Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1859 01 février 1859
Description : 1859/02/01 (A4,N63). 1859/02/01 (A4,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529498v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
I
86 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 1" FÉVRIER. 1
« L'Angleterre, de ce côté, ne fait pas moins en commerce
direct et en marchandises ( c'est-à-dire numéraire non com-
pris), de 1 milliard 655 millions de francs. Elle importe pour
951 millions , exporte (produits anglais) pour 634 millions,
et réexporte (produits étrangers) pour 60 millions.
» Dans ce total général, les pays se distribuent ainsi :
Indes anglaises (y compris Ceylan, Singapore et même le
comptoir chinois de Hong-Kong), 813 millions; Maurice, 72;
Australie, également colonie anglaise, 435. Total pour les
établissements anglais à l'est du Cap, 1 milliard 320 millions.
Chine, 271 millions; Indes orientales étrangères et Océanie,
64 millions. Total pour les pays étrangers, 335 millions.
« Si maintenant on cherche la relation de ce vaste mouve-
ment d'affaires indiennes avec l'ensemble du commerce du
Royaume-Uni qui, en 1856, a été de 7 milliards 794 mil-
lions, on trouve que cette part des pays situés à l'est du Cap
représente 21 p. 100 du total général. Mais si, dégageant de
la question le commerce avec l'Europe, c'est-à-dire ce qu'on
pourrait appeler pour l'Angleterre les relations de voisinage,
on envisage le commerce britannique au point de vue spécial
de la navigation de long cours, on trouve que, la valeur des
échanges du long cours donnant un total de 2 milliards 818
millions de francs, la part des pays à l'est du Cap forme'clinsi
plus de la moitié, soit 56 p. 100, des grandes opérations
maritimes de l'Angleterre. Ceci explique assez la faveur qu'a
rencontrée en ce pays, auprès de tous les esprits éclairés,
le projet de percement de l'isthme de Suez.
« CHEMIN-DUPONTÈS. »
LA MER ROUGE ET LE COMMERCE FRANÇAIS.
Les Annales du commerce extérieur, publiées par le
ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, nous fournissent, sous la date de novembre
dernier, des renseignements officiels sur le mouve-
ment commercial des ports de la mer Rouge et de la
côte arabique, spécialement de ceux de Djeddah et
d'Aden. On sait que les deux rivages baignés par la mer
Rouge appartiennent l'un à l'Asie, l'autre à l'Afrique.
Sur la côte asiatique et jusqu'au delà du détroit deBab-
el-Mandeb, les principaux points des échanges sont :
Aden, Moka, Hodeidab, Horéia et Djeddah ; sur la côte
africaine, Massouab, Amphila, Benberah. Ces divers
ports exportent des cafés, des peaux de bœuf, des bes-
tiaux, du sésame, de l'ivoire, de l'or, du musc, des
perles, de la cire, du miel, de la myrrhe et des gommes,
des pelleteries, du suif, etc.
A Djeddah, l'ensemble du commerce pour 1857 s'est
élevé à 31,609,000, savoir : 20,837,750 à l'importa-
tion et 10,771,150 à l'exportation, avec une augmenta-
tion sur 1855 de 5,244,000 fr., et de 3,717,360 sur
185G.
Cette augmentation a principalement profité au com-
merce d'importation. Les produits manufacturés oc-
cupent le premier rang parmi les articles importés à
Djeddah.
Le mouvement de la navigation dans ce port a été
beaucoup plus élevé en 1857 que dans les années anté-
rieures.- Les bâtiments qui y sont entrés pendant cette
année forment un total de 30,300 tonneaux.
Le cabotage avec les différents ports du golfe Ara-
bique s'est fait au moyen de 930 barques à l'entrée et
864 à la sortie.
Le mouvement commercial d'Aden a été pour 1856-
57 de 22,062,000 fr. et de 28,139,000 fr. pour 1857-
58. Les opérations de ce comptoir ont donc pris, durant
la dernière période annuelle, un accroissement consi-
dérable qui ressort dans l'ensemble à plus de 6,000,000.
de francs. Le mouvement de la navigation s'est élevé
pour 1856-57, entrée et sortie, à 146,078 tonneaux,
et pour 1857-58 à 169,094 tonneaux. -
Le cabotage avec la côte arabique ou abyssinienne,
comme avec Bombay, Surate, etc., ajoutait au chiffre
ci-dessus un total de 2,131 bâtiments ou barques accu-
sant une contenance de 46,879 tonneaux ou une
moyenne de 22 tonneaux par embarcation.
On voit, par ces dëtails, tout ce que le cabotage mé-
diterranéen peut espérer d'extension et de carrière le
jour où il pourra traverser l'isthme. Il pourra aller
facilement jusqu'à Bombay, Surate et la côte indienne
et persique, puisque aujourd'hui des barques d'une gran-
deur moyenne de 22 tonneaux font le trajet d'Aden à
la côte de l'Inde.
Jusqu'ici le commerce français a pris une part peu
importante au mouvement commercial de la mer Rouge.
Les Annales du commerce extérieur en font l'observa-
tion et indiquent le remède à cette infériorité de la
France en ces termes :
a Il ressort des observations ci-dessus que les pro-
» duits français n'ont point encore trouvé de débouché
« dans la mer Rouge; on en a déjà indiqué la cause
» principale : ils sont plus chers en général que ceux
» d'Angleterre, et, par suite, ne se placent que dans
» les pays où règne un certain bien-être. On peut inférer
55 de là que le commerce français aura beaucoup plus
» de chances de succès après le percement de l'isthme de
55 Suez. En effet, l'accomplissement de cette œuvre de-
55 vant changer la face de ces contrées, le commerce
55 acquerra alors un développement dont les consé-
55 quences naturelles seront d'augmenter la richesse des
55 habitants du pays et de leur procurer une aisance
55 qui éveillera chez eux un certain goût du luxe. On peut,
55 dès lors, compter que nos marchandises pourront
55 figurer sur les marchés de la mer Rouge. »
Ce jugement, certes, sur le percement de l'isthme
de Suez a une grande autorité émanant de la source
officielle instituée pour étudier et faire connaître au
pays les moyens de développer sa puissance maritime
et commerciale. Nous disions dans l'un de nos derniers
numéros que dans deux ans le cabotage de la Méditer-
ranée , composé des marines grecque, autrichienne,
italienne, française, espagnole, etc., trouverait dans
ces parages une nouvelle sphère d'activité qui, déjà,
serait pour le canal une première source de revenus
notables espérances, certes, se trouvent confirmées
par les renseignements si graves que nous venons de
soumettre au lecteur. Ajoutons, pour qui de droit, qu'au
ministère représentant l'agriculture et le commerce On
86 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 1" FÉVRIER. 1
« L'Angleterre, de ce côté, ne fait pas moins en commerce
direct et en marchandises ( c'est-à-dire numéraire non com-
pris), de 1 milliard 655 millions de francs. Elle importe pour
951 millions , exporte (produits anglais) pour 634 millions,
et réexporte (produits étrangers) pour 60 millions.
» Dans ce total général, les pays se distribuent ainsi :
Indes anglaises (y compris Ceylan, Singapore et même le
comptoir chinois de Hong-Kong), 813 millions; Maurice, 72;
Australie, également colonie anglaise, 435. Total pour les
établissements anglais à l'est du Cap, 1 milliard 320 millions.
Chine, 271 millions; Indes orientales étrangères et Océanie,
64 millions. Total pour les pays étrangers, 335 millions.
« Si maintenant on cherche la relation de ce vaste mouve-
ment d'affaires indiennes avec l'ensemble du commerce du
Royaume-Uni qui, en 1856, a été de 7 milliards 794 mil-
lions, on trouve que cette part des pays situés à l'est du Cap
représente 21 p. 100 du total général. Mais si, dégageant de
la question le commerce avec l'Europe, c'est-à-dire ce qu'on
pourrait appeler pour l'Angleterre les relations de voisinage,
on envisage le commerce britannique au point de vue spécial
de la navigation de long cours, on trouve que, la valeur des
échanges du long cours donnant un total de 2 milliards 818
millions de francs, la part des pays à l'est du Cap forme'clinsi
plus de la moitié, soit 56 p. 100, des grandes opérations
maritimes de l'Angleterre. Ceci explique assez la faveur qu'a
rencontrée en ce pays, auprès de tous les esprits éclairés,
le projet de percement de l'isthme de Suez.
« CHEMIN-DUPONTÈS. »
LA MER ROUGE ET LE COMMERCE FRANÇAIS.
Les Annales du commerce extérieur, publiées par le
ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, nous fournissent, sous la date de novembre
dernier, des renseignements officiels sur le mouve-
ment commercial des ports de la mer Rouge et de la
côte arabique, spécialement de ceux de Djeddah et
d'Aden. On sait que les deux rivages baignés par la mer
Rouge appartiennent l'un à l'Asie, l'autre à l'Afrique.
Sur la côte asiatique et jusqu'au delà du détroit deBab-
el-Mandeb, les principaux points des échanges sont :
Aden, Moka, Hodeidab, Horéia et Djeddah ; sur la côte
africaine, Massouab, Amphila, Benberah. Ces divers
ports exportent des cafés, des peaux de bœuf, des bes-
tiaux, du sésame, de l'ivoire, de l'or, du musc, des
perles, de la cire, du miel, de la myrrhe et des gommes,
des pelleteries, du suif, etc.
A Djeddah, l'ensemble du commerce pour 1857 s'est
élevé à 31,609,000, savoir : 20,837,750 à l'importa-
tion et 10,771,150 à l'exportation, avec une augmenta-
tion sur 1855 de 5,244,000 fr., et de 3,717,360 sur
185G.
Cette augmentation a principalement profité au com-
merce d'importation. Les produits manufacturés oc-
cupent le premier rang parmi les articles importés à
Djeddah.
Le mouvement de la navigation dans ce port a été
beaucoup plus élevé en 1857 que dans les années anté-
rieures.- Les bâtiments qui y sont entrés pendant cette
année forment un total de 30,300 tonneaux.
Le cabotage avec les différents ports du golfe Ara-
bique s'est fait au moyen de 930 barques à l'entrée et
864 à la sortie.
Le mouvement commercial d'Aden a été pour 1856-
57 de 22,062,000 fr. et de 28,139,000 fr. pour 1857-
58. Les opérations de ce comptoir ont donc pris, durant
la dernière période annuelle, un accroissement consi-
dérable qui ressort dans l'ensemble à plus de 6,000,000.
de francs. Le mouvement de la navigation s'est élevé
pour 1856-57, entrée et sortie, à 146,078 tonneaux,
et pour 1857-58 à 169,094 tonneaux. -
Le cabotage avec la côte arabique ou abyssinienne,
comme avec Bombay, Surate, etc., ajoutait au chiffre
ci-dessus un total de 2,131 bâtiments ou barques accu-
sant une contenance de 46,879 tonneaux ou une
moyenne de 22 tonneaux par embarcation.
On voit, par ces dëtails, tout ce que le cabotage mé-
diterranéen peut espérer d'extension et de carrière le
jour où il pourra traverser l'isthme. Il pourra aller
facilement jusqu'à Bombay, Surate et la côte indienne
et persique, puisque aujourd'hui des barques d'une gran-
deur moyenne de 22 tonneaux font le trajet d'Aden à
la côte de l'Inde.
Jusqu'ici le commerce français a pris une part peu
importante au mouvement commercial de la mer Rouge.
Les Annales du commerce extérieur en font l'observa-
tion et indiquent le remède à cette infériorité de la
France en ces termes :
a Il ressort des observations ci-dessus que les pro-
» duits français n'ont point encore trouvé de débouché
« dans la mer Rouge; on en a déjà indiqué la cause
» principale : ils sont plus chers en général que ceux
» d'Angleterre, et, par suite, ne se placent que dans
» les pays où règne un certain bien-être. On peut inférer
55 de là que le commerce français aura beaucoup plus
» de chances de succès après le percement de l'isthme de
55 Suez. En effet, l'accomplissement de cette œuvre de-
55 vant changer la face de ces contrées, le commerce
55 acquerra alors un développement dont les consé-
55 quences naturelles seront d'augmenter la richesse des
55 habitants du pays et de leur procurer une aisance
55 qui éveillera chez eux un certain goût du luxe. On peut,
55 dès lors, compter que nos marchandises pourront
55 figurer sur les marchés de la mer Rouge. »
Ce jugement, certes, sur le percement de l'isthme
de Suez a une grande autorité émanant de la source
officielle instituée pour étudier et faire connaître au
pays les moyens de développer sa puissance maritime
et commerciale. Nous disions dans l'un de nos derniers
numéros que dans deux ans le cabotage de la Méditer-
ranée , composé des marines grecque, autrichienne,
italienne, française, espagnole, etc., trouverait dans
ces parages une nouvelle sphère d'activité qui, déjà,
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