Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1859 15 février 1859
Description : 1859/02/15 (A4,N64). 1859/02/15 (A4,N64).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65294998
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 15 FÉVRIER.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 59
» Sainte-Hélène, 15 jours; de Sainte-Hélène en Manche,
» 55 jours. Soit, en tout, 115 jours.
» DANS LA MÊME SAISO, le navire allant à Suez mettrait :
» Du détroit de la Sonde au détroit de Bab-el-Mandeb,
» iO jours; du détroit de Rab-el-JIandeb à Suez, 15 jours;
» passage du canal, 5 jours; de Péluse en Manche, 40 jours.
» Soit, en tout, 100 jours.
» L'avantage serait de 15 jours en faveur du canal. »
Il est impossible d'être plus net.
Pourquoi faire pàrtir ces navires de la Sonde pour la
Manche, plutôt que de la Manche pour la Sonde? Pourquoi
n'avoir pas computé les deux voyages d'aller et de retour? Est-ce
parce que s'il faut 105 et 115 jours pour venir du détroit de
la Sonde en Manche, il faudrait 120 et 130 jours pour aller
de la Manche au détroit de la Sonde, par le motif que si l'on
se rend en 15 jours du Cap à Sainte-Hélène, on en emploie
30 pour se rendre de Sainte-Hélène au Cap (Horsburgh,
Instructions nautiques).
Pourquoi aussi placer son point de départ non à Bom-
bay, à Madras ou à Calcutta, mais au delà de l'Inde, aux
portes de la mer d'Indo-Chine? Pourquoi détourner la discus-
sion des termes où jusqu'ici elle a été toujours posée?
Nous ne discutons point les estimations sur le trajet par
le Cap ; mais nous contestons directement les estimations
sur le trajet par l'isthme.
D'abord il est attribué à la traversée du canal une durée de
cinq jours. La Compagnie a dans les mains les propositions
d'une des plus hautes et des plus respectables maisons parmi
les mécaniciens de Paris qui lui garantit pour les navires le
passage du canal en 24 heures au maximum. Différence,
5 à 1.
Les calculs relatifs à la navigation de la mer Rouge sont-ils
plus sûrs? Répétons-les.
D'OCTOBRE EN AVRIL », un navire allant de Bab-el-Mandeb
Ú Suez mettra TRENTE jours à remonter la mer Rouge.
« D'AVRIL A OCTOBRE", il ne lui faudra que QUINZE jours pour
exécuter le même trajet dans la même direction.
Nous n'apprendrons rien à personne en constatant que le
détroit de Bab-el-Mandeb est au sud, et Suez au nord de la
mer Rouge.
Un navire à voiles se rendant du détroit à Suez sera donc
favorisé dans son voyage par les vents soufflant du sud; il
sera contrarié par les vents soufflant du nord.
L'année dans la mer Rouge se partage entre deux saisons :
la saison d'été et la saison d'hiver. La saison d'hiver com-
mence EX OCTOBRE et finit EN AVRIL. La saison d'été commence
ES AVRIL et finit EN OCTOBRE.
Il y aurait bien quelques modifications à faire dans cette
distribution. Par exemple, le plus souvent la saison d'hiver se
prolonge jusqu'en mai et se termine en septembre. Mais nous
négligeons ces détails.
Dans la saison d'hiver, d'octobre à avril, le vent du sud
domine sur la mer Rouge, et du détroit pousse par consé-
quent les navires vers l'intérieur de cette mer.
Dans la saison d'été, d'avril à octobre, les vents viennent
du nord et repoussent par conséquent les navires débouchant
de Bab-el-Mandeb.
Cependant on « a trouvé" que pendant l'hiver, c'est-à-dire
sous le vent dn sud, un navire cinglant dans la direction du
vent mettra trente jours à remonter la mer Rouge, tandis
qu'il n'en mettra que quinze à faire le même trajet contre le
vent du nord.
Nous avons dû d'abord citer le texte lui-même, affirmant
que la mer Rouge, du sud au nord, se remonte dans l'hiver,
c'est-à-dire sous le vent du sud, en trente jours, et dans l'été,
c'est-à-dire contre le vent du nord, en quinze jours. Il nous
reste à justifier notre assertion sur la direction des vents d'oc-
tobre à avril, et d'avril à octobre; il nous reste à faire nos
preuves, et à citer nos autorités. Ce sont celles de Maury,
d'Horsburg, de Moresby; ce sont celles des maîtres les plus
universellement adoptés dans ces questions techniques.
VENTS D'HIVER : « Les vents de sud commencent en octobre
» et durent souvent jusqu'à la fin de mai ou le commence-
» ment de juin. Ils sont dans leur plus grande force d'octobre
» à la fin de janvier. Ils s'étendent quelquefois jusqu'à Suez,
M mais habituellement ils n'atteignent pas Djeddah. » (JaMEs
HORSnURG, Instructions nautiques sur les mers de l'Inde,
p. 549.)
« Du commencement d'octobre à la fin d'avril, durant cette
» saison qu'on peut appeler les mois d'hiver, depuis le dé-
» troit de Bab-el-Mandeb jusqu'à Gebel-Teer, on peut dire
» que le vent souffle constamment du sud. » (Idem., p. 550.)
VENTS D'ÉTÉ : « Au commencement de juin, la mousson du
» sud est remplacée par les vents de nord-ouest, qui dans la
)\ partie inférieure de la mer soufflent rarement avec une
« grande force. » (Ibid., p. 560.)
« Pendant les mois de juin, juillet, août et septembre, les
vents du nord régnent sans interruption, avec plus ou
» moins de force, dans toute l'étendue de la mer Rouge, de
« SUEZ A BAB-EL-MAXDEB. » ( Ibid., p. 555.)
ALTERXATlOX DES VEXTS : A Dans les mois de décembre, de
» janvier et de février, un navire aura quelquefois bon vent
» pour aller de Moka (près de Bab-el-Mandeb), à Cosseir
» (près de Suez); il accomplira sa traversée en six ou sept
» jours. Je n'ai jamais entendu dire qu'on en ait fait autant
» de Cosseir à Moka, à moins que ce ne soit dans les mois
» d'été. » (MORESBY, cité par HORSBURG, p. 556.)
« A Moka et dans toute la partie sud de la mer Rouge, la
n mousson du sud règne les deux tiers de l'année. Elle com-
» mence en octobre ou novembre et ne finit qu'en mai ou
» juin. Les vents du nord prennent alors le dessus, et ils
» régnent pendant près de quatre mois. Durant la saison des
vents du sud, les courants portent en général avec rapidité
» dans la mer Rouge, au delà de Bab el-Mandeb. »- (Id., id.,
p. 561.)
Maintenant donc, si jamais fait fut prouvé, c'est celui-ci :
que les vents sont favorables pour remonter la mer Rouge
d'octobre en avril ou dans la saison d'hiver, et qu'ils sont con-
traires d'avril en octobre ou dans la saison d'été.
Cela ne suffirait-il pas? nous pouvons encore être plus expli-
cites et plus topiques. Voici en quels temps Horsburgh nous
apprend qu'il faut quitter, c'est-à-dire descendre la mer
Rouge :
« La saison favorable pour quitter la mer Rouge est de-
» puis avril jusqu'au commencement de septembre. »
L'enquête anglaise de 1834 va nous détailler encore plus
amplement à quelles époques il faut la descendre et il faut la
remonter :
Déposition de James Jeakes, officier retraité de la marine
indienne.
« D. Quelle est la saison la plus favorable pour remonter
» la mer Rouge vers Suez? — R. Les mois de novembre, dé-
» cembre, janvier et février. Il
« D. Quel est le temps le plus défavorable? — R. Du milieu
» de mai au milieu d'août; en fait en mai, juin, juillet et
n août. » (Report from the select commitee on steam naviga-
tion to India. 1834.)
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 59
» Sainte-Hélène, 15 jours; de Sainte-Hélène en Manche,
» 55 jours. Soit, en tout, 115 jours.
» DANS LA MÊME SAISO, le navire allant à Suez mettrait :
» Du détroit de la Sonde au détroit de Bab-el-Mandeb,
» iO jours; du détroit de Rab-el-JIandeb à Suez, 15 jours;
» passage du canal, 5 jours; de Péluse en Manche, 40 jours.
» Soit, en tout, 100 jours.
» L'avantage serait de 15 jours en faveur du canal. »
Il est impossible d'être plus net.
Pourquoi faire pàrtir ces navires de la Sonde pour la
Manche, plutôt que de la Manche pour la Sonde? Pourquoi
n'avoir pas computé les deux voyages d'aller et de retour? Est-ce
parce que s'il faut 105 et 115 jours pour venir du détroit de
la Sonde en Manche, il faudrait 120 et 130 jours pour aller
de la Manche au détroit de la Sonde, par le motif que si l'on
se rend en 15 jours du Cap à Sainte-Hélène, on en emploie
30 pour se rendre de Sainte-Hélène au Cap (Horsburgh,
Instructions nautiques).
Pourquoi aussi placer son point de départ non à Bom-
bay, à Madras ou à Calcutta, mais au delà de l'Inde, aux
portes de la mer d'Indo-Chine? Pourquoi détourner la discus-
sion des termes où jusqu'ici elle a été toujours posée?
Nous ne discutons point les estimations sur le trajet par
le Cap ; mais nous contestons directement les estimations
sur le trajet par l'isthme.
D'abord il est attribué à la traversée du canal une durée de
cinq jours. La Compagnie a dans les mains les propositions
d'une des plus hautes et des plus respectables maisons parmi
les mécaniciens de Paris qui lui garantit pour les navires le
passage du canal en 24 heures au maximum. Différence,
5 à 1.
Les calculs relatifs à la navigation de la mer Rouge sont-ils
plus sûrs? Répétons-les.
D'OCTOBRE EN AVRIL », un navire allant de Bab-el-Mandeb
Ú Suez mettra TRENTE jours à remonter la mer Rouge.
« D'AVRIL A OCTOBRE", il ne lui faudra que QUINZE jours pour
exécuter le même trajet dans la même direction.
Nous n'apprendrons rien à personne en constatant que le
détroit de Bab-el-Mandeb est au sud, et Suez au nord de la
mer Rouge.
Un navire à voiles se rendant du détroit à Suez sera donc
favorisé dans son voyage par les vents soufflant du sud; il
sera contrarié par les vents soufflant du nord.
L'année dans la mer Rouge se partage entre deux saisons :
la saison d'été et la saison d'hiver. La saison d'hiver com-
mence EX OCTOBRE et finit EN AVRIL. La saison d'été commence
ES AVRIL et finit EN OCTOBRE.
Il y aurait bien quelques modifications à faire dans cette
distribution. Par exemple, le plus souvent la saison d'hiver se
prolonge jusqu'en mai et se termine en septembre. Mais nous
négligeons ces détails.
Dans la saison d'hiver, d'octobre à avril, le vent du sud
domine sur la mer Rouge, et du détroit pousse par consé-
quent les navires vers l'intérieur de cette mer.
Dans la saison d'été, d'avril à octobre, les vents viennent
du nord et repoussent par conséquent les navires débouchant
de Bab-el-Mandeb.
Cependant on « a trouvé" que pendant l'hiver, c'est-à-dire
sous le vent dn sud, un navire cinglant dans la direction du
vent mettra trente jours à remonter la mer Rouge, tandis
qu'il n'en mettra que quinze à faire le même trajet contre le
vent du nord.
Nous avons dû d'abord citer le texte lui-même, affirmant
que la mer Rouge, du sud au nord, se remonte dans l'hiver,
c'est-à-dire sous le vent du sud, en trente jours, et dans l'été,
c'est-à-dire contre le vent du nord, en quinze jours. Il nous
reste à justifier notre assertion sur la direction des vents d'oc-
tobre à avril, et d'avril à octobre; il nous reste à faire nos
preuves, et à citer nos autorités. Ce sont celles de Maury,
d'Horsburg, de Moresby; ce sont celles des maîtres les plus
universellement adoptés dans ces questions techniques.
VENTS D'HIVER : « Les vents de sud commencent en octobre
» et durent souvent jusqu'à la fin de mai ou le commence-
» ment de juin. Ils sont dans leur plus grande force d'octobre
» à la fin de janvier. Ils s'étendent quelquefois jusqu'à Suez,
M mais habituellement ils n'atteignent pas Djeddah. » (JaMEs
HORSnURG, Instructions nautiques sur les mers de l'Inde,
p. 549.)
« Du commencement d'octobre à la fin d'avril, durant cette
» saison qu'on peut appeler les mois d'hiver, depuis le dé-
» troit de Bab-el-Mandeb jusqu'à Gebel-Teer, on peut dire
» que le vent souffle constamment du sud. » (Idem., p. 550.)
VENTS D'ÉTÉ : « Au commencement de juin, la mousson du
» sud est remplacée par les vents de nord-ouest, qui dans la
)\ partie inférieure de la mer soufflent rarement avec une
« grande force. » (Ibid., p. 560.)
« Pendant les mois de juin, juillet, août et septembre, les
vents du nord régnent sans interruption, avec plus ou
» moins de force, dans toute l'étendue de la mer Rouge, de
« SUEZ A BAB-EL-MAXDEB. » ( Ibid., p. 555.)
ALTERXATlOX DES VEXTS : A Dans les mois de décembre, de
» janvier et de février, un navire aura quelquefois bon vent
» pour aller de Moka (près de Bab-el-Mandeb), à Cosseir
» (près de Suez); il accomplira sa traversée en six ou sept
» jours. Je n'ai jamais entendu dire qu'on en ait fait autant
» de Cosseir à Moka, à moins que ce ne soit dans les mois
» d'été. » (MORESBY, cité par HORSBURG, p. 556.)
« A Moka et dans toute la partie sud de la mer Rouge, la
n mousson du sud règne les deux tiers de l'année. Elle com-
» mence en octobre ou novembre et ne finit qu'en mai ou
» juin. Les vents du nord prennent alors le dessus, et ils
» régnent pendant près de quatre mois. Durant la saison des
vents du sud, les courants portent en général avec rapidité
» dans la mer Rouge, au delà de Bab el-Mandeb. »- (Id., id.,
p. 561.)
Maintenant donc, si jamais fait fut prouvé, c'est celui-ci :
que les vents sont favorables pour remonter la mer Rouge
d'octobre en avril ou dans la saison d'hiver, et qu'ils sont con-
traires d'avril en octobre ou dans la saison d'été.
Cela ne suffirait-il pas? nous pouvons encore être plus expli-
cites et plus topiques. Voici en quels temps Horsburgh nous
apprend qu'il faut quitter, c'est-à-dire descendre la mer
Rouge :
« La saison favorable pour quitter la mer Rouge est de-
» puis avril jusqu'au commencement de septembre. »
L'enquête anglaise de 1834 va nous détailler encore plus
amplement à quelles époques il faut la descendre et il faut la
remonter :
Déposition de James Jeakes, officier retraité de la marine
indienne.
« D. Quelle est la saison la plus favorable pour remonter
» la mer Rouge vers Suez? — R. Les mois de novembre, dé-
» cembre, janvier et février. Il
« D. Quel est le temps le plus défavorable? — R. Du milieu
» de mai au milieu d'août; en fait en mai, juin, juillet et
n août. » (Report from the select commitee on steam naviga-
tion to India. 1834.)
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