliblement établir entre la mer Rouge
et la Méditerranée et qui s'étendra jusqu'aux côtes
de l'Afrique orientale et de l'Inde. Enfermons-nous
dans le cercle le plus étroit de la question. Occupons-
» La Gazette de Trieste transmet à ce sujet des dé-
tails tels qu'on pourrait les appliquer à nos fêtes pa-
risiennes les plus élégantes et les plus magnifiques.
Dans les salons se trouvaient réunis plus de trois
cents invités qui comprenaient toutes les notabilités
de la ville, entre autres le gouverneur général, M. de
Mertens, l'évêque de Trieste, Mgr Capo d'Istria,
M. de Lesseps, les personnes de la suite de l'archi-
duc, les officiers d'un vapeur anglais.
» S. A. l'archiduc Maximilien, à son entrée dans
les salons, a été accueilli aux sons de l'hymne natio-
nal autrichien accompagné d'acclamations enthou-
siastes. S. A. a ouvert le bal avec Mme la baronne
de Mertens, qui faisait les honneurs de la fête. Après
le bal, qui a été fort animé, et pendant lequel l'ar-
chiduc s'est longtemps entretenu avec M. de Lesseps,
Son Altesse a pris part à un magnifique souper, ayant
à sa droite Mme la baronne de Mertens et M. de Les-
seps à sa gauche. Son Altesse ne s'est retirée qu'à
minuit, laissant, dit la Gazette de Trieste, toute la so-
ciété sous l'impression de son affabilité et de la no-
blesse de ses manières.
» Une particularité donnait à cette réunion une
portée toute spéciale. Dans le vestibule se trouvait le
modèle d'un groupe allégorique destiné à figurer la
grande entreprise du canal maritime de Suez. Cette
composition qui doit être exécutée en marbre, est
l'œuvre d'un sculpteur milanais, M. Magni, dont le
talent acquiert chaque jour une plus grande célé-
brité. Les figures, de grandeur naturelle, sont au
nombre de cinq. Elles représentent la mer Rouge et
la Méditerranée, le Génie de la navigation, celui du
commerce et l'Europe.
» Cette reine de la civilisation unit par la main la
mer Rouge et la Méditerranée. Le Génie du commerce,
qui précède la Navigation, étend le bras pour indi-
quer la nouvelle voie qui va s'ouvrir entre les deux
mers. La Navigation, figurée par une jeune fille
svelte et vigoureuse, dont le vent dénoue la cheve-
lure et gonfle les vêtements, regarde avec admira-
tion le Génie qui la conduit et s'avance d'un air
souriant dans le nouveau passage qui vient de lui
être ouvert.
» Ainsi, l'œuvre de M. de Lesseps, après avoir été
louée par tous les organes de la publicité, devient
l'objet de l'inspiration des poëtes et des artistes que
passionne naturellement une si grande chose.
» Le passage de M. de Lesseps en Allemagne et sa
présence à Trieste ont exercé une très grande in-
fluence sur la coopération de nos voisins d'outre-Rhin
à l'entreprise qui va s'accomplir. Les actions sous-
crites par M. Revoltella comme représentant de l'Au-
triche, vont être l'objet d'une sous-répartition qui
intéressera le public tout entier dans l'empire autri-
chien, au succès de l'œuvre si énergiquement pour-
suivie par M. de Lesseps.
n Ainsi que l'a annoncé la télégraphie privée, une
assemblée de notables des principaux ports de l'A-
driatique a été tenue dans le but de décerner à la
Compagnie universelle et à son promoteur de nou-
veaux témoignages d'encouragement. Cette assem-
blée a réclamé le concours des chambres de commerce
pour la répartition des actions du canal souscrites
par M. Revoltella.
» Il est inutile d'insister pour faire sentir toute
l'importance de cette adhésion éclatante de l'Autriche,
qui isolerait toute opposition et la réduirait à l'im-
puissance.
» SCHILLER aîné. Il
CHIFFRES ET FAITS.
La discussion sert toujours les bonnes causes, et
la contradiction, même dans ses excès, finit par don-
ner à la vérité plus de force et d'éclat.
A mesure que devant le public les questions ont été
débattues, on peut dire que l'entreprise du canal de
Suez n'a cessé de gagner du terrain, et qu'à chacun
des coups qui lui ont été portés, elle s'est relevée plus
solide et mieux justifiée.
On a prétendu que le canal était impossible, que les
capitaux lui feraient défaut, que les devis n'étaient
point en rapport avec la réalité de la dépense. De ces
objections, il ne reste rien désormais. Les adversaires
les plus ardents du projet n'en contestent plus la pra-
ticabilité; et les faits, c'est-à-dire le succès de la sous-
cription et le traité conclu le 14 février par la Com-
pagnie, ont péremptoirement répondu aux deux autres
allégations. Il en est encore une, c'est la dernière,
qu'on ne défend plus que faiblement. Elle nous.revient
par quelques voix isolées : l'entreprise ne sera point
rémunératoire; l'estimation des revenus a été exagérée.
Nous en appelons au jugement de tous ceux qui
nous lisent. Cette supposition toute gratuite est-elle
soutenable après les chiffres et les faits que nous
avons exposés ? Sans reprendre la discussion dans ses
termes généraux, il est cependant un de ses prin-
cipaux points sur lequel nous croyons devoir revenir
et insister.
Quel sera le mouvement des navires qui prendront
la voie du canal de Suez?
Nous ne parlerons point du passage de toute la
navigation à vapeur entre l'Orient et l'Occident, in-
contestablement acquise au canal. Nous ne parlerons
point des ressources que, par l'hélice auxiliaire, ce
passage offrira à la navigation et aux échanges. Nous
ne parlerons point du cabotage que l'union des deux
mers doit infailliblement établir entre la mer Rouge
et la Méditerranée et qui s'étendra jusqu'aux côtes
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