Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1864 01 novembre 1864
Description : 1864/11/01 (A9,N201). 1864/11/01 (A9,N201).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203332m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
438 L'ISTHME DE SUEZ.
établi à Zagazig, sur la branche du Nil appelée ca-
nal de Moes ou branche Tanitique, une dérivation
dirigée vers l'est et allant par Abbassieh jusqu'à
Ras-el-Ouadée (60 kilomètres environ). Le but de ce
travail était de fertiliser un ouadée ou domaine qui
fait saillie à cet endroit sur la lisière du Delta. Le
domaine et le canal furent cédés à la Compagnie.
Son premier soin fut de continuer la dérivation à
partir de Ras-el-Ouadée, situé à l'extrême pointe du
domaine jusqu'au lac Timsah.
» L'eau douce étant ainsi amenée au centre même
de l'isthme permettait de s'établir en ce point, et d'y
fonder un centre d'organisation. C'est la ville d Is-
maïlia qui compte aujourd'hui quatre à cinq mille
habitants. C'est ià qu'est installée la direction gé-
nérale des travaux ; de ce point émanent tous les
ordres ; les magasins généraux, les installations né-
cessaires aux transports y sont concentrés.
» Mais il fallait encore conduire l'eau douce le
long des chantiers à organiser sur le canal mari-
time jusqu'à Suez d'un côté, jusqu'à Port-Saïd de
l'autre. Pour cela, à 2 ou 3 kilomètres du lac Tim-
sah, à Néfiche, on brancha sur le canal déjà creusé
une dérivation qui, longeant à peu près le tracé du
canal maritime, aboutit à Suez dans la mer Rouge
après un parcours de 80 kilomètres.
» Ces travaux du canal d'eau douce ont été diri-
gés par M. Cazeau, l'un de nos collègues, ingénieur
de la Compagnie. Ils ont eu pour résultat immédiat
une véritable transformation. La ville de Suez, qui
doit son importance au transbordement dans son
port de la malle des Indes, était gênée dans son dé-
veloppement par le manque d'eau. Chaque matin le
chemin de fer du Caire amenait cette eau dans des
wagons citernes pour la consommation de la jour-
née. La quantité était insuffisante, l'approvisionne-
ment incertain. L'hectolitre d'eau se vendait jusqu'à
1 fr. 50. Aujourd'hui l'eau arrive assez abondam-
ment sur le rivage, et la ville va se développant
chaque jour.
» Le canal d'eau douce a. une section d'environ
8 mètres au plafond, 17 mètres à la ligne d'eau,
2 mètres à 2in,25 de profondeur d'eau. Il a servi
aussi au transport par bateaux plats d'une partie
du matériel destiné aux travaux. Ce matériel débar-
qué à Alexandrie était transporté à Zagazig par le
chemin de fer, et pouvait ainsi parvenir jusqu'au
lac Timsah.
x De la sorte on peut approvisionner Port-Saïd,
Suez et Ismaïlia, soit les deux extrémités et le mi-
lieu de la longueur du canal maritime.
» Mais la prise d'eau de Zagazig, qui alimente le
canal d'eau douce, est sujette aux crues et aux
baisses de la branche du Nil sur laquelle elle est
placée; de plus elle est faite à un niveau très-bas
qui n'assure pas dans la longueur du canal un ti-
rant d'eau suffisant, Pour améliorer ces conditions
encore précaires d'un service aussi important pour
le succès de l'entreprise, on a décidé de faire une
nouvelle dérivation du Nil en amont du grand bar-
rage du Caire, à un niveau bien plus élevé que celle
de Zagazig, et de conduire l'eau jusqu'à Abbassieh
dans le canal déjà creusé, le long de la lisière orien-
tale du Delta. D'après des arrangements récents, ce
travail sera exécuté par le vice-roi, qui se réservera
par compensation le bénéfice des irrigations que ce
canal rendra possibles. Cette branche aura environ
75 kilomètres de développement.
» Quant à la partie nord du tracé du canal mari-
time d'Ismaïlia à Port-Saïd, elle ne pouvait être
alimentée d'eau par un canal découvert. Les la-
gunes du lac Menzaleh qu'il faudrait traverser sur la
plus grande partie du parcours, présentaient un
obstacle à ce travail. On se décida donc à élever
l'eau par des machines à vapeur dans un réservoir
en tôle de 500 mètres cubes, installé sur les hau-
teurs voisines d'Ismaïlia, et à l'envoyer dans un con-
duit fermé jusqu'à Port-Saïd. Cette conduite, de 16
centimètres de diamètre, de 80 kilomètres de lon-
gueur, posée par M. Lasseron, entrepreneur, membre
de notre Société, alimente sur son parcours plu-
sieurs réservoirs métalliques où s'emmagasinent les
provisions d'eau nécessaires aux chantiers, et vient
aboutir à Port-Saïd.
» Tels sont les travaux préalables que l'on a exé-
cutés pour amener l'eau douce sur les divers points
des travaux.
» Décrivons maintenant le tracé du canal mari-
time suivant la dépression qui se dessine entre Port-
Saïd et Suez.
» De Péluse à Damiette, sur une longueur de 80
kilomètres, s'étendent des lagunes dont la largeur
moyenne est d'environ 40 kilomètres, et qui se nom-
ment lacs Menzaleh. Elles sont séparées de la mer
par une étroite bande de sable coupée en plusieurs
endroits, mais cependant formant une enceinte assez
continue pour que le niveau de la Méditerranée ne
s'établisse pas complètement dans le lac. La pro-
fondeur d'eau y est moyennement d'environ 1 mètre.
Quelques îlots émergent de place en place. En de-
hors de la bande de terre qui enceint ces lacs, la
plage descend par une pente très-faible, et il faut
s'avancer jusqu'à 3,500 mètres pour trouver un fond
de 10 mètres.
La ville de Port-Saïd, peuplée aujourd'hui de
plus de 3,0C0 habitants, a été fondée en un
point de l'étroite langue de terre qui ferme le lac.
Toutes les constructions sont bàties sur pilotis. On
établi à Zagazig, sur la branche du Nil appelée ca-
nal de Moes ou branche Tanitique, une dérivation
dirigée vers l'est et allant par Abbassieh jusqu'à
Ras-el-Ouadée (60 kilomètres environ). Le but de ce
travail était de fertiliser un ouadée ou domaine qui
fait saillie à cet endroit sur la lisière du Delta. Le
domaine et le canal furent cédés à la Compagnie.
Son premier soin fut de continuer la dérivation à
partir de Ras-el-Ouadée, situé à l'extrême pointe du
domaine jusqu'au lac Timsah.
» L'eau douce étant ainsi amenée au centre même
de l'isthme permettait de s'établir en ce point, et d'y
fonder un centre d'organisation. C'est la ville d Is-
maïlia qui compte aujourd'hui quatre à cinq mille
habitants. C'est ià qu'est installée la direction gé-
nérale des travaux ; de ce point émanent tous les
ordres ; les magasins généraux, les installations né-
cessaires aux transports y sont concentrés.
» Mais il fallait encore conduire l'eau douce le
long des chantiers à organiser sur le canal mari-
time jusqu'à Suez d'un côté, jusqu'à Port-Saïd de
l'autre. Pour cela, à 2 ou 3 kilomètres du lac Tim-
sah, à Néfiche, on brancha sur le canal déjà creusé
une dérivation qui, longeant à peu près le tracé du
canal maritime, aboutit à Suez dans la mer Rouge
après un parcours de 80 kilomètres.
» Ces travaux du canal d'eau douce ont été diri-
gés par M. Cazeau, l'un de nos collègues, ingénieur
de la Compagnie. Ils ont eu pour résultat immédiat
une véritable transformation. La ville de Suez, qui
doit son importance au transbordement dans son
port de la malle des Indes, était gênée dans son dé-
veloppement par le manque d'eau. Chaque matin le
chemin de fer du Caire amenait cette eau dans des
wagons citernes pour la consommation de la jour-
née. La quantité était insuffisante, l'approvisionne-
ment incertain. L'hectolitre d'eau se vendait jusqu'à
1 fr. 50. Aujourd'hui l'eau arrive assez abondam-
ment sur le rivage, et la ville va se développant
chaque jour.
» Le canal d'eau douce a. une section d'environ
8 mètres au plafond, 17 mètres à la ligne d'eau,
2 mètres à 2in,25 de profondeur d'eau. Il a servi
aussi au transport par bateaux plats d'une partie
du matériel destiné aux travaux. Ce matériel débar-
qué à Alexandrie était transporté à Zagazig par le
chemin de fer, et pouvait ainsi parvenir jusqu'au
lac Timsah.
x De la sorte on peut approvisionner Port-Saïd,
Suez et Ismaïlia, soit les deux extrémités et le mi-
lieu de la longueur du canal maritime.
» Mais la prise d'eau de Zagazig, qui alimente le
canal d'eau douce, est sujette aux crues et aux
baisses de la branche du Nil sur laquelle elle est
placée; de plus elle est faite à un niveau très-bas
qui n'assure pas dans la longueur du canal un ti-
rant d'eau suffisant, Pour améliorer ces conditions
encore précaires d'un service aussi important pour
le succès de l'entreprise, on a décidé de faire une
nouvelle dérivation du Nil en amont du grand bar-
rage du Caire, à un niveau bien plus élevé que celle
de Zagazig, et de conduire l'eau jusqu'à Abbassieh
dans le canal déjà creusé, le long de la lisière orien-
tale du Delta. D'après des arrangements récents, ce
travail sera exécuté par le vice-roi, qui se réservera
par compensation le bénéfice des irrigations que ce
canal rendra possibles. Cette branche aura environ
75 kilomètres de développement.
» Quant à la partie nord du tracé du canal mari-
time d'Ismaïlia à Port-Saïd, elle ne pouvait être
alimentée d'eau par un canal découvert. Les la-
gunes du lac Menzaleh qu'il faudrait traverser sur la
plus grande partie du parcours, présentaient un
obstacle à ce travail. On se décida donc à élever
l'eau par des machines à vapeur dans un réservoir
en tôle de 500 mètres cubes, installé sur les hau-
teurs voisines d'Ismaïlia, et à l'envoyer dans un con-
duit fermé jusqu'à Port-Saïd. Cette conduite, de 16
centimètres de diamètre, de 80 kilomètres de lon-
gueur, posée par M. Lasseron, entrepreneur, membre
de notre Société, alimente sur son parcours plu-
sieurs réservoirs métalliques où s'emmagasinent les
provisions d'eau nécessaires aux chantiers, et vient
aboutir à Port-Saïd.
» Tels sont les travaux préalables que l'on a exé-
cutés pour amener l'eau douce sur les divers points
des travaux.
» Décrivons maintenant le tracé du canal mari-
time suivant la dépression qui se dessine entre Port-
Saïd et Suez.
» De Péluse à Damiette, sur une longueur de 80
kilomètres, s'étendent des lagunes dont la largeur
moyenne est d'environ 40 kilomètres, et qui se nom-
ment lacs Menzaleh. Elles sont séparées de la mer
par une étroite bande de sable coupée en plusieurs
endroits, mais cependant formant une enceinte assez
continue pour que le niveau de la Méditerranée ne
s'établisse pas complètement dans le lac. La pro-
fondeur d'eau y est moyennement d'environ 1 mètre.
Quelques îlots émergent de place en place. En de-
hors de la bande de terre qui enceint ces lacs, la
plage descend par une pente très-faible, et il faut
s'avancer jusqu'à 3,500 mètres pour trouver un fond
de 10 mètres.
La ville de Port-Saïd, peuplée aujourd'hui de
plus de 3,0C0 habitants, a été fondée en un
point de l'étroite langue de terre qui ferme le lac.
Toutes les constructions sont bàties sur pilotis. On
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203332m/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203332m/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203332m/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203332m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203332m
Facebook
Twitter