Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1864 01 octobre 1864
Description : 1864/10/01 (A9,N199). 1864/10/01 (A9,N199).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203330s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DR L'UNION DES DEUX MERS. 405
LES PROGRÈS DU COMMERCE EN CHINE.
Pendant que le canal de Suez marche vers son
achèvement, nous ne devons point perdre de vue
l'observation des développements que prennent le
commerce de l'extrême Orient et ses relations avec
l'Europe. C'est une question qui touche à un trop
haut degré aux intérêts et à l'avenir financier de
l'entreprise. A ce point de vue, l'ouverture de la
Chine et du Japon est pleine de brillantes promesses
qui se réalisent de plus en plus chaque jour. Nous
avons déjà fait connaître par nos correspondances de
Shang-Haï l'extension considérable qu'avait prise ce
port du Céleste Empire par ses rapports et ses tran-
sactions avec l'Europe. Nous trouvons dans le Times
du 28 septembre une correspondance qui contient
sur le même sujet des renseignements nouveaux en
même temps que plus étendus, et qui serviront à
indiquer quelle est la nouvelle impulsion que sont
destinées à prendre ces relations déjà si considéra-
bles, le jour où, en ouvrant une communication plus
courte entre les deux mers, le canal de Suez offrira
son passage aux marines commerciales de l'Occident
et de l'Orient.
Voici cette correspondance du journal anglais,
datée de Shang-Haï le 4 août :
« Une série de documents d'un haut intérêt vient
d'être publiée par les douanes chinoises. Elle constate le
mouvement des importations et des exportations pen-
dant l'année dernière dans les ports de l'empire ouverts
aux étrangers. Parmi ces pièces, celle qui se rapporte
au commerce de Hankow n'est pas la moins intéressante
et la moins étonnante par les faits qu'elle constate.
» La valeur totale du commerce de ce port a é!é entre
1 et 8 millions sterling (175 à 200 millions de francs),
savoir : 9,926,311 taels pour les importations et 12,141,908
taels pour les exportations (le tael vaut environ 8
francs).
D Toutefois, il ne faudrait pas attribuer la totalité de
cette somme au commerce étranger, quoiqu'il en acca-
pare une très-large part.
x Deux articles seuls, les tissus pour chemises et
l'opium contribuent pour près de 2 millions de taels au
total des importations ; les tissus jusqu'à concurrence
de 1,120,000 taels, et l'opium jusqu'à concurrence de
100,000 taels. Si l'on en excepte 2,500,000 taels en monnaie
de cuivre, presque tout le reste des importations est
formé d'articles des manufactures étrangères. Les draps
de diverses espèces y figurent pour 160,000 taels, le
poivre noir pour 111,000 taels, les brocarts pour 160,000
taels.
» peux qui regardent encore les ailerons de requins
comme une chimère et les potages de nids d'hirondelles
comme n'existant que dans l'imagination des voya-
geurs, n'apprendront pas sans surprise que dans le
cours de l'année dernière il n'a pas été importé dans la
cité d'Hankowpour moins de 4,000 taels en ailerons de
requins et de 3,500 taels en nids d'hirondelles. Imagi-
nez-vous 1,200 livres sterling (30,000 francs) en valeur
de nids d'oiseaux pour une seule ville!
» Parmi les exportations le thé prend naturellement
la première place. Il y figure pour 1 millions de taels ou
2,250,000 livres sterling (56,250,000 francs). Le surplus
ou 2 millions de taels se compose d'articles formant des
sommes comparativement faibles. Les plus dignes de
notice sont l'huile de bois pour 800,000 taels, le safran
pour 334,000 taels, le tabac pour 900,000 taels. Parmi
les autres articles on trouve les noix pour 14,000 taels,
les os de tigre pour 292 taels; 12 livres de plumes de
canards sont évaluées à 12 schellings, et 20 livres de
cheveux y sont portés pour 3 taels, quoiqu'il soit difficile « :
de découvrir à quoi peut servir la chevelure d'un Chinois
presque aussi grossière que le crin des chevaux.
D Ce vaste trafic, on le pense, emploie un nombre
considérables de navires. Ce sont principalement des
bateaux à vapeur. Sur ce point, et sur ce point seule-
ment, les Américains en Chine dépassent les Anglais,
le nombre des navires voguant sur la rivière sous
pavillon étoilé étant le double de ceux sur lesquels flotte
le pavillon britannique.
D Dans leur ensemble, les bateaux à vapeur naviguant
sur le Yang-Tzé ont payé 1,115,000 taels pour droits de
tonnage à Hankow seulement pendant l'année der-
nière. Le total du tonnage de toutes les provenances
entré dans ce port pendant cette même période a été
de 191,121 tonnes et les sorties ont été de 204,185 ton-
nes. Sur ces chiffres, 103,COO tonnes étaient anglaises,
260,000 étaient américaines et 3,511 étaient françaises !
encore de ce dernier chiffre faut-il défalquer 2,367
tonnes représentées par des jonques indigènes navi-
guant sous la protection française, ce qui réduit à
1,150 tonnes la navigation française représentée par
sept petits bateaux.
Je ne suis pas en mesure de comparer ces résultats
avec les tableaux de douanes pour les années précé-
dentes, mais je suis certain qu'ils attestent une très-
forte augmentation ; pris en eux-mêmes, ils sont une
preuve suffisante du vaste trafic qui s'effectue mainte-
nant sous pavillon étranger dans un port qui fut visité,
pour la première fois, par lord Elgin il y a six ans à
peine. D
Notre amour-propre national doit un peu souffrir
de la part plus que modeste que prennent notre ma-
rine marchande et notre commerce maritime dans ce
grand élan du progrès matériel en Orient. Ce n'est
pas, d'ailleurs, la France seule qui en est en quelque
sorte absente, c'est l'Europe tout entière, car nous
ne voyons figurer dans cette nomenclature aucun
des pavillons des États européens autre que celui de
l'Angleterre. Cela se conçoit par suite des difficultés
et des dépenses que présente la longueur du voyage
d'un navire autour du cap de Bonne-Espérance. La
situation changera pour toutes ces marines secon-
daires le jour où la coupure de l'isthme de Suez leur
ouvrira un chemin facile et économique des rives de
la Méditerranée jusqu'au fond du golfe de Tartarie.
ERNEST DESPLACES,
LES PROGRÈS DU COMMERCE EN CHINE.
Pendant que le canal de Suez marche vers son
achèvement, nous ne devons point perdre de vue
l'observation des développements que prennent le
commerce de l'extrême Orient et ses relations avec
l'Europe. C'est une question qui touche à un trop
haut degré aux intérêts et à l'avenir financier de
l'entreprise. A ce point de vue, l'ouverture de la
Chine et du Japon est pleine de brillantes promesses
qui se réalisent de plus en plus chaque jour. Nous
avons déjà fait connaître par nos correspondances de
Shang-Haï l'extension considérable qu'avait prise ce
port du Céleste Empire par ses rapports et ses tran-
sactions avec l'Europe. Nous trouvons dans le Times
du 28 septembre une correspondance qui contient
sur le même sujet des renseignements nouveaux en
même temps que plus étendus, et qui serviront à
indiquer quelle est la nouvelle impulsion que sont
destinées à prendre ces relations déjà si considéra-
bles, le jour où, en ouvrant une communication plus
courte entre les deux mers, le canal de Suez offrira
son passage aux marines commerciales de l'Occident
et de l'Orient.
Voici cette correspondance du journal anglais,
datée de Shang-Haï le 4 août :
« Une série de documents d'un haut intérêt vient
d'être publiée par les douanes chinoises. Elle constate le
mouvement des importations et des exportations pen-
dant l'année dernière dans les ports de l'empire ouverts
aux étrangers. Parmi ces pièces, celle qui se rapporte
au commerce de Hankow n'est pas la moins intéressante
et la moins étonnante par les faits qu'elle constate.
» La valeur totale du commerce de ce port a é!é entre
1 et 8 millions sterling (175 à 200 millions de francs),
savoir : 9,926,311 taels pour les importations et 12,141,908
taels pour les exportations (le tael vaut environ 8
francs).
D Toutefois, il ne faudrait pas attribuer la totalité de
cette somme au commerce étranger, quoiqu'il en acca-
pare une très-large part.
x Deux articles seuls, les tissus pour chemises et
l'opium contribuent pour près de 2 millions de taels au
total des importations ; les tissus jusqu'à concurrence
de 1,120,000 taels, et l'opium jusqu'à concurrence de
100,000 taels. Si l'on en excepte 2,500,000 taels en monnaie
de cuivre, presque tout le reste des importations est
formé d'articles des manufactures étrangères. Les draps
de diverses espèces y figurent pour 160,000 taels, le
poivre noir pour 111,000 taels, les brocarts pour 160,000
taels.
» peux qui regardent encore les ailerons de requins
comme une chimère et les potages de nids d'hirondelles
comme n'existant que dans l'imagination des voya-
geurs, n'apprendront pas sans surprise que dans le
cours de l'année dernière il n'a pas été importé dans la
cité d'Hankowpour moins de 4,000 taels en ailerons de
requins et de 3,500 taels en nids d'hirondelles. Imagi-
nez-vous 1,200 livres sterling (30,000 francs) en valeur
de nids d'oiseaux pour une seule ville!
» Parmi les exportations le thé prend naturellement
la première place. Il y figure pour 1 millions de taels ou
2,250,000 livres sterling (56,250,000 francs). Le surplus
ou 2 millions de taels se compose d'articles formant des
sommes comparativement faibles. Les plus dignes de
notice sont l'huile de bois pour 800,000 taels, le safran
pour 334,000 taels, le tabac pour 900,000 taels. Parmi
les autres articles on trouve les noix pour 14,000 taels,
les os de tigre pour 292 taels; 12 livres de plumes de
canards sont évaluées à 12 schellings, et 20 livres de
cheveux y sont portés pour 3 taels, quoiqu'il soit difficile « :
de découvrir à quoi peut servir la chevelure d'un Chinois
presque aussi grossière que le crin des chevaux.
D Ce vaste trafic, on le pense, emploie un nombre
considérables de navires. Ce sont principalement des
bateaux à vapeur. Sur ce point, et sur ce point seule-
ment, les Américains en Chine dépassent les Anglais,
le nombre des navires voguant sur la rivière sous
pavillon étoilé étant le double de ceux sur lesquels flotte
le pavillon britannique.
D Dans leur ensemble, les bateaux à vapeur naviguant
sur le Yang-Tzé ont payé 1,115,000 taels pour droits de
tonnage à Hankow seulement pendant l'année der-
nière. Le total du tonnage de toutes les provenances
entré dans ce port pendant cette même période a été
de 191,121 tonnes et les sorties ont été de 204,185 ton-
nes. Sur ces chiffres, 103,COO tonnes étaient anglaises,
260,000 étaient américaines et 3,511 étaient françaises !
encore de ce dernier chiffre faut-il défalquer 2,367
tonnes représentées par des jonques indigènes navi-
guant sous la protection française, ce qui réduit à
1,150 tonnes la navigation française représentée par
sept petits bateaux.
Je ne suis pas en mesure de comparer ces résultats
avec les tableaux de douanes pour les années précé-
dentes, mais je suis certain qu'ils attestent une très-
forte augmentation ; pris en eux-mêmes, ils sont une
preuve suffisante du vaste trafic qui s'effectue mainte-
nant sous pavillon étranger dans un port qui fut visité,
pour la première fois, par lord Elgin il y a six ans à
peine. D
Notre amour-propre national doit un peu souffrir
de la part plus que modeste que prennent notre ma-
rine marchande et notre commerce maritime dans ce
grand élan du progrès matériel en Orient. Ce n'est
pas, d'ailleurs, la France seule qui en est en quelque
sorte absente, c'est l'Europe tout entière, car nous
ne voyons figurer dans cette nomenclature aucun
des pavillons des États européens autre que celui de
l'Angleterre. Cela se conçoit par suite des difficultés
et des dépenses que présente la longueur du voyage
d'un navire autour du cap de Bonne-Espérance. La
situation changera pour toutes ces marines secon-
daires le jour où la coupure de l'isthme de Suez leur
ouvrira un chemin facile et économique des rives de
la Méditerranée jusqu'au fond du golfe de Tartarie.
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