Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1859 15 février 1859
Description : 1859/02/15 (A4,N64). 1859/02/15 (A4,N64).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65294998
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 FÉVRIER.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 61
Tout le commerce des nations méditerranéennes sur toute
la surface des mers orientales s'effectuera par le canal ; c'est
encore un point qui n'est pas disputé et qui ne peut pas l'être.
Voilà un quatrième élément.
Nous n'avons compté jusqu'ici que les ressources que nos
adversaires les plus décidés ne nous refusent pas.
Cette concession pourrait nous suffire pour gagner notre
thèse.
Nous avons sous les yeux un tableau du passage de la na-
vigation commerciale par le détroit des Dardanelles pour 1857.
Il s'élève à 3,250,000 tonneaux.
On sait que cette navigation est presque exclusivement mé-
diterranéenne, en y comprenant celle de la mer Noire.
Si le détroit des Dardanelles, qui ne conduit qu'à une mer
fermée, qui aboutit à un marché dont l'ensemble forme tout
au plus vingt-cinq à trente millions d'âmes, n'ayant que trois
grands débouchés, Constantinople, Odessa, le Danube, voit
passer entre ses rives 3,280,000 tonneaux, au nom du bon
sens et de la logique, est-il possible que cette même marine
méditerranéenne, pour le canal de Suez raccourcissant si
incontestablement et si notablement, à son avantage, l'inter-
valle qui la sépare des plus riches marchés du monde; d'un
marché total de huit cents millions d'âmes, tout parsemé de
fleuves énormes et de villes comme Bombay, Madras, Cal-
cutta, Batavia, Singapore, Sydney, Melbourne, Hobbart-
Town, Hong-kong, Shang-haï, Canton, Nankin; d'un marché
qui embrasse l'Inde, l'archipel Indien, la Malaisie, Siam, la
Cochinchine, la Chine, le Japon, l'Australie, c'est-à-dire les
marchés de l'or, de la soie, des épices, du café, du thé, du
riz, de l'indigo, de la laine, et de tant d'articles encombrants
utiles à l'industrie, ne portera pas, sur un tel passage, au-
tant de chargements qu'elle en jette à travers la mer de Mar-
mara ?
Ajoutons à cette probabilité si puissante les trois autres
éléments qui nous sont accordés : le passage de toute la na-
vigation à vapeur; le passage de tous les charbons consom-
més sur la mer Rouge et sur la mer Indienne; le passage des
récoltes de Maurice et de la Réunion; et, en vérité, notre
chiffre de 3,000,000 de tonneaux n'est-il point déjà justifié?
Pourtant, nous ne sommes qu'au début de cette justification.
Les questions que nous allons aborder sont assez graves,
assez considérables pour que nous ne puissions les écourter
et les reléguer à la fin de cet article. Elles sont le fonds et
l'âme de l'affaire. Il faut, s'il est possible, ne point laisser
planer un nuage sur elles. C'est dans l'esprit des sociétaires
de la Compagnie universelle que nous voudrions achever de
faire pénétrer les convictions qui nous animent; et cette tâche
qui nous sourit, nous nous efforcerons de la mener à fin dans
notre suivant numéro.
ERNEST DESPLACES.
LE HAVRE ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous nous faisons un devoir et un véritable plaisir
d'emprunter au Journal du Havre un article remar-
quable sur les effets du percement de l'isthme de Suez
quant aux ports de l'Océan. Le Journal du Havre pro-
teste, avec une grande élévation de sentiment et une
grande rectitude de sens, contre ces jalousies mesquines
et ces petits intérêts de clocher qui persuadent à cer-
taines gens qu'ils doivent se ruiner si leurs voisins fai-
saient de bonnes affaires. - Il:prouve, par des exemples
heureux, qu'un pays est solidaire dans le progrès de sa
prospérité, et que d'un point, quel qu'il soit, elle se ré-
partit sur tous les autres. D'après les déclarations très-
expresses du journal, ce sont là les principes de la po-
pulation du Havre, et pour notre part nous n'en dou-
tions point. Le Havre, dans son patriotisme, doit se ré-
jouir du développement du commerce marseillais, comme
Marseille devrait se féliciter du développement du com-
merce du Havre. Enterrons ces vieilles envies locales dans
les souvenirs de la féodalité. N'oublions pas que l'unité de
la France fait profiter le corps entier de la vigueur d'une
de ses parties. Nous avons toujours pensé et nous sou-
tenons, avec notre honorable confrère, que si les ports de
la Méditerranée tireront un grand bénéfice du perce-
ment de l'isthme, les ports de l'Océan en profiteront
aussi. La plus mauvaise et la plus inintelligente poli-
tique serait celle qui prétendrait obtenir l'activité du
Nord par la langueur du Midi. Il y a au soleil place
pour tout le monde ; nous sommes convaincu sans
doute que l'ouverture du canal augmentera le com-
merce de la Méditerranée; mais nous sommes tout aussi
convaincu qu'elle sera très-loin de diminuer le com-
merce de l'Océan. Les preuves que, par analogie,
fournit le Journal du Havre frapperont tous les esprits.
Le Havre fait des expéditions fructueuses dans la mer
Noire, quoique Marseille soit beaucoup plus rapprochée
de cette mer. On prétendait que Marseille aurait le mo-
nopole de l'exploitation de l'Algérie, et le Havre et
Rouen entretiennent avec l'Afrique française des rela-
tions très-avantageuses. Livrons donc un peu le monde
à lui-même, et sachons nous conformer aux lois de la
nature et aux perfectionnements de la science. Nous y
gagnerons tous, l'Est aussi bien que l'Ouest, et le Nord
comme le Midi. Nous sommes fier de pouvoir con-
stater que ce sont là les idées de la France, manifestées
par l'élan des souscriptions qui se sont présentées avec
ensemble de tous les points si divers du territoire.
Malgré quelques dissonances individuelles, la ville in-
telligente et laborieuse du Havre ne pouvait pas se
montrer en désaccord avec ces sentiments. L'article que
nous allons citer en est à la fois l'expression et la preuve.
Mais, en terminant ces courtes réflexions, nous ne
pouvons nous empêcher de rendre hommage à la dis-
cussion solide et saine sur laquelle se motivent ces pen-
sées si nationales. Elle honore l'esprit distingué et pra-
tique de l'écrivain qui l'a signée.
PAUL BOUDET.
On lit dans le Journal du Havre :
a Sous ce titre, le Moniteur de la Flotte consacre un ar-
ticle à réfuter une brochure dont il croit pouvoir faire re-
monter la solidarité à une partie au moins de notre population.
L'article débute effectivement en ces termes :
« La Compagnie du canal de Suez, qui possède au Havre de
» vives sympathies, y suscite aussi dans quelques esprits des
n inquiétudes et une opposition mal fondées. Un capitaine au
» long cours vient de s'en faire l'organe. Il a pris la plume
« pour exprimer des sentiments d'alarme, en voyant les pro-
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 61
Tout le commerce des nations méditerranéennes sur toute
la surface des mers orientales s'effectuera par le canal ; c'est
encore un point qui n'est pas disputé et qui ne peut pas l'être.
Voilà un quatrième élément.
Nous n'avons compté jusqu'ici que les ressources que nos
adversaires les plus décidés ne nous refusent pas.
Cette concession pourrait nous suffire pour gagner notre
thèse.
Nous avons sous les yeux un tableau du passage de la na-
vigation commerciale par le détroit des Dardanelles pour 1857.
Il s'élève à 3,250,000 tonneaux.
On sait que cette navigation est presque exclusivement mé-
diterranéenne, en y comprenant celle de la mer Noire.
Si le détroit des Dardanelles, qui ne conduit qu'à une mer
fermée, qui aboutit à un marché dont l'ensemble forme tout
au plus vingt-cinq à trente millions d'âmes, n'ayant que trois
grands débouchés, Constantinople, Odessa, le Danube, voit
passer entre ses rives 3,280,000 tonneaux, au nom du bon
sens et de la logique, est-il possible que cette même marine
méditerranéenne, pour le canal de Suez raccourcissant si
incontestablement et si notablement, à son avantage, l'inter-
valle qui la sépare des plus riches marchés du monde; d'un
marché total de huit cents millions d'âmes, tout parsemé de
fleuves énormes et de villes comme Bombay, Madras, Cal-
cutta, Batavia, Singapore, Sydney, Melbourne, Hobbart-
Town, Hong-kong, Shang-haï, Canton, Nankin; d'un marché
qui embrasse l'Inde, l'archipel Indien, la Malaisie, Siam, la
Cochinchine, la Chine, le Japon, l'Australie, c'est-à-dire les
marchés de l'or, de la soie, des épices, du café, du thé, du
riz, de l'indigo, de la laine, et de tant d'articles encombrants
utiles à l'industrie, ne portera pas, sur un tel passage, au-
tant de chargements qu'elle en jette à travers la mer de Mar-
mara ?
Ajoutons à cette probabilité si puissante les trois autres
éléments qui nous sont accordés : le passage de toute la na-
vigation à vapeur; le passage de tous les charbons consom-
més sur la mer Rouge et sur la mer Indienne; le passage des
récoltes de Maurice et de la Réunion; et, en vérité, notre
chiffre de 3,000,000 de tonneaux n'est-il point déjà justifié?
Pourtant, nous ne sommes qu'au début de cette justification.
Les questions que nous allons aborder sont assez graves,
assez considérables pour que nous ne puissions les écourter
et les reléguer à la fin de cet article. Elles sont le fonds et
l'âme de l'affaire. Il faut, s'il est possible, ne point laisser
planer un nuage sur elles. C'est dans l'esprit des sociétaires
de la Compagnie universelle que nous voudrions achever de
faire pénétrer les convictions qui nous animent; et cette tâche
qui nous sourit, nous nous efforcerons de la mener à fin dans
notre suivant numéro.
ERNEST DESPLACES.
LE HAVRE ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous nous faisons un devoir et un véritable plaisir
d'emprunter au Journal du Havre un article remar-
quable sur les effets du percement de l'isthme de Suez
quant aux ports de l'Océan. Le Journal du Havre pro-
teste, avec une grande élévation de sentiment et une
grande rectitude de sens, contre ces jalousies mesquines
et ces petits intérêts de clocher qui persuadent à cer-
taines gens qu'ils doivent se ruiner si leurs voisins fai-
saient de bonnes affaires. - Il:prouve, par des exemples
heureux, qu'un pays est solidaire dans le progrès de sa
prospérité, et que d'un point, quel qu'il soit, elle se ré-
partit sur tous les autres. D'après les déclarations très-
expresses du journal, ce sont là les principes de la po-
pulation du Havre, et pour notre part nous n'en dou-
tions point. Le Havre, dans son patriotisme, doit se ré-
jouir du développement du commerce marseillais, comme
Marseille devrait se féliciter du développement du com-
merce du Havre. Enterrons ces vieilles envies locales dans
les souvenirs de la féodalité. N'oublions pas que l'unité de
la France fait profiter le corps entier de la vigueur d'une
de ses parties. Nous avons toujours pensé et nous sou-
tenons, avec notre honorable confrère, que si les ports de
la Méditerranée tireront un grand bénéfice du perce-
ment de l'isthme, les ports de l'Océan en profiteront
aussi. La plus mauvaise et la plus inintelligente poli-
tique serait celle qui prétendrait obtenir l'activité du
Nord par la langueur du Midi. Il y a au soleil place
pour tout le monde ; nous sommes convaincu sans
doute que l'ouverture du canal augmentera le com-
merce de la Méditerranée; mais nous sommes tout aussi
convaincu qu'elle sera très-loin de diminuer le com-
merce de l'Océan. Les preuves que, par analogie,
fournit le Journal du Havre frapperont tous les esprits.
Le Havre fait des expéditions fructueuses dans la mer
Noire, quoique Marseille soit beaucoup plus rapprochée
de cette mer. On prétendait que Marseille aurait le mo-
nopole de l'exploitation de l'Algérie, et le Havre et
Rouen entretiennent avec l'Afrique française des rela-
tions très-avantageuses. Livrons donc un peu le monde
à lui-même, et sachons nous conformer aux lois de la
nature et aux perfectionnements de la science. Nous y
gagnerons tous, l'Est aussi bien que l'Ouest, et le Nord
comme le Midi. Nous sommes fier de pouvoir con-
stater que ce sont là les idées de la France, manifestées
par l'élan des souscriptions qui se sont présentées avec
ensemble de tous les points si divers du territoire.
Malgré quelques dissonances individuelles, la ville in-
telligente et laborieuse du Havre ne pouvait pas se
montrer en désaccord avec ces sentiments. L'article que
nous allons citer en est à la fois l'expression et la preuve.
Mais, en terminant ces courtes réflexions, nous ne
pouvons nous empêcher de rendre hommage à la dis-
cussion solide et saine sur laquelle se motivent ces pen-
sées si nationales. Elle honore l'esprit distingué et pra-
tique de l'écrivain qui l'a signée.
PAUL BOUDET.
On lit dans le Journal du Havre :
a Sous ce titre, le Moniteur de la Flotte consacre un ar-
ticle à réfuter une brochure dont il croit pouvoir faire re-
monter la solidarité à une partie au moins de notre population.
L'article débute effectivement en ces termes :
« La Compagnie du canal de Suez, qui possède au Havre de
» vives sympathies, y suscite aussi dans quelques esprits des
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