Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1864 15 octobre 1864
Description : 1864/10/15 (A9,N200). 1864/10/15 (A9,N200).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033316
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
422 L'ISTHME DE SUEZ.
Compagnie des Messageries place à la tête de ses
ateliers des ingénieurs sortis de l'École polytechni-
que, et qu'elle tient à honneur de compter parmi
ses capitaines des officiers empruntés au cadre de la
marine impériale, en même temps que des capitaines
au long cours.
» La Compagnie des Messageries impériales n'est
donc pas un instrument politique. Sans doute, comme
toutes les compagnies postales, ses aînées, elle aime
à répandre au dehors les idées, les usages, les mé-
thodes, en même temps que les produits de la mère
patrie ; mais cet envahissement étant pacifique et
réciproque tourne au profit de tous. Sans doute
beaucoup de ses capitaines appartiennent à la marine
impériale de France et du jour au lendemain ils
peuvent y rentrer ; mais à bord des paquebots ils ne
conservent des habitudes de la marine militaire que
ce qui peut s'appliquer au service nouveau dont ils
sont chargés, cette fleur de courtoisie qui est de
tradition dans les états-majors des bàtiments de
guerre de toutes les nations, le goût de l'ordre, de
la discipline, les exigences de tenue, les recherches
de propreté qui sont la coquetterie et le délassement
des braves officiers qui les commandent. Sans doute
son objet principal est la transmission des dépêches,
et elle se fait gloire de n'avoir pas une seule fois,
depuis sa création, sacrifié son intérêt à celui de son
exploitation commerciale ; mais elle est faite aussi,
surtout dans ces mers, pour être le pionnier de rela-
tions commerciales encore trop peu développées et
dont l'extension doit être également avantageuse à
la métropole et aux pays lointains où elle montre
pour la première fois le pavillon postal de la France.
Elle sait que sa prospérité, en tant qu'entreprise
financière, est attachée au développement de ces
relations, et que son intérêt s'accorde avec les vœux
du gouvernement qui la soutient pour lui conseiller
de remplir cette double mission.
» C'est donc, Messieurs, avec un très-vif sentiment
des obligations qui lui sont imposées par ses enga-
gements vis à-vis du gouvernement français, et par
ses antécédents, que la Compagnie aborde le nou-
veau service dont vous voulez bien fêter l'inaugura-
tion. C'est en même temps, et je tiens à le proclamer
bien haut, avec un sentiment de profonde déférence
pour les lois, les usages, et, ai-je besoin de l'ajouter?
pour les autorités du pays. C'est enfin avec la ferme
volonté de ne rien négliger pour justifier les espé-
rances que l'installation de son service a fait naître
dano toutes les fractions de la communauté colo-
niale, et les encouragements flatteurs qu'elle en a
reçus. »
C'est là un beau programme, un programme qui
ne sera pas une lettre morte ; la Compagnie tient
toutes ses promesses et le nouveau service qu'elle a
établi arrive au moment même où la colonie anglaise
et la colonie française, Maurice et l'île de la Réunion,
voient tant de progrès s'accomplir ; c'est ce que
M. Antelme a dit dans ces termes :
« A mes yeux, l'établissement d'un second service
postal à vapeur entre Maurice et Suez est l'événe-
ment le plus heureux pour cette colonie. On ne sau-
rait méconnaître que tous les progrès que cette co-
lonie a déjà accomplis depuis ces quinze dernières
années, et qu'elle est en voie d'accomplir encore,
sont dus à deux choses insignifiantes en apparence,
mais considérables dans leurs résultats : la substi-
tution de gouverneurs civils aux gouverneurs mi-
litaires et l'établissement d'une communication à
vapeur par un de ces gouverneurs civils entre
Maurice et Aden.
» Il y a une quinzaine d'années, peut-être pas si
longtemps même, Maurice communiquait avec l'Eu-
rope par la voie du Cap, et voyait se succéder à la
tête de son gouvernement de vieux généraux dont
on débarrassait les cadres de l'armée active en les
envoyant dans les colonies. Elevés dans les camps,
ils ne comprenaient rien aux affaires. Toute leur
politique consistait à faire ce que leurs prédécesseurs
avaient fait et à mettre ainsi leur responsabilité à
l'abri. En un mot, pour ne pas faire de faux pas,
ils restaient toujours à la même place. C'était le gou-
vernement de l'immobilité et de la routine.
» D'un autre côté, nos communications avec la
métropole étant alors plus rares et plus difficiles, il
en résultait que le bureau colonial nous connaissait
peu, — s'occupait fort peu de nous, — et que, de
notre côté, il faut l'avouer, nous nous formions des
idées bien erronées sur le compte de l'Angleterre.
Nous étions si peu connus alors dans la métropole
qu'un jour, à propos de je ne sais quelle discussion,
un membre du Parlement ayant demandé où était
située Maurice, le ministre des colonies répondit que
Maurice faisait partie des Antilles anglaises.
» A cette époque, Messieurs, quelques colons for-
mèrent une association dont le but était d'éclairer le
gouvernement de la métropole et de solliciter les ré-
formes indispensables pour le développement de
notre prospérité. Cette association, oubliée aujour-
d'hui après avoir rendu de grands services, était ap-
pelée Comité des Quinze. Je me souviens avec plai-
sir d'y avoir travaillé dans l'intérêt général, en
compagnie du président de ce banquet. Le Comité
ne tarda pas à être convaincu qu'il n'y avait rien à
espérer pour la colonie tant que nous aurions des
gouverneurs militaires, et s'attacha dès lors à de-
mander des gouverneurs civils. (Nombreuses mar-
ques d'approbations.)
» Il arriva qu'à peu près à. la même époque, les
Compagnie des Messageries place à la tête de ses
ateliers des ingénieurs sortis de l'École polytechni-
que, et qu'elle tient à honneur de compter parmi
ses capitaines des officiers empruntés au cadre de la
marine impériale, en même temps que des capitaines
au long cours.
» La Compagnie des Messageries impériales n'est
donc pas un instrument politique. Sans doute, comme
toutes les compagnies postales, ses aînées, elle aime
à répandre au dehors les idées, les usages, les mé-
thodes, en même temps que les produits de la mère
patrie ; mais cet envahissement étant pacifique et
réciproque tourne au profit de tous. Sans doute
beaucoup de ses capitaines appartiennent à la marine
impériale de France et du jour au lendemain ils
peuvent y rentrer ; mais à bord des paquebots ils ne
conservent des habitudes de la marine militaire que
ce qui peut s'appliquer au service nouveau dont ils
sont chargés, cette fleur de courtoisie qui est de
tradition dans les états-majors des bàtiments de
guerre de toutes les nations, le goût de l'ordre, de
la discipline, les exigences de tenue, les recherches
de propreté qui sont la coquetterie et le délassement
des braves officiers qui les commandent. Sans doute
son objet principal est la transmission des dépêches,
et elle se fait gloire de n'avoir pas une seule fois,
depuis sa création, sacrifié son intérêt à celui de son
exploitation commerciale ; mais elle est faite aussi,
surtout dans ces mers, pour être le pionnier de rela-
tions commerciales encore trop peu développées et
dont l'extension doit être également avantageuse à
la métropole et aux pays lointains où elle montre
pour la première fois le pavillon postal de la France.
Elle sait que sa prospérité, en tant qu'entreprise
financière, est attachée au développement de ces
relations, et que son intérêt s'accorde avec les vœux
du gouvernement qui la soutient pour lui conseiller
de remplir cette double mission.
» C'est donc, Messieurs, avec un très-vif sentiment
des obligations qui lui sont imposées par ses enga-
gements vis à-vis du gouvernement français, et par
ses antécédents, que la Compagnie aborde le nou-
veau service dont vous voulez bien fêter l'inaugura-
tion. C'est en même temps, et je tiens à le proclamer
bien haut, avec un sentiment de profonde déférence
pour les lois, les usages, et, ai-je besoin de l'ajouter?
pour les autorités du pays. C'est enfin avec la ferme
volonté de ne rien négliger pour justifier les espé-
rances que l'installation de son service a fait naître
dano toutes les fractions de la communauté colo-
niale, et les encouragements flatteurs qu'elle en a
reçus. »
C'est là un beau programme, un programme qui
ne sera pas une lettre morte ; la Compagnie tient
toutes ses promesses et le nouveau service qu'elle a
établi arrive au moment même où la colonie anglaise
et la colonie française, Maurice et l'île de la Réunion,
voient tant de progrès s'accomplir ; c'est ce que
M. Antelme a dit dans ces termes :
« A mes yeux, l'établissement d'un second service
postal à vapeur entre Maurice et Suez est l'événe-
ment le plus heureux pour cette colonie. On ne sau-
rait méconnaître que tous les progrès que cette co-
lonie a déjà accomplis depuis ces quinze dernières
années, et qu'elle est en voie d'accomplir encore,
sont dus à deux choses insignifiantes en apparence,
mais considérables dans leurs résultats : la substi-
tution de gouverneurs civils aux gouverneurs mi-
litaires et l'établissement d'une communication à
vapeur par un de ces gouverneurs civils entre
Maurice et Aden.
» Il y a une quinzaine d'années, peut-être pas si
longtemps même, Maurice communiquait avec l'Eu-
rope par la voie du Cap, et voyait se succéder à la
tête de son gouvernement de vieux généraux dont
on débarrassait les cadres de l'armée active en les
envoyant dans les colonies. Elevés dans les camps,
ils ne comprenaient rien aux affaires. Toute leur
politique consistait à faire ce que leurs prédécesseurs
avaient fait et à mettre ainsi leur responsabilité à
l'abri. En un mot, pour ne pas faire de faux pas,
ils restaient toujours à la même place. C'était le gou-
vernement de l'immobilité et de la routine.
» D'un autre côté, nos communications avec la
métropole étant alors plus rares et plus difficiles, il
en résultait que le bureau colonial nous connaissait
peu, — s'occupait fort peu de nous, — et que, de
notre côté, il faut l'avouer, nous nous formions des
idées bien erronées sur le compte de l'Angleterre.
Nous étions si peu connus alors dans la métropole
qu'un jour, à propos de je ne sais quelle discussion,
un membre du Parlement ayant demandé où était
située Maurice, le ministre des colonies répondit que
Maurice faisait partie des Antilles anglaises.
» A cette époque, Messieurs, quelques colons for-
mèrent une association dont le but était d'éclairer le
gouvernement de la métropole et de solliciter les ré-
formes indispensables pour le développement de
notre prospérité. Cette association, oubliée aujour-
d'hui après avoir rendu de grands services, était ap-
pelée Comité des Quinze. Je me souviens avec plai-
sir d'y avoir travaillé dans l'intérêt général, en
compagnie du président de ce banquet. Le Comité
ne tarda pas à être convaincu qu'il n'y avait rien à
espérer pour la colonie tant que nous aurions des
gouverneurs militaires, et s'attacha dès lors à de-
mander des gouverneurs civils. (Nombreuses mar-
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» Il arriva qu'à peu près à. la même époque, les
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