Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1859 01 février 1859
Description : 1859/02/01 (A4,N63). 1859/02/01 (A4,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529498v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
34 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 1" FÉVRIER,
et de l'impression qu'avaient pu produire sur eux les
attaques ardentes dont l'affaire a été l'objet. Or voici le
résultat; il parle tout seul :
A Paris, comme dans les départements, le versement
obligatoire s'opère avec un empressement et un en-
semble remarquables. Bien plus : sur la masse des
versements effectués, le tiers représente la libération
des actions jusqu'à 150 et 200. francs, ce qui donne
à ces versemepts leur droit à la délivrance du titre.
Un pareil fait, si rare dans les annales des sociétés in-
dustrielles, prouve plus élaquernmeHt que toute espèce
de paroles la sécurité profonde qui règne dans l'esprit
des sociétaires de la Compagnie, et leur convietjQn
sur la solidité, les avantages et l'avenir de leur placée
ment.
Il démontre encore la circonstance importante qiie
Dons avons plusieurs fois fait observer; le classement
définitif du fonds social daps des nlaips sérieuses et
fermes qui, persuadées des résultats, veulent les at-
tendre sans la plus légère pensée de primes aptipj^
pées. L'entreprise du canal de Suez est donc dé:
sormais fondée sur des bases qui satisfont toutes les
nécessités et garantissent tous les besoins de l'exé-
cution.'
Une seule objection restait possible, et on n'a pas
manqué de la produire : c'est celle que le capital so-
cial ne pourrait point suffire aux dépenses du mouve",
ment. Or cette dernière objeclipn se trouve radicale-
ment détruite, grâce aux propositions cautionnées qui
demandent à entreprendre les travaux au-dessolls des
devis arrêtés par la Commission internationale.
Ainsi, la Compagnie n'a point à redouter ces em-
prunts qui sont toujours une cause d'embarras ou d'in-
certitude pour les combinaisons de cette nature. Le
maximum des devis de la Commission internationale
est fixé à 162 millions; les soumissions déposées se
chargent du travail au-dessous de ce prix. C'est donc
une réserve d'au moins 40 millions sur le fonds total
de 200 millions qui restera disponible pour le service
des intérêts des sommes successivement versées et pour
toutes les éventualités futures.
Faisons remarquer, en outre, que dans deux ans au
plus, et sans préjudice des terrains en culture, les
péages prélevés par le canal commenceront la période
de ses recettes ou de ses revenus, puisqu'à cette époque
une première communicaliop sera établie entre la Mé-
diterranée et la mer Rouge.
Dans cette situation si éncourageante, la Compagnie
peut se livrer tout entière à l'activité qu'on attend
d'elle pour hâler le moment où sera donné ce premier
coup de pioche qui, selon l'expression de M. Ferdinand
de Lesseps retentira dans le monde. Les détails que
nous donnons plus haut attestent aux actionnaires que
l'Administration poursuit avec résolution et persévérance
-
lisscment de sa missiop.
ERNEST DE8fAÇ.
PROJET DE PERCEMENT DE L'ISTHME DE MALACCA.
Tout semble conspirer en faveur du percement de
l'isthme de Suez, et pour la démonstration pratique de
Ion utilité. Le canal des deux mers est destiné à dimi-
nuer de trois mille lieues la distance qui sépare des
foyers de la civilisation européenne les vastes contrées
de l'Afrique orientale, du golfe Persique, de l'Inde, de
l'Indo-Chine, de la Chine et du Japon. L'extrême Orient,
on le sait, vient de s'ouvrir aux pavillons du monde
occidental j et certes cet événement est de nature à
élargir ençore l'avenir promis à ce magnifique complé-
ment des progrès de notre époque.
Mais VOjçi que dans des contrées intermédiaires entre
l'Egypte et la Chine, l'esprit humain cherche et s'agite
aussi. Il est fortement question d'abrépr et de simplifier-
la route qui conduit des ingrg de l'eltrême Orient et de
l'Australie au golfe du Bengale, Un canal sg eonstruirait
- à travers la presqu'île de ^falaçca, qui, épargnant aux
vaisseaux une navigation diffjeile dans toute l'étendue
des détroits qui la bordent, serait en ontrl au total,
une abréviation dans les distances entre la Chine et l'Inde
de 1,175 milles, d'après le calcul du Daily^DJews. L'An-
gleterre paraît s'associer à cette conception pec un vif
intérêt. Nous l'en félicitons. Pourtant, en même temps
une réflexion naturelle nous arrive : si le percement de
l'isthme de Malacca vaut la peine d'être entrepris pour
une abréviation de 1,200 milles, le percement de
l'isthme de Suez est-il une si haute absurdité pour une
abréviation moyenne de 12,000 milles? Si le canal de
Malacca doit donner des revenus suffisants pour la ré-
munération de ses dépenses, quoiqu'il ne soit qu'une
voie de communication entre les mers de l'Inde et les
mers de la Chine, comment le canal de Suez seraitril
une spéculation désastreuse, lui qui ouvre la communi-
cation la plus directe et la plus abrégée à tous les na-
vires qui se rendent dans les mers européennes, depuis
les golfes les plus lointains de l'Australie et de la Tar-
tarie, jusqu'aux golfes de Péluse et de Suez? Si les na-
vires à voiles passent par le canal de Malacca, pourquoi
les navires à voiles ne passeraient-ils pas par le canal de
Suez ?
Lord Clarendon, le ministre des affaires étrangères
de l'ancien cabinet Palmerston, s'est empressé d'ac-
cueillir les ouvertures qui lui ont été faites pou, assister
l'entreprise du canal de Malacca, en même temps et à
la même heure qu'il dirigeait tous ses ressorts diploma-
tiques à faire échouer le canal de Suez. L'utilité de l'un
n'est-il pas le meilleur plaidoyer pour l'utilité de l'autre ?
Et si lord Clarondon s'est si vivement intéressé à mettre
en relations plus rapides le golfe de Siam et le golfe de
Calcutta, comment peut-il être si rétif à rapprocher de
3,OQO lieues les rivages de l'Inde et les rivages de l'Eu-
rope? 0 mentes hominum vanœ 1 o pectora cœca 1
En tout cas, la Compagnie universelle du canal de
Suez n'a qu'un profit financier et moral à tirer ie
cette nouvelle conception. Nous y applaudirions, quaad
elle ne serait que le moyen de rapprocher les Mtieas,
et de l'impression qu'avaient pu produire sur eux les
attaques ardentes dont l'affaire a été l'objet. Or voici le
résultat; il parle tout seul :
A Paris, comme dans les départements, le versement
obligatoire s'opère avec un empressement et un en-
semble remarquables. Bien plus : sur la masse des
versements effectués, le tiers représente la libération
des actions jusqu'à 150 et 200. francs, ce qui donne
à ces versemepts leur droit à la délivrance du titre.
Un pareil fait, si rare dans les annales des sociétés in-
dustrielles, prouve plus élaquernmeHt que toute espèce
de paroles la sécurité profonde qui règne dans l'esprit
des sociétaires de la Compagnie, et leur convietjQn
sur la solidité, les avantages et l'avenir de leur placée
ment.
Il démontre encore la circonstance importante qiie
Dons avons plusieurs fois fait observer; le classement
définitif du fonds social daps des nlaips sérieuses et
fermes qui, persuadées des résultats, veulent les at-
tendre sans la plus légère pensée de primes aptipj^
pées. L'entreprise du canal de Suez est donc dé:
sormais fondée sur des bases qui satisfont toutes les
nécessités et garantissent tous les besoins de l'exé-
cution.'
Une seule objection restait possible, et on n'a pas
manqué de la produire : c'est celle que le capital so-
cial ne pourrait point suffire aux dépenses du mouve",
ment. Or cette dernière objeclipn se trouve radicale-
ment détruite, grâce aux propositions cautionnées qui
demandent à entreprendre les travaux au-dessolls des
devis arrêtés par la Commission internationale.
Ainsi, la Compagnie n'a point à redouter ces em-
prunts qui sont toujours une cause d'embarras ou d'in-
certitude pour les combinaisons de cette nature. Le
maximum des devis de la Commission internationale
est fixé à 162 millions; les soumissions déposées se
chargent du travail au-dessous de ce prix. C'est donc
une réserve d'au moins 40 millions sur le fonds total
de 200 millions qui restera disponible pour le service
des intérêts des sommes successivement versées et pour
toutes les éventualités futures.
Faisons remarquer, en outre, que dans deux ans au
plus, et sans préjudice des terrains en culture, les
péages prélevés par le canal commenceront la période
de ses recettes ou de ses revenus, puisqu'à cette époque
une première communicaliop sera établie entre la Mé-
diterranée et la mer Rouge.
Dans cette situation si éncourageante, la Compagnie
peut se livrer tout entière à l'activité qu'on attend
d'elle pour hâler le moment où sera donné ce premier
coup de pioche qui, selon l'expression de M. Ferdinand
de Lesseps retentira dans le monde. Les détails que
nous donnons plus haut attestent aux actionnaires que
l'Administration poursuit avec résolution et persévérance
-
lisscment de sa missiop.
ERNEST DE8fAÇ.
PROJET DE PERCEMENT DE L'ISTHME DE MALACCA.
Tout semble conspirer en faveur du percement de
l'isthme de Suez, et pour la démonstration pratique de
Ion utilité. Le canal des deux mers est destiné à dimi-
nuer de trois mille lieues la distance qui sépare des
foyers de la civilisation européenne les vastes contrées
de l'Afrique orientale, du golfe Persique, de l'Inde, de
l'Indo-Chine, de la Chine et du Japon. L'extrême Orient,
on le sait, vient de s'ouvrir aux pavillons du monde
occidental j et certes cet événement est de nature à
élargir ençore l'avenir promis à ce magnifique complé-
ment des progrès de notre époque.
Mais VOjçi que dans des contrées intermédiaires entre
l'Egypte et la Chine, l'esprit humain cherche et s'agite
aussi. Il est fortement question d'abrépr et de simplifier-
la route qui conduit des ingrg de l'eltrême Orient et de
l'Australie au golfe du Bengale, Un canal sg eonstruirait
- à travers la presqu'île de ^falaçca, qui, épargnant aux
vaisseaux une navigation diffjeile dans toute l'étendue
des détroits qui la bordent, serait en ontrl au total,
une abréviation dans les distances entre la Chine et l'Inde
de 1,175 milles, d'après le calcul du Daily^DJews. L'An-
gleterre paraît s'associer à cette conception pec un vif
intérêt. Nous l'en félicitons. Pourtant, en même temps
une réflexion naturelle nous arrive : si le percement de
l'isthme de Malacca vaut la peine d'être entrepris pour
une abréviation de 1,200 milles, le percement de
l'isthme de Suez est-il une si haute absurdité pour une
abréviation moyenne de 12,000 milles? Si le canal de
Malacca doit donner des revenus suffisants pour la ré-
munération de ses dépenses, quoiqu'il ne soit qu'une
voie de communication entre les mers de l'Inde et les
mers de la Chine, comment le canal de Suez seraitril
une spéculation désastreuse, lui qui ouvre la communi-
cation la plus directe et la plus abrégée à tous les na-
vires qui se rendent dans les mers européennes, depuis
les golfes les plus lointains de l'Australie et de la Tar-
tarie, jusqu'aux golfes de Péluse et de Suez? Si les na-
vires à voiles passent par le canal de Malacca, pourquoi
les navires à voiles ne passeraient-ils pas par le canal de
Suez ?
Lord Clarendon, le ministre des affaires étrangères
de l'ancien cabinet Palmerston, s'est empressé d'ac-
cueillir les ouvertures qui lui ont été faites pou, assister
l'entreprise du canal de Malacca, en même temps et à
la même heure qu'il dirigeait tous ses ressorts diploma-
tiques à faire échouer le canal de Suez. L'utilité de l'un
n'est-il pas le meilleur plaidoyer pour l'utilité de l'autre ?
Et si lord Clarondon s'est si vivement intéressé à mettre
en relations plus rapides le golfe de Siam et le golfe de
Calcutta, comment peut-il être si rétif à rapprocher de
3,OQO lieues les rivages de l'Inde et les rivages de l'Eu-
rope? 0 mentes hominum vanœ 1 o pectora cœca 1
En tout cas, la Compagnie universelle du canal de
Suez n'a qu'un profit financier et moral à tirer ie
cette nouvelle conception. Nous y applaudirions, quaad
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