Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1859 01 février 1859
Description : 1859/02/01 (A4,N63). 1859/02/01 (A4,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529498v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 1ER FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 41
naître les noms des souscripteurs des 30 millions qui ont été
autorisés à se retirer?
J'ai l'honneur de vous saluer,
FRÉDÉRIC DE COSICK.
Déclarant audit gérant responsable que, faute par lui de
satisfaire à la présente sommation, le requérant se pouvoira
ainsi que de droit, et lui demandera cent mille francs de dom-
mages-intérêts ;
Et j'ai, au susnommé domicile et parlant comme dessus,
laissé cette copie.
Coût : dix francs trente centimes.
CHEVALLIER.
LA DÉFENSE.
1.
Nous nous sommes obligé à ne pas laisser debout un seul
des arguments de M. de Coninck. Nous allons remplir cet
engagement.
Nous venons de soumettre au jugement de l'opinion la nou-
velle catilinaire de M. de Coninck. Xous aurions eu la géné-
rosité de nous en abstenir; il ne nous l'a pas permis.
M. de Coninck, dans sa brochure, mêlant, suivant le pré-
cepte, le plaisant au sévère, a voulu faire rire le public aux
dépens de l'entreprise du canal de Suez, et dès le premier choc
il trouve que les rieurs ne sont pas de son côté. Il s'en fâche :
il a deux fois tort.
M. de Coninck a la prétention d'être insulté : il se mé-
prend; il n'est que confus et réfuté.
Sa lettre en est le parfait aveu , déguisé avec peu d'artifice.
Nous avons signalé à M. de Coninck, dans ses raisonne-
ments, et des contradictions, et des puérilités, et des non-sens
inextricables.
Nous lui avons signalé, dans ses articulations de faits ,
les inexactitudes les plus énormes, l'ignorance la plus incon-
cevable.
De ce vieil et misérable incident à propos d'une jetée au
Cap , oublié, oblitéré, enterré depuis trois ans dans les expli-
cations les plus nettes, les plus justificatives , il se fourbissait
une arme pour jeter la déconsidération et provoquer la dé-
fiance sur les ingénieurs et les plans de l'entreprise.
Il comptait avec terreur des jetées de 6,000 mètres à Pé-
luse, et de 4,000 mètres à Suez.
Le seul peut-être parmi les hommes possédant la plus
légère notion d'histoire ou d'agronomie, il supposait qu'en
Egypte l'agriculture était abandonnée auxchameaux, pour en
conclure que la terre du Nil ne pouvait pas rapporter plus
que la terre du Havre.
Nous avons démontré que toutes ces assertions étaient
fausses. Nous avons démontré, par ces légèretés inexcusables
et ces chutes, la profonde insuffisance de M. de Coninck à
parler d'un sujet dans lequel il se débat à vide. Que nous
réplique-t-il?
Rien! Il nous foudroie d'un seul mot : « Avocats de bas
étage! 71 et puis au moyen de deux ou trois gambades, il
s'échappe sur un autre terrain que nous n'avions pu encore
aborder , et où maintenant nous avons hâte de l'atteindre.
II.
M. de Coninck a mis un peu de tout dans le salmis qu'il
nous sert par la main de son huissier. Il y a semé avec effusion
les passages de sa brochure; — un père est toujours père 1
— Il y a joint l'éloge de ladite brochure par le Journal de la
Côte-d'Or; en revanche, il a la modestie de taire les com-
pliments que lui ont adressés le Times et le Globe ;—il y a
mêlé une formule arithmétique sur le moyen de se faire avec
des poules cent mille francs de rente; un traité économique
sur l'achat des maisons « dont les architectes répondent de la
solidité des fondations » ; une histoire adorable sur « les
fraises perpétuelles de son pays » , qui donnent un revenu de
1,200 francs par hectare; un article du Code pénal qui
parait lui être familier; et enfin, pour ne rien perdre, et,
comme Babonette, pour ne point rentrer au logis les mains
nettes, une annonce en règle de sa chère brochure : « chez
« Lemale, imprimeur au Havre, pour trois timbres de 20
» centimes. » ( Qu'ox SE LE DISE. )
AI. de Coninck est homme de tactique , il nous présente
là de séduisantes diversions; nous le comprenons. Malheu-
reusement, nous n'avons pas le temps de nous amuser à ces
joyeusetés. Allons donc au sérieux des choses, et dégageons
de cet amas la substance de l'argumentation.
Le canal de Suez ne coùtera-t-il que 200 millions ? M. de
Coninck, le mois dernier, avait des doutes sur ce point; ce
mois-ci il n'en a plus. « Il est aujourd'hui plus clair que le
» jour que l'estimation des deux cents millions ne repose sur
» rien de solide. »
Quels seront les revenus du canal ? « Je soutiens que les
» quarante millions de revenu sont une véritable plaisan -
» terie. » Ainsi parle et souligne M. de Coninck.
Voilà deux arrêts majestueusement carrés. Quels en sont
les principes et les motifs?
III.
M. de Coninck a reçu une communication « d'un ingénieur
en chef » qui « lui a fait écrire", et qui paraît tenir à
garder l'anonyme. Néanmoins M. de Coninck en est si sa-
tisfait qu'il veut au moins nous donner son signalement mo-
ral : il est éclairé, impartial, désintéressé, et aussi bon
Français que le meilleur Français. Cela doit être pour M. de
Coninck, puisqu'il est de l'avis de M. de Coninck.
L'ingénieur en chef de M. de Coninck lui fait transmettre
que les travaux dureront non six ans, mais vingt ans ; qu'ils
coûteront non 200 millions, mais 600 millions; il lui envoye
son devis à l'appui. Armé de cette pièce probante, M. de
Coninck a dit avec Sosie : Ce mot termine toute l'irréso-
lution; et ranimé , il a repris sa plume.
Représentons d'abord à M. de Coninck que, s'il y a de son
côté un ingénieur voilé de l'anonyme, il y a de l'autre des
ingénieurs nombreux, d'une valeur incontestable et incon-
testée , qui ne se cachent pas et qui signent. Il y a tous les
membres si considérables et si respectés de la Commission
internationale. Il y a le vénérable M. Paléocapa , ministre des
travaux publics à Turin, reconnu pour un des maîtres de
son art, en Italie. Il y avait M. de Négrelli, inspecteur général
des chemins autrichiens, enlevé récemment à son pays et à la
science ; il y a , pour la Prusse, M. de Lentzé, directeur des
travaux de la Vistule; il y a le premier ingénieur de la Hol-
lande, M. Conrad, consommé dans la science hydraulique;
il y avait, en France, M. Lieussou, mort depuis quelques
mois en laissant un vide ressenti par tout le corps hydrogra-
phique. 11 y a aussi M. Renaud, inspecteur général et membre
du conseil général des ponts et chaussées, ancien directeur
des travaux du port du Havre, du Havre lui-même; M. de
Coninck doit donc savoir ce qu'il est et ce qu'il vaut; il y a
M. le vice-amiral Rigault de Genouilly, qui, en ce moment,
déploie glorieusement, aux mers lointaines de la Chine, le
naître les noms des souscripteurs des 30 millions qui ont été
autorisés à se retirer?
J'ai l'honneur de vous saluer,
FRÉDÉRIC DE COSICK.
Déclarant audit gérant responsable que, faute par lui de
satisfaire à la présente sommation, le requérant se pouvoira
ainsi que de droit, et lui demandera cent mille francs de dom-
mages-intérêts ;
Et j'ai, au susnommé domicile et parlant comme dessus,
laissé cette copie.
Coût : dix francs trente centimes.
CHEVALLIER.
LA DÉFENSE.
1.
Nous nous sommes obligé à ne pas laisser debout un seul
des arguments de M. de Coninck. Nous allons remplir cet
engagement.
Nous venons de soumettre au jugement de l'opinion la nou-
velle catilinaire de M. de Coninck. Xous aurions eu la géné-
rosité de nous en abstenir; il ne nous l'a pas permis.
M. de Coninck, dans sa brochure, mêlant, suivant le pré-
cepte, le plaisant au sévère, a voulu faire rire le public aux
dépens de l'entreprise du canal de Suez, et dès le premier choc
il trouve que les rieurs ne sont pas de son côté. Il s'en fâche :
il a deux fois tort.
M. de Coninck a la prétention d'être insulté : il se mé-
prend; il n'est que confus et réfuté.
Sa lettre en est le parfait aveu , déguisé avec peu d'artifice.
Nous avons signalé à M. de Coninck, dans ses raisonne-
ments, et des contradictions, et des puérilités, et des non-sens
inextricables.
Nous lui avons signalé, dans ses articulations de faits ,
les inexactitudes les plus énormes, l'ignorance la plus incon-
cevable.
De ce vieil et misérable incident à propos d'une jetée au
Cap , oublié, oblitéré, enterré depuis trois ans dans les expli-
cations les plus nettes, les plus justificatives , il se fourbissait
une arme pour jeter la déconsidération et provoquer la dé-
fiance sur les ingénieurs et les plans de l'entreprise.
Il comptait avec terreur des jetées de 6,000 mètres à Pé-
luse, et de 4,000 mètres à Suez.
Le seul peut-être parmi les hommes possédant la plus
légère notion d'histoire ou d'agronomie, il supposait qu'en
Egypte l'agriculture était abandonnée auxchameaux, pour en
conclure que la terre du Nil ne pouvait pas rapporter plus
que la terre du Havre.
Nous avons démontré que toutes ces assertions étaient
fausses. Nous avons démontré, par ces légèretés inexcusables
et ces chutes, la profonde insuffisance de M. de Coninck à
parler d'un sujet dans lequel il se débat à vide. Que nous
réplique-t-il?
Rien! Il nous foudroie d'un seul mot : « Avocats de bas
étage! 71 et puis au moyen de deux ou trois gambades, il
s'échappe sur un autre terrain que nous n'avions pu encore
aborder , et où maintenant nous avons hâte de l'atteindre.
II.
M. de Coninck a mis un peu de tout dans le salmis qu'il
nous sert par la main de son huissier. Il y a semé avec effusion
les passages de sa brochure; — un père est toujours père 1
— Il y a joint l'éloge de ladite brochure par le Journal de la
Côte-d'Or; en revanche, il a la modestie de taire les com-
pliments que lui ont adressés le Times et le Globe ;—il y a
mêlé une formule arithmétique sur le moyen de se faire avec
des poules cent mille francs de rente; un traité économique
sur l'achat des maisons « dont les architectes répondent de la
solidité des fondations » ; une histoire adorable sur « les
fraises perpétuelles de son pays » , qui donnent un revenu de
1,200 francs par hectare; un article du Code pénal qui
parait lui être familier; et enfin, pour ne rien perdre, et,
comme Babonette, pour ne point rentrer au logis les mains
nettes, une annonce en règle de sa chère brochure : « chez
« Lemale, imprimeur au Havre, pour trois timbres de 20
» centimes. » ( Qu'ox SE LE DISE. )
AI. de Coninck est homme de tactique , il nous présente
là de séduisantes diversions; nous le comprenons. Malheu-
reusement, nous n'avons pas le temps de nous amuser à ces
joyeusetés. Allons donc au sérieux des choses, et dégageons
de cet amas la substance de l'argumentation.
Le canal de Suez ne coùtera-t-il que 200 millions ? M. de
Coninck, le mois dernier, avait des doutes sur ce point; ce
mois-ci il n'en a plus. « Il est aujourd'hui plus clair que le
» jour que l'estimation des deux cents millions ne repose sur
» rien de solide. »
Quels seront les revenus du canal ? « Je soutiens que les
» quarante millions de revenu sont une véritable plaisan -
» terie. » Ainsi parle et souligne M. de Coninck.
Voilà deux arrêts majestueusement carrés. Quels en sont
les principes et les motifs?
III.
M. de Coninck a reçu une communication « d'un ingénieur
en chef » qui « lui a fait écrire", et qui paraît tenir à
garder l'anonyme. Néanmoins M. de Coninck en est si sa-
tisfait qu'il veut au moins nous donner son signalement mo-
ral : il est éclairé, impartial, désintéressé, et aussi bon
Français que le meilleur Français. Cela doit être pour M. de
Coninck, puisqu'il est de l'avis de M. de Coninck.
L'ingénieur en chef de M. de Coninck lui fait transmettre
que les travaux dureront non six ans, mais vingt ans ; qu'ils
coûteront non 200 millions, mais 600 millions; il lui envoye
son devis à l'appui. Armé de cette pièce probante, M. de
Coninck a dit avec Sosie : Ce mot termine toute l'irréso-
lution; et ranimé , il a repris sa plume.
Représentons d'abord à M. de Coninck que, s'il y a de son
côté un ingénieur voilé de l'anonyme, il y a de l'autre des
ingénieurs nombreux, d'une valeur incontestable et incon-
testée , qui ne se cachent pas et qui signent. Il y a tous les
membres si considérables et si respectés de la Commission
internationale. Il y a le vénérable M. Paléocapa , ministre des
travaux publics à Turin, reconnu pour un des maîtres de
son art, en Italie. Il y avait M. de Négrelli, inspecteur général
des chemins autrichiens, enlevé récemment à son pays et à la
science ; il y a , pour la Prusse, M. de Lentzé, directeur des
travaux de la Vistule; il y a le premier ingénieur de la Hol-
lande, M. Conrad, consommé dans la science hydraulique;
il y avait, en France, M. Lieussou, mort depuis quelques
mois en laissant un vide ressenti par tout le corps hydrogra-
phique. 11 y a aussi M. Renaud, inspecteur général et membre
du conseil général des ponts et chaussées, ancien directeur
des travaux du port du Havre, du Havre lui-même; M. de
Coninck doit donc savoir ce qu'il est et ce qu'il vaut; il y a
M. le vice-amiral Rigault de Genouilly, qui, en ce moment,
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