Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1859 15 janvier 1859
Description : 1859/01/15 (A4,N62). 1859/01/15 (A4,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529497f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
go L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 15 JANVIER.
au ministère des affaires étrangères d'Angleterre, a exposé en
ces termes le programme de politique extérieure adopté par
le cabinet dont il fait partie. Nous en empruntons le texte au
Times du 17 décembre :
a Peut-être me sera-t-il permis de faire une observation
sur ce département de l'administration avec lequel j'ai des
rapports particuliers, savoir : sur la direction des affaires
étrangères de l'Angleterre. J'ai la certitude, et c'est le résultat
inévitable d'une sage politique dans notre gouvernement,
qu'en toute question concernant les intérêts politiques de l'Eu-
rope, pourvu que nos hommes d'État aient raison dans leurs
actes, la voix de l'Angleterre les soutiendra et se fera entendre.
(Applaudissements.) Mais afin d'assurer une telle position
appartenant de droit à un grand empire comme le nôtre, je
suis convaincu, et je suis sûr que les membres du gouverne-
ment le sont avec moi, qu'il ne faut pas poursuivre une poli-
tique d'intervention continuelle, mais que le meilleur moyen
de faire respecter nos droits est de respecter ceux des autres.
(Applaudissements.) Il est donc manifeste que la politique du
gouvernement actuel, dans des questions concernant les na-
tions étrangères, doit consister entièrement et essentiellement
dans la non-intervention. Telle est la politique réclamée par
les intérêts de l'Angleterre; c'est la politique réclamée par
les intérêts de l'Europe et les intérêts du monde en général.
(Vifs applaudissements.)
71 Je ne me soucie pas, et je suis sûr que ceux qui agissent
avec moi ne se soucient pas non plus des insinuations qui nous
accuseront probablement de faire des concessions désavanta-
geuses, ou de négliger un moment l'honneur et la dignité du
pays. (Applaudissements.) Si nous étions assez faibles pour
en yrriver là, le peuple anglais, j'en suis sûr, sera assez juste
et énergique pour nous puni r immédiatement. (Écoutez!
écoutez ! )
» Je pense qu'il n'est pas seulement possible, mais facile
pour nous de poursuivre une marche politique qui, tout en
soutenant notre honneur et notre dignité, ainsi que les inté-
rêts généraux du pays, loin d'exciter l'hostilité, d'engendrer
la méfiance et de nous aliéner nos amis, sera de nature à
faire respecter et honorer le caractère et le nom anglais dans
l'Europe entière. « (Vifs applaudissements.)
Nous n'avons que des éloges à décerner à ces engagements,
et de nouveaux motifs de sécurité à en tirer pour nous-mêmes.
Il est impossible qu'en proférant ces paroles solennelles, le
sous-secrétaire d'État de lord Malmesbury n'ait pas eu pré-
sente à la pensée la question si actuelle du canal de Suez; elle
implique tous les principes dont l'orateur promet et recom-
mande l'observation et le maintien : la non-intervention dans
les affaires des pays étrangers, c'est-à-dire le respect de l'in-
dépendance des gouvernements ; le respect des droits et des
intérêts d'autrui comme le meilleur moyen de faire respecter
les siens; en un mot, la poursuite d'une politique loyale et
juste qui, écartant les défiances, ne s'aliénant pas ses alliés,
s'attire la considération et la sympathie des peuples européens.
Déjà, dans le mois de juin dernier, un des principaux
membres du gouvernement anglais, M. Disraeli, chancelier
de 1 Échiquier, avait protesté contre l'existence de toute in-
tervention anglaise à Constantinople, tendante à peser sur les
dispositions connues de la Porte en faveur de la coupure de
l'isthme. La protestation que M. Disraeli avait faite pour le
passé, M. Filz-Geralù la renouvelle pour l'avenir en formu-
lant, avec une netteté qui ne laisse point de prise au doute,
sa doctrine générale de non-intervention. Ce principe de non-
intervention n'est incontestablement pas compatible avec toute
manœuvre, plus ou moins couverte, ayant pour objet d'inti-
mider le Sultan et d'entraver le libre exercice de son pouvoir
souverain.
M. Fitz-Gerald n'ignore pas et ne peut ignorer le senti-
ment profond de sollicitude et d'enthousiasme qui, par le
seul ascendant de l'opinion universelle, soutient en Europe
l'entreprise du canal maritime. Ce sentiment s'est exprimé
suffisamment et assez haut par le succès de la souscription,
par le concours, le nombre et la composition si remarquable
des souscripteurs. Or l'Europe, dans cette affaire du canal,
a été peu charmée de l'attitude de l'Angleterre officielle, et
mieux que personne M. Fitz-Gerald doit savoir les ferments
d'irritation ou même d'indignation que cette attitude a ré-
pandus non-seulement en France, mais aussi sur le conti-
nent. A tort ou à raison, on y a vu l'égoïsme, on y a vu la
défiance, on y a vu la révélation d'une hostilité systématique
contre les intérêts continentaux. C'est surtout la question de
l'isthme de Suez qui, dans ces derniers temps, a discrédité
la politique anglaise. Quand donc un des directeurs de
cette politique veut bien apprendre au public que le cabi-
net est résolu à conserver l'intégrité du nom et du carac-
tère britanniques, à éteindre les défiances, à ranimer les
amitiés fatiguées ou désappointées, nous trouvons dans ces
déclarations la certitude logique que le gouvernement anglais
marchera d'accord avec le continent, ou du moins ne le con-
trariera pas dans la réalisation d'une de ses plus chères et de
ses plus utiles pensées.
L'Angleterre officielle s'est d'ailleurs, nous avons quelques
raisons de le penser, plus sérieusement éclairée sur les avan-
tages qu'elle doit recueillir du passage de Suez pour le salut
de sa puissance orientale, et nous ne doutons pas que le dis-
cours que nous venons de citer et de commenter en quelques
mots ne soit un des symptômes de cette opinion.
(P. S.) Cet article, destiné à notre dernier numéro, n'a pu
y être inséré par suite de l'importance et de la quantité de
matières encore plus urgentes. Nous le conservons tel qu'il a
été écrit avant que nous eussions connaissance de la corres-
pondance d'Alexandrie et de la levée de boucliers de M. le
Consul anglais. Mais comment le ministère Derby va-t-il
faire cadrer ce programme politique avec les paroles de
M. Green?
G. WAGENER.
STATISTIQUE DE LA SOUSCRIPTION.
Le capital social de la Compagnie universelle se di-
visant en 400,000 actions de 500 fr. a été souscrit par
la France et l'Étranger dans la proportion suivante :
Souscription de laFrance.—Paris. 90,121 actions.
Départements. 116,262 -
Algérie. i28 116,990 —
207,111 —
Souscription des auli-es pays. - -- - - 192,889 -
400,000 —
Nota. - Nous devons faire observer qu'un bon nombre de
souscriptions des départements ont été effectuées au bureau
central de la Compagnie à Paris.
au ministère des affaires étrangères d'Angleterre, a exposé en
ces termes le programme de politique extérieure adopté par
le cabinet dont il fait partie. Nous en empruntons le texte au
Times du 17 décembre :
a Peut-être me sera-t-il permis de faire une observation
sur ce département de l'administration avec lequel j'ai des
rapports particuliers, savoir : sur la direction des affaires
étrangères de l'Angleterre. J'ai la certitude, et c'est le résultat
inévitable d'une sage politique dans notre gouvernement,
qu'en toute question concernant les intérêts politiques de l'Eu-
rope, pourvu que nos hommes d'État aient raison dans leurs
actes, la voix de l'Angleterre les soutiendra et se fera entendre.
(Applaudissements.) Mais afin d'assurer une telle position
appartenant de droit à un grand empire comme le nôtre, je
suis convaincu, et je suis sûr que les membres du gouverne-
ment le sont avec moi, qu'il ne faut pas poursuivre une poli-
tique d'intervention continuelle, mais que le meilleur moyen
de faire respecter nos droits est de respecter ceux des autres.
(Applaudissements.) Il est donc manifeste que la politique du
gouvernement actuel, dans des questions concernant les na-
tions étrangères, doit consister entièrement et essentiellement
dans la non-intervention. Telle est la politique réclamée par
les intérêts de l'Angleterre; c'est la politique réclamée par
les intérêts de l'Europe et les intérêts du monde en général.
(Vifs applaudissements.)
71 Je ne me soucie pas, et je suis sûr que ceux qui agissent
avec moi ne se soucient pas non plus des insinuations qui nous
accuseront probablement de faire des concessions désavanta-
geuses, ou de négliger un moment l'honneur et la dignité du
pays. (Applaudissements.) Si nous étions assez faibles pour
en yrriver là, le peuple anglais, j'en suis sûr, sera assez juste
et énergique pour nous puni r immédiatement. (Écoutez!
écoutez ! )
» Je pense qu'il n'est pas seulement possible, mais facile
pour nous de poursuivre une marche politique qui, tout en
soutenant notre honneur et notre dignité, ainsi que les inté-
rêts généraux du pays, loin d'exciter l'hostilité, d'engendrer
la méfiance et de nous aliéner nos amis, sera de nature à
faire respecter et honorer le caractère et le nom anglais dans
l'Europe entière. « (Vifs applaudissements.)
Nous n'avons que des éloges à décerner à ces engagements,
et de nouveaux motifs de sécurité à en tirer pour nous-mêmes.
Il est impossible qu'en proférant ces paroles solennelles, le
sous-secrétaire d'État de lord Malmesbury n'ait pas eu pré-
sente à la pensée la question si actuelle du canal de Suez; elle
implique tous les principes dont l'orateur promet et recom-
mande l'observation et le maintien : la non-intervention dans
les affaires des pays étrangers, c'est-à-dire le respect de l'in-
dépendance des gouvernements ; le respect des droits et des
intérêts d'autrui comme le meilleur moyen de faire respecter
les siens; en un mot, la poursuite d'une politique loyale et
juste qui, écartant les défiances, ne s'aliénant pas ses alliés,
s'attire la considération et la sympathie des peuples européens.
Déjà, dans le mois de juin dernier, un des principaux
membres du gouvernement anglais, M. Disraeli, chancelier
de 1 Échiquier, avait protesté contre l'existence de toute in-
tervention anglaise à Constantinople, tendante à peser sur les
dispositions connues de la Porte en faveur de la coupure de
l'isthme. La protestation que M. Disraeli avait faite pour le
passé, M. Filz-Geralù la renouvelle pour l'avenir en formu-
lant, avec une netteté qui ne laisse point de prise au doute,
sa doctrine générale de non-intervention. Ce principe de non-
intervention n'est incontestablement pas compatible avec toute
manœuvre, plus ou moins couverte, ayant pour objet d'inti-
mider le Sultan et d'entraver le libre exercice de son pouvoir
souverain.
M. Fitz-Gerald n'ignore pas et ne peut ignorer le senti-
ment profond de sollicitude et d'enthousiasme qui, par le
seul ascendant de l'opinion universelle, soutient en Europe
l'entreprise du canal maritime. Ce sentiment s'est exprimé
suffisamment et assez haut par le succès de la souscription,
par le concours, le nombre et la composition si remarquable
des souscripteurs. Or l'Europe, dans cette affaire du canal,
a été peu charmée de l'attitude de l'Angleterre officielle, et
mieux que personne M. Fitz-Gerald doit savoir les ferments
d'irritation ou même d'indignation que cette attitude a ré-
pandus non-seulement en France, mais aussi sur le conti-
nent. A tort ou à raison, on y a vu l'égoïsme, on y a vu la
défiance, on y a vu la révélation d'une hostilité systématique
contre les intérêts continentaux. C'est surtout la question de
l'isthme de Suez qui, dans ces derniers temps, a discrédité
la politique anglaise. Quand donc un des directeurs de
cette politique veut bien apprendre au public que le cabi-
net est résolu à conserver l'intégrité du nom et du carac-
tère britanniques, à éteindre les défiances, à ranimer les
amitiés fatiguées ou désappointées, nous trouvons dans ces
déclarations la certitude logique que le gouvernement anglais
marchera d'accord avec le continent, ou du moins ne le con-
trariera pas dans la réalisation d'une de ses plus chères et de
ses plus utiles pensées.
L'Angleterre officielle s'est d'ailleurs, nous avons quelques
raisons de le penser, plus sérieusement éclairée sur les avan-
tages qu'elle doit recueillir du passage de Suez pour le salut
de sa puissance orientale, et nous ne doutons pas que le dis-
cours que nous venons de citer et de commenter en quelques
mots ne soit un des symptômes de cette opinion.
(P. S.) Cet article, destiné à notre dernier numéro, n'a pu
y être inséré par suite de l'importance et de la quantité de
matières encore plus urgentes. Nous le conservons tel qu'il a
été écrit avant que nous eussions connaissance de la corres-
pondance d'Alexandrie et de la levée de boucliers de M. le
Consul anglais. Mais comment le ministère Derby va-t-il
faire cadrer ce programme politique avec les paroles de
M. Green?
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Le capital social de la Compagnie universelle se di-
visant en 400,000 actions de 500 fr. a été souscrit par
la France et l'Étranger dans la proportion suivante :
Souscription de laFrance.—Paris. 90,121 actions.
Départements. 116,262 -
Algérie. i28 116,990 —
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