Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1859 01 février 1859
Description : 1859/02/01 (A4,N63). 1859/02/01 (A4,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529498v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
48 L'ISTHME DE SUEZ. MARDI Itt FÉVRIER.
laisser redouter la confusion des langues et la divergence des
idées, mais nous apprenons de source certaine qu'il y règne
une unanimité de sentiments et une entente remarquables.
L'assemblée est tout à fait homogène et elle se distingue par
une grande fermeté de résolution. Sans rien livrer au hasard,
elle poursuit, nous le savons, son but sans s'arrêter un in-
stant, et avec un calme puisé dans le sentiment de la justice
de sa cause.
» Un discours a fait sensation au début de la séance; c'est
celui d'un Anglais, honorable négociant de la cité, qui a dé-
claré que le peuple anglais ne partageait nullement l'esprit
d'hostilité que le gouvernement britannique a manifesté contre
l'entreprise. Il a affirmé que l'opinion ne souffrirait pas dans
son pays que le gouvernement dépassât les bornes d'une oppo-
sition en quelque sorte passive, et intervînt directement pour
combattre une industrie privée, comme celle de la Compagnie
de Suez. Enfin il a fait connaître que, par une lettre récente,
lord Derby avait exprimé la résolution de ne point peser sur
la Porte Ottomane pour l'empêcher de concourir à l'exécution
du canal.
» De son côté, le président de l'assemblée avait donné lec-
ture de l'opinion exprimée par M. de Metternich sur la marche
à suivre pour réaliser le but de l'entreprise. Il avait en outre
communiqué des extraits de correspondances établissant nette-
ment les vues de la Porte, l'attitude des représentants des
puissances à Constantinople, et enfin le rôle qui appartient
au Vice-roi dans cette affaire.
» A la suite de la lecture de ces pièces, l'assemblée a en-
tendu l'énoncé des propositions faites par des entrepreneurs
de premier ordre et d'une grande fortune, tant en France
qu'à l'étranger, pour l'exécution des travaux. Ces propositions
tendent à assurer à-la Compagnie un rabais important sur les
devis adoptés. Non-seulement elles sont un gage nouveau de
l'exactitude des estimations faites par les ingénieurs de la
Commission internationale, mais encore elles apportent aux
conclusions de ces mêmes ingénieurs sur la facilité d'établir
le canal, le concours d'hommes pratiques, connus pour leurs
travaux dans le monde entier, et qui garantissent le succès
par une partie de leur fortune.
» C'est la meilleure et la plus topique des réponses qu'on
puisse faire aux assertions de M. Stéphenson, assertions ré-
duites, d'ailleurs, à néant par les écrits de MM. de Négrelli,
Conrad et par les paroles mêmes du premier ingénieur de
l'Angleterre en fait de travaux hydrauliques.
» Aussi l'assemblée ne s'est pas séparée sans décider la
poursuite des travaux dans la limite des droits dès à présent
acquis à la Compagnie, et @ garantis par la faveur hautement
manifestée du Vice-roi d'Egypte, comme par l'approbation
certaine de la Porte, »
LE PORT D'AXCOXE ET LE PERCEMENT DE L'ISTHME.
Nous avons plusieurs fois parlé dans notre journal de
l'attention et de la sollicitude que le gouvernement du
Saint-Père porte au percement de l'isthme de Suez.
Nous n'avons pas besoin de rappeler que ce gouverne-
ment a nommé une commission pour étudier l'influence
du canal sur la prospérité de ses peuples, et qu'il a or-
donné des études relatives à des travaux maritimes pro-
jetés à Anzio, en vue de la communication prochaine
des deux mers.
D'autres projets sont encore présentés aux médita-
tions de l'administration papale. Ainsi M. le chevalier
Giachetti, professeur de marine à Rome, a publié
un plan d'agrandissement du port de Civita-Vecchia,
et, nouvellement, dans un article qu'insère le Gior-
nale delle strade Jcrrate de Rome, il vient aussi de
démontrer la nécessité d'étendre et d'améliorer celui
d'Ancône. La compétence de l'écrivain dans ces matières,
qui sont de sa spécialité, ne peut pas être douteuse. Ses
avertissements sont de nature à redoubler l'impulsion
qui appelle l'Italie à prendre une plus large part au
mouvement commercial du monde ; mais ils prouvent
aussi la grandeur des résultats que les hommes les plus
éclairés et les plus techniques attendent du succès des
plans de la Commission internationale.
La conscience humaine, dans ses expressions les plus
hautes, atteste de toutes parts les destinées promises au
percement de l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
LA V ALLÉE DE GESSEN.
Dans un très-intéressant article de Variétés, intitulé
L'Isthme de Suez, le Journal du Puy-de-Dôme offre à
ses lecteurs l'esquisse suivante sur l'histoire et l'antique
fertilité de la vallée de Gessen :
« Tout le monde connaît l'histoire du fils de Jacob vendu
par ses frères à des marchands madianites et conduit, à tra-
vers mille vicissitudes de la fortune, au pied d'un Pharaon
dont il devint plus tard le premier ministre. Les éminents
services qu'il rendit au souverain lui valurent une amitié dont
il profita en faveur de son père et de ses frères chassés du
pays de Chanaan par la famine. Joseph demanda et obtint
pour eux le séjour et la propriété d'une vaste étendue de ter-
ritoire, et comme il s'y connaissait il choisit le meilleur:
c'était le pays de Gessen appartenant au roi et qui passait, à
bon droit, pour le canton le plus fertile de l'Egypte. Tous
les historiens qui ont écrit sur cette partie du continent afri-
cain renfermée entre la chaîne arabique et la chaîne libyque,
tous les voyageurs, tels qu'Hérodote et Strabon, qui l'ont
explorée avec soin , ont parlé de cette étonnante vallée, alors
dans tout l'éclat de sa luxuriante végétation.
» Voici ce qu'en dit, entre autres, Bruzen de la Martinière
dans son grand dictionnaire, art. Gessem.
« Gessem ou Gessen, canton de l'Egypte, que Joseph fit
a donner à son père et à ses frères lorsqu'ils vinrent demeu-
» rer en Égypte. C'était l'endroit le plus fertile et le plus beau
» du pays. (e
Pour extrait:
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ERNEST DESPLACESL
PARU, TYPOGRAPHIE DE BBNRI FLON, tMHUMBLR DE L EMTKUBUn, RUE GaRucitali, 8.
laisser redouter la confusion des langues et la divergence des
idées, mais nous apprenons de source certaine qu'il y règne
une unanimité de sentiments et une entente remarquables.
L'assemblée est tout à fait homogène et elle se distingue par
une grande fermeté de résolution. Sans rien livrer au hasard,
elle poursuit, nous le savons, son but sans s'arrêter un in-
stant, et avec un calme puisé dans le sentiment de la justice
de sa cause.
» Un discours a fait sensation au début de la séance; c'est
celui d'un Anglais, honorable négociant de la cité, qui a dé-
claré que le peuple anglais ne partageait nullement l'esprit
d'hostilité que le gouvernement britannique a manifesté contre
l'entreprise. Il a affirmé que l'opinion ne souffrirait pas dans
son pays que le gouvernement dépassât les bornes d'une oppo-
sition en quelque sorte passive, et intervînt directement pour
combattre une industrie privée, comme celle de la Compagnie
de Suez. Enfin il a fait connaître que, par une lettre récente,
lord Derby avait exprimé la résolution de ne point peser sur
la Porte Ottomane pour l'empêcher de concourir à l'exécution
du canal.
» De son côté, le président de l'assemblée avait donné lec-
ture de l'opinion exprimée par M. de Metternich sur la marche
à suivre pour réaliser le but de l'entreprise. Il avait en outre
communiqué des extraits de correspondances établissant nette-
ment les vues de la Porte, l'attitude des représentants des
puissances à Constantinople, et enfin le rôle qui appartient
au Vice-roi dans cette affaire.
» A la suite de la lecture de ces pièces, l'assemblée a en-
tendu l'énoncé des propositions faites par des entrepreneurs
de premier ordre et d'une grande fortune, tant en France
qu'à l'étranger, pour l'exécution des travaux. Ces propositions
tendent à assurer à-la Compagnie un rabais important sur les
devis adoptés. Non-seulement elles sont un gage nouveau de
l'exactitude des estimations faites par les ingénieurs de la
Commission internationale, mais encore elles apportent aux
conclusions de ces mêmes ingénieurs sur la facilité d'établir
le canal, le concours d'hommes pratiques, connus pour leurs
travaux dans le monde entier, et qui garantissent le succès
par une partie de leur fortune.
» C'est la meilleure et la plus topique des réponses qu'on
puisse faire aux assertions de M. Stéphenson, assertions ré-
duites, d'ailleurs, à néant par les écrits de MM. de Négrelli,
Conrad et par les paroles mêmes du premier ingénieur de
l'Angleterre en fait de travaux hydrauliques.
» Aussi l'assemblée ne s'est pas séparée sans décider la
poursuite des travaux dans la limite des droits dès à présent
acquis à la Compagnie, et @ garantis par la faveur hautement
manifestée du Vice-roi d'Egypte, comme par l'approbation
certaine de la Porte, »
LE PORT D'AXCOXE ET LE PERCEMENT DE L'ISTHME.
Nous avons plusieurs fois parlé dans notre journal de
l'attention et de la sollicitude que le gouvernement du
Saint-Père porte au percement de l'isthme de Suez.
Nous n'avons pas besoin de rappeler que ce gouverne-
ment a nommé une commission pour étudier l'influence
du canal sur la prospérité de ses peuples, et qu'il a or-
donné des études relatives à des travaux maritimes pro-
jetés à Anzio, en vue de la communication prochaine
des deux mers.
D'autres projets sont encore présentés aux médita-
tions de l'administration papale. Ainsi M. le chevalier
Giachetti, professeur de marine à Rome, a publié
un plan d'agrandissement du port de Civita-Vecchia,
et, nouvellement, dans un article qu'insère le Gior-
nale delle strade Jcrrate de Rome, il vient aussi de
démontrer la nécessité d'étendre et d'améliorer celui
d'Ancône. La compétence de l'écrivain dans ces matières,
qui sont de sa spécialité, ne peut pas être douteuse. Ses
avertissements sont de nature à redoubler l'impulsion
qui appelle l'Italie à prendre une plus large part au
mouvement commercial du monde ; mais ils prouvent
aussi la grandeur des résultats que les hommes les plus
éclairés et les plus techniques attendent du succès des
plans de la Commission internationale.
La conscience humaine, dans ses expressions les plus
hautes, atteste de toutes parts les destinées promises au
percement de l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
LA V ALLÉE DE GESSEN.
Dans un très-intéressant article de Variétés, intitulé
L'Isthme de Suez, le Journal du Puy-de-Dôme offre à
ses lecteurs l'esquisse suivante sur l'histoire et l'antique
fertilité de la vallée de Gessen :
« Tout le monde connaît l'histoire du fils de Jacob vendu
par ses frères à des marchands madianites et conduit, à tra-
vers mille vicissitudes de la fortune, au pied d'un Pharaon
dont il devint plus tard le premier ministre. Les éminents
services qu'il rendit au souverain lui valurent une amitié dont
il profita en faveur de son père et de ses frères chassés du
pays de Chanaan par la famine. Joseph demanda et obtint
pour eux le séjour et la propriété d'une vaste étendue de ter-
ritoire, et comme il s'y connaissait il choisit le meilleur:
c'était le pays de Gessen appartenant au roi et qui passait, à
bon droit, pour le canton le plus fertile de l'Egypte. Tous
les historiens qui ont écrit sur cette partie du continent afri-
cain renfermée entre la chaîne arabique et la chaîne libyque,
tous les voyageurs, tels qu'Hérodote et Strabon, qui l'ont
explorée avec soin , ont parlé de cette étonnante vallée, alors
dans tout l'éclat de sa luxuriante végétation.
» Voici ce qu'en dit, entre autres, Bruzen de la Martinière
dans son grand dictionnaire, art. Gessem.
« Gessem ou Gessen, canton de l'Egypte, que Joseph fit
a donner à son père et à ses frères lorsqu'ils vinrent demeu-
» rer en Égypte. C'était l'endroit le plus fertile et le plus beau
» du pays. (e
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Le Gérant, ERNEST DESPLACESL
PARU, TYPOGRAPHIE DE BBNRI FLON, tMHUMBLR DE L EMTKUBUn, RUE GaRucitali, 8.
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