Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
,90 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 15 MARS.
route ne peut manquer d'atteindre ce but après avoir
,» été convenablement organisée. Ce ne serait point non
» plus une sérieuse difficulté de creuser un canal mari-
» time à travers l'isthme, de Suez au lac AJfntzaleh. »
On voit donc que, dès 1834, le projet a.ctuel de la
commission internationale était reconnu par les
hommes les plus compétents comme parfaitement pra-
ticable.
Un autre officier supérieur de l'armée anglaise,
le major Head, après une exploration en Égypte et
.sur la mer Rouge, exprime absolument le même avis.
Sa déposition est assez curieuse et présente des traits
assez caractéristiques pour que nous croyions devoir
en reproduire textuellement les principales parties.
D. « Croyez-vous à la possibilité d'un canal
maritime à travers l'isthme ?
R. a Sur la possibilité d'un canal maritime, je
pense que si l'Egypte était habitée par une nation
,ayant la même science et le même capital que l'An-
gleterre, l'existence du canal ne ferait pas question. »
D. « La nature du pays présente-t-elle des
difficultés ?
R. « Aucune qu'on ne puisse surmonter. »
Cependant le témoin ajoute que le canal ne lui
paraît pas désirable et qu'un chemin de fer vau-
drait mieux.
D. « Que oulez-vous dire en répondant que le
canal n'est pas césirable ? Est-ce qu'il ne serait pas
aussi avantageux à l'Égypte elle-même de faire un
canal qu'un chemin de fer, ou le canal ne serait-il pas
avantageux au commerce en général ?
R. « Je pense que l'Angleterre devrait regarder
la construction du canal avec une très-grande ja-
lousie. Si l'Égypte, comme autrefois Rome et la
Grèce, était maîtresse d'un pays possédant le com-
merce de l'Inde, je concevrais qu'elle construisît ce
canal faisant partie de son propre territoire. »
Ces par)les disent assez clairement que la seule ob-
jection coitre le canal, c'est que l'Égypte n'appartient
pas à l'Angleterre. Mais aujourd'hui les questions ont
bien chaagé de face, et la Russie et les États-Unis
préparen et font à la Grande-Bretagne une assez
grande concurrence dans les mers orientales, sans
.avoir besoin de l'isthme de Suez, pour qu'au contraire
ce pays voie désormais dans cette route, comme nous
le développons dans un article spécial, son instru-
ment le plus puissant pour lutter contre cette riva-
lité.
Continuons cependant notre citation :
D. « Alors c'est par suite de circonstances poli-
tiques que vous pensez que le canal est sujet à objec-
tion ?
R. - « Très-décidément.
D. - « Vos opinions, quant aux avantages du
canal, leposent donc sur les circonstances politiques
du pays, et non sur la praticabilité du travail ? »
R. - 1 Oui.
D. - « Avez-vous jamais entendu exprimer un
doute sur la possibilité de faire un canal direct de
Suez à la Méditerranée, suffisamment large pour
laisser passer un fort navire de commerce ?
R. « La chose a été très-discutée, pendant que
j'étais en Égypte. Il n'y avait pas un doute sur la pos-
sibilité. »
A part la question de praticabilité on a aussi, et sur-
tout en Allemagne, élevé quelques appréhensions sur
les dangers que l'invasion des sables poussés par les
vents pourrait faire encourir au chenal en l'encom-
brant à des époques plus ou moins rapprochées. Voici
encore comment le major Head répond à cette crainte,
à propos du chemin de fer qu'on parlait de construire
à la place du canal lui-même.
D. « Vous êtes-vous formé une opinion décidée
sur la possibilité u chemin de fer ?
R. « Je ne sais rien dans le monde qui puisse
l'empêcher.
D. a N'y a-t-il point à craindre l'invasion des
sables ?
R. « Le canon marche sur ce terrain sans diffi-
culté.
D. « N'est-il pas vraisemblable qu'il serait
encombré par les sables ?
R. « Il n'y a pas d'envahissement par les sables.
Si cela était, le lit du vieux canal serait comblé. »
(page 123.)
Un autre adversaire du canal, M. Peacock, fonc-
tionnaire supérieur de la Compagnie des Indes,
affirme aussi très-explicitement la solidité du terrain
de l'isthme. On insiste encore. On lui demande
si dans l'isthme le terrain est plus solide que de
l'autre côté du désert :
« Oui, répond-il, si bien que le lit du vieux canal
peut être suivi comme une profonde ravine qu'on
peut parcourir constamment pendant des milles. »
Il explique ensuite en ces termes la cause de cet état
des terrains entre Suez et Péluse.
« Du côté du désert Lybien, les vents souflfent
» principalement de l'ouest; par conséquent, les sables
» de ce désert se portent presque constamment sur
» l'Égypte. Mais lorsque le vent souflfe de l'Égypte
» ou de la Méditerranée sur Suez, il n'a presque point
Il de terrain sablonneux à parcourir. »
Ces témoignages sans doute portent en eux le ca-
chet de la plus incontestable sincérité en même temps
que d'une autorité très-haute, puisqu'ils émanent de
personnes ayant étudié les localités, soit par leur po-
sition officielle, soit par leur expérience personnelle.
On voit donc combien sont chimériques ces hypo-
thèses qui prétendaient faire admettre que les sables
portés par le vent, que le redoutable khamsin et tous
ces mirages du parti pris, donneraient assez de be-
route ne peut manquer d'atteindre ce but après avoir
,» été convenablement organisée. Ce ne serait point non
» plus une sérieuse difficulté de creuser un canal mari-
» time à travers l'isthme, de Suez au lac AJfntzaleh. »
On voit donc que, dès 1834, le projet a.ctuel de la
commission internationale était reconnu par les
hommes les plus compétents comme parfaitement pra-
ticable.
Un autre officier supérieur de l'armée anglaise,
le major Head, après une exploration en Égypte et
.sur la mer Rouge, exprime absolument le même avis.
Sa déposition est assez curieuse et présente des traits
assez caractéristiques pour que nous croyions devoir
en reproduire textuellement les principales parties.
D. « Croyez-vous à la possibilité d'un canal
maritime à travers l'isthme ?
R. a Sur la possibilité d'un canal maritime, je
pense que si l'Egypte était habitée par une nation
,ayant la même science et le même capital que l'An-
gleterre, l'existence du canal ne ferait pas question. »
D. « La nature du pays présente-t-elle des
difficultés ?
R. « Aucune qu'on ne puisse surmonter. »
Cependant le témoin ajoute que le canal ne lui
paraît pas désirable et qu'un chemin de fer vau-
drait mieux.
D. « Que oulez-vous dire en répondant que le
canal n'est pas césirable ? Est-ce qu'il ne serait pas
aussi avantageux à l'Égypte elle-même de faire un
canal qu'un chemin de fer, ou le canal ne serait-il pas
avantageux au commerce en général ?
R. « Je pense que l'Angleterre devrait regarder
la construction du canal avec une très-grande ja-
lousie. Si l'Égypte, comme autrefois Rome et la
Grèce, était maîtresse d'un pays possédant le com-
merce de l'Inde, je concevrais qu'elle construisît ce
canal faisant partie de son propre territoire. »
Ces par)les disent assez clairement que la seule ob-
jection coitre le canal, c'est que l'Égypte n'appartient
pas à l'Angleterre. Mais aujourd'hui les questions ont
bien chaagé de face, et la Russie et les États-Unis
préparen et font à la Grande-Bretagne une assez
grande concurrence dans les mers orientales, sans
.avoir besoin de l'isthme de Suez, pour qu'au contraire
ce pays voie désormais dans cette route, comme nous
le développons dans un article spécial, son instru-
ment le plus puissant pour lutter contre cette riva-
lité.
Continuons cependant notre citation :
D. « Alors c'est par suite de circonstances poli-
tiques que vous pensez que le canal est sujet à objec-
tion ?
R. - « Très-décidément.
D. - « Vos opinions, quant aux avantages du
canal, leposent donc sur les circonstances politiques
du pays, et non sur la praticabilité du travail ? »
R. - 1 Oui.
D. - « Avez-vous jamais entendu exprimer un
doute sur la possibilité de faire un canal direct de
Suez à la Méditerranée, suffisamment large pour
laisser passer un fort navire de commerce ?
R. « La chose a été très-discutée, pendant que
j'étais en Égypte. Il n'y avait pas un doute sur la pos-
sibilité. »
A part la question de praticabilité on a aussi, et sur-
tout en Allemagne, élevé quelques appréhensions sur
les dangers que l'invasion des sables poussés par les
vents pourrait faire encourir au chenal en l'encom-
brant à des époques plus ou moins rapprochées. Voici
encore comment le major Head répond à cette crainte,
à propos du chemin de fer qu'on parlait de construire
à la place du canal lui-même.
D. « Vous êtes-vous formé une opinion décidée
sur la possibilité u chemin de fer ?
R. « Je ne sais rien dans le monde qui puisse
l'empêcher.
D. a N'y a-t-il point à craindre l'invasion des
sables ?
R. « Le canon marche sur ce terrain sans diffi-
culté.
D. « N'est-il pas vraisemblable qu'il serait
encombré par les sables ?
R. « Il n'y a pas d'envahissement par les sables.
Si cela était, le lit du vieux canal serait comblé. »
(page 123.)
Un autre adversaire du canal, M. Peacock, fonc-
tionnaire supérieur de la Compagnie des Indes,
affirme aussi très-explicitement la solidité du terrain
de l'isthme. On insiste encore. On lui demande
si dans l'isthme le terrain est plus solide que de
l'autre côté du désert :
« Oui, répond-il, si bien que le lit du vieux canal
peut être suivi comme une profonde ravine qu'on
peut parcourir constamment pendant des milles. »
Il explique ensuite en ces termes la cause de cet état
des terrains entre Suez et Péluse.
« Du côté du désert Lybien, les vents souflfent
» principalement de l'ouest; par conséquent, les sables
» de ce désert se portent presque constamment sur
» l'Égypte. Mais lorsque le vent souflfe de l'Égypte
» ou de la Méditerranée sur Suez, il n'a presque point
Il de terrain sablonneux à parcourir. »
Ces témoignages sans doute portent en eux le ca-
chet de la plus incontestable sincérité en même temps
que d'une autorité très-haute, puisqu'ils émanent de
personnes ayant étudié les localités, soit par leur po-
sition officielle, soit par leur expérience personnelle.
On voit donc combien sont chimériques ces hypo-
thèses qui prétendaient faire admettre que les sables
portés par le vent, que le redoutable khamsin et tous
ces mirages du parti pris, donneraient assez de be-
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