Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1864 01 septembre 1864
Description : 1864/09/01 (A9,N197). 1864/09/01 (A9,N197).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203328q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DKS DEUX MERS. 379
loir créer sur ce canal des priviléges qui seraient en
opposition si flagrante avec l'esprit et les besoins de
notre époque. Pour prospérer et être réellement utile,
le canal des deux mers du Nord, comme celui de
Suez, sera, nous n'en doutons pas, ouvert à des
conditions égales à tous les pavillons. Tout procédé
contraire serait trop favorable à l'opposition dont l'ar-
ticle du Times nous montre les symptômes. Quant à
nous, nous nous étonnpns de voir les professeurs et
les panégyristes du libre-échange en Angleterre re-
pousser au Nord, après les avoir repoussés au Midi,
les moyens de développer et de multiplier par le rac-
courcissement des distances et des voyages le mou-
vement des échanges internationaux.
» Nous ne sommes pas de ceux qui approuvent la
contrainte exercée par le fort sur le faible et qui
pensent que la force justifie toutes les prétentions;
mais si l'Allemagne persistait et parvenait à créer au
commerce une route plus économique et plus facile
qui lui éviterait le passage du Sund, route qui n'en
laisserait pas moins subsister ce passage pour ceux
qui le préféreraient, nous applaudirions à cette réso-
lution de l'Allemagne sans crainte comme sans ja-
lousie, convaincus qu'elle aboutirait à un nouveau
bienfait pour le monde et pour l'avenir du commerce
universel.
» P.-B-s DARMS. »
L'OPINION DE LA PRESSE.
La presse est unanime dans son jugement relatif
à la décision arbitrale de l'Empereur et aux résul-
tats de l'assemblée générale du 6 août. Tous les
journaux ont été d'accord pour proclamer l'influence
considérable que ces deux événements doivent exer-
cer sur le présent et l'avenir de la Compagnie uni-
verselle comme sur le prompt achèvement des tra-
vaux. Ils expriment tous la certitude que, sous l'au-
torité de la haute sentence arbitrale et sous la pro-
tection du gouvernement impérial, l'exécution du
canal doit être désormais à l'abri de toute atteinte.
Ils en rendent hommage à la sagesse de l'arbitre
souverain, et ils en félicitent aussi l'union inébran-
lable et la persévérance des actionnaires. Il serait
maintenant un peu tard pour citer les nombreux
extraits de la presse de Paris, des départements et
de l'étranger où ce même sentiment se fait jour. Ce
serait d'ailleurs le plus souvent reproduire sinon les
mêmes expressions, au moins les mêmes pensées.
Nous nous bornerons donc, et nous citerons seulement
l'article que consacre VEconomiste français au compte-
rendu de l'assemblée générale du 6 août et à l'ap-
préciation de la sentence impériale comme un résumé
et un reflet fidèles des opinions manifestées par la
presse dans ces circonstances si décisives pour l'une
des entreprises les plus grandes et les plus utiles des
temps modernes. Voici l'article de l'Économiste fran-
çais sur la réunion générale.
ERNEST DESPLACES.
« Cette réunion, attendue avec la plus vive impa-
tience, a été pleine d'intérêt.
» Admis à la réunion, à côté des représentants de la
presse parisienne, nous avons pu constater que l'hono-
rable promoteur de l'œuvre humanitaire n'avait rien
perdu de son prestige ; car, à son entrée dans la salle,
tous les actionnaires l'ont acclamé chaleureusement.
C'était la physionomie de l'assistance qui nous préoc-
cupait le plus, l'attitude des coopérateurs nous semblant
avoir, dans cette circonstance, une signification des
plus importantes.
» Eh bien, nous sommes heureux de le constater :
du côté des actionnaires, c'est le même élan, la même
foi, la même persévérance et la même énergie qu'au
début de l'entreprise; et du côté de l'administration,
la lecture du rapport de la commission de vérification
des comptes a révélé le même soin, le même ordre
scrupuleux et loyal qui ont toujours présidé au manie-
ment des fonds de la Société universelle. Aussi ces
comptes ont-ils été approuvés à l'unanimité.
» M. de Lesseps a pris ensuite la parole et, dans un
rapport clair et substantiel qui a été fréquemment in-
terrompu par les applaudissements de l'assemblée, l'il-
lustre président fondateur a mis ses auditeurs au cou-
rant de la situation actuelle des travaux. La marche de
l'œuvre n'a point été interrompue, grâce à M. de Les-
seps, dont l'énergie ne s'amoindrit pas, et à ses nom-
breux et habiles coopérateurs. Depuis quelques jours
arrivé d'Egypte, M. de Lesseps parlait de visu, et chacun
était suspendu à sa parole pour savoir où l'on en est
du magnifique travail. L'œuvre s'accomplit avec une
merveilleuse régularité au milieu des incertitudes, des
mauvais vouloirs et des obstacles qui pouvaient l'en-
traver; aussi a-t-on accueilli avec une faveur marquée,
une confiance entière, la description des travaux ac-
complis depuis la dernière réunion des actionnaires.
» La partie du rapport de l'honorable M. de Lesseps
qui était attendue avec le plus d'impatience était, sans
contredit, celle où le président fondateur devait abor-
der l'appréciation de la situation nouvelle faite à la
Compagnie universelle par la sentence de l'Empereur.
» Tous les actionnaires ont témoigné, par des cris
répétés de Vive l'Empereur! de leur reconnaissance pro-
fonde pour l'heureuse intervention impériale qui leur
fait allouer une indemnité de 84 millions de francs :
1° pour l'annulation de la clause relative aux ouvriers
indigènes, auxquels la Compagnie substituera des ou-
vriers libres et des machines ; 2° pour la rétrocession
des terres concédées; 3° enfin pour la cession au gou-
vernement égyptien du canal d'eau douce.
» L'autorité et la haute équité de cette intervention
mettent désormais les travaux de l'isthme à l'abri de
toute difficulté nouvelle qui pourrait ralentir les tra-
loir créer sur ce canal des priviléges qui seraient en
opposition si flagrante avec l'esprit et les besoins de
notre époque. Pour prospérer et être réellement utile,
le canal des deux mers du Nord, comme celui de
Suez, sera, nous n'en doutons pas, ouvert à des
conditions égales à tous les pavillons. Tout procédé
contraire serait trop favorable à l'opposition dont l'ar-
ticle du Times nous montre les symptômes. Quant à
nous, nous nous étonnpns de voir les professeurs et
les panégyristes du libre-échange en Angleterre re-
pousser au Nord, après les avoir repoussés au Midi,
les moyens de développer et de multiplier par le rac-
courcissement des distances et des voyages le mou-
vement des échanges internationaux.
» Nous ne sommes pas de ceux qui approuvent la
contrainte exercée par le fort sur le faible et qui
pensent que la force justifie toutes les prétentions;
mais si l'Allemagne persistait et parvenait à créer au
commerce une route plus économique et plus facile
qui lui éviterait le passage du Sund, route qui n'en
laisserait pas moins subsister ce passage pour ceux
qui le préféreraient, nous applaudirions à cette réso-
lution de l'Allemagne sans crainte comme sans ja-
lousie, convaincus qu'elle aboutirait à un nouveau
bienfait pour le monde et pour l'avenir du commerce
universel.
» P.-B-s DARMS. »
L'OPINION DE LA PRESSE.
La presse est unanime dans son jugement relatif
à la décision arbitrale de l'Empereur et aux résul-
tats de l'assemblée générale du 6 août. Tous les
journaux ont été d'accord pour proclamer l'influence
considérable que ces deux événements doivent exer-
cer sur le présent et l'avenir de la Compagnie uni-
verselle comme sur le prompt achèvement des tra-
vaux. Ils expriment tous la certitude que, sous l'au-
torité de la haute sentence arbitrale et sous la pro-
tection du gouvernement impérial, l'exécution du
canal doit être désormais à l'abri de toute atteinte.
Ils en rendent hommage à la sagesse de l'arbitre
souverain, et ils en félicitent aussi l'union inébran-
lable et la persévérance des actionnaires. Il serait
maintenant un peu tard pour citer les nombreux
extraits de la presse de Paris, des départements et
de l'étranger où ce même sentiment se fait jour. Ce
serait d'ailleurs le plus souvent reproduire sinon les
mêmes expressions, au moins les mêmes pensées.
Nous nous bornerons donc, et nous citerons seulement
l'article que consacre VEconomiste français au compte-
rendu de l'assemblée générale du 6 août et à l'ap-
préciation de la sentence impériale comme un résumé
et un reflet fidèles des opinions manifestées par la
presse dans ces circonstances si décisives pour l'une
des entreprises les plus grandes et les plus utiles des
temps modernes. Voici l'article de l'Économiste fran-
çais sur la réunion générale.
ERNEST DESPLACES.
« Cette réunion, attendue avec la plus vive impa-
tience, a été pleine d'intérêt.
» Admis à la réunion, à côté des représentants de la
presse parisienne, nous avons pu constater que l'hono-
rable promoteur de l'œuvre humanitaire n'avait rien
perdu de son prestige ; car, à son entrée dans la salle,
tous les actionnaires l'ont acclamé chaleureusement.
C'était la physionomie de l'assistance qui nous préoc-
cupait le plus, l'attitude des coopérateurs nous semblant
avoir, dans cette circonstance, une signification des
plus importantes.
» Eh bien, nous sommes heureux de le constater :
du côté des actionnaires, c'est le même élan, la même
foi, la même persévérance et la même énergie qu'au
début de l'entreprise; et du côté de l'administration,
la lecture du rapport de la commission de vérification
des comptes a révélé le même soin, le même ordre
scrupuleux et loyal qui ont toujours présidé au manie-
ment des fonds de la Société universelle. Aussi ces
comptes ont-ils été approuvés à l'unanimité.
» M. de Lesseps a pris ensuite la parole et, dans un
rapport clair et substantiel qui a été fréquemment in-
terrompu par les applaudissements de l'assemblée, l'il-
lustre président fondateur a mis ses auditeurs au cou-
rant de la situation actuelle des travaux. La marche de
l'œuvre n'a point été interrompue, grâce à M. de Les-
seps, dont l'énergie ne s'amoindrit pas, et à ses nom-
breux et habiles coopérateurs. Depuis quelques jours
arrivé d'Egypte, M. de Lesseps parlait de visu, et chacun
était suspendu à sa parole pour savoir où l'on en est
du magnifique travail. L'œuvre s'accomplit avec une
merveilleuse régularité au milieu des incertitudes, des
mauvais vouloirs et des obstacles qui pouvaient l'en-
traver; aussi a-t-on accueilli avec une faveur marquée,
une confiance entière, la description des travaux ac-
complis depuis la dernière réunion des actionnaires.
» La partie du rapport de l'honorable M. de Lesseps
qui était attendue avec le plus d'impatience était, sans
contredit, celle où le président fondateur devait abor-
der l'appréciation de la situation nouvelle faite à la
Compagnie universelle par la sentence de l'Empereur.
» Tous les actionnaires ont témoigné, par des cris
répétés de Vive l'Empereur! de leur reconnaissance pro-
fonde pour l'heureuse intervention impériale qui leur
fait allouer une indemnité de 84 millions de francs :
1° pour l'annulation de la clause relative aux ouvriers
indigènes, auxquels la Compagnie substituera des ou-
vriers libres et des machines ; 2° pour la rétrocession
des terres concédées; 3° enfin pour la cession au gou-
vernement égyptien du canal d'eau douce.
» L'autorité et la haute équité de cette intervention
mettent désormais les travaux de l'isthme à l'abri de
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