Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1859 01 mars 1859
Description : 1859/03/01 (A4,N65). 1859/03/01 (A4,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529500g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 1ER MARS, JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 73
et les préjugés. Voyons cependant d'après ces mêmes
autorités quelles sont dans ces mers les conditions
générales de la navigation.
« Dans la mer Rouge, dit M. le capitaine de vais-
» seau Jaurès, membre de notre conseil d'amirauté ,
» on a en général un ciel pur, qui permet les obser-
» vations de nuit comme de jour. Jamais un bâti -
» ment à vapeur ne s'y est perdu malgré les récifs,
» et l'on en a perdu plusieurs dans les mers de Chine,
» et dans le détroit de Malacca.»
« La mer Rouge, ajoutent Horsburg et Moresby,
» possède au centre un chenal très-profond, large de
» 12 à 30 lieues, très-suffisant pour que les navires
» puissent louvoyer à l'aise, et des mouillages excel-
» lents, au nombre de 15 ou 20. »
Ces observations sont conformes à celleg qu'avaient
faites en 1787, sur la frégate la Vénus, l'amiral fran-
çais Rosily. « On exagère beaucoup, dit-il, les diffi-
» cultés et les dangers de la mer Rouge où les
» mouillages sont très-nombreux. La mer Rouge, est
M. simplement une mer étroite ; elle ne diffère pas des
» autres mers. »
Il nous serait facile de multiplier les témoignages
analogues. Terminons toutefois par celui de l'autorité
la plus compétente et la plus grave dans ces matières,
le témoignage d'un navigateur qui, le seul, sans
doute, au monde, a effectué soixante-dix fois le trajet
du golfe Arabique, soit à la remonte, soit à la des-
cente.
Au meeting de Londres, sur le canal de Suez, M. le
capitaine Harris s'est exprimé en ces termes :
« Quant à la navigabilité de la mer Rouge, je
» prends la liberté de dire que j'ai formé mon opinion
» là-dessus, après avoir fait non moins de soixante-
» dix voyages en montant et descendant cette mer,
» et je n'hésite pas à dire qu'elle est aussi praticable
» pour les navires à voiles que le canal de la Manche, »
Mais ces fameux récifs eux-mêmes dont on a fait
tant d'éclat et qui devaient briser à leurs pointes per-
fides, tous les vaisseaux qui se hasarderaient à les
braver, ces récifs eux-mêmes, au lieu d'être un obs-
tacle à la navigation, se trouvent, par un hasard en
quelque sorte providentiel, un nouveau moyen de fa-
voriser la marche des navires à voiles dans ces pa-
rages.
Le lieutenant Wellsted, le compagnon de Moresby,
affirme que dans bien des cas ces récifs loin d'entra-
ver la navigation la favorisent, en formant à côté du
chenal central un chenal intérieur où les bâtiments
peuvent naviguer en sécurité.
Cette attestation est confirmée par la déposition
suivante du major Head :
« On trouvera dans mon journal qu'il existe dans
» la mer Rouge un chenal intérieur formé par des
» récifs de corail et des îles présentant une grande
» profondeur d'eau entre eux, et entre eux et la terre, et
» donnant abri contre les gros vents. En se servant de
» ce chenal, je pense que le voyage à Kosseir sera en
Il tout temps facilement exécuté. »
L'expérience a justifié ces opinions. Un navire de
guerre, le Palinurus, a accompli par cette voie avec
toute sécurité et toute facilité le voyage de Djeddah
aux détroits de Jubal (vers Suez).
Quand on a étudié, comme nous l'avons fait dans
la masse des documents publiés, toutes les ressources
que présente la mer Rouge à la navigation par la
pureté de son ciel, par la variété de ses vents, par
l'alternation de ses brises et de ses courants, par l'état
habituellement très-maniable de ses eaux, et enfin
par l'avantage énorme qu'elle présente au navigateur
en lui épargnant un trajet de 3,000 lieues sur 6,000,
il n'y a plus un doute dans l'esprit que la presque
totalité des marchandises dont la seule route est
maintenant le cap de Bonne-Espérance, traversera
l'isthme de Suez. Là-dessus il nous suffit d'invoquer
la parole du capitaine Harris : La mer Rouge n'est
pas plus dangereuse que le canal de la Manche, et,
selon nous, c'est encore sévère; pourtant nous n'avons
jamais entendu dire qu'un seul navigateur, pour éviter
les inconvénients du détroit de la Manche, ait pensé
à faire le tour par les Orcades et la mer Hybernienne.
C'est pourtant toute la question entre nos adversaires
et nous. Les navigateurs et les armateurs préféreront-
ils un trajet de 3,000 lieues autour du cap à un trajet
de 4 à 500 lieues sur la mer Rouge? Poser ce pro-
blème, n'est-ce point le résoudre ?
Nous pouvons cependant faire des concessions, et
les calculs estimatifs du canal de Suez en ont fait de
considérables. Ils ont supputé seulement à la moi-
tié du tonnage total la part qui prendrait passage
par la route égyptienne. Nous ne pouvons comprendre
que cette estimation ait pu être dénoncée comme ex-
cessive, et rien ne nous sera facile comme d'en prouver
la modestie. En mettant tout au pire, les vents qui
seraient contraires aux navires pour descendre la mer
Rouge seront favorables pour la remonter, et récipro-
quement. De deux navires partant en même temps,
l'un de l'Orient, l'autre de l'Occident, l'un au moins
aura donc et l'avantage du vent, et l'abréviation de
la route en se dirigeant par le canal de Suez. On res-
tait donc dans les limites de la logique la plus rigou-
reuse en supposant que la route la plus courte par-
tagerait seulement avec la route la plus longue. A
l'appui de ce calcul, n'oublions point qu'on est d'ac-
cord pour réserver à la ligne d'Egypte l'exploitation
de toute la navigation à vapeur et à hélice auxiliaire
entre les deux hémisphères. Or ce n'est pas tout : la
direction des vents porte huit mois de l'année des
côtes de l'Inde sur Suez, et quatre mois seulement de
Suez sur les côtes de l'Inde, d'après les objections de
nos contradicteurs. Par conséquent, et d'après eux-
mêmes, les navires partant de l'Inde pourront pen-
et les préjugés. Voyons cependant d'après ces mêmes
autorités quelles sont dans ces mers les conditions
générales de la navigation.
« Dans la mer Rouge, dit M. le capitaine de vais-
» seau Jaurès, membre de notre conseil d'amirauté ,
» on a en général un ciel pur, qui permet les obser-
» vations de nuit comme de jour. Jamais un bâti -
» ment à vapeur ne s'y est perdu malgré les récifs,
» et l'on en a perdu plusieurs dans les mers de Chine,
» et dans le détroit de Malacca.»
« La mer Rouge, ajoutent Horsburg et Moresby,
» possède au centre un chenal très-profond, large de
» 12 à 30 lieues, très-suffisant pour que les navires
» puissent louvoyer à l'aise, et des mouillages excel-
» lents, au nombre de 15 ou 20. »
Ces observations sont conformes à celleg qu'avaient
faites en 1787, sur la frégate la Vénus, l'amiral fran-
çais Rosily. « On exagère beaucoup, dit-il, les diffi-
» cultés et les dangers de la mer Rouge où les
» mouillages sont très-nombreux. La mer Rouge, est
M. simplement une mer étroite ; elle ne diffère pas des
» autres mers. »
Il nous serait facile de multiplier les témoignages
analogues. Terminons toutefois par celui de l'autorité
la plus compétente et la plus grave dans ces matières,
le témoignage d'un navigateur qui, le seul, sans
doute, au monde, a effectué soixante-dix fois le trajet
du golfe Arabique, soit à la remonte, soit à la des-
cente.
Au meeting de Londres, sur le canal de Suez, M. le
capitaine Harris s'est exprimé en ces termes :
« Quant à la navigabilité de la mer Rouge, je
» prends la liberté de dire que j'ai formé mon opinion
» là-dessus, après avoir fait non moins de soixante-
» dix voyages en montant et descendant cette mer,
» et je n'hésite pas à dire qu'elle est aussi praticable
» pour les navires à voiles que le canal de la Manche, »
Mais ces fameux récifs eux-mêmes dont on a fait
tant d'éclat et qui devaient briser à leurs pointes per-
fides, tous les vaisseaux qui se hasarderaient à les
braver, ces récifs eux-mêmes, au lieu d'être un obs-
tacle à la navigation, se trouvent, par un hasard en
quelque sorte providentiel, un nouveau moyen de fa-
voriser la marche des navires à voiles dans ces pa-
rages.
Le lieutenant Wellsted, le compagnon de Moresby,
affirme que dans bien des cas ces récifs loin d'entra-
ver la navigation la favorisent, en formant à côté du
chenal central un chenal intérieur où les bâtiments
peuvent naviguer en sécurité.
Cette attestation est confirmée par la déposition
suivante du major Head :
« On trouvera dans mon journal qu'il existe dans
» la mer Rouge un chenal intérieur formé par des
» récifs de corail et des îles présentant une grande
» profondeur d'eau entre eux, et entre eux et la terre, et
» donnant abri contre les gros vents. En se servant de
» ce chenal, je pense que le voyage à Kosseir sera en
Il tout temps facilement exécuté. »
L'expérience a justifié ces opinions. Un navire de
guerre, le Palinurus, a accompli par cette voie avec
toute sécurité et toute facilité le voyage de Djeddah
aux détroits de Jubal (vers Suez).
Quand on a étudié, comme nous l'avons fait dans
la masse des documents publiés, toutes les ressources
que présente la mer Rouge à la navigation par la
pureté de son ciel, par la variété de ses vents, par
l'alternation de ses brises et de ses courants, par l'état
habituellement très-maniable de ses eaux, et enfin
par l'avantage énorme qu'elle présente au navigateur
en lui épargnant un trajet de 3,000 lieues sur 6,000,
il n'y a plus un doute dans l'esprit que la presque
totalité des marchandises dont la seule route est
maintenant le cap de Bonne-Espérance, traversera
l'isthme de Suez. Là-dessus il nous suffit d'invoquer
la parole du capitaine Harris : La mer Rouge n'est
pas plus dangereuse que le canal de la Manche, et,
selon nous, c'est encore sévère; pourtant nous n'avons
jamais entendu dire qu'un seul navigateur, pour éviter
les inconvénients du détroit de la Manche, ait pensé
à faire le tour par les Orcades et la mer Hybernienne.
C'est pourtant toute la question entre nos adversaires
et nous. Les navigateurs et les armateurs préféreront-
ils un trajet de 3,000 lieues autour du cap à un trajet
de 4 à 500 lieues sur la mer Rouge? Poser ce pro-
blème, n'est-ce point le résoudre ?
Nous pouvons cependant faire des concessions, et
les calculs estimatifs du canal de Suez en ont fait de
considérables. Ils ont supputé seulement à la moi-
tié du tonnage total la part qui prendrait passage
par la route égyptienne. Nous ne pouvons comprendre
que cette estimation ait pu être dénoncée comme ex-
cessive, et rien ne nous sera facile comme d'en prouver
la modestie. En mettant tout au pire, les vents qui
seraient contraires aux navires pour descendre la mer
Rouge seront favorables pour la remonter, et récipro-
quement. De deux navires partant en même temps,
l'un de l'Orient, l'autre de l'Occident, l'un au moins
aura donc et l'avantage du vent, et l'abréviation de
la route en se dirigeant par le canal de Suez. On res-
tait donc dans les limites de la logique la plus rigou-
reuse en supposant que la route la plus courte par-
tagerait seulement avec la route la plus longue. A
l'appui de ce calcul, n'oublions point qu'on est d'ac-
cord pour réserver à la ligne d'Egypte l'exploitation
de toute la navigation à vapeur et à hélice auxiliaire
entre les deux hémisphères. Or ce n'est pas tout : la
direction des vents porte huit mois de l'année des
côtes de l'Inde sur Suez, et quatre mois seulement de
Suez sur les côtes de l'Inde, d'après les objections de
nos contradicteurs. Par conséquent, et d'après eux-
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