Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1864 01 décembre 1864
Description : 1864/12/01 (A9,N203). 1864/12/01 (A9,N203).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203334f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 475
Le Nil, qui s'est tenu cette année à six pieds
au-dessous du niveau atteint l'année dernière, a
laissé peu d'eau dans les canaux intérieurs. Ces ca-
naux manquent déjà d'eau, et les propriétaires des
terrains environnants se trouvent dans l'impossibi-
lité de faire leurs semailles. Cela pourrait nous faire
craindre pour l'année prochaine une nouvelle insuf-
fisance de céréales pour la consommation locale;
mais le vice-roi a donné des ordres formels à tous
les gouverneurs des provinces, et la sage prévoyance
de Son Altesse a su réglementer les tolérances pour
les semailles. Tel propriétaire n'a le droit d'ense-
mencer en coton qu'une partie proportionnelle de
ses terres, laissant à la récolte des céréales la part
normale qui doit lui être faite.
En général nos contrées, d'habitude si gaies et
si riantes, semblent avoir été assombries par la baisse
des cotons et le manque de numéraire. Leur gaieté
de ces deux dernières années surtout a disparu,
d'autant plus qu'aux premiers jours de novembre
se présentent les premières échéances pour les pro-
priétaires de terrains qui d'ordinaire voient cette
époque avec plaisir, et remplissent facilement leurs
engagements ayant vendu leurs cotons au minimum
rassurant de 50 tallaris, mais aujourd'hui les choses
ont considérablement changé et ils ont ont dû fort
en rabattre, n'ayant pu atteindre qu'un chiffre de
35 tallaris.
Les fabriques pour l'égrenage sont presque
toutes inoccupées, à une faible exception près, qui
s'est adonnée à une petite partie de graines prove-
nant de Mehalla et de Zagazig, au prix de P. T. 15.
Néanmoins, il est certain que sous peu toutes les
usines seront en pleine activité. (L'Égypte.)
VARIÉTÉS.
La Cochinchine.
Soumise aujourd'hui par nos armes, destinée,
nous l'espérons, à devenir la conquête pacifique et
plus fructueuse de notre civilisation, la Cochinchine
est encore une des contrées les moins connues du
public français. Il sait vaguement que cette terre
est une des plus riches et des plus fertiles du moide,
et il sait aussi que l'ouverture du canal de Suez ne
peut que donner une grande valeur à cette posses-
sion nouvelle. Mais peu de renseignements lui sont
parvenus jusqu'ici sur les ressources de toute nature
que présentent ses produits à notre commerce et aux
progrès de nos sciences naturelles. La Revue de
Paris a reçu d'un de nos écrivains les plus ingénieux
et les plus distingués, M. Toussenel, la communi-
cation de la relation d'un voyage fait dans l'inté-
rieur de ces contrées par un jeune officier de marine.
Cette relation nous a paru d'un vif intérêt, instructif
et attachant à la fois, et en l'empruntant à l'excel-
lent recueil qui la publie dans son numéro du 27 no-
vembre, notre but est comme lui d'appeler l'at-
tention des hommes d'entreprise et de nos naviga-
teurs sur une colonie naissante, qui semble présenter
tant d'avenir.
FLEURY.
UNE EXCURSION DANS LE PAYS DRS STIENGS.
La diane n'a pas encore éveillé les paisibles habitants
du petit fort de T. N., que déjà nos chariots se met-
tent en mouvement, que nos petits chevaux manillais
piaffent d'impatience dans la cour, attendant la fin de
nos derniers préparatifs : une grande tasse de café noir
est le coup de l'étrier.
Enfin nous voici en route! C'est par une belle mati-
née de février ; une joyeuse brise de N.-E. souffle dans
les grands arbres de la forêt, et nous avons presque
froid dans nos légers habits de toile. — Savez-vous ce
que c'est que d'avoir froid par 10 degrés de latitude,
quand depuis quatre ou cinq ans l'on n'a pas vu l'hi-
ver du beau pays de France?. C'est le soleil après la
tempête, :la pluie au milieu du désert, la jolie fille du
square Vintimille après la femelle hottentote, la Somou-
lie, les déesses jaunes et cuivrées de l'extrême Orient
Nous étions déjà bien loin quand le soleil dora de
ses premiers rayens les cimes de la montagne Ma-
dame, et chacun de nous fumant silencieusement sa
pipe lâchait négligemment la bride à son imagination
et à son cheval. C'est si bon de rêver sans dormir !
« Eh bien ! little one ! me dit le commandant, à quoi
songez-vous donc ? le départ ne vous dit-il rien de bon,
que vous êtes silencieux comme une tombe !
» —Ma foi, commandant, je pense que cette fois noua
allons voir les peuples libres qu'on appelle les Stiengs, et
que les courriers cambodgiens qui voudraient nous ap-
porter contre-ordre auraient beaucoup à faire au train
dont nous allons 1 Je pense aussi qu'il ne manque rien
à nos provisions, et que d'ici à quinze jours nos bonnes
armes auront fait grand ravage parmi les bêtes du bon
Dieu. »
Dès lors le silence fut rompu, et d'un bout à l'autre
de la colonne s'établit un bavardage au moins aussi
animé que celui des oiseaux qui s'éveillaient au-des-
sus de nos tètes.
Pendant que nous marchons ainsi, permettez-moi de
vous dire qui nous sommes, et ce que nous prétendons
faire. Ce ne sera pas long.
Nous sommes deux guerriers en vacance, fervents
disciples de saint Hubert, et pour le moment fort peu
soucieux des ordonnances du roi sur l'alignement des
bataillons et sur la chasse. — Six cavaliers nous ac -
compagnent : trois chasseurs d'Afrique, que le sort est
venu jeter sur la terre de Cochinchine, et trois Tagals,
habitants des Philippines, si fiers et si hardis qu'ils se
mangeraient les uns les autres plutôt que de reculer
d'une semelle, — Babylas est le chef de nos écuries ;
Le Nil, qui s'est tenu cette année à six pieds
au-dessous du niveau atteint l'année dernière, a
laissé peu d'eau dans les canaux intérieurs. Ces ca-
naux manquent déjà d'eau, et les propriétaires des
terrains environnants se trouvent dans l'impossibi-
lité de faire leurs semailles. Cela pourrait nous faire
craindre pour l'année prochaine une nouvelle insuf-
fisance de céréales pour la consommation locale;
mais le vice-roi a donné des ordres formels à tous
les gouverneurs des provinces, et la sage prévoyance
de Son Altesse a su réglementer les tolérances pour
les semailles. Tel propriétaire n'a le droit d'ense-
mencer en coton qu'une partie proportionnelle de
ses terres, laissant à la récolte des céréales la part
normale qui doit lui être faite.
En général nos contrées, d'habitude si gaies et
si riantes, semblent avoir été assombries par la baisse
des cotons et le manque de numéraire. Leur gaieté
de ces deux dernières années surtout a disparu,
d'autant plus qu'aux premiers jours de novembre
se présentent les premières échéances pour les pro-
priétaires de terrains qui d'ordinaire voient cette
époque avec plaisir, et remplissent facilement leurs
engagements ayant vendu leurs cotons au minimum
rassurant de 50 tallaris, mais aujourd'hui les choses
ont considérablement changé et ils ont ont dû fort
en rabattre, n'ayant pu atteindre qu'un chiffre de
35 tallaris.
Les fabriques pour l'égrenage sont presque
toutes inoccupées, à une faible exception près, qui
s'est adonnée à une petite partie de graines prove-
nant de Mehalla et de Zagazig, au prix de P. T. 15.
Néanmoins, il est certain que sous peu toutes les
usines seront en pleine activité. (L'Égypte.)
VARIÉTÉS.
La Cochinchine.
Soumise aujourd'hui par nos armes, destinée,
nous l'espérons, à devenir la conquête pacifique et
plus fructueuse de notre civilisation, la Cochinchine
est encore une des contrées les moins connues du
public français. Il sait vaguement que cette terre
est une des plus riches et des plus fertiles du moide,
et il sait aussi que l'ouverture du canal de Suez ne
peut que donner une grande valeur à cette posses-
sion nouvelle. Mais peu de renseignements lui sont
parvenus jusqu'ici sur les ressources de toute nature
que présentent ses produits à notre commerce et aux
progrès de nos sciences naturelles. La Revue de
Paris a reçu d'un de nos écrivains les plus ingénieux
et les plus distingués, M. Toussenel, la communi-
cation de la relation d'un voyage fait dans l'inté-
rieur de ces contrées par un jeune officier de marine.
Cette relation nous a paru d'un vif intérêt, instructif
et attachant à la fois, et en l'empruntant à l'excel-
lent recueil qui la publie dans son numéro du 27 no-
vembre, notre but est comme lui d'appeler l'at-
tention des hommes d'entreprise et de nos naviga-
teurs sur une colonie naissante, qui semble présenter
tant d'avenir.
FLEURY.
UNE EXCURSION DANS LE PAYS DRS STIENGS.
La diane n'a pas encore éveillé les paisibles habitants
du petit fort de T. N., que déjà nos chariots se met-
tent en mouvement, que nos petits chevaux manillais
piaffent d'impatience dans la cour, attendant la fin de
nos derniers préparatifs : une grande tasse de café noir
est le coup de l'étrier.
Enfin nous voici en route! C'est par une belle mati-
née de février ; une joyeuse brise de N.-E. souffle dans
les grands arbres de la forêt, et nous avons presque
froid dans nos légers habits de toile. — Savez-vous ce
que c'est que d'avoir froid par 10 degrés de latitude,
quand depuis quatre ou cinq ans l'on n'a pas vu l'hi-
ver du beau pays de France?. C'est le soleil après la
tempête, :la pluie au milieu du désert, la jolie fille du
square Vintimille après la femelle hottentote, la Somou-
lie, les déesses jaunes et cuivrées de l'extrême Orient
Nous étions déjà bien loin quand le soleil dora de
ses premiers rayens les cimes de la montagne Ma-
dame, et chacun de nous fumant silencieusement sa
pipe lâchait négligemment la bride à son imagination
et à son cheval. C'est si bon de rêver sans dormir !
« Eh bien ! little one ! me dit le commandant, à quoi
songez-vous donc ? le départ ne vous dit-il rien de bon,
que vous êtes silencieux comme une tombe !
» —Ma foi, commandant, je pense que cette fois noua
allons voir les peuples libres qu'on appelle les Stiengs, et
que les courriers cambodgiens qui voudraient nous ap-
porter contre-ordre auraient beaucoup à faire au train
dont nous allons 1 Je pense aussi qu'il ne manque rien
à nos provisions, et que d'ici à quinze jours nos bonnes
armes auront fait grand ravage parmi les bêtes du bon
Dieu. »
Dès lors le silence fut rompu, et d'un bout à l'autre
de la colonne s'établit un bavardage au moins aussi
animé que celui des oiseaux qui s'éveillaient au-des-
sus de nos tètes.
Pendant que nous marchons ainsi, permettez-moi de
vous dire qui nous sommes, et ce que nous prétendons
faire. Ce ne sera pas long.
Nous sommes deux guerriers en vacance, fervents
disciples de saint Hubert, et pour le moment fort peu
soucieux des ordonnances du roi sur l'alignement des
bataillons et sur la chasse. — Six cavaliers nous ac -
compagnent : trois chasseurs d'Afrique, que le sort est
venu jeter sur la terre de Cochinchine, et trois Tagals,
habitants des Philippines, si fiers et si hardis qu'ils se
mangeraient les uns les autres plutôt que de reculer
d'une semelle, — Babylas est le chef de nos écuries ;
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