Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1864 15 novembre 1864
Description : 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17. 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033331
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2012
450 L'ISTHME DE SUEZ,
avent, nous osons le dire, que nous n'abuserons pas
de cette latitude.
Nos lettres du 5 nous apprennent que contraire-
ment aux informations reçues par le journal la
France, et sur lesquelles nous avions fait nos ré-
serves, le voyage de S. A. le vice-roi dans l'isthme
avait été ajourné. Ce voyage n'aurait lieu qu'après
la conclusion de l'arrangement complet des ques-
tions qui ont déterminé le départ de M. Ferdinand
de Lesseps pour l'Egypte.
En attendant, les meilleures relations continuent
à exister entre Son Altesse et le président de la Com-
pagnie. La sentence impériale s'exécute. Le prince,
désireux de se conformer à ses décisions, a fait
écrire par son ministre des finances à l'agent supé-
rieur de la Compagnie qu'il était prêt à verser, au
choix de ce dernier, soit à Alexandrie, soit à Paris,
les 3,250 000 francs du premier terme de l'indemnité,
payable le 1er novembre courant, et comme la caisse
sociale en Egypte est amplement munie de fonds,
l'agent supérieur a demandé que la somme lui fût
remise en une traite sur Paris. C'est donc un point
réglé, et les autres échéances, payables de semestre
en semestre, seront, nous n'en doutons pas, cou-
vertes avec la même exactitude.
Malheureusement, ces mêmes correspondances nous
apprennent qu'une rixe s'est élevée à Ismaïlia entre
les ouvriers grecs et les barbarins employés aux
travaux. Les barbarins n'appartiennent pas à la po-
pulation égyptienne proprement dite. Ils appar-
tiennent à des tribus de race berbère, qui habitent
du côté de la Nubie. La rixe a été un instant sé-
rieuse. Il y a eu des morts et des blessés; mais
l'ordre a été promptement rétabli. M. Ferdinand
de Lesseps, averti, s'est rendu de sa personne sur les
lieux et a calmé l'agitation des esprits.
Sur sa réclamation, le gouvernement égyptien a
ordonné une enquête qui se poursuit activement. De
plus, S. A. le vice-roi a immédiatement nommé et
fait installer à Ismaïlia un gouverneur pour préve-
nir le retour de ces désordres. Ce gouverneur est Is-
maïl-Bey. Le prince a également nommé, dans les
diverses stations de l'isthme, des délégués de son
autorité. Cet incident, s'il a causé dans le travail
quelque perturbation purement locale et passagère,
n'empêche pas l'installation générale de se poursuivre
avec persévérance et activité.
Les arrivages de matériel continuent à Port-Saïd,
où le commerce fait aussi ses expéditions pour l'ali-
mentation des besoins de la ville. Les ateliers pour
la fabrication des blocs artificiels avancent chaque
jour, et tout porte à croire que vers la fin de l'année
cette installation sera terminée. En attendant on
poursuit l'immersion des blocs d'enrochement expé-
diés du Mex, pour réunir au moyen de la digue
submersible l'îlot de la rade et l'appontement.
Les appareils déjà à la disposition de la Compa-
gnie ou commandés par elle sont arrivés à Port-
Saïd. On sait que dix-neuf des petites dragues qui
doivent travailler au creusement du canal maritime
ont été livrées à l'entrepreneur dans une période
qui s'étend d'avril à septembre. Nous avons dit en
outre que dix dragues d'une grande puissance
avaient été commandées à l'établissement des Forges
et Chantiers de la Méditerranée et dix autres à l'éta-
, blissement de MM. Gouin. On travaille avec ardeur
à Port-Saïd au montage de ces machines. Quelques-
unes subissent déjà les essais qui doivent précéder
leur réception, et sans rien préjuger sur les résultats
des expériences, nous espérons que tout ce matériel
pourra fonctionner prochainement.
Plusieurs grues sont également installées, d'autres
sont en montage ou en cours d'essai.
Cent vingt-neuf chalands ont été Tnis en chantier,
cent dix ont été lancés, sur lesquels trente-deux sont
pontés; quatre-vingt-cinq sont déjà livrés; le$
vingt-cinq autres sont presque entièrement terminés.
Il n'est pas improbable que pour stimuler l'ardeur
des entrepreneurs et pourvoir à tous les besoins
d'un service aussi considérable, M. Ferd. de Lesseps
prolonge son séjour en Égypte, et que peut-être
même il ne s'en éloigne point pendant toute la cam-
pagne d'hiver. Nous savons qu'il ne néglige rien
pour tendre tous les ressorts du travail et pour hâ-
ter l'instant où, après l'installation achevée, les opé-
rations du creusement recevront leur élan sur toute
la ligne depuis Port Saïd jusqu'à Suez.
C'est par-dessus tout une question de machines et
de matériel, et nous pouvons dire que la Compagnie
n'épargne rien pour qu'à ce point de vue son pro-
gramme se réalise.
ERNEST DESPLACES.
LES OUVRIERS FRANÇAIS DANS L'ISTHME.
C'est avec une véritable et patriotique satisfaction
que nous reproduisons les faits suivants publiés par
un journal d'Alexandrie. On sait que ce n'est pas la
première fois que les ouvriers de la Compagnie se
signalent par des actes de courage, de dévouement
et d'humanité.
On lit dans l'Egypte du 3 novembre :
J. MONGIN.
« De l'Ecluse, à Suez, 28 octobre 1864.
» M. LE DIRECTEUR DU JOURNAL l'Egypte,
A ALEXANDRIE.
» Les soussignés ont l'honneur de vous faire part
avent, nous osons le dire, que nous n'abuserons pas
de cette latitude.
Nos lettres du 5 nous apprennent que contraire-
ment aux informations reçues par le journal la
France, et sur lesquelles nous avions fait nos ré-
serves, le voyage de S. A. le vice-roi dans l'isthme
avait été ajourné. Ce voyage n'aurait lieu qu'après
la conclusion de l'arrangement complet des ques-
tions qui ont déterminé le départ de M. Ferdinand
de Lesseps pour l'Egypte.
En attendant, les meilleures relations continuent
à exister entre Son Altesse et le président de la Com-
pagnie. La sentence impériale s'exécute. Le prince,
désireux de se conformer à ses décisions, a fait
écrire par son ministre des finances à l'agent supé-
rieur de la Compagnie qu'il était prêt à verser, au
choix de ce dernier, soit à Alexandrie, soit à Paris,
les 3,250 000 francs du premier terme de l'indemnité,
payable le 1er novembre courant, et comme la caisse
sociale en Egypte est amplement munie de fonds,
l'agent supérieur a demandé que la somme lui fût
remise en une traite sur Paris. C'est donc un point
réglé, et les autres échéances, payables de semestre
en semestre, seront, nous n'en doutons pas, cou-
vertes avec la même exactitude.
Malheureusement, ces mêmes correspondances nous
apprennent qu'une rixe s'est élevée à Ismaïlia entre
les ouvriers grecs et les barbarins employés aux
travaux. Les barbarins n'appartiennent pas à la po-
pulation égyptienne proprement dite. Ils appar-
tiennent à des tribus de race berbère, qui habitent
du côté de la Nubie. La rixe a été un instant sé-
rieuse. Il y a eu des morts et des blessés; mais
l'ordre a été promptement rétabli. M. Ferdinand
de Lesseps, averti, s'est rendu de sa personne sur les
lieux et a calmé l'agitation des esprits.
Sur sa réclamation, le gouvernement égyptien a
ordonné une enquête qui se poursuit activement. De
plus, S. A. le vice-roi a immédiatement nommé et
fait installer à Ismaïlia un gouverneur pour préve-
nir le retour de ces désordres. Ce gouverneur est Is-
maïl-Bey. Le prince a également nommé, dans les
diverses stations de l'isthme, des délégués de son
autorité. Cet incident, s'il a causé dans le travail
quelque perturbation purement locale et passagère,
n'empêche pas l'installation générale de se poursuivre
avec persévérance et activité.
Les arrivages de matériel continuent à Port-Saïd,
où le commerce fait aussi ses expéditions pour l'ali-
mentation des besoins de la ville. Les ateliers pour
la fabrication des blocs artificiels avancent chaque
jour, et tout porte à croire que vers la fin de l'année
cette installation sera terminée. En attendant on
poursuit l'immersion des blocs d'enrochement expé-
diés du Mex, pour réunir au moyen de la digue
submersible l'îlot de la rade et l'appontement.
Les appareils déjà à la disposition de la Compa-
gnie ou commandés par elle sont arrivés à Port-
Saïd. On sait que dix-neuf des petites dragues qui
doivent travailler au creusement du canal maritime
ont été livrées à l'entrepreneur dans une période
qui s'étend d'avril à septembre. Nous avons dit en
outre que dix dragues d'une grande puissance
avaient été commandées à l'établissement des Forges
et Chantiers de la Méditerranée et dix autres à l'éta-
, blissement de MM. Gouin. On travaille avec ardeur
à Port-Saïd au montage de ces machines. Quelques-
unes subissent déjà les essais qui doivent précéder
leur réception, et sans rien préjuger sur les résultats
des expériences, nous espérons que tout ce matériel
pourra fonctionner prochainement.
Plusieurs grues sont également installées, d'autres
sont en montage ou en cours d'essai.
Cent vingt-neuf chalands ont été Tnis en chantier,
cent dix ont été lancés, sur lesquels trente-deux sont
pontés; quatre-vingt-cinq sont déjà livrés; le$
vingt-cinq autres sont presque entièrement terminés.
Il n'est pas improbable que pour stimuler l'ardeur
des entrepreneurs et pourvoir à tous les besoins
d'un service aussi considérable, M. Ferd. de Lesseps
prolonge son séjour en Égypte, et que peut-être
même il ne s'en éloigne point pendant toute la cam-
pagne d'hiver. Nous savons qu'il ne néglige rien
pour tendre tous les ressorts du travail et pour hâ-
ter l'instant où, après l'installation achevée, les opé-
rations du creusement recevront leur élan sur toute
la ligne depuis Port Saïd jusqu'à Suez.
C'est par-dessus tout une question de machines et
de matériel, et nous pouvons dire que la Compagnie
n'épargne rien pour qu'à ce point de vue son pro-
gramme se réalise.
ERNEST DESPLACES.
LES OUVRIERS FRANÇAIS DANS L'ISTHME.
C'est avec une véritable et patriotique satisfaction
que nous reproduisons les faits suivants publiés par
un journal d'Alexandrie. On sait que ce n'est pas la
première fois que les ouvriers de la Compagnie se
signalent par des actes de courage, de dévouement
et d'humanité.
On lit dans l'Egypte du 3 novembre :
J. MONGIN.
« De l'Ecluse, à Suez, 28 octobre 1864.
» M. LE DIRECTEUR DU JOURNAL l'Egypte,
A ALEXANDRIE.
» Les soussignés ont l'honneur de vous faire part
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