Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1864 15 novembre 1864
Description : 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17. 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033331
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 457
nous ne saurions la passer sous silence. Nous sommes
heureux de nous appuyer, pour parler d'un si gtos-
sujet, sur des rapports rédigés par les hommes les plus
compétents.
Souvent à côté du mal le bien. C'est ainsi peut-être
que la crise cotonnière nous aura servi à pouvoir nous
passer, partiellement au moins, du coton, en donnant
naissance aux expériences de MM. Mallard et Bonneau,
qui, les premiers, ont trouvé le moyen d'utiliser la plante
filamenteuse appelée china-grass.
Bien avant la guerre d'Amérique, on avait, il est
vrai, déjà cherché un substitut ou tout au moins un
rival au roi-coton. Une si puissante et si riche royauté
industrielle était en vérité bien enviable. Trouver une
plante jouissant des mêmes propriétés textiles que le
coton (finesse, longueur, flexibilité, ténacité, élasticité,
pureté des fibres, affinité pour les substances tinctoriales),
et qui pût lutter avec avantage contre lui par le bon
marché de sa production, avait été l'objet de nombreuses
investigations.
Le conflit américain, en privant notre continent d'une
partie des cargaisons cotonnières que les Etats-Unis
avaient habitude de lui adresser, a stimulé encore da-
vantage ce zèle de recherches de la part de nos indus-
triels. La chimie s'est mise de la partie pour les aider
à transformer en matières textiles, prêtes à passer sous
les mêmes métiers que le coton, les plantes filamen-
teuses les plus diverses et à les rendre aptes à recevoir
de solides teintures.
Parmi ces plantes, nées en général sous de lointains
climats, mais po"uvant s'accommoder aisément du nôtre,
le china-grass a été l'objet des études poursuivies avec
le plus d'acharnement.
» Les rapports cités plus haut, faits à la chambre de
commerce de Rouen par M. Cordier, l'un de ses mem-
bres les plus distingués et les plus amis du progrès,
dont le nom fait autorité en pareilles matières, contien-
nent l'exposé le plus clair des services que peut rendre
cette plante et des expériences concluantes auxquelles
ont été soumis les spécimens préparés par MM. Mal-
lard et Bonneau. Ces documents, dont la rédaction
nette et précise s'adresse aux personnes les moins
versées dans ces sortes d'études, feront peut-être époque
dans l'histoire des matières textiles, si, comme nous
l'espérons, le china-grass tient les promesses de ces
débuts. Nous ne trouvons rien de mieux, pour rensei-
gner le public sur cette importante question, que de
les reproduire textuellement.
« ESSAIS DE CHINA-GRASS MÉLANGÉ AVEC LE COTON.
» Rapport présenté à la chambre de commerce de Rouen et
approuvé le 18 avril 1864.
» Messieurs, la longue et douloureuse crise qui con-
tinue à sévir sur notre industrie cotonnière vous a
portés depuis longtemps à rechercher les moyens de
parer aux effets si désastreux de la disette du coton.
Dès les premiers jours de la guerre civile qui ensan-
glante l'Amérique du Nord, vous vous êtes préoccupés
de rechercher s'il n'y aurait pas possibilité de trouver
un filament susceptible de remplacer cette matière.
Malheureusement la différence était grande : il ne vous
suffisait pas de trouver simplement un équivalent - qui
pût satisfaire aux besoins de la consommation, votre
but était surtout de combattre le chômage ; il vous
fallait par conséquent rencontrer un textile possédant
les mêmes qualités que le coton et qui pût se prêter
aux mêmes opérations industrielles, autrement dit qui
pût être utilisé sur les métiers qui filent et qui-tissent
le coton.
» De divers côtés vous sont arrivées des propositions,
et des types de différentes natures vous ont été soumis.
Une correspondance volumineuse témoigne des diffi-
cultés attachées à la solution de ce problème.
» Nous avons fait essayer un duvet brillant et soyeux
provenant d'une espèce de chardon très-abondant au
cap Vert. Cet essai n'a donné aucun résultat satisfai-
sant.
» M. Nourrigat, de Lunel (Hérault), nous a adressé
dans une lettre, à la date du 11 janvier 1862, un spéci-
men d'une matière fibreuse qui ne pouvait répondre
au but que vous vous proposez pour les raisons sui-
vantes :
» Le produit est d'un blanc mat satisfaisant, mais il
est dur et roide, et conserve certaines parties ligneuses
qui en rendent l'emploi impossible pour les appareils.
qui travaillent le coton ; de plus, les fibres sont agglo-
mérées et en quelque sorte feutrées.
» Vous avez échangé plusieurs lettres avec l'inven-
teur, dans lesquelles vous avez fait connaître ces incon-
vénients en invitant votre correspondant à rechercher
les moyens qui pourraient les faire disparaître. Depuis
lors vous n'avez plus reçu aucune communication.
D Le 16 août 1863, M. Terwagne, de Lille, vous a fait
parvenir, dans une lettre, deux petits échantillons de
china-grass ou ortie de Siam, l'un brut, l'autre blanchi.
Frappés de la beauté de cette matière et pensant qu'elle
pouvait présenter de l'intérêt pour nos industriels, vous
avez invité, le 22 août, par la voie des journaux, les
manufacturiers de votre circonscription à en faire
l'examen.
)) Cet avis, reproduit par différents journaux de Paris
et de la province, vous a valu une première lettre de
MM. Mallard et Bonneau, de Lille, à la date du 24 août,
dans laquelle ces messieurs, revendiquant la priorité de
l'invention, vous annonçaient qu'ils se mettraient à
votre disposition pour faire toutes les études et tous les
essais que notre chambre jugerait convenable, en .vue
d'arriver à l'utilisation du china-grass sur les métiers
qui travaillent le coton. Ces messieurs nous annonçaient
en même temps que des études semblables se pour-
suivaient par les soins de la chambre de commerce de
Lille, dans le but de rechercher l'appropriation de cette
même matière aux machines spéciales à la région rou-
baisienne.
» Comme les spécimens que vous adressaient ces ho-
norables industriels étaient insuffisants pour qu'il fût
possible de faire une appréciation raisonnée, vous écri-
vites le 29 août 1863 à S. Exc. M. le ministre de l'agri-
nous ne saurions la passer sous silence. Nous sommes
heureux de nous appuyer, pour parler d'un si gtos-
sujet, sur des rapports rédigés par les hommes les plus
compétents.
Souvent à côté du mal le bien. C'est ainsi peut-être
que la crise cotonnière nous aura servi à pouvoir nous
passer, partiellement au moins, du coton, en donnant
naissance aux expériences de MM. Mallard et Bonneau,
qui, les premiers, ont trouvé le moyen d'utiliser la plante
filamenteuse appelée china-grass.
Bien avant la guerre d'Amérique, on avait, il est
vrai, déjà cherché un substitut ou tout au moins un
rival au roi-coton. Une si puissante et si riche royauté
industrielle était en vérité bien enviable. Trouver une
plante jouissant des mêmes propriétés textiles que le
coton (finesse, longueur, flexibilité, ténacité, élasticité,
pureté des fibres, affinité pour les substances tinctoriales),
et qui pût lutter avec avantage contre lui par le bon
marché de sa production, avait été l'objet de nombreuses
investigations.
Le conflit américain, en privant notre continent d'une
partie des cargaisons cotonnières que les Etats-Unis
avaient habitude de lui adresser, a stimulé encore da-
vantage ce zèle de recherches de la part de nos indus-
triels. La chimie s'est mise de la partie pour les aider
à transformer en matières textiles, prêtes à passer sous
les mêmes métiers que le coton, les plantes filamen-
teuses les plus diverses et à les rendre aptes à recevoir
de solides teintures.
Parmi ces plantes, nées en général sous de lointains
climats, mais po"uvant s'accommoder aisément du nôtre,
le china-grass a été l'objet des études poursuivies avec
le plus d'acharnement.
» Les rapports cités plus haut, faits à la chambre de
commerce de Rouen par M. Cordier, l'un de ses mem-
bres les plus distingués et les plus amis du progrès,
dont le nom fait autorité en pareilles matières, contien-
nent l'exposé le plus clair des services que peut rendre
cette plante et des expériences concluantes auxquelles
ont été soumis les spécimens préparés par MM. Mal-
lard et Bonneau. Ces documents, dont la rédaction
nette et précise s'adresse aux personnes les moins
versées dans ces sortes d'études, feront peut-être époque
dans l'histoire des matières textiles, si, comme nous
l'espérons, le china-grass tient les promesses de ces
débuts. Nous ne trouvons rien de mieux, pour rensei-
gner le public sur cette importante question, que de
les reproduire textuellement.
« ESSAIS DE CHINA-GRASS MÉLANGÉ AVEC LE COTON.
» Rapport présenté à la chambre de commerce de Rouen et
approuvé le 18 avril 1864.
» Messieurs, la longue et douloureuse crise qui con-
tinue à sévir sur notre industrie cotonnière vous a
portés depuis longtemps à rechercher les moyens de
parer aux effets si désastreux de la disette du coton.
Dès les premiers jours de la guerre civile qui ensan-
glante l'Amérique du Nord, vous vous êtes préoccupés
de rechercher s'il n'y aurait pas possibilité de trouver
un filament susceptible de remplacer cette matière.
Malheureusement la différence était grande : il ne vous
suffisait pas de trouver simplement un équivalent - qui
pût satisfaire aux besoins de la consommation, votre
but était surtout de combattre le chômage ; il vous
fallait par conséquent rencontrer un textile possédant
les mêmes qualités que le coton et qui pût se prêter
aux mêmes opérations industrielles, autrement dit qui
pût être utilisé sur les métiers qui filent et qui-tissent
le coton.
» De divers côtés vous sont arrivées des propositions,
et des types de différentes natures vous ont été soumis.
Une correspondance volumineuse témoigne des diffi-
cultés attachées à la solution de ce problème.
» Nous avons fait essayer un duvet brillant et soyeux
provenant d'une espèce de chardon très-abondant au
cap Vert. Cet essai n'a donné aucun résultat satisfai-
sant.
» M. Nourrigat, de Lunel (Hérault), nous a adressé
dans une lettre, à la date du 11 janvier 1862, un spéci-
men d'une matière fibreuse qui ne pouvait répondre
au but que vous vous proposez pour les raisons sui-
vantes :
» Le produit est d'un blanc mat satisfaisant, mais il
est dur et roide, et conserve certaines parties ligneuses
qui en rendent l'emploi impossible pour les appareils.
qui travaillent le coton ; de plus, les fibres sont agglo-
mérées et en quelque sorte feutrées.
» Vous avez échangé plusieurs lettres avec l'inven-
teur, dans lesquelles vous avez fait connaître ces incon-
vénients en invitant votre correspondant à rechercher
les moyens qui pourraient les faire disparaître. Depuis
lors vous n'avez plus reçu aucune communication.
D Le 16 août 1863, M. Terwagne, de Lille, vous a fait
parvenir, dans une lettre, deux petits échantillons de
china-grass ou ortie de Siam, l'un brut, l'autre blanchi.
Frappés de la beauté de cette matière et pensant qu'elle
pouvait présenter de l'intérêt pour nos industriels, vous
avez invité, le 22 août, par la voie des journaux, les
manufacturiers de votre circonscription à en faire
l'examen.
)) Cet avis, reproduit par différents journaux de Paris
et de la province, vous a valu une première lettre de
MM. Mallard et Bonneau, de Lille, à la date du 24 août,
dans laquelle ces messieurs, revendiquant la priorité de
l'invention, vous annonçaient qu'ils se mettraient à
votre disposition pour faire toutes les études et tous les
essais que notre chambre jugerait convenable, en .vue
d'arriver à l'utilisation du china-grass sur les métiers
qui travaillent le coton. Ces messieurs nous annonçaient
en même temps que des études semblables se pour-
suivaient par les soins de la chambre de commerce de
Lille, dans le but de rechercher l'appropriation de cette
même matière aux machines spéciales à la région rou-
baisienne.
» Comme les spécimens que vous adressaient ces ho-
norables industriels étaient insuffisants pour qu'il fût
possible de faire une appréciation raisonnée, vous écri-
vites le 29 août 1863 à S. Exc. M. le ministre de l'agri-
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