Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1864 01 octobre 1864
Description : 1864/10/01 (A9,N199). 1864/10/01 (A9,N199).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203330s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 413
feu de broussailles devant les tentes, et planter tout
ce que nous avions de fanaux et de chandelles sur
les éminences voisines. Quant au drogman Yacoub,
le plus impassible des Arabes que j'aie jamais ren-
contrés; il avait prétendu que les chacals viendraient
piller notre souper s'il s'écartait, et il était resté phi-
losophiquement occupé à écumer la marmite et à
ranimer le feu.
» Cette aventure n'eut pas d'autres suites et je de-
mande encore pardon au lecteur de ce verbiage, mais
il doit comprendre maintenant, et dans toute sa
force, l'émotion que j'ai éprouvée en me retrouvant
dans des conditions si différentes, et en présence
d'une telle transformation, aux lieux mêmes où l'on
ne pouvait, sans courir des risques assez sérieux, se
livrer naguère à une promenade de quelques pas à
moins d'avoir un guide sûr à ses côtés.
» Cela dit, nous allons reprendre notre route et nous
diriger vers Port-Saïd par la branche déjà ouverte
du canal maritime.
» Toutefois, nous ne pouvons quitter Ismaïlia sans
revenir sur la place Champollion, à laquelle il n'a
été consacré que trop peu de mots.
» En nommant la place, l'idée qui a guidé l'ad-
ministration de la Compagnie est aussi noble que
simple : c'est l'acquit d'une dette toute française en-
vers celui dont le docteur Lepsius, le savant chef de
la commission scientifique prussienne qui est restée
sept ans en Egypte, dit souvent et m'a dit à moi-
même: « Rien n'est possible, en fait d'archéologie
» égyptienne, dès qu'on s'écarte des données de
» Champollion. »
» Cette idée m'en a suggéré une autre non moins
simple, pendant que je parcourais Ismaïlia et que
je remarquais les rudiments de petites constructions
destinées, m'a-t-on dit, à devenir plus tard des fon-
taines; j'ai pensé, alors, que le complément naturel
de l'ornementation de la principale place serait de
faire de la fontaine du milieu un monument élevé à
celui dont la Compagnie a voulu honorer la mé-
moire. J'ai soumis cette pensée à M. Ferdinand de
Lesseps et à M. et Mme Chéronnet-Champollion, et
je suis heureux de pouvoir dire ici qu'elle a été cha-
leureusement accueillie ; cela devait être dès qu'on
s'adressait à de tels cœurs.
» Il est donc à croire que, lorsque la Compagnie
sera libre de tout souci à l'égard de ses grands tra-
vaux du percement de l'isthme ; lorsque le moment
sera arrivé où, son esprit détendu, elle pourra ac-
corder quelques-uns de ses instants et quelque par-
celle de ses trésors à la question de l'art qui ne perd
jamais ses droits, celle du monument à élever à la
mémoire de Champollion sera reprise. La Compa-
gnie et la famille seront heureuses alors de complé-
ter l'idée première, et de doter d'une image respec-
tée, aux applaudissements de tous, les lieux mêmes
où furent Selé, Rhamsès et tant d'autres villes im-
portantes dont on retrouve chaque jour les traces. »
MADAGASCAR.
« Les trois principaux centres de relations commer-
ciales dans cette île sont : Tamatave, sur la côte est,
Majaugaie, sur la côte ouest, et la baie de Saint-
Augustin, côte nord-ouest de Madagascar.
TAMATAVE. — Cette ville qui est, sans contredit, la
seconde de la grande île africaine, peut compter de
15,000 à 20,000 âmes. C'est le port le plus important
de Madagascar par ses rapports commerciaux jour-
naliers avec les îles de la Réunion et de Maurice,
Son commerce consiste principalement, pour l'expor-
tation, en bœufs, riz, volailles, porcs, céréales et
plantes oléagineuses, maïs, sésame, arachides, etc. ;
rubans, nattes, chapeaux de paille en grand nombre
et de toute qualité; cire, résine, gommes, spéciale-
ment copal et caoutchouc; bois de construction et
d'ébénisterie, ébène, palissandre, bœuf salé, poisson
salé, peaux de bœuf, cuirs tannés, huile de pied de
bœuf, cotons.
MAJAUGAIE. — Cette magnifique baie est à la côte
ouest ce qu'est Tamatave pour la côte est, avec cette
différence que l'éloignement de Majaugaie rend ses
rapports avec les deux colonies beaucoup moins fré-
quents. Les articles d'exportation sont les mêmes que
ceux de Tamatave en y ajoutant l'orseille, l'écaillé
et le bois de sandal.
BAIE DE SAINT-AUGUSTIN. — Cette baie et ses en-
virons sont le centre d'un commerce assez considé-
rable avec la Réunion. Les objets d'exportation sont :
orseille, tortues en grand nombre, pois du Cap,
moutons du Cap et cabris, salaisons de bœuf, salai-
sons de poisson, peaux de bœuf.
Il y a quelques autres points moins fréquentés
que les trois ports principaux, où l'on trouve les
produits déjà indiqués, et, de plus, le cristal de ro-
che, le benjoin et l'éponge ordinaire ; ce sont :
(côte est) Port-Dauphin, Manaujary, Manourou, Fou-
lepointe, Ténériffe, Pointe-à-Larrée, baie d'Antougil ;
(côte ouest) Mourontsangana, Baby, Ménabé, etc.
Le commerce d'exportation et l'agriculture de
l'intérieur de Madagascar n'attendent plus aujour-
d'hui pour se développer que la création de voies de
communication entre le plateau central et les diffé-
rents ports de mer. La politique de l'ancien gouver-
nement s'opposait à l'exportation et par conséquent
aussi à l'extension de la culture ; sous le règne ac-
tuel, qui cherche au contraire à favoriser l'une et
feu de broussailles devant les tentes, et planter tout
ce que nous avions de fanaux et de chandelles sur
les éminences voisines. Quant au drogman Yacoub,
le plus impassible des Arabes que j'aie jamais ren-
contrés; il avait prétendu que les chacals viendraient
piller notre souper s'il s'écartait, et il était resté phi-
losophiquement occupé à écumer la marmite et à
ranimer le feu.
» Cette aventure n'eut pas d'autres suites et je de-
mande encore pardon au lecteur de ce verbiage, mais
il doit comprendre maintenant, et dans toute sa
force, l'émotion que j'ai éprouvée en me retrouvant
dans des conditions si différentes, et en présence
d'une telle transformation, aux lieux mêmes où l'on
ne pouvait, sans courir des risques assez sérieux, se
livrer naguère à une promenade de quelques pas à
moins d'avoir un guide sûr à ses côtés.
» Cela dit, nous allons reprendre notre route et nous
diriger vers Port-Saïd par la branche déjà ouverte
du canal maritime.
» Toutefois, nous ne pouvons quitter Ismaïlia sans
revenir sur la place Champollion, à laquelle il n'a
été consacré que trop peu de mots.
» En nommant la place, l'idée qui a guidé l'ad-
ministration de la Compagnie est aussi noble que
simple : c'est l'acquit d'une dette toute française en-
vers celui dont le docteur Lepsius, le savant chef de
la commission scientifique prussienne qui est restée
sept ans en Egypte, dit souvent et m'a dit à moi-
même: « Rien n'est possible, en fait d'archéologie
» égyptienne, dès qu'on s'écarte des données de
» Champollion. »
» Cette idée m'en a suggéré une autre non moins
simple, pendant que je parcourais Ismaïlia et que
je remarquais les rudiments de petites constructions
destinées, m'a-t-on dit, à devenir plus tard des fon-
taines; j'ai pensé, alors, que le complément naturel
de l'ornementation de la principale place serait de
faire de la fontaine du milieu un monument élevé à
celui dont la Compagnie a voulu honorer la mé-
moire. J'ai soumis cette pensée à M. Ferdinand de
Lesseps et à M. et Mme Chéronnet-Champollion, et
je suis heureux de pouvoir dire ici qu'elle a été cha-
leureusement accueillie ; cela devait être dès qu'on
s'adressait à de tels cœurs.
» Il est donc à croire que, lorsque la Compagnie
sera libre de tout souci à l'égard de ses grands tra-
vaux du percement de l'isthme ; lorsque le moment
sera arrivé où, son esprit détendu, elle pourra ac-
corder quelques-uns de ses instants et quelque par-
celle de ses trésors à la question de l'art qui ne perd
jamais ses droits, celle du monument à élever à la
mémoire de Champollion sera reprise. La Compa-
gnie et la famille seront heureuses alors de complé-
ter l'idée première, et de doter d'une image respec-
tée, aux applaudissements de tous, les lieux mêmes
où furent Selé, Rhamsès et tant d'autres villes im-
portantes dont on retrouve chaque jour les traces. »
MADAGASCAR.
« Les trois principaux centres de relations commer-
ciales dans cette île sont : Tamatave, sur la côte est,
Majaugaie, sur la côte ouest, et la baie de Saint-
Augustin, côte nord-ouest de Madagascar.
TAMATAVE. — Cette ville qui est, sans contredit, la
seconde de la grande île africaine, peut compter de
15,000 à 20,000 âmes. C'est le port le plus important
de Madagascar par ses rapports commerciaux jour-
naliers avec les îles de la Réunion et de Maurice,
Son commerce consiste principalement, pour l'expor-
tation, en bœufs, riz, volailles, porcs, céréales et
plantes oléagineuses, maïs, sésame, arachides, etc. ;
rubans, nattes, chapeaux de paille en grand nombre
et de toute qualité; cire, résine, gommes, spéciale-
ment copal et caoutchouc; bois de construction et
d'ébénisterie, ébène, palissandre, bœuf salé, poisson
salé, peaux de bœuf, cuirs tannés, huile de pied de
bœuf, cotons.
MAJAUGAIE. — Cette magnifique baie est à la côte
ouest ce qu'est Tamatave pour la côte est, avec cette
différence que l'éloignement de Majaugaie rend ses
rapports avec les deux colonies beaucoup moins fré-
quents. Les articles d'exportation sont les mêmes que
ceux de Tamatave en y ajoutant l'orseille, l'écaillé
et le bois de sandal.
BAIE DE SAINT-AUGUSTIN. — Cette baie et ses en-
virons sont le centre d'un commerce assez considé-
rable avec la Réunion. Les objets d'exportation sont :
orseille, tortues en grand nombre, pois du Cap,
moutons du Cap et cabris, salaisons de bœuf, salai-
sons de poisson, peaux de bœuf.
Il y a quelques autres points moins fréquentés
que les trois ports principaux, où l'on trouve les
produits déjà indiqués, et, de plus, le cristal de ro-
che, le benjoin et l'éponge ordinaire ; ce sont :
(côte est) Port-Dauphin, Manaujary, Manourou, Fou-
lepointe, Ténériffe, Pointe-à-Larrée, baie d'Antougil ;
(côte ouest) Mourontsangana, Baby, Ménabé, etc.
Le commerce d'exportation et l'agriculture de
l'intérieur de Madagascar n'attendent plus aujour-
d'hui pour se développer que la création de voies de
communication entre le plateau central et les diffé-
rents ports de mer. La politique de l'ancien gouver-
nement s'opposait à l'exportation et par conséquent
aussi à l'extension de la culture ; sous le règne ac-
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