Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1864 01 septembre 1864
Description : 1864/09/01 (A9,N197). 1864/09/01 (A9,N197).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203328q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
376 L'ISTHME DE SUEZ,
» Nous avons pu la comparer, cette année, à la
graine de Valachie dont nous avons fait éclore 500
grammes. Reconnaissant la supériorité de la soie de
Valachie sur la nôtre, je désirais vivement tenter d'en
acclimater l'espèce. Nous n'avons obtenu que des vers
faibles, maladifs, dépérissant avant d'atteindre leur der-
nière transformation. Il en a été de même d'un essai
de semence de Candie. Tandis qu'à côté, dans des con-
ditions de soins et de nourriture identiquement sem-
blables, 800 grammes d'œufs du Ouady ont donné les
plus complets résultats.
» La question de santé pour notre espèce de vers à
soie devant dominer toute autre, il reste à améliorer
la qualité. Il est certain que cette dernière laisse à
désirer. Les quelques cocons joints à l'envoi de la
graine, prouvent la diversité regrettable de leur fi-
nesse et de leurs couleurs. Mais je suis convaincu qu'il
y a moyen de remédier à ces défauts, et, décidé à ne
plus essayer de graines étrangères frappées à l'avance
d'un principe maladif, j'ai commencé par faire un
triage minutieux des meilleurs cocons de notre der-
nière récolte.
1 Un choix de cocons jaunes, les mieux formés, les
plus durs, les plus fins, a donné 1 kilogramme de
graines qui sera consacré à la prochaine éducation du
Ouady. Un second choix, également fait parmi les
cocons jaunes, a produit 3 kilogrammes 1/2 de graine
qui est réservée aux demandes qui nous seront adres-
sées d'Europe.
» C'est de cette réserve que je vous envoie 125 gram-
mes. La graine provenant des autres cocons jaunes,
blancs et verts, dont vous pouvez juger la qualité par
les échantillons, a été déjà vendue aux marchands indi-
gènes. Les Egyptiens, dans leur insouciance tradition-
nelle, n'attachent pas assez d'importance au choix des
sujets qui doivent servir à la reproduction ; de là vient
l'infériorité de leurs produits. Mais en procédant avec
persévérance dans le système de sélection, tout me
porte à croire qu'en peu de temps on arrivera au
Ouady au but qu'il faut atteindre, c'est-à-dire à une
graine saine et de belle qualité.
» En pensant aux désastres que la maladie des vers
à soie à produits dans les contrées où l'industrie sé-
ricicole était la principale richesse, il ne faut rien né-
gliger de ce qui peut contribuer à atténuer le mal.
En présence de nos réussites, nous avons persévéré
dans la plantation des mûriers au Ouady, bien qu'il
eût été plus avantageux, depuis deux ans, de consa-
crer, à cultiver du coton, la terre et les frais qui ont
été employés aux plantations, mais la rémunération
viendra dans une avenir prochain. Sur trente-cinq
mille mûriers replantés, vingt-cinq mille son bien ve-
nant; l'année prochaine, les feuilles des jeunes arbres
s'ajouteront à celles des deux mille vieux mûriers qui
restaient seuls des anciennes plantations de Méhémet-
Ali et qui ont servi à nos premières éducations.
» Je vous envoie également de la graine de la pre-
mière qualité de coton jumel récolté au Ouady. Si M.
Ferrand désire en avoir une plus grande quantité
pour ses amis, il me sera facile de la lui procurer. La
première condition pour cultiver le coton est de le se-
mer dans une contrée où il n'ait point à redouter les
pluies depuis la floraison jusqu'à la cueillette. Lorsque
l'humidité pénètre dans la gousse, elle détruit le dé-
veloppement de la soie et la récolte est perdue. La
plante n'a besoin d'humidité qu'à sa racine, et encore
supporte-t-elle très-bien la sécheresse, ainsi que l'ont
prouvé de belles récoltes obtenues en plein désert, où
les irrigations ont été très-irrégulières et n'ont pu être
données que quatre ou cinq fois dans le cours de la
saison. La tige est restée près de terre, mais les gous-
ses ont été nombreuses et productives.
» Je pense que ces observations peuvent être de
quelque utilité dans un moment où l'on essaye cette
culture dans toutes les contrées méridionales.
» Une autre graine qui peut offrir de l'intérêt dans
les climats où le maïs réussit, est celle du maïs cusco,
originaire du Pérou.
» MM. Vilmorin et Andrieux, en m'envoyant, l'année
dernière, un échantillon de ce magnifique produit ali-
mentaire, m'avaient prévenu que les différents semis
qui en avaient été essayés en Algérie et en Espagne
n'avaient donné aucun résultat. La végétation de la
tige avait été remarquable, mais il n'y avait pas eu de
grains.
» Le maïs porte sur la même tige les fleurs mâles et
les fleurs femelles; les premières apparaissent au som-
met, et répandent leur pollen qui est recueilli par la
chevelure des fleurs femelles au moment où elle sort
de ses enveloppes de feuilles. Ainsi sont fécondés les
épis.
» MM. Vilmorin m'avaient averti que dans les essais
malheureux faits pour acclimater le maïs cusco, il
était arrivé que les fleurs femelles n'étaient sorties que
longtemps après les fleurs mâles ; de là une cause
certaine de stérilité. Ils conseillaient, comme remède,
de semer aussitôt après l'hiver.
» J'ai fait deux parts des graines d'échantillon. La
première a été semée au commencement d'avril, en
même temps que le millet ou sorgho d'Égypte. Croyant
bien faire en devançant la saison d'été, j'ai consacré à
cette semaille la plus grosse partie de la semence. Le
cusco mis en lignes a poussé de très-hautes tiges ; les
fleurs mâles se sont ouvertes de bonne heure, mais
les fleurs femelles ont eu du retard ; elles ont paru
lorsque le pollen était déjà passé ; les épis ne se sont
pas formés.
» La seconde part de la semence, c'est-à-dire cent
cinquante graines seulement, a été mise en terre au
commencement de juillet, au moment des grandes cha-
leurs et des semailles de gros maïs ordinaire. Mais
j'ai réservé dix graines qui ont été semées quinze jours
après, afin de voir si le pollen de ces dernières ne suf-
firait pas à féconder les fleurs femelles des premières,
dans le cas où elles seraient encore retardées. Cet es-
sai a parfaitement réussi. Les dix graines tardives ont
fécondé tout le semis, et un rendement de 10,320 grains,
soit 65 pour un, a été obtenu. Les épis étaient bien
» Nous avons pu la comparer, cette année, à la
graine de Valachie dont nous avons fait éclore 500
grammes. Reconnaissant la supériorité de la soie de
Valachie sur la nôtre, je désirais vivement tenter d'en
acclimater l'espèce. Nous n'avons obtenu que des vers
faibles, maladifs, dépérissant avant d'atteindre leur der-
nière transformation. Il en a été de même d'un essai
de semence de Candie. Tandis qu'à côté, dans des con-
ditions de soins et de nourriture identiquement sem-
blables, 800 grammes d'œufs du Ouady ont donné les
plus complets résultats.
» La question de santé pour notre espèce de vers à
soie devant dominer toute autre, il reste à améliorer
la qualité. Il est certain que cette dernière laisse à
désirer. Les quelques cocons joints à l'envoi de la
graine, prouvent la diversité regrettable de leur fi-
nesse et de leurs couleurs. Mais je suis convaincu qu'il
y a moyen de remédier à ces défauts, et, décidé à ne
plus essayer de graines étrangères frappées à l'avance
d'un principe maladif, j'ai commencé par faire un
triage minutieux des meilleurs cocons de notre der-
nière récolte.
1 Un choix de cocons jaunes, les mieux formés, les
plus durs, les plus fins, a donné 1 kilogramme de
graines qui sera consacré à la prochaine éducation du
Ouady. Un second choix, également fait parmi les
cocons jaunes, a produit 3 kilogrammes 1/2 de graine
qui est réservée aux demandes qui nous seront adres-
sées d'Europe.
» C'est de cette réserve que je vous envoie 125 gram-
mes. La graine provenant des autres cocons jaunes,
blancs et verts, dont vous pouvez juger la qualité par
les échantillons, a été déjà vendue aux marchands indi-
gènes. Les Egyptiens, dans leur insouciance tradition-
nelle, n'attachent pas assez d'importance au choix des
sujets qui doivent servir à la reproduction ; de là vient
l'infériorité de leurs produits. Mais en procédant avec
persévérance dans le système de sélection, tout me
porte à croire qu'en peu de temps on arrivera au
Ouady au but qu'il faut atteindre, c'est-à-dire à une
graine saine et de belle qualité.
» En pensant aux désastres que la maladie des vers
à soie à produits dans les contrées où l'industrie sé-
ricicole était la principale richesse, il ne faut rien né-
gliger de ce qui peut contribuer à atténuer le mal.
En présence de nos réussites, nous avons persévéré
dans la plantation des mûriers au Ouady, bien qu'il
eût été plus avantageux, depuis deux ans, de consa-
crer, à cultiver du coton, la terre et les frais qui ont
été employés aux plantations, mais la rémunération
viendra dans une avenir prochain. Sur trente-cinq
mille mûriers replantés, vingt-cinq mille son bien ve-
nant; l'année prochaine, les feuilles des jeunes arbres
s'ajouteront à celles des deux mille vieux mûriers qui
restaient seuls des anciennes plantations de Méhémet-
Ali et qui ont servi à nos premières éducations.
» Je vous envoie également de la graine de la pre-
mière qualité de coton jumel récolté au Ouady. Si M.
Ferrand désire en avoir une plus grande quantité
pour ses amis, il me sera facile de la lui procurer. La
première condition pour cultiver le coton est de le se-
mer dans une contrée où il n'ait point à redouter les
pluies depuis la floraison jusqu'à la cueillette. Lorsque
l'humidité pénètre dans la gousse, elle détruit le dé-
veloppement de la soie et la récolte est perdue. La
plante n'a besoin d'humidité qu'à sa racine, et encore
supporte-t-elle très-bien la sécheresse, ainsi que l'ont
prouvé de belles récoltes obtenues en plein désert, où
les irrigations ont été très-irrégulières et n'ont pu être
données que quatre ou cinq fois dans le cours de la
saison. La tige est restée près de terre, mais les gous-
ses ont été nombreuses et productives.
» Je pense que ces observations peuvent être de
quelque utilité dans un moment où l'on essaye cette
culture dans toutes les contrées méridionales.
» Une autre graine qui peut offrir de l'intérêt dans
les climats où le maïs réussit, est celle du maïs cusco,
originaire du Pérou.
» MM. Vilmorin et Andrieux, en m'envoyant, l'année
dernière, un échantillon de ce magnifique produit ali-
mentaire, m'avaient prévenu que les différents semis
qui en avaient été essayés en Algérie et en Espagne
n'avaient donné aucun résultat. La végétation de la
tige avait été remarquable, mais il n'y avait pas eu de
grains.
» Le maïs porte sur la même tige les fleurs mâles et
les fleurs femelles; les premières apparaissent au som-
met, et répandent leur pollen qui est recueilli par la
chevelure des fleurs femelles au moment où elle sort
de ses enveloppes de feuilles. Ainsi sont fécondés les
épis.
» MM. Vilmorin m'avaient averti que dans les essais
malheureux faits pour acclimater le maïs cusco, il
était arrivé que les fleurs femelles n'étaient sorties que
longtemps après les fleurs mâles ; de là une cause
certaine de stérilité. Ils conseillaient, comme remède,
de semer aussitôt après l'hiver.
» J'ai fait deux parts des graines d'échantillon. La
première a été semée au commencement d'avril, en
même temps que le millet ou sorgho d'Égypte. Croyant
bien faire en devançant la saison d'été, j'ai consacré à
cette semaille la plus grosse partie de la semence. Le
cusco mis en lignes a poussé de très-hautes tiges ; les
fleurs mâles se sont ouvertes de bonne heure, mais
les fleurs femelles ont eu du retard ; elles ont paru
lorsque le pollen était déjà passé ; les épis ne se sont
pas formés.
» La seconde part de la semence, c'est-à-dire cent
cinquante graines seulement, a été mise en terre au
commencement de juillet, au moment des grandes cha-
leurs et des semailles de gros maïs ordinaire. Mais
j'ai réservé dix graines qui ont été semées quinze jours
après, afin de voir si le pollen de ces dernières ne suf-
firait pas à féconder les fleurs femelles des premières,
dans le cas où elles seraient encore retardées. Cet es-
sai a parfaitement réussi. Les dix graines tardives ont
fécondé tout le semis, et un rendement de 10,320 grains,
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