Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1864 15 novembre 1864
Description : 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17. 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033331
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 459
pour le china-grass que pour le calicot fabriqué avec
les mélanges actuels. Si le calicot manifeste un peu
plus d'affinité pour la coloration il serait facile, avec
une trempe de plus, d'arriver au même degré d'in-
tensité.
» Nous ferons la même observation pour les autres
couleurs : il suffirait de modifier les mordants, et l'on
arriverait sans peine au coloris des indiennes sur tout
coton.
» En résumé, il résulte des expériences auxquelles
nous nous sommes livrés sur l'échantillon de china-
grass qui nous a été confié :
10 Que la multiplication de la matière préparée par
MM. Mallard et Bonneau, mélangée avec 50 pour 100
de coton jumel, ne présente aucune difficulté sérieuse
ni pour la filature, ni pour le tissage, ni pour l'impres-
sion, ni pour la teinture, en se servant des machines
et outils, ainsi que des procédés généralement employés
dans notre région ;
» 2° Que le china-grass préparé par MM. Mallard et
Bonneau répond autant que possible au but que notre
chambre s'est proposé par les motifs suivants :
» Au point de vue industriel, cette matière est bien
réellement un substitut du coton, la filature et le tis-
sage pouvant l'utiliser (A et B) sans modification dans
leur outillage.
» La fabrication des cretonnes, des calicots, des toi-
les de ménage, peut en faire sortir un équivalent (A-B)
de leurs articles courants.
» La fabrication des indiennes et des foulards y
trouve une matière première remplaçant facilement le
calicot : C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, 0.
» La fabrication des rouenneries peut également y
trouver un équivalent du coton, comme le démontrent
les échantillons que nous venons de citer, notamment
le K et l'O.
» 3° Enfin, qu'au point de vue commercial, cette ma-
tière est plus qu'un équivalent du coton, attendu qu'en
outre des mérites de ce dernier, elle en possède d'au-
tres qui lui sont propres.
» 11 nous reste encore à examiner une dernière ap-
préciation, et celle-ci est importante, si même elle n'est
pas la question capitale, à savoir le prix de revient de
cette matière.
) Nous nous trouvons en présence d'inventeurs bre-
vetés et par conséquent en possession du monopole de
leur produit. Nous n'avons donc pas à rechercher les
frais que nécessite leur procédé, sur lequel nous ne
possédons d'ailleurs aucune donnée ; nous devons ac-
cepter leur déclaration de ce jour, 6 avril, confirmant
celle qu'ils ont déjà faite le 19 septembre 1863, par la-
quelle ils s'engagent à fournir le china-grass, prêt à
être cardé avec le coton, au prix maximum de 1 fr.
57 cent. le kilogramme, ce qui, au cours actuel des
cotons, détermine une moyenne de plus de 30 pour 100
au-dessous du coton en laine.
» Rien qu'à ce titre, l'invention de MM. Mallard et Bon-
neau offre une précieuse ressource pour notre industrie
cotonnière, eu égard aux circonstances au milieu des-
quelles nous nous trouvons ; mais elle possède des qua-
lités propres qui doivent lui assurer un avenir sérieux ;
elle a plus que le mérite d'être un expédient, en ce
qu'elle donne naissance à un type nouveau, spécial, qui
participe à la fois des qualités du coton et du lin, et
qui devra se faire une place particulière dans la con-
sommation ; elle agrandit donc le champ de l'activité
de nos industries textiles.
» Si nous posons la comparaison d'une manière abso-
lue entre les étoffes en lin et les étoffes en coton, on
sait que la différence de prix qui s'établit en temps nor-
mal entre ces deux articles est surtout le résultat des
manipulations plus compliquées et plus coûteuses que
nécessite le travail du lin; l'invention de MM. Mallard
et Bonneau, ayant pour effet d'assimiler industrielle-
ment le china-grass au coton, de ce chef, ils en font
essentiellement un article de bas prix, c'est-à-dire en-
trant dans les conditions qui sont propres à la région
normande.
» En conséquence, Messieurs, nous vous proposons les
conclusions suivantes :
» D'adresser des félicitations à MM. Mallard et Bonneau
pour les résultats qu'ils ont obtenus en rendant le
china-grass susceptible d'être cardé et filé avec du
coton ;
» De leur exprimer toutes nos sympathies pour leur
découverte, qui ouvre réellement des perspectives nou-
velles à l'industrie textile, d'autant plus que leur pro-
cédé, suivant ces inventeurs, est susceptible d'être ap-
pliqué à une foule d'autres matières filamenteuses ;
» De leur déclarer que vous verriez avec une vive sa-
tisfaction la création, dans notre centre industriel, d'un
établissement destiné à préparer le china-grass, ainsi
qu'ils en expriment l'intention dans leur lettre du
6 avril courant. »
«La chambre de commerce de Rouen approuva ce pre-
mier rapport, et pour encourager MM. Mallard et Bon-
neau à persévérer dans des travaux dont les premiers
résultats étaient aussi satisfaisants, décida qu'une ex-
position publique serait faite, dans.la salle même de
ses archives, des échantillons qui avaient été soumis à
son examen. Grand fut, on doit le penser, le nombre
des manufacturiers qui vinrent visiter les nouveaux
produits. La chose en valait_bien la peine.
» Mais c'était, comme on l'a vu en lisant le rapport, sur
de petites quantités seulement que la chambre de com-
merce avait pu porter son premier jugement. Trop
souvent, on le sait, les expériences de laboratoire les
plus riches en promesses deviennent de tristes réalités
lorsque la pratique industrielle les soumet à l'épreuve
de son inflexible positivisme. Aussi, quelque favorables
que fussent les termes du rapport pour leur découverte,
MM. Mallard et Bonneau se mirent à l'œuvre pour sa-
tisfaire au désir de la chambre de commerce de Rouen
qui pensait, comme eux, que des essais plus en grand
étaient nécessairesjpour affermir ses convictions.
» N'ayant pas à leur disposition un matériel qui leur
pour le china-grass que pour le calicot fabriqué avec
les mélanges actuels. Si le calicot manifeste un peu
plus d'affinité pour la coloration il serait facile, avec
une trempe de plus, d'arriver au même degré d'in-
tensité.
» Nous ferons la même observation pour les autres
couleurs : il suffirait de modifier les mordants, et l'on
arriverait sans peine au coloris des indiennes sur tout
coton.
» En résumé, il résulte des expériences auxquelles
nous nous sommes livrés sur l'échantillon de china-
grass qui nous a été confié :
10 Que la multiplication de la matière préparée par
MM. Mallard et Bonneau, mélangée avec 50 pour 100
de coton jumel, ne présente aucune difficulté sérieuse
ni pour la filature, ni pour le tissage, ni pour l'impres-
sion, ni pour la teinture, en se servant des machines
et outils, ainsi que des procédés généralement employés
dans notre région ;
» 2° Que le china-grass préparé par MM. Mallard et
Bonneau répond autant que possible au but que notre
chambre s'est proposé par les motifs suivants :
» Au point de vue industriel, cette matière est bien
réellement un substitut du coton, la filature et le tis-
sage pouvant l'utiliser (A et B) sans modification dans
leur outillage.
» La fabrication des cretonnes, des calicots, des toi-
les de ménage, peut en faire sortir un équivalent (A-B)
de leurs articles courants.
» La fabrication des indiennes et des foulards y
trouve une matière première remplaçant facilement le
calicot : C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, 0.
» La fabrication des rouenneries peut également y
trouver un équivalent du coton, comme le démontrent
les échantillons que nous venons de citer, notamment
le K et l'O.
» 3° Enfin, qu'au point de vue commercial, cette ma-
tière est plus qu'un équivalent du coton, attendu qu'en
outre des mérites de ce dernier, elle en possède d'au-
tres qui lui sont propres.
» 11 nous reste encore à examiner une dernière ap-
préciation, et celle-ci est importante, si même elle n'est
pas la question capitale, à savoir le prix de revient de
cette matière.
) Nous nous trouvons en présence d'inventeurs bre-
vetés et par conséquent en possession du monopole de
leur produit. Nous n'avons donc pas à rechercher les
frais que nécessite leur procédé, sur lequel nous ne
possédons d'ailleurs aucune donnée ; nous devons ac-
cepter leur déclaration de ce jour, 6 avril, confirmant
celle qu'ils ont déjà faite le 19 septembre 1863, par la-
quelle ils s'engagent à fournir le china-grass, prêt à
être cardé avec le coton, au prix maximum de 1 fr.
57 cent. le kilogramme, ce qui, au cours actuel des
cotons, détermine une moyenne de plus de 30 pour 100
au-dessous du coton en laine.
» Rien qu'à ce titre, l'invention de MM. Mallard et Bon-
neau offre une précieuse ressource pour notre industrie
cotonnière, eu égard aux circonstances au milieu des-
quelles nous nous trouvons ; mais elle possède des qua-
lités propres qui doivent lui assurer un avenir sérieux ;
elle a plus que le mérite d'être un expédient, en ce
qu'elle donne naissance à un type nouveau, spécial, qui
participe à la fois des qualités du coton et du lin, et
qui devra se faire une place particulière dans la con-
sommation ; elle agrandit donc le champ de l'activité
de nos industries textiles.
» Si nous posons la comparaison d'une manière abso-
lue entre les étoffes en lin et les étoffes en coton, on
sait que la différence de prix qui s'établit en temps nor-
mal entre ces deux articles est surtout le résultat des
manipulations plus compliquées et plus coûteuses que
nécessite le travail du lin; l'invention de MM. Mallard
et Bonneau, ayant pour effet d'assimiler industrielle-
ment le china-grass au coton, de ce chef, ils en font
essentiellement un article de bas prix, c'est-à-dire en-
trant dans les conditions qui sont propres à la région
normande.
» En conséquence, Messieurs, nous vous proposons les
conclusions suivantes :
» D'adresser des félicitations à MM. Mallard et Bonneau
pour les résultats qu'ils ont obtenus en rendant le
china-grass susceptible d'être cardé et filé avec du
coton ;
» De leur exprimer toutes nos sympathies pour leur
découverte, qui ouvre réellement des perspectives nou-
velles à l'industrie textile, d'autant plus que leur pro-
cédé, suivant ces inventeurs, est susceptible d'être ap-
pliqué à une foule d'autres matières filamenteuses ;
» De leur déclarer que vous verriez avec une vive sa-
tisfaction la création, dans notre centre industriel, d'un
établissement destiné à préparer le china-grass, ainsi
qu'ils en expriment l'intention dans leur lettre du
6 avril courant. »
«La chambre de commerce de Rouen approuva ce pre-
mier rapport, et pour encourager MM. Mallard et Bon-
neau à persévérer dans des travaux dont les premiers
résultats étaient aussi satisfaisants, décida qu'une ex-
position publique serait faite, dans.la salle même de
ses archives, des échantillons qui avaient été soumis à
son examen. Grand fut, on doit le penser, le nombre
des manufacturiers qui vinrent visiter les nouveaux
produits. La chose en valait_bien la peine.
» Mais c'était, comme on l'a vu en lisant le rapport, sur
de petites quantités seulement que la chambre de com-
merce avait pu porter son premier jugement. Trop
souvent, on le sait, les expériences de laboratoire les
plus riches en promesses deviennent de tristes réalités
lorsque la pratique industrielle les soumet à l'épreuve
de son inflexible positivisme. Aussi, quelque favorables
que fussent les termes du rapport pour leur découverte,
MM. Mallard et Bonneau se mirent à l'œuvre pour sa-
tisfaire au désir de la chambre de commerce de Rouen
qui pensait, comme eux, que des essais plus en grand
étaient nécessairesjpour affermir ses convictions.
» N'ayant pas à leur disposition un matériel qui leur
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.89%.
- Collections numériques similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62033331/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62033331/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62033331/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62033331
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62033331
Facebook
Twitter