Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1864 01 décembre 1864
Description : 1864/12/01 (A9,N203). 1864/12/01 (A9,N203).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203334f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
466 L'ISTHME DE SUEZ,
d'Angleterre.—Mme de Plancy et son fils; M. Lynch,
voyageur anglais ; M. Multon, voyageur américain;
M. le baron Saillard, secrétaire d'ambassade; M. le
baron Sellière fils, deux popes desservant le culte
chrétien séparé pour les ouvriers grecs.
M. Ferdinand de Lesseps était accompagné par
M. Sciama , ingénieur en chef des travaux; par
M. Aubert-Roche, médecin en chef de l'isthme;
M. Laroche, ingénieur des ponts et chaussées, chef
de la division de Port-Saïd.
Le soir, M. Ferdinand de Lesseps a réuni dans la
grande salle du Cercle de la ville les entrepreneurs
des travaux, les employés avec leurs familles. Il a
porté un seul toast, le toast à S. M. l'Impératrice
Eugénie, accueilli par les applaudissements unani-
mes de l'assemblée, qui a fait écho avec non moins
d'enthousiasme à cette acclamation du président :
Vive l'Impératrice ! vive VEmpereur ! vive le Prince
Impérial !
La cordialité et l'ordre le plus parfaits n'ont pas
cessé de régner au milieu des réjouissances, hom-
mage rendu par la population entière à l'auguste
protectrice de ses travaux.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous annoncions dans notre dernier numéro qu'une
rixe était survenue à Ismaïlia entre des ouvriers
grecs et barbarins. Nous annoncions en même temps
la fin de cet incident regrettable, et nous ajoutions
que des mesures efficaces avaient été prises pour en
prévenir le retour. Ces mesures étaient la nomina-
tion d'un gouverneur résidant à Ismaïlia, investi de
l'autorité du vice-roi, et de l'envoi d'autres délégués
du prince dans les diverses stations de la ligne des
travaux.
Nous pensions que notre simple récit aurait réduit
l'événement à ses véritables proportions. Ce n'est pas
la première fois que dans les grandes aggloméra-
tions de travailleurs des collisions de cette espèce
éclatent. Il est vrai pourtant que jusqu'ici rien de
pareil n'avait eu lieu dans l'isthme, quoique le corps
des ouvriers de la Compagnie fut composé d'hommes
appartenant aux nationalités les plus diverses. Ce-
pendant à la suite de commentaires peu bienveillants
et de rumeurs plus qu'inexactes répandues à la Bourse,
une sorte de panique s'est un instant manifestée sur
les actions de Suez, et un incident sans portée est
devenu le signal d'une baisse considérable. Cette
surprise, il est vrai, n'a pas duré longtemps. Le pu-
blic s'est promptement remis de sa première émotion.
Nous lui devons néanmoins des renseignements qui
achèveront de l'éclairer et de le raffermir.
Nous affirmons donc de nouveau, d'après nos der-
nières correspondances, que l'ordre le plus complet
a été rétabli et règne à Ismaïlia, que la perturbation
soudaine et passagère qui a un instant agité cette
ville a aujourd'hui complétement disparu, que toutes
les précautions sont prises pour qu'elle ne se renou-
velle point, qu'elle n'a jamais eu d'ailleurs un carac-
tère de sérieuse gravité, et que les individus qui y
ont pris part, reconnaissant leur faute, attendent avec
calme les résultats de l'enquête, après laquelle jus-
tice sera rendue à chacun.
Cet accident n'a eu et ne peut avoir aucune in-
fluence sur la situation de la Compagnie. C'est ce
qui sans doute est aujourd'hui évident pour tout le
monde, et ce qui le prouve, c'est qu'il n'en est même
plus question dans les correspondances égyptiennes
arrivées par les derniers paquebots. Jamais, au con-
traire, au point de vue politique et financier, la po-
sition de la Compagnie n'a été meilleure. Ses droits
contestés ont été définis et garantis par une sentence
souveraine. Cette sentence, le vice-roi a commencé
à l'exécuter par le paiement du premier terme de
l'indemnité, terme échu le 1er novembre de cette an-
née. Financièrement et par l'effet de la décision im-
périale, les ressources pécuniaires de la Compagnie
sont plus considérables qu'au jour où son capital
social était encore intact. Le canal d'eau douce est
achevé; l'eau du Nil traverse le désert et va porter
ses eaux bienfaisantes jusqu'aux deux extrémités de
l'isthme, à Port-Saïd et à Suez. Le désert lui-même
est vaincu ; des villes et des stations considérables
s'élèvent au milieu de ses anciennes solitudes. La
désolation de ses sables a fait place à la production,
à la vie, au travail. A ces sables les travaux de la
Compagnie ont déjà donné une valeur qu'une com-
mission impériale a estimée à 500 francs l'hectare.
La possibilité du percement de l'isthme est ac-
quise et démontrée. Les incrédulités les plus
obstinées n'osent plus la nier. Un immense ma-
tériel de machines s'accumule successivement sur
la ligne des opérations subséque ntes. Les grands
obstacles politiques, financiers et naturels sont sur-
montés. L'esprit qui se rappelle les crises et les dif-
ficultés du passé et qui se rend compte des réalités
actuelles, peut s'étonner avec raison des progrès ac-
complis, et surtout de la solidité de la position ac-
tuelle, si on la compare avec les difficultés de toute
sorte qu'il a fallu traverser. Maintenant, dans l'op i-
nion du monde, dans l'opinion de la science comme
dans celle du simple spectateur, le canal de Suez est
une œuvre inévitable, inscrite dans la nécessité des
choses, marquée au sceau des besoins du siècle et des
aspirations les plus impérieuses de notre civilisation.
Dans ses plus mauvais jours, pas un de ses adver-
saires n'a osé dire que s'il était faisable il ne devait
pas se faire. Le jour où, de l'aveu de tous, il est re-
connu faisable il est fait.
Que quelques rancunes surannées; que quelques
d'Angleterre.—Mme de Plancy et son fils; M. Lynch,
voyageur anglais ; M. Multon, voyageur américain;
M. le baron Saillard, secrétaire d'ambassade; M. le
baron Sellière fils, deux popes desservant le culte
chrétien séparé pour les ouvriers grecs.
M. Ferdinand de Lesseps était accompagné par
M. Sciama , ingénieur en chef des travaux; par
M. Aubert-Roche, médecin en chef de l'isthme;
M. Laroche, ingénieur des ponts et chaussées, chef
de la division de Port-Saïd.
Le soir, M. Ferdinand de Lesseps a réuni dans la
grande salle du Cercle de la ville les entrepreneurs
des travaux, les employés avec leurs familles. Il a
porté un seul toast, le toast à S. M. l'Impératrice
Eugénie, accueilli par les applaudissements unani-
mes de l'assemblée, qui a fait écho avec non moins
d'enthousiasme à cette acclamation du président :
Vive l'Impératrice ! vive VEmpereur ! vive le Prince
Impérial !
La cordialité et l'ordre le plus parfaits n'ont pas
cessé de régner au milieu des réjouissances, hom-
mage rendu par la population entière à l'auguste
protectrice de ses travaux.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous annoncions dans notre dernier numéro qu'une
rixe était survenue à Ismaïlia entre des ouvriers
grecs et barbarins. Nous annoncions en même temps
la fin de cet incident regrettable, et nous ajoutions
que des mesures efficaces avaient été prises pour en
prévenir le retour. Ces mesures étaient la nomina-
tion d'un gouverneur résidant à Ismaïlia, investi de
l'autorité du vice-roi, et de l'envoi d'autres délégués
du prince dans les diverses stations de la ligne des
travaux.
Nous pensions que notre simple récit aurait réduit
l'événement à ses véritables proportions. Ce n'est pas
la première fois que dans les grandes aggloméra-
tions de travailleurs des collisions de cette espèce
éclatent. Il est vrai pourtant que jusqu'ici rien de
pareil n'avait eu lieu dans l'isthme, quoique le corps
des ouvriers de la Compagnie fut composé d'hommes
appartenant aux nationalités les plus diverses. Ce-
pendant à la suite de commentaires peu bienveillants
et de rumeurs plus qu'inexactes répandues à la Bourse,
une sorte de panique s'est un instant manifestée sur
les actions de Suez, et un incident sans portée est
devenu le signal d'une baisse considérable. Cette
surprise, il est vrai, n'a pas duré longtemps. Le pu-
blic s'est promptement remis de sa première émotion.
Nous lui devons néanmoins des renseignements qui
achèveront de l'éclairer et de le raffermir.
Nous affirmons donc de nouveau, d'après nos der-
nières correspondances, que l'ordre le plus complet
a été rétabli et règne à Ismaïlia, que la perturbation
soudaine et passagère qui a un instant agité cette
ville a aujourd'hui complétement disparu, que toutes
les précautions sont prises pour qu'elle ne se renou-
velle point, qu'elle n'a jamais eu d'ailleurs un carac-
tère de sérieuse gravité, et que les individus qui y
ont pris part, reconnaissant leur faute, attendent avec
calme les résultats de l'enquête, après laquelle jus-
tice sera rendue à chacun.
Cet accident n'a eu et ne peut avoir aucune in-
fluence sur la situation de la Compagnie. C'est ce
qui sans doute est aujourd'hui évident pour tout le
monde, et ce qui le prouve, c'est qu'il n'en est même
plus question dans les correspondances égyptiennes
arrivées par les derniers paquebots. Jamais, au con-
traire, au point de vue politique et financier, la po-
sition de la Compagnie n'a été meilleure. Ses droits
contestés ont été définis et garantis par une sentence
souveraine. Cette sentence, le vice-roi a commencé
à l'exécuter par le paiement du premier terme de
l'indemnité, terme échu le 1er novembre de cette an-
née. Financièrement et par l'effet de la décision im-
périale, les ressources pécuniaires de la Compagnie
sont plus considérables qu'au jour où son capital
social était encore intact. Le canal d'eau douce est
achevé; l'eau du Nil traverse le désert et va porter
ses eaux bienfaisantes jusqu'aux deux extrémités de
l'isthme, à Port-Saïd et à Suez. Le désert lui-même
est vaincu ; des villes et des stations considérables
s'élèvent au milieu de ses anciennes solitudes. La
désolation de ses sables a fait place à la production,
à la vie, au travail. A ces sables les travaux de la
Compagnie ont déjà donné une valeur qu'une com-
mission impériale a estimée à 500 francs l'hectare.
La possibilité du percement de l'isthme est ac-
quise et démontrée. Les incrédulités les plus
obstinées n'osent plus la nier. Un immense ma-
tériel de machines s'accumule successivement sur
la ligne des opérations subséque ntes. Les grands
obstacles politiques, financiers et naturels sont sur-
montés. L'esprit qui se rappelle les crises et les dif-
ficultés du passé et qui se rend compte des réalités
actuelles, peut s'étonner avec raison des progrès ac-
complis, et surtout de la solidité de la position ac-
tuelle, si on la compare avec les difficultés de toute
sorte qu'il a fallu traverser. Maintenant, dans l'op i-
nion du monde, dans l'opinion de la science comme
dans celle du simple spectateur, le canal de Suez est
une œuvre inévitable, inscrite dans la nécessité des
choses, marquée au sceau des besoins du siècle et des
aspirations les plus impérieuses de notre civilisation.
Dans ses plus mauvais jours, pas un de ses adver-
saires n'a osé dire que s'il était faisable il ne devait
pas se faire. Le jour où, de l'aveu de tous, il est re-
connu faisable il est fait.
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