Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1864 01 décembre 1864
Description : 1864/12/01 (A9,N203). 1864/12/01 (A9,N203).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203334f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 473
» Il reste donc aux entrepreneurs à rechercher des
méthodes plus économiques que les méthodes connues,
telles que pour les déblais à sec l'emploi des excava-
teurs; pour les déblais dans l'eau, les appareils propres
à éviter les transports à grande distance. Leur intérêt
à cet égard est puissamment stimulé par les avantages
qu'ils en peuvent retirer.
» Dans tous les cas, et même en cas d'échec de ces
tentatives, cette étude semble confirmer la confiance
qu'inspire l'application des forces métalliques à l'achè-
vement de l'oeuvre, cette application fût-elle limitée
aux méthodes ordinaires d'exécution.
» M. Flachat examine ensuite quelques-unes des
questions qui s'attachent à la navigation du canal,
telles que les courants à attendre des mouvements
de la marée dans la mer Rouge ; et la relation entre
la section du cnnal et la dimension des navires ap-
pelés à le fréquenter pour les communications rapides
entre l'Europe et l'extrême Orient.
» Sur la première de ces deux questions, tout en con-
cluant qu'un courant incompatible avec une naviga-
tion régulière ne s'établira pas entre les lacs Amers et
la mer Rouge, il propose de partir, dans l'étude de
cette question, d'autres éléments de calculs que ceux
qui ont été présentés.
« Sur la seconde, celle du rapport entre la section
du canal et les dimensions des navires appelés à le
fréquenter, il conclut que les dispositions, que les trai-
tés avec les entrepreneurs semblent prévoir et oui
auraient pour but de réserver à l'avenir la possibilité
d'accroitre la section du canal, sont une bonne et utile
garantie pour la complète solution de cette question. <
LA FRANCE DANS LA MER ROUGE.
Sous ce titre ou lit dans la Patrie du 27 novem-
bre :
« Personne n'ignore aujourd'hui quelle impression
produisit en Angleterre le commencement des travaux
entrepris à Suez : - il n'y eut, à cette époque, dans la
Grande-Bretagne qu'une immense clameur, — clameur
injuste, mais habile, qui parvint à étouffer les atta-
ques qu'on aurait pu adresser aux Anglais sur leurs
empiétements continuels.
» Préoccupée par d'autres intérêts, l'Europe garda le
silence, ou plutôt ne s'aperçut pas qu'une vingtaine de
positions importantes tombaient alors entre les mains
des Anglais; — ces occupations, dont plusieurs furent
le fait de la violence, avaient évidemment pour but
d'entraver le grand projet patronné par la France, le
projet du percement de l'isthme de Suez ; — la bonne
alliée que nous accompagnions alors en Chine et au
Japon, se préparait déjà à nous tenir au besoin en
échec sur le chemin de l'extrême Orient.
» Non-seulement Aden devint une position militaire
de premier ordre, mais l'Angleterre, voulant opposer
deux obstacles, deux barrières à ceux qui tenteraient
de franchir le détroit de Bab-el-Mandeb sans ses or-
dres, s'instalia à Périm, que les Arabes eux-mêmes
considèrent comme la clef de la mer Rouge.
» La Grande-Bretagne s'empara en même temps des
îles Moussah, dans la baie de Toujourah, près de l'A
byssinie, joignit à ses possessions l'île de Camaran,
qui fut achetée à un cheikh arabe, prit possession de
l'archipel Dahlac, situé à peu de distance de Massaoua
(Abyssinie), et, plus au sud, dans la mer des Indes,
s'établit en face d'Aden, dans l'île d'Abd-el-Kouri.
» La politique anglaise ne fut alors cachée que pour
les aveugles : — il était clair que Périm pourrait
devenir le Gibraltar de la mer Rouge; — que l'île
de Camaran, insignifiante par elle-même, commande-
rait à l'avenir le port d'Hodeida, et que l'archipel Dali-
lac, s'il était jamais occupé, rendrait au moins très-
difficile une installation française à Adulis, qui nous a
été cédée par un traité en bonnes formes. Il devenait
bien évident que l'Angleterre cherchait, par tous les
moyens, à paralyser, à annihiler les avantages de la
canalisation de Suez.
» Il fallait conjurer ce péril ; la France y songea.
1 La Grande-Bretagne était parfaitement libre d'a-
cheter ou d'acquérir par d'autres procédés telle posi-
tion ou telle île; mais, si nous lui laissions toute in-
dépendance, c'était a condition qu'elle voudrait bien
nous permettre d'agir sans son consentement.
» Aussi, au mois de février 1862, nous avons signé,
avec les délégués ae deux chefs danakils, un traité
qui nous accorde vingt-huit lieues de littoral (sur l'o-
céan Indien et sur la mer Rouge) ; notre nouvelle
possession s'étend depuis Ras-Ali, au sud, jusqu'à Ras-
Doumeirah, au nord ; elle comprend Obok, appelé ii
devenir un des ports les plus importants de l'Afrique
orientale. La cession a été faite au prix de 10,000 ta-
laris (52,500 francs).
» Nous le répétons, cette cession est garantie par les
chefs des Danakils, qui s'engagent à faciliter les rela-
tions des Français établis à Obok avec l'intérieur du
pays; et ces relations peuvent être excessivement
avantageuses pour notre commerce. Ainsi, le Choa en-
voie chaque année une grande caravane chargée de
café, de poudre d'or et d'ivoire, et les indigènes sont
aujourd'hui tellement persuadés que cette contrée est
à nous, que, l'année dernière, les caravanes ont at-
tendu près de trois semaines l'arrivée des Français.
Malheureusement nos vaisseaux ne se sont pas mon-
trés, et les traitants noirs ont fini par perdre patience.
» Tout promet un bel avenir à notre récente acquisi -
tion : d'abord la position, ensuite les droits que nous
avons d'exploiter les forêts voisines et de faire pâturer
sur les montagnes de l'intérieur.
» Les lleuves Anazo et Haouach sont entrés en partie
sous notre domination; mais ces cours d'eau, qui. cou-
lent sous la forme de torrents, ne seraient d'aucune
utilité. Quant au lac Assal, si nous ne le possédons
pas, il nous est au moins permis d'y prendre du sel.
,) Voit-on maintenant ce coin de l'Afrique, baigné
» Il reste donc aux entrepreneurs à rechercher des
méthodes plus économiques que les méthodes connues,
telles que pour les déblais à sec l'emploi des excava-
teurs; pour les déblais dans l'eau, les appareils propres
à éviter les transports à grande distance. Leur intérêt
à cet égard est puissamment stimulé par les avantages
qu'ils en peuvent retirer.
» Dans tous les cas, et même en cas d'échec de ces
tentatives, cette étude semble confirmer la confiance
qu'inspire l'application des forces métalliques à l'achè-
vement de l'oeuvre, cette application fût-elle limitée
aux méthodes ordinaires d'exécution.
» M. Flachat examine ensuite quelques-unes des
questions qui s'attachent à la navigation du canal,
telles que les courants à attendre des mouvements
de la marée dans la mer Rouge ; et la relation entre
la section du cnnal et la dimension des navires ap-
pelés à le fréquenter pour les communications rapides
entre l'Europe et l'extrême Orient.
» Sur la première de ces deux questions, tout en con-
cluant qu'un courant incompatible avec une naviga-
tion régulière ne s'établira pas entre les lacs Amers et
la mer Rouge, il propose de partir, dans l'étude de
cette question, d'autres éléments de calculs que ceux
qui ont été présentés.
« Sur la seconde, celle du rapport entre la section
du canal et les dimensions des navires appelés à le
fréquenter, il conclut que les dispositions, que les trai-
tés avec les entrepreneurs semblent prévoir et oui
auraient pour but de réserver à l'avenir la possibilité
d'accroitre la section du canal, sont une bonne et utile
garantie pour la complète solution de cette question. <
LA FRANCE DANS LA MER ROUGE.
Sous ce titre ou lit dans la Patrie du 27 novem-
bre :
« Personne n'ignore aujourd'hui quelle impression
produisit en Angleterre le commencement des travaux
entrepris à Suez : - il n'y eut, à cette époque, dans la
Grande-Bretagne qu'une immense clameur, — clameur
injuste, mais habile, qui parvint à étouffer les atta-
ques qu'on aurait pu adresser aux Anglais sur leurs
empiétements continuels.
» Préoccupée par d'autres intérêts, l'Europe garda le
silence, ou plutôt ne s'aperçut pas qu'une vingtaine de
positions importantes tombaient alors entre les mains
des Anglais; — ces occupations, dont plusieurs furent
le fait de la violence, avaient évidemment pour but
d'entraver le grand projet patronné par la France, le
projet du percement de l'isthme de Suez ; — la bonne
alliée que nous accompagnions alors en Chine et au
Japon, se préparait déjà à nous tenir au besoin en
échec sur le chemin de l'extrême Orient.
» Non-seulement Aden devint une position militaire
de premier ordre, mais l'Angleterre, voulant opposer
deux obstacles, deux barrières à ceux qui tenteraient
de franchir le détroit de Bab-el-Mandeb sans ses or-
dres, s'instalia à Périm, que les Arabes eux-mêmes
considèrent comme la clef de la mer Rouge.
» La Grande-Bretagne s'empara en même temps des
îles Moussah, dans la baie de Toujourah, près de l'A
byssinie, joignit à ses possessions l'île de Camaran,
qui fut achetée à un cheikh arabe, prit possession de
l'archipel Dahlac, situé à peu de distance de Massaoua
(Abyssinie), et, plus au sud, dans la mer des Indes,
s'établit en face d'Aden, dans l'île d'Abd-el-Kouri.
» La politique anglaise ne fut alors cachée que pour
les aveugles : — il était clair que Périm pourrait
devenir le Gibraltar de la mer Rouge; — que l'île
de Camaran, insignifiante par elle-même, commande-
rait à l'avenir le port d'Hodeida, et que l'archipel Dali-
lac, s'il était jamais occupé, rendrait au moins très-
difficile une installation française à Adulis, qui nous a
été cédée par un traité en bonnes formes. Il devenait
bien évident que l'Angleterre cherchait, par tous les
moyens, à paralyser, à annihiler les avantages de la
canalisation de Suez.
» Il fallait conjurer ce péril ; la France y songea.
1 La Grande-Bretagne était parfaitement libre d'a-
cheter ou d'acquérir par d'autres procédés telle posi-
tion ou telle île; mais, si nous lui laissions toute in-
dépendance, c'était a condition qu'elle voudrait bien
nous permettre d'agir sans son consentement.
» Aussi, au mois de février 1862, nous avons signé,
avec les délégués ae deux chefs danakils, un traité
qui nous accorde vingt-huit lieues de littoral (sur l'o-
céan Indien et sur la mer Rouge) ; notre nouvelle
possession s'étend depuis Ras-Ali, au sud, jusqu'à Ras-
Doumeirah, au nord ; elle comprend Obok, appelé ii
devenir un des ports les plus importants de l'Afrique
orientale. La cession a été faite au prix de 10,000 ta-
laris (52,500 francs).
» Nous le répétons, cette cession est garantie par les
chefs des Danakils, qui s'engagent à faciliter les rela-
tions des Français établis à Obok avec l'intérieur du
pays; et ces relations peuvent être excessivement
avantageuses pour notre commerce. Ainsi, le Choa en-
voie chaque année une grande caravane chargée de
café, de poudre d'or et d'ivoire, et les indigènes sont
aujourd'hui tellement persuadés que cette contrée est
à nous, que, l'année dernière, les caravanes ont at-
tendu près de trois semaines l'arrivée des Français.
Malheureusement nos vaisseaux ne se sont pas mon-
trés, et les traitants noirs ont fini par perdre patience.
» Tout promet un bel avenir à notre récente acquisi -
tion : d'abord la position, ensuite les droits que nous
avons d'exploiter les forêts voisines et de faire pâturer
sur les montagnes de l'intérieur.
» Les lleuves Anazo et Haouach sont entrés en partie
sous notre domination; mais ces cours d'eau, qui. cou-
lent sous la forme de torrents, ne seraient d'aucune
utilité. Quant au lac Assal, si nous ne le possédons
pas, il nous est au moins permis d'y prendre du sel.
,) Voit-on maintenant ce coin de l'Afrique, baigné
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203334f/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203334f/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203334f/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203334f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203334f
Facebook
Twitter