Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1864 15 octobre 1864
Description : 1864/10/15 (A9,N200). 1864/10/15 (A9,N200).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033316
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 421
nière à fuir devant les croiseurs , auxquels ils
échappent assez facilement.
» L'équipage d'un boutre ne se composant que
de trois ou quatre hommes, les Arabes s'appliquent
à débiliter leurs victimes afin d'en rester plus faci-
lement les maîtres. Chaque jour ils leur jettent donc
une moindre quantité de vivres, et lorsque ces mal-
heureux, réduits à la dernière expression de maigreur
et de faiblesse, se laissent tomber accroupis et hors
d'état de se mouvoir, ils les embarquent en ayant
soin d'appliquer le même système pendant la tra-
versée.
» Ils ajoutent même la terreur aux mauvais trai-
tements et persuadent à leurs prisonniers que les
blancs auxquels ils seront vendus ne les achètent
que pour les manger. Ces malheureux luttent donc
eux-mêmes contre la faim qui les dévore, de peur
que l'embonpoint ne précipite leur destinée.
» L'esclavage étant défendu, les noirs sont d'abord
transportés soit à Moheli, soit à Anjouan, où des
traitants les reçoivent des mains des Arabes en si-
mulant la comédie de l'engagement volontaire, Quel
engag'ement ! les Anglais qui croisent dans le canal
de Mozambique, sous prétexte de défendre la traite,
font un métier non moins honorable que celui des
Arabes.
» Ils courent sus, il est vrai, à tout navire, à tout
boutre suspect, mais jamais un sentiment d'huma-
nité ne les guide; l'espoir du gain les pousse, pas
autre chose, et, lorsqu'un négrier tombe entre leurs
mains, ils pendent l'équipage, s'emparent des mar-
chandises, confisquent le boutre et vendent eux-mêmes
la noire cargaison dans quelque port à eux apparte-
nant : voilà ce qu'ils appellent empêcher la traite. Ce
commerce est si commun et d'un tel rapport, que
chaque commandant de croisière cède son poste
comme une clientèle à celui qui lui succède. Le der-
nier paya, dit-on, 200,000 francs le droit de prati-
quer la piraterie sur toute la longueur du canal de
Mozambique. »
INAUGURATION DE LA LIGNE DE NAVIGATION
entre Suez et les lies Maurice et de la Réunion.
Nos lignes transatlantiques sont en progrès; la
Compagnie des Messageries impériales ne veut pas
être prise au dépourvu et se laisser distancer par
ses rivales anglaises. Elles a d'excellentes raisons
nautiques pour choisir comme point de départ du
service français l'île Maurice, l'ancienne île de France
que l'Angleterre n'a pas voulu nous rendre, parce
que, comme l'Achéron, l'Angleterre ne rend pas ses
proies; ce service relie déjà Maurice et l'île de la
Réunion à Suez. L'inauguration de cette ligne, don
le percement de l'isthme accroîtra l'importance, a
été célébrée à Port-Louis, chef-lieu de Maurice, par
l'élite du commerce de l'île, et nous croyons faire
plaisir à nos lecteurs en reproduisant diverses par-
ties des discours substantiels qui ont été prononcés
et qui tous rendent hommage à cette association où
les particuliers placent leurs capitaux et le gouver-
nement des subventions et une haute protection, de
façon que, soutenue ainsi par la double confiance de
l'Etat et des citoyens, la Compagnie des Messageries
impériales peut redoubler, comme elle le fait, d'élan,
et se rendre, par d'intelligentes initiatives, le plus
utile et le plus puissant auxiliaire du commerce.
M. Evenor-Dupont, président du banquet qui a
eu lieu au Port-Louis, lors de l'inauguration du ser-
vice, a fait ressortir, dans les termes suivants, l'u-
tilité de ce service :
« Fondées et dirigées par des particuliers, patron-
nées et subventionnées par le gouvernement d'un
grand pays, au service de l'Etat en ce qui concerne
le transport des dépêches, au service du public en
ce qui concerne le trarsport des personnes et des
marchandises, commerciales par leur but, adminis-
tratives par les procédés que leur impose la nécessité
de maintenir dans leurs opérations la régularité la
plus absolue, les grandes compagnies de navigation
postales ont toutes un caractère commun : la puis-
sance de leurs moyens et l'utilité de leurs résultats.
Elles s'appuient toutes sur l'un des instruments les
plus forts des sociétés européennes à notre époque :
sur l'association des capitaux privés et de ceux de
l'Etat, sur l'initiative individuelle soutenue par le
patronage gouvernemental. Elles démontrent toutes
l'étroite solidarité qui, de nos jours, unit non-seule-
ment les intérêts individuels et les intérêts collectifs
d'un même pays, mais les intérêts des pays les plus
éloignés et les plus différents.
» Ce qui fait l'originalité de la Compagnie dont
vous voulez bien fêter l'établissement à Maurice,
c'est que, née dans un pays où de tout temps l'es-
prit d'entreprise a eu besoin d'être suscité et soute-
nu par le gouvernement et succédant à un système
qui laissait à l'Etat le monopole de la navigation
postale, elle présente, plus qu'aucune autre, la trace
de deux éléments sur lesquels repose la prospérité
de toute société privée chargée d'exécuter un service
d'intérêt public : l'élément individuel d'où dérivent
le capital, la direction, l'émulation; l'élément gou-
vernemental d'où dérivent la subvention, le con-
trôle, la rigoureuse observation des engagements
contractés.
» C'est ainsi, pour ne parler que du personnel,
qu'à côté des ingénieurs sortis des écoles libres, la
nière à fuir devant les croiseurs , auxquels ils
échappent assez facilement.
» L'équipage d'un boutre ne se composant que
de trois ou quatre hommes, les Arabes s'appliquent
à débiliter leurs victimes afin d'en rester plus faci-
lement les maîtres. Chaque jour ils leur jettent donc
une moindre quantité de vivres, et lorsque ces mal-
heureux, réduits à la dernière expression de maigreur
et de faiblesse, se laissent tomber accroupis et hors
d'état de se mouvoir, ils les embarquent en ayant
soin d'appliquer le même système pendant la tra-
versée.
» Ils ajoutent même la terreur aux mauvais trai-
tements et persuadent à leurs prisonniers que les
blancs auxquels ils seront vendus ne les achètent
que pour les manger. Ces malheureux luttent donc
eux-mêmes contre la faim qui les dévore, de peur
que l'embonpoint ne précipite leur destinée.
» L'esclavage étant défendu, les noirs sont d'abord
transportés soit à Moheli, soit à Anjouan, où des
traitants les reçoivent des mains des Arabes en si-
mulant la comédie de l'engagement volontaire, Quel
engag'ement ! les Anglais qui croisent dans le canal
de Mozambique, sous prétexte de défendre la traite,
font un métier non moins honorable que celui des
Arabes.
» Ils courent sus, il est vrai, à tout navire, à tout
boutre suspect, mais jamais un sentiment d'huma-
nité ne les guide; l'espoir du gain les pousse, pas
autre chose, et, lorsqu'un négrier tombe entre leurs
mains, ils pendent l'équipage, s'emparent des mar-
chandises, confisquent le boutre et vendent eux-mêmes
la noire cargaison dans quelque port à eux apparte-
nant : voilà ce qu'ils appellent empêcher la traite. Ce
commerce est si commun et d'un tel rapport, que
chaque commandant de croisière cède son poste
comme une clientèle à celui qui lui succède. Le der-
nier paya, dit-on, 200,000 francs le droit de prati-
quer la piraterie sur toute la longueur du canal de
Mozambique. »
INAUGURATION DE LA LIGNE DE NAVIGATION
entre Suez et les lies Maurice et de la Réunion.
Nos lignes transatlantiques sont en progrès; la
Compagnie des Messageries impériales ne veut pas
être prise au dépourvu et se laisser distancer par
ses rivales anglaises. Elles a d'excellentes raisons
nautiques pour choisir comme point de départ du
service français l'île Maurice, l'ancienne île de France
que l'Angleterre n'a pas voulu nous rendre, parce
que, comme l'Achéron, l'Angleterre ne rend pas ses
proies; ce service relie déjà Maurice et l'île de la
Réunion à Suez. L'inauguration de cette ligne, don
le percement de l'isthme accroîtra l'importance, a
été célébrée à Port-Louis, chef-lieu de Maurice, par
l'élite du commerce de l'île, et nous croyons faire
plaisir à nos lecteurs en reproduisant diverses par-
ties des discours substantiels qui ont été prononcés
et qui tous rendent hommage à cette association où
les particuliers placent leurs capitaux et le gouver-
nement des subventions et une haute protection, de
façon que, soutenue ainsi par la double confiance de
l'Etat et des citoyens, la Compagnie des Messageries
impériales peut redoubler, comme elle le fait, d'élan,
et se rendre, par d'intelligentes initiatives, le plus
utile et le plus puissant auxiliaire du commerce.
M. Evenor-Dupont, président du banquet qui a
eu lieu au Port-Louis, lors de l'inauguration du ser-
vice, a fait ressortir, dans les termes suivants, l'u-
tilité de ce service :
« Fondées et dirigées par des particuliers, patron-
nées et subventionnées par le gouvernement d'un
grand pays, au service de l'Etat en ce qui concerne
le transport des dépêches, au service du public en
ce qui concerne le trarsport des personnes et des
marchandises, commerciales par leur but, adminis-
tratives par les procédés que leur impose la nécessité
de maintenir dans leurs opérations la régularité la
plus absolue, les grandes compagnies de navigation
postales ont toutes un caractère commun : la puis-
sance de leurs moyens et l'utilité de leurs résultats.
Elles s'appuient toutes sur l'un des instruments les
plus forts des sociétés européennes à notre époque :
sur l'association des capitaux privés et de ceux de
l'Etat, sur l'initiative individuelle soutenue par le
patronage gouvernemental. Elles démontrent toutes
l'étroite solidarité qui, de nos jours, unit non-seule-
ment les intérêts individuels et les intérêts collectifs
d'un même pays, mais les intérêts des pays les plus
éloignés et les plus différents.
» Ce qui fait l'originalité de la Compagnie dont
vous voulez bien fêter l'établissement à Maurice,
c'est que, née dans un pays où de tout temps l'es-
prit d'entreprise a eu besoin d'être suscité et soute-
nu par le gouvernement et succédant à un système
qui laissait à l'Etat le monopole de la navigation
postale, elle présente, plus qu'aucune autre, la trace
de deux éléments sur lesquels repose la prospérité
de toute société privée chargée d'exécuter un service
d'intérêt public : l'élément individuel d'où dérivent
le capital, la direction, l'émulation; l'élément gou-
vernemental d'où dérivent la subvention, le con-
trôle, la rigoureuse observation des engagements
contractés.
» C'est ainsi, pour ne parler que du personnel,
qu'à côté des ingénieurs sortis des écoles libres, la
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