Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1864 15 novembre 1864
Description : 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17. 1864/11/15 (A9,N202)-1864/11/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033331
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. -. 451
d'un acte de dévouement, accompli par un Fran-
çais, au déchargeoir du canal d'eau douce, à Suez? -
le 6 courant.
» Voici le fait dans toute sa vérité :
» Le 6 octobre, vers 6 heures du soir, 'par un
vent du nord qui activait le courant et faisait re-
fluer l'eau vers le déchargeoir, un malheureux
Arabe était en'train de puiser de l'eau dans des
guerbes, pour l'approvisionnement de la ville de
Suez, lorsque, pris d'un étourdissement subit (sans
doute causé par un refroidissement de température),
il perdit l'équilibre et tomba la tête la première dans
le canal, à 3 mètres environ du déversoir. La force
du courant l'entraîna vers les vannes, entre les-
quelles il ne tarda pas à se trouver engagé.
» Une quinzaine d'Arabes, témoins de ce rapide
et lugubre drame qui allait sans doute se dénouer
par la mort d'un homme, se mirent à pousser des
cris de détresse; mais aucun d'eux ne paraissait dé-
cidé à porter un. secours plus efficace, lorsque sur-
vint un Français, le sieur Jonnet, garde sur ce point
des travaux.
» Mesurant le danger d'un coup d'œil, et sans
perdre, de temps à écouter les explications, Jonnet
ordonne à son gardien arabe nommé Abdallah, d'ou-
vrir-les vannes, et lui-même se précipite au devant
des flots subitement déchaînés. Avec des efforts
inouïg, il se maintient contre le courant, attendant,
pour la gaisir au passage, la victime que ballottent
les eaux furieuses. Vous devinez aisément, Monsieur,
la poignante anxiété des spectateurs pendant cette
lutte entre l'héroïsme d'un homme et la colère aveu-
gle de l'élément. Enfin, un cri de joie s'échappe de
toutes les poitrines : Jonnet vient de reparaître, ra-
menant dans ses bras le corps inerte du pauvre
Arabç. La vie heureusement se ranima, et après
avpir reçu des soins empressés, le quasi noyé put,
le surlendemain, se remettre au travail,
» Un mois et demi auparavant, Jonnet s'était si-
gnalé par un acte de dévouement à peu près sem-
blable. n avait retiré du canal un Anglais, puis
l'ayait transporté dans son gourbis, lui avait pro-
digué les poins les plus empressés et lui avait
même donné 4es vêtements. Cet Anglais, ayant été
reconnu atteint d'aliénation mentale, il avait été
aussitôt conduit au consulat d'où on l'avait réintégré
dans son domicile. Le consul anglais pourrait au
besoin témoigner de la vérité de ce dernier trait.
» fje sieur Jonnet est un ancien militaire ; il peut
justifier de quinze ans de service et de vingt-deux
campagnes.
» Nous osons espérer, Monsieur, que vous voudrez
bien accorder l'hospitalité dans vos colonnes à ces
faites que nous certifions véritables, et qui semble-
ront à tous dignes d'être cités comme de rares exem-
ples de courage et de dévouement.
» Dans le cas où vous exigeriez une rétribution-
pour l'insertion de cette lettre, veuillez nous le
faire] savoir, et il vous sera envoyé selon votre de-
mande.
» Pour la satisfaction de M. Jonnet, nous vous,
prions de lui envoyer le numéro qui contiendra les
lignes qui lui sont consacrées.
» Agréez, etc.
» BONTEMPS, comptable à l'écluse;
» BAROLAT, entrepreneur;
» PETIT, mécanicien aux Messageries impériales ;
» Et un nom illisible. »
L'Egypte ajoute :
« Il y a trois lignes de trop dans cette lettre, ce
sont celles où l'on demande d'en fixer le prix d'in-
sertion. L'insertion d'un récit d'une belle action n'est
pas de celles qui se vendent, et dans ces échanges,
que les signataires en soient bien convaincus, c'est
encore celui qui publie qui demeure l'obligé.
» Notre satisfaction serait complète si nous avions
réussi à attirer quelque haute et bienveillante atten-
tion sur la conduite exemplaire du brave Jonnet.
» G. N.»
SITUATION COMMERCIALE EN CHINE.
Nous tenons, autant qu'il nous est possible, nos
lecteurs au courant des développements commer-
ciaux qui s'effectuent dans le Céleste-Empire depuis
l'ouverture de cette vaste région aux libres entre-
prises de l'Europe.
Nos lecteurs connaissent déjà tous les progrès ac-
complis en quelques années, et la rapidité avec
laquelle ces populations industrieuses et laborieuses
multiplient leurs échanges avec le commerce étran-
ger. Cette progression aura marché encore au mo-
ment où sera ouvert le passage de Suez, destiné
lui imprimer un élan bien plus prononcé encore,
Au moment où le projet du canal des deux merp a
été mis au jour, on eût à peine osé supposer que les
communications européennes avec ces contrées de
l'extrême Orient recevraient l'impulsion qu'elles ont
déjà prise, et qui au point de vue financier présent
tent à la Compagnie universelle de si larges-pers-
pectives. L'avenir de ce côté semble de plus en plus.
se rasséréner. Grâce au concours de la France et de')
l'Angleterre, la terrible révolte des Taepings qui
couvraient presque tout le pays de dévastations et
de ruines, semble toucher à son tçrme. Les anciennes
villes, autrefois florissantes commencent à sortir de
leurs décombres, l'ordre tend à se rétablir et avec
d'un acte de dévouement, accompli par un Fran-
çais, au déchargeoir du canal d'eau douce, à Suez? -
le 6 courant.
» Voici le fait dans toute sa vérité :
» Le 6 octobre, vers 6 heures du soir, 'par un
vent du nord qui activait le courant et faisait re-
fluer l'eau vers le déchargeoir, un malheureux
Arabe était en'train de puiser de l'eau dans des
guerbes, pour l'approvisionnement de la ville de
Suez, lorsque, pris d'un étourdissement subit (sans
doute causé par un refroidissement de température),
il perdit l'équilibre et tomba la tête la première dans
le canal, à 3 mètres environ du déversoir. La force
du courant l'entraîna vers les vannes, entre les-
quelles il ne tarda pas à se trouver engagé.
» Une quinzaine d'Arabes, témoins de ce rapide
et lugubre drame qui allait sans doute se dénouer
par la mort d'un homme, se mirent à pousser des
cris de détresse; mais aucun d'eux ne paraissait dé-
cidé à porter un. secours plus efficace, lorsque sur-
vint un Français, le sieur Jonnet, garde sur ce point
des travaux.
» Mesurant le danger d'un coup d'œil, et sans
perdre, de temps à écouter les explications, Jonnet
ordonne à son gardien arabe nommé Abdallah, d'ou-
vrir-les vannes, et lui-même se précipite au devant
des flots subitement déchaînés. Avec des efforts
inouïg, il se maintient contre le courant, attendant,
pour la gaisir au passage, la victime que ballottent
les eaux furieuses. Vous devinez aisément, Monsieur,
la poignante anxiété des spectateurs pendant cette
lutte entre l'héroïsme d'un homme et la colère aveu-
gle de l'élément. Enfin, un cri de joie s'échappe de
toutes les poitrines : Jonnet vient de reparaître, ra-
menant dans ses bras le corps inerte du pauvre
Arabç. La vie heureusement se ranima, et après
avpir reçu des soins empressés, le quasi noyé put,
le surlendemain, se remettre au travail,
» Un mois et demi auparavant, Jonnet s'était si-
gnalé par un acte de dévouement à peu près sem-
blable. n avait retiré du canal un Anglais, puis
l'ayait transporté dans son gourbis, lui avait pro-
digué les poins les plus empressés et lui avait
même donné 4es vêtements. Cet Anglais, ayant été
reconnu atteint d'aliénation mentale, il avait été
aussitôt conduit au consulat d'où on l'avait réintégré
dans son domicile. Le consul anglais pourrait au
besoin témoigner de la vérité de ce dernier trait.
» fje sieur Jonnet est un ancien militaire ; il peut
justifier de quinze ans de service et de vingt-deux
campagnes.
» Nous osons espérer, Monsieur, que vous voudrez
bien accorder l'hospitalité dans vos colonnes à ces
faites que nous certifions véritables, et qui semble-
ront à tous dignes d'être cités comme de rares exem-
ples de courage et de dévouement.
» Dans le cas où vous exigeriez une rétribution-
pour l'insertion de cette lettre, veuillez nous le
faire] savoir, et il vous sera envoyé selon votre de-
mande.
» Pour la satisfaction de M. Jonnet, nous vous,
prions de lui envoyer le numéro qui contiendra les
lignes qui lui sont consacrées.
» Agréez, etc.
» BONTEMPS, comptable à l'écluse;
» BAROLAT, entrepreneur;
» PETIT, mécanicien aux Messageries impériales ;
» Et un nom illisible. »
L'Egypte ajoute :
« Il y a trois lignes de trop dans cette lettre, ce
sont celles où l'on demande d'en fixer le prix d'in-
sertion. L'insertion d'un récit d'une belle action n'est
pas de celles qui se vendent, et dans ces échanges,
que les signataires en soient bien convaincus, c'est
encore celui qui publie qui demeure l'obligé.
» Notre satisfaction serait complète si nous avions
réussi à attirer quelque haute et bienveillante atten-
tion sur la conduite exemplaire du brave Jonnet.
» G. N.»
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Nous tenons, autant qu'il nous est possible, nos
lecteurs au courant des développements commer-
ciaux qui s'effectuent dans le Céleste-Empire depuis
l'ouverture de cette vaste région aux libres entre-
prises de l'Europe.
Nos lecteurs connaissent déjà tous les progrès ac-
complis en quelques années, et la rapidité avec
laquelle ces populations industrieuses et laborieuses
multiplient leurs échanges avec le commerce étran-
ger. Cette progression aura marché encore au mo-
ment où sera ouvert le passage de Suez, destiné
lui imprimer un élan bien plus prononcé encore,
Au moment où le projet du canal des deux merp a
été mis au jour, on eût à peine osé supposer que les
communications européennes avec ces contrées de
l'extrême Orient recevraient l'impulsion qu'elles ont
déjà prise, et qui au point de vue financier présent
tent à la Compagnie universelle de si larges-pers-
pectives. L'avenir de ce côté semble de plus en plus.
se rasséréner. Grâce au concours de la France et de')
l'Angleterre, la terrible révolte des Taepings qui
couvraient presque tout le pays de dévastations et
de ruines, semble toucher à son tçrme. Les anciennes
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