Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1859 01 février 1859
Description : 1859/02/01 (A4,N63). 1859/02/01 (A4,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529498v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
MARDI 1 er FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 35
de rendre la navigation plus facile au commerce et plus
sqre aux ipafelots ; mais elle est en outre de celles qui
offrent au canal des deux mers de nouvelles ressources,
dg nouvelles perspectives pour sa prospérité, et, à tous
ces titres, nous suivrons avec l'intérêt qu'il mérite le
projet annoncé.
Le Daily-News a donné sur cette affaire des détails
intéressants ; ils se trouvent à la fois reproduits et con-
firmés tUûs la correspondance de la Presseque nous
soumettons à l'attention de nos lecteurs.
G. WAGENER.
(Correspondance particulière de la PRESSE.)
« Singapore, 8 décembre 1859.
« Qui aurait jamais imaginé que la manie du percement
des isthmes porterait ses regards sur la presqu'île de Malacca
pour y chercher un chemin de traverse à la navigation? Tel
est pourtant le projet qui défraye toutes les conversations dans
nos parages, non pas comme étant une nouveauté d'hier, mais
comme étant le résultat d'explorations et d'enquêtes que le
gouvernement de la reine, de concert avec celui du Bengale,
aurait ordonné, de faire sur les lieux depuis bien des années.
» Il ne s'agirait dé rien moins que-d'ouvrir un passage aux
navires entre le golfe de Bengale et celui de Siam, par l'isthme
de Krao, qui est la partie la plus étroite de la péninsule ma-
laise, par environ dix degrés de latitude. Si on pouvait ajouter
foi aux affirmations des autorités siamoises, il y aurait dans
l'endroit en question deux rivières qui prendraient leur source
à une petite distance sur les versants opposés de la crête dont
est formée la ligne centrale de la péninsule et couleraient
paisiblement en sens inverse, l'une à l'est, l'autre à l'ouest,
à travers des plaines magnifiques fort riches en grains et en
bétail.
a Lia distance qui sépare les deux sources ne serait que
d'environ vingt kilomètres , pt coïnciderait avec une gorge de
la Cordillère QÙ les travaux de tranchée et de terrassement
ne présenteraient pas de difficultés sérieuses, et pourraient
être exécutés dans une période de temps comparativement
courte.
» C'est M. Henri Wise, directeur du Lloyd, qui le premier
a porté ces faits à la connaissance du gouvernement britan-
nique. Lord Clarendon s'est entendu aussitôt avec l'amirauté,
pour que des travaux hydrographiques fussent entrepris par
la marine royale, et, de son côté, sir John Bowring a discuté
à la pour de Siam l'exécution du canal pendant sa mission
diplomatique en 1857. Depuis lors, c'est au consul anglais
sir Robert Schombprt qu'était dévolu le soin de continuer les
recherches j mais une maladie grave que fit ce fonctionnaire
occasionna des lenteurs, et ce n'est que depuis son complet
rétablissement que le percement de l'isthme est revenu à
l'ordre du jour avec une persistance qui fait croire à sa pro-
chaine réalisation.
» La nouvelle route présenterait à la navigation trois avan-
tages bien marqués : 1° elle abrégerait le parcours entre le
golfe du Bengale et la mer de Chine, d'environ six cents lieues
marines; 2° elle épargnerait aux navires les calmes du détroit
de Malacca let les nombreux dangers que renferment le détroit
de Singapore et rentrée de la mer de Chine; 30 elle permet-
trait de naviguer dans la mousson du nord-est avec le vent
largue, de manière à pouvoir prendre ensuite une seule bor-
dée sur la Chine, sans être obligé de louvoyer pendant un
meis par un temps et une mer toujours affreux..
» Mais ces avantages, si grands qu'ils paraissent, compen-
seraient-ils les dépenses qu'occasionnerait le percement de
l'isthme? Là est maintenant toute la question; et pour la
résoudre dans un sens quelconque, il faut, ce me semble,
tenir compte avant tout de la nouvelle phase où vient d'en-
trer le commerce de l'opium en Chine.
» Jusqu'à présent, la navigation entre Calcutta et la Chine
se composait principalement des clippers chargés du trans-
port de l'opium. La richesse de leur cargaison, les bénéfices
énormes qu'on réalisait en arrivant le premier, la concur-
rence de maisons puissantes, la mobilité des prix sur le mar-
ché chinois, c'étaient là autant de motifs pour s'efforcer de
rendre la traversée aussi rapide et la moins dangereuse que
possible : l'isthme proposé aurait eu alors une véritable im-
portance; mais désormais que la libre introduction de l'opium
en Chine va nécessairement entraîner la libre culture du pa-
vot dans ce pays, l'Inde anglaise est menacée de voir son
commerce s'amoindrir considérablement sur cet article, et
une fois qu'il y aura peu ou point d'opium à transporter, les
relations entre le Bengale et la Chine deviendront trop insi-
gnifiantes pour que le canal de l'isthme de Krao soit d'une
utilité réelle. S'il m'était permis de hasarder une malice, je
dirais plutôt que l'idée de cette entreprise a dû prendre ori-
gine dans un sentiment de jalousie à l'endroit du percement
de l'isthme de Suez, que nos émules regrettent de voir entre-
prendre par des Français, quoique, en définitive, ce soit à
eux qu'il doive être le plus profitable dans l'avenir, n
Pour extrait :
E. PAUCHET.
LA VOIX DES CHIFFRES.
Nous avons eu souvent à citer les travaux toujours si
remarquables d'un de nos savants économistes, M. Che-
min-Dupontès. L'entreprise du canal de Suez s'honore
de le compter au nombre de ses partisans les plus com-
pétents et les plus éclairés, et ses études statistiques ont
eu toujours pour résultat d'enraciner l'honorable écri-
vain dans ces convictions exprimées. Dernièrement,
dans le Journal des Débats , il prouvait encore par la
plus puissante argumentation, celle des chiffres, tout
l'intérêt qu'avait l'Angleterre au percement de l'isthme
de Suez. Ces chiffres officiels, nous nous en emparons;
ils sont une réponse de poids aux rares mais bruyants
dénigrements dont l'entreprise est l'objet. On y verra
l'importance du commerce que l'Angleterre seule, indé-
pendamment des autres nations, entretient avec les
mers orientales. C'est un des éléments de la justification
des avantages financiers que doit offrir à ses sociétaires
le canal de Suez.
PAUL BOUDET.
On lit dans le Journal des Débats :
« Veut-on avoir une idée, exprimée en chiffres (et quoi de
plus positif que le chiffre. quand il est vrai? ), de l'intérêt
que peut trouver l'Angleterre à accourcir sa route maritime
vers les contrées de l'Inde? Qu'on arrête un instant son atten-
tion sur les simples données numériques ci-après. Il s'agit de
la valeur des opérations que fait le commerce britannique
avec tout l'ensemble des pays situés à l'est du cap de Bonng-
Espérance. Ce sont les chiffres du BQard of Trade que nous
faisons parler ici :
de rendre la navigation plus facile au commerce et plus
sqre aux ipafelots ; mais elle est en outre de celles qui
offrent au canal des deux mers de nouvelles ressources,
dg nouvelles perspectives pour sa prospérité, et, à tous
ces titres, nous suivrons avec l'intérêt qu'il mérite le
projet annoncé.
Le Daily-News a donné sur cette affaire des détails
intéressants ; ils se trouvent à la fois reproduits et con-
firmés tUûs la correspondance de la Presseque nous
soumettons à l'attention de nos lecteurs.
G. WAGENER.
(Correspondance particulière de la PRESSE.)
« Singapore, 8 décembre 1859.
« Qui aurait jamais imaginé que la manie du percement
des isthmes porterait ses regards sur la presqu'île de Malacca
pour y chercher un chemin de traverse à la navigation? Tel
est pourtant le projet qui défraye toutes les conversations dans
nos parages, non pas comme étant une nouveauté d'hier, mais
comme étant le résultat d'explorations et d'enquêtes que le
gouvernement de la reine, de concert avec celui du Bengale,
aurait ordonné, de faire sur les lieux depuis bien des années.
» Il ne s'agirait dé rien moins que-d'ouvrir un passage aux
navires entre le golfe de Bengale et celui de Siam, par l'isthme
de Krao, qui est la partie la plus étroite de la péninsule ma-
laise, par environ dix degrés de latitude. Si on pouvait ajouter
foi aux affirmations des autorités siamoises, il y aurait dans
l'endroit en question deux rivières qui prendraient leur source
à une petite distance sur les versants opposés de la crête dont
est formée la ligne centrale de la péninsule et couleraient
paisiblement en sens inverse, l'une à l'est, l'autre à l'ouest,
à travers des plaines magnifiques fort riches en grains et en
bétail.
a Lia distance qui sépare les deux sources ne serait que
d'environ vingt kilomètres , pt coïnciderait avec une gorge de
la Cordillère QÙ les travaux de tranchée et de terrassement
ne présenteraient pas de difficultés sérieuses, et pourraient
être exécutés dans une période de temps comparativement
courte.
» C'est M. Henri Wise, directeur du Lloyd, qui le premier
a porté ces faits à la connaissance du gouvernement britan-
nique. Lord Clarendon s'est entendu aussitôt avec l'amirauté,
pour que des travaux hydrographiques fussent entrepris par
la marine royale, et, de son côté, sir John Bowring a discuté
à la pour de Siam l'exécution du canal pendant sa mission
diplomatique en 1857. Depuis lors, c'est au consul anglais
sir Robert Schombprt qu'était dévolu le soin de continuer les
recherches j mais une maladie grave que fit ce fonctionnaire
occasionna des lenteurs, et ce n'est que depuis son complet
rétablissement que le percement de l'isthme est revenu à
l'ordre du jour avec une persistance qui fait croire à sa pro-
chaine réalisation.
» La nouvelle route présenterait à la navigation trois avan-
tages bien marqués : 1° elle abrégerait le parcours entre le
golfe du Bengale et la mer de Chine, d'environ six cents lieues
marines; 2° elle épargnerait aux navires les calmes du détroit
de Malacca let les nombreux dangers que renferment le détroit
de Singapore et rentrée de la mer de Chine; 30 elle permet-
trait de naviguer dans la mousson du nord-est avec le vent
largue, de manière à pouvoir prendre ensuite une seule bor-
dée sur la Chine, sans être obligé de louvoyer pendant un
meis par un temps et une mer toujours affreux..
» Mais ces avantages, si grands qu'ils paraissent, compen-
seraient-ils les dépenses qu'occasionnerait le percement de
l'isthme? Là est maintenant toute la question; et pour la
résoudre dans un sens quelconque, il faut, ce me semble,
tenir compte avant tout de la nouvelle phase où vient d'en-
trer le commerce de l'opium en Chine.
» Jusqu'à présent, la navigation entre Calcutta et la Chine
se composait principalement des clippers chargés du trans-
port de l'opium. La richesse de leur cargaison, les bénéfices
énormes qu'on réalisait en arrivant le premier, la concur-
rence de maisons puissantes, la mobilité des prix sur le mar-
ché chinois, c'étaient là autant de motifs pour s'efforcer de
rendre la traversée aussi rapide et la moins dangereuse que
possible : l'isthme proposé aurait eu alors une véritable im-
portance; mais désormais que la libre introduction de l'opium
en Chine va nécessairement entraîner la libre culture du pa-
vot dans ce pays, l'Inde anglaise est menacée de voir son
commerce s'amoindrir considérablement sur cet article, et
une fois qu'il y aura peu ou point d'opium à transporter, les
relations entre le Bengale et la Chine deviendront trop insi-
gnifiantes pour que le canal de l'isthme de Krao soit d'une
utilité réelle. S'il m'était permis de hasarder une malice, je
dirais plutôt que l'idée de cette entreprise a dû prendre ori-
gine dans un sentiment de jalousie à l'endroit du percement
de l'isthme de Suez, que nos émules regrettent de voir entre-
prendre par des Français, quoique, en définitive, ce soit à
eux qu'il doive être le plus profitable dans l'avenir, n
Pour extrait :
E. PAUCHET.
LA VOIX DES CHIFFRES.
Nous avons eu souvent à citer les travaux toujours si
remarquables d'un de nos savants économistes, M. Che-
min-Dupontès. L'entreprise du canal de Suez s'honore
de le compter au nombre de ses partisans les plus com-
pétents et les plus éclairés, et ses études statistiques ont
eu toujours pour résultat d'enraciner l'honorable écri-
vain dans ces convictions exprimées. Dernièrement,
dans le Journal des Débats , il prouvait encore par la
plus puissante argumentation, celle des chiffres, tout
l'intérêt qu'avait l'Angleterre au percement de l'isthme
de Suez. Ces chiffres officiels, nous nous en emparons;
ils sont une réponse de poids aux rares mais bruyants
dénigrements dont l'entreprise est l'objet. On y verra
l'importance du commerce que l'Angleterre seule, indé-
pendamment des autres nations, entretient avec les
mers orientales. C'est un des éléments de la justification
des avantages financiers que doit offrir à ses sociétaires
le canal de Suez.
PAUL BOUDET.
On lit dans le Journal des Débats :
« Veut-on avoir une idée, exprimée en chiffres (et quoi de
plus positif que le chiffre. quand il est vrai? ), de l'intérêt
que peut trouver l'Angleterre à accourcir sa route maritime
vers les contrées de l'Inde? Qu'on arrête un instant son atten-
tion sur les simples données numériques ci-après. Il s'agit de
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