Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1864 15 juillet 1864
Description : 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20. 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203325g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
302 L'ISTHME DE SUEZ.
lieux, les renseignements que j'ai obtenus des ingé-
nieurs du pays et des Indiens, enfin, les nombreux
documents et manuscrits que j'ai compulsés m'ont
donné la conviction profonde qu'on peut établir, sans
trop de difficultés, un canal maritime entre les deux
océans et à travers le Darien. Cette conviction a été
partagée par Mougel-Bey, et par d'autres personnes
honorables, à la suite d'un travai] bien élucidé de cet
ingénieur. Une société a, en conséquence, été formée
pour la vérification de la ligne provisoirement recon-
nue la meilleure, et pour l'obtention de la concession
auprès du gouvernement de la Nouvelle-Grenade.
» Aussitôt que nos travaux pourront être rendus pu-
blics je m'empresserai de vous en donner communica-
tion, connaissant tout l'intérêt que vous portez à de
telles recherches.
D J'ai l'honneur d'être, avec la plus profonde estime
et la plus parfaite considération, votre très-humble
serviteur,
» LUCIEN DE PUYDT ,
» Géologue, ancien chef de l'expédition
scientifique du Darien en 1861, et au-
jourd'hui agent général et fondateur
de la Société du canal Colombien. »
LA PRESSE ET L'ISTHME DE SUEZ.
La presse, dans toutes ses variétés, continue à
exprimer sa sympathie et sa sollicitude pour le suc-
cès du canal de Suez. Deux journaux nouveaux,
qui ont paru dans le cours de cette année avec des
destinations toutes différentes l'une de l'autre, la
Nouvelle Revue de Paris et le Bâtiment, journal géné-
ral des travaux publics et privés, viennent de publier
un article sur cette entreprise. Nous aurons lieu de
revenir sur le travail publié par la Revue. Nous nous
bornons aujourd'hui à reproduire un extrait du
journal spécial que nous nommions tout à l'heure.
On lit dans le Bâtiment :
J. MONGIN.
« Le Bâtiment, organe des entreprises de travaux de
tous genres, doit s'intéresser surtout à celles qui ont
un but d'utilité générale. C'est à ce point de vue que
nous croyons pouvoir, sans sortir de notre cadre, si-
gnaler les progrès de la Compagnie universelle du ca-
nal de Suez.
» Laissant de côté les mesquines tracasseries que
l'on a plusieurs fois suscitées contre son œuvre géné-
reuse, M. Ferdinand de Lesseps poursuit, avec une
ardeur que l'on ne saurait trop admirer, l'entreprise
gigantesque du percement de l'isthme de Suez. Cette
magnifique idée , but de tant d'ambitions irréalisées
depuis des siècles, sera dans quelques années mise à
exécution, et la, France, personnifiée par son grand
citoyen, aura une fois de plus rendu à l'intérêt uni-
versel un de ces services qu'elle regarde comme un
devoir. Conscients tous deux de la tâche qu'ils auront
accomplie, l'illustre promoteur du canal de Suez et la
nation qui l'aura énergiquement soutenu jusqu'au
terme de son entreprise, resteront satisfaits d'avoir
vaincu les obstacles opposés par les hommes et par
les éléments.
» Quant à nous, dont le rôle est nécessairement plus
humble, nous devons laisser de côté l'historique de
cette question, pour ne raconter que la partie spéciale
à notre cadre. »
Ici notre confrère donne la description des pro-
grès et des travaux jusqu'ici réalisés. Il mentionne
les marchés passés avec MM. Dussaud frères, Aiton,
Couvreux, Borel et Lavalley. Ce sont là des faits
trop familiers à nos lecteurs pour que nous ayons
à les replacer sous leurs yeux. L'article ensuite con-
clut en ces termes :
« Cependant la Compagnie universelle a non-seule-
ment commencé et en partie exécuté tous ces grands
travaux, elle a de plus fondé deux villes, Port-Saïd
sur la Méditerranée, et Ismaïlia sur le lac Timsah. Tous
les voyageurs qui ont visité l'isthme ont été étonnés
à l'aspect de ces deux jeunes cités, sœurs et rivales,
car toutes deux auront leur port et leur commerce
comme elles ont déjà leurs quais, leurs églises, leurs
magasins, leurs usines et leurs maisons.
» Là va se développer, d'ici quelques années, une
activité de transit considérable. Là se rencontreront
pacifiquement toutes les industries et tous les échan-
ges. Suez, qui grandit de jour en jour, leur enverra
tout ce que la Chine, l'Inde, la Perse, la côte orientale
d'Afrique peuvent fournir, et recevra d'elles tout ce
que notre continent fabrique ou récolte, tout ce que
l'Amérique et tout ce que le littoral de la Méditerranée
échangent. Désert hier, l'isthme de Suez sera demain
le plus vaste marché du monde. Là où jadis était la
solitude vont surgir des cités, et dans ces plaines, que
le Bédouin ne traversait qu'en pillant, la civilisation
va tracer des routes et diriger des canaux et des che-
mins de fer. Dans ces champs, tristes comme des ci-
metières, que l'hyène et le chacal parcouraient en je-
tant leurs cris rauques, demain le marteau des usines
va résonner, et le sifflet des locomotives pousser sa
note aigùë. Car il en est des nations comme des. indi-
vidus, l'activité et l'industrie les régénèrent.
« AUGUSTE LEPAGE. »
UNE EXCURSION AUX FONTAINES DE MOÏSE.
Nous empruntons à un journal de Lyon, que nous
avons eu de nombreuses occasions de citer, le Monfa
teur des soies, la relation d'une visite aux fontaines
de Moïse, récemment faite par un voyageur fran-
çais, et qui, nous l'espérons, intéressera nos lecteurs
autant qu'elle nous a intéressé nous-même. Indé-
pendamment de la grâce de ce récit et des épisodes
qu'il contient, on y trouvera de nouvelles indications
par rapport à l'influence bienfaisante que l'exécution
du canal de Suez doit exercer sur des contrées à peu
lieux, les renseignements que j'ai obtenus des ingé-
nieurs du pays et des Indiens, enfin, les nombreux
documents et manuscrits que j'ai compulsés m'ont
donné la conviction profonde qu'on peut établir, sans
trop de difficultés, un canal maritime entre les deux
océans et à travers le Darien. Cette conviction a été
partagée par Mougel-Bey, et par d'autres personnes
honorables, à la suite d'un travai] bien élucidé de cet
ingénieur. Une société a, en conséquence, été formée
pour la vérification de la ligne provisoirement recon-
nue la meilleure, et pour l'obtention de la concession
auprès du gouvernement de la Nouvelle-Grenade.
» Aussitôt que nos travaux pourront être rendus pu-
blics je m'empresserai de vous en donner communica-
tion, connaissant tout l'intérêt que vous portez à de
telles recherches.
D J'ai l'honneur d'être, avec la plus profonde estime
et la plus parfaite considération, votre très-humble
serviteur,
» LUCIEN DE PUYDT ,
» Géologue, ancien chef de l'expédition
scientifique du Darien en 1861, et au-
jourd'hui agent général et fondateur
de la Société du canal Colombien. »
LA PRESSE ET L'ISTHME DE SUEZ.
La presse, dans toutes ses variétés, continue à
exprimer sa sympathie et sa sollicitude pour le suc-
cès du canal de Suez. Deux journaux nouveaux,
qui ont paru dans le cours de cette année avec des
destinations toutes différentes l'une de l'autre, la
Nouvelle Revue de Paris et le Bâtiment, journal géné-
ral des travaux publics et privés, viennent de publier
un article sur cette entreprise. Nous aurons lieu de
revenir sur le travail publié par la Revue. Nous nous
bornons aujourd'hui à reproduire un extrait du
journal spécial que nous nommions tout à l'heure.
On lit dans le Bâtiment :
J. MONGIN.
« Le Bâtiment, organe des entreprises de travaux de
tous genres, doit s'intéresser surtout à celles qui ont
un but d'utilité générale. C'est à ce point de vue que
nous croyons pouvoir, sans sortir de notre cadre, si-
gnaler les progrès de la Compagnie universelle du ca-
nal de Suez.
» Laissant de côté les mesquines tracasseries que
l'on a plusieurs fois suscitées contre son œuvre géné-
reuse, M. Ferdinand de Lesseps poursuit, avec une
ardeur que l'on ne saurait trop admirer, l'entreprise
gigantesque du percement de l'isthme de Suez. Cette
magnifique idée , but de tant d'ambitions irréalisées
depuis des siècles, sera dans quelques années mise à
exécution, et la, France, personnifiée par son grand
citoyen, aura une fois de plus rendu à l'intérêt uni-
versel un de ces services qu'elle regarde comme un
devoir. Conscients tous deux de la tâche qu'ils auront
accomplie, l'illustre promoteur du canal de Suez et la
nation qui l'aura énergiquement soutenu jusqu'au
terme de son entreprise, resteront satisfaits d'avoir
vaincu les obstacles opposés par les hommes et par
les éléments.
» Quant à nous, dont le rôle est nécessairement plus
humble, nous devons laisser de côté l'historique de
cette question, pour ne raconter que la partie spéciale
à notre cadre. »
Ici notre confrère donne la description des pro-
grès et des travaux jusqu'ici réalisés. Il mentionne
les marchés passés avec MM. Dussaud frères, Aiton,
Couvreux, Borel et Lavalley. Ce sont là des faits
trop familiers à nos lecteurs pour que nous ayons
à les replacer sous leurs yeux. L'article ensuite con-
clut en ces termes :
« Cependant la Compagnie universelle a non-seule-
ment commencé et en partie exécuté tous ces grands
travaux, elle a de plus fondé deux villes, Port-Saïd
sur la Méditerranée, et Ismaïlia sur le lac Timsah. Tous
les voyageurs qui ont visité l'isthme ont été étonnés
à l'aspect de ces deux jeunes cités, sœurs et rivales,
car toutes deux auront leur port et leur commerce
comme elles ont déjà leurs quais, leurs églises, leurs
magasins, leurs usines et leurs maisons.
» Là va se développer, d'ici quelques années, une
activité de transit considérable. Là se rencontreront
pacifiquement toutes les industries et tous les échan-
ges. Suez, qui grandit de jour en jour, leur enverra
tout ce que la Chine, l'Inde, la Perse, la côte orientale
d'Afrique peuvent fournir, et recevra d'elles tout ce
que notre continent fabrique ou récolte, tout ce que
l'Amérique et tout ce que le littoral de la Méditerranée
échangent. Désert hier, l'isthme de Suez sera demain
le plus vaste marché du monde. Là où jadis était la
solitude vont surgir des cités, et dans ces plaines, que
le Bédouin ne traversait qu'en pillant, la civilisation
va tracer des routes et diriger des canaux et des che-
mins de fer. Dans ces champs, tristes comme des ci-
metières, que l'hyène et le chacal parcouraient en je-
tant leurs cris rauques, demain le marteau des usines
va résonner, et le sifflet des locomotives pousser sa
note aigùë. Car il en est des nations comme des. indi-
vidus, l'activité et l'industrie les régénèrent.
« AUGUSTE LEPAGE. »
UNE EXCURSION AUX FONTAINES DE MOÏSE.
Nous empruntons à un journal de Lyon, que nous
avons eu de nombreuses occasions de citer, le Monfa
teur des soies, la relation d'une visite aux fontaines
de Moïse, récemment faite par un voyageur fran-
çais, et qui, nous l'espérons, intéressera nos lecteurs
autant qu'elle nous a intéressé nous-même. Indé-
pendamment de la grâce de ce récit et des épisodes
qu'il contient, on y trouvera de nouvelles indications
par rapport à l'influence bienfaisante que l'exécution
du canal de Suez doit exercer sur des contrées à peu
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