Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1864 15 octobre 1864
Description : 1864/10/15 (A9,N200). 1864/10/15 (A9,N200).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033316
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
424 L'ISTHME DE SUEZ,
de son influence morale au dehors, des exemples
qu'elle est appelée à donner, de la sympathie qu'elle
doit ressentir pour la cause du droit, de la justice
et de la liberté constitutionnelle partout où se débat
cette cause ?
» Je ne suis pas de ceux qui verraient avec
satisfaction s'éclipser la splendeur du soleil de la
prospérité anglaise. J'espère au contraire qu'elle
continuera toujours et que l'honneur du pays ne fera
que s'accroître. Mais, en même temps, je n'hésite
pas à déclarer que je vois avec le plus grand plai-
sir grandir graduellement dans le peuple d'Angle-
terre, dont les opinions et les sentiments finissent
par diriger la politique du gouvernement, l'opinion
et le sentiment de la gravité de nos énormes,
bien plus, de nos excessives responsabilités! Il
n'y a pas longtemps que, non point dans ce pays
seul, mais dans tous les pays du monde civilisé,
prévalait ce que j'appellerai un appétit d'agrandis-
sement territorial, et cette notion, liée sans doute
à de fausses théories économiques, que le bon-
heur et la grandeur d'un peuple tiennent à l'au-
gmentation continue, à l'extinction constante de sa
domination territoriale. J'espère que le jour est
venu où le peuple d'Angleterre s'est complétement
affranchi de cette erreur, où il est arrivé à cette
conviction solide et mûre qu'une nation peut avoir
aussi bien trop de territoires que trop peu. Toutefois,
si vous avez trop de territoires, vous avez assumé à
leur égard une responsabilité dont vous ne pouvez
honorablement vous affranchir ; mais 'du moins vous
êtes arrivés à ce point que l'appétit des extensions
de territoire est éteint en vous complètement et sans
retour. (Très-bien ! très-bien !)
» Ce que nous avons maintenant à faire, c'est de
cultiver ce que la Providence nous a donné, de ne
point chercher à ajouter à la sphère de nos labeurs,
et surtout de ne pas dépasser les forces de cette
puissance humaine que nous avons déjà surchargée
au-delà de ses vraies facultés pour le fonctionnement
satisfaisant de notre responsabilité. (Très-bien!)
» Je pense que nous pouvons trouver dans d'au-
tres voies le progrès d'une véritable et juste philoso-
phie politique, la philosophie d'une politique pra-
tique. Quant à notre peuple, un grand changement
s'est opéré dans l'esprit des Anglais relativement au
gouvernement de nos colonies. Il y a un siècle, l'idée
sur laquelle étaient basées nos relations colon-
niales était mesquine et égoïste. Sous certains as-
pects, il est vrai, l'administration de nos vieilles
provinces américaines était conduite d'après un sys-
tème qui pourrait encore nous donner quelques le-
çons utiles; mais elle reposait essentiellement sur
cette idée, qu'en ce qui concernait les questions éco-
nomiques et commerciales, les intérêts des colonies
devaient être subordonnés à ceux de la mère patrie,
et que les canaux de leur commerce et leur travail
industriel devaient être forcés à prendre une direc-
tion différente de celle que la nature leur indiquait,
afin de les rendre tributaires de la grandeur de la
métropole. Nous nous sommes pleinement et entière-
ment réveillés de ce songe : nous avons donné aux
colonies leur liberté pratique. Je ne suis pas disposé
à prétendre que nous n'avons rien à rectifier de
l'autre côté du compte. (Très-bien ! très-bien !) J'ob-
serve dans quelques-unes de ces colonies qui s'ap-
pellent les nôtres une disposition à faire revivre
contre l'industrie et les productions de l'Angleterre
les maux et les obstructions d'un système protecteur
suranné. (Très-bien ! très-bien !) A l'égard du gou-
vernement de ces dépendances en général, il n'y a
pas beaucoup à faire.
» Nous avons peut-être avec prudence, mais avec
fermeté et résolution, à rectifier la distribution des
charges et des bénéfices de façon à placer le peuple
d'Angleterre, non dans une position d'ascendant et
de supériorité qu'il a abdiquée de bonne foi, mais
dans cette position de justice et d'égalité à laquelle
il a un incontestable titre. (Très-bien ! très-bien !)
Notre devoir est de nous délivrer autant que
possible de toute intervention dans les affaires
de nos compatriotes au dehors, de leur accorder la
protection et l'abri de la puissance de ce grand em-
pire, mais en même temps de ne pas consentir à
nous charger du paiement de vastes sommes dans
le but d'accomplir des devoirs appartenant aux
colons plutôt qu'à nous (très-bien! très-bien !), et qui
forment toujours une partie inaliénable des fonc-
tions de la liberté. (Ecoutez! écoutez!)
» Il ne peut exister une plus grosse erreur
en politique que de supposer que l'on peut sé-
parer les bénéfices et les charges de la liberté. Ima-
gine-t-on qu'il y aurait bénéfice pour une nation si
quelque bienfaiteur inconnu et invisible pourvoyait
au paiement de ses impôts? Non. Il est nécessaire,
si vous voulez réclamer et obtenir la dignité d'hom-
mes libres, de pourvoir vous-mêmes aux moyens par
lesquels les institutions libres sont maintenues. C'est
dans ce sens que nous modérons nos vues. Nous
avons appris que nous avons assez à faire, plus peut-
être que nous ne pourrons probablement accomplir,
en nous bornant à ces devoirs immédiats que la Pro-
vidence nous a imposés. Ces devoirs ne sont pas
légers. Quelles révélations n'avons-nous pas eues
dans ces derniers trente ou quarante ans sur la
condition de l'Angleterre elle-même! Combien de
plaies ont été découvertes! Combien nous avons
amélioré et réformé, mais combien dans notre con-
viction il reste encore à faire!
» Par rapport à ce que l'on appelle la politique
de son influence morale au dehors, des exemples
qu'elle est appelée à donner, de la sympathie qu'elle
doit ressentir pour la cause du droit, de la justice
et de la liberté constitutionnelle partout où se débat
cette cause ?
» Je ne suis pas de ceux qui verraient avec
satisfaction s'éclipser la splendeur du soleil de la
prospérité anglaise. J'espère au contraire qu'elle
continuera toujours et que l'honneur du pays ne fera
que s'accroître. Mais, en même temps, je n'hésite
pas à déclarer que je vois avec le plus grand plai-
sir grandir graduellement dans le peuple d'Angle-
terre, dont les opinions et les sentiments finissent
par diriger la politique du gouvernement, l'opinion
et le sentiment de la gravité de nos énormes,
bien plus, de nos excessives responsabilités! Il
n'y a pas longtemps que, non point dans ce pays
seul, mais dans tous les pays du monde civilisé,
prévalait ce que j'appellerai un appétit d'agrandis-
sement territorial, et cette notion, liée sans doute
à de fausses théories économiques, que le bon-
heur et la grandeur d'un peuple tiennent à l'au-
gmentation continue, à l'extinction constante de sa
domination territoriale. J'espère que le jour est
venu où le peuple d'Angleterre s'est complétement
affranchi de cette erreur, où il est arrivé à cette
conviction solide et mûre qu'une nation peut avoir
aussi bien trop de territoires que trop peu. Toutefois,
si vous avez trop de territoires, vous avez assumé à
leur égard une responsabilité dont vous ne pouvez
honorablement vous affranchir ; mais 'du moins vous
êtes arrivés à ce point que l'appétit des extensions
de territoire est éteint en vous complètement et sans
retour. (Très-bien ! très-bien !)
» Ce que nous avons maintenant à faire, c'est de
cultiver ce que la Providence nous a donné, de ne
point chercher à ajouter à la sphère de nos labeurs,
et surtout de ne pas dépasser les forces de cette
puissance humaine que nous avons déjà surchargée
au-delà de ses vraies facultés pour le fonctionnement
satisfaisant de notre responsabilité. (Très-bien!)
» Je pense que nous pouvons trouver dans d'au-
tres voies le progrès d'une véritable et juste philoso-
phie politique, la philosophie d'une politique pra-
tique. Quant à notre peuple, un grand changement
s'est opéré dans l'esprit des Anglais relativement au
gouvernement de nos colonies. Il y a un siècle, l'idée
sur laquelle étaient basées nos relations colon-
niales était mesquine et égoïste. Sous certains as-
pects, il est vrai, l'administration de nos vieilles
provinces américaines était conduite d'après un sys-
tème qui pourrait encore nous donner quelques le-
çons utiles; mais elle reposait essentiellement sur
cette idée, qu'en ce qui concernait les questions éco-
nomiques et commerciales, les intérêts des colonies
devaient être subordonnés à ceux de la mère patrie,
et que les canaux de leur commerce et leur travail
industriel devaient être forcés à prendre une direc-
tion différente de celle que la nature leur indiquait,
afin de les rendre tributaires de la grandeur de la
métropole. Nous nous sommes pleinement et entière-
ment réveillés de ce songe : nous avons donné aux
colonies leur liberté pratique. Je ne suis pas disposé
à prétendre que nous n'avons rien à rectifier de
l'autre côté du compte. (Très-bien ! très-bien !) J'ob-
serve dans quelques-unes de ces colonies qui s'ap-
pellent les nôtres une disposition à faire revivre
contre l'industrie et les productions de l'Angleterre
les maux et les obstructions d'un système protecteur
suranné. (Très-bien ! très-bien !) A l'égard du gou-
vernement de ces dépendances en général, il n'y a
pas beaucoup à faire.
» Nous avons peut-être avec prudence, mais avec
fermeté et résolution, à rectifier la distribution des
charges et des bénéfices de façon à placer le peuple
d'Angleterre, non dans une position d'ascendant et
de supériorité qu'il a abdiquée de bonne foi, mais
dans cette position de justice et d'égalité à laquelle
il a un incontestable titre. (Très-bien ! très-bien !)
Notre devoir est de nous délivrer autant que
possible de toute intervention dans les affaires
de nos compatriotes au dehors, de leur accorder la
protection et l'abri de la puissance de ce grand em-
pire, mais en même temps de ne pas consentir à
nous charger du paiement de vastes sommes dans
le but d'accomplir des devoirs appartenant aux
colons plutôt qu'à nous (très-bien! très-bien !), et qui
forment toujours une partie inaliénable des fonc-
tions de la liberté. (Ecoutez! écoutez!)
» Il ne peut exister une plus grosse erreur
en politique que de supposer que l'on peut sé-
parer les bénéfices et les charges de la liberté. Ima-
gine-t-on qu'il y aurait bénéfice pour une nation si
quelque bienfaiteur inconnu et invisible pourvoyait
au paiement de ses impôts? Non. Il est nécessaire,
si vous voulez réclamer et obtenir la dignité d'hom-
mes libres, de pourvoir vous-mêmes aux moyens par
lesquels les institutions libres sont maintenues. C'est
dans ce sens que nous modérons nos vues. Nous
avons appris que nous avons assez à faire, plus peut-
être que nous ne pourrons probablement accomplir,
en nous bornant à ces devoirs immédiats que la Pro-
vidence nous a imposés. Ces devoirs ne sont pas
légers. Quelles révélations n'avons-nous pas eues
dans ces derniers trente ou quarante ans sur la
condition de l'Angleterre elle-même! Combien de
plaies ont été découvertes! Combien nous avons
amélioré et réformé, mais combien dans notre con-
viction il reste encore à faire!
» Par rapport à ce que l'on appelle la politique
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