Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
286 L'ISTHME DE SUEZ.
ce mouvement qui s'agite à la fois dans tous les
continents de notre monde : en Asie, en Amérique,
en Afrique, en Europe. De ces grands projets que la
civilisation moderne accomplira avec le temps, les
deux plus importants sans contredit, ceux dont les
conséquences sont les plus immenses, se trouvent être
le percement de l'isthme de Suez et le percement de
l'isthme de Panama. Pour le canal de Suez, si l'œu-
vre n'est pas accomplie, le problème est résolu, et per-
sonne aujourd'hui ne doute plus de la facilité de son
prochain achèvement. Malheureusement, la question
du percement de l'isthme américain est loin d'être
aussi avancée, et la science a encore beaucoup à faire
avant de présenter aux capitaux un projet assez éla-
boré et assez solide pour qu'ils viennent s'y engager.
Mais cette pensée, qui remonte à Charles-Quint, est
trop dans les intérêts et le génie de notre temps,
pour qu'elle n'aboutisse pas à une solution, et cette
solution nous l'appelons de tous nos vœux comme le
plus magnifique pendant que le xixe siècle puisse
donner à l'union de la Méditerranée et de la mer
Rouge par l'isthme africain.
Dans un travail remarquable, un journal portugais
revient sur cette question, et appelle sur elle la sol-
licitude de tous les esprits progressifs et éclairés.
Nous nous faisons un devoir de reproduire ce travail,
et nous espérons en cela faire une œuvre agréable et
instructive pour nos lecteurs ; car, en même temps
qù'ils auront une idée de l'importance et de la diffi-
culté de l'œuvre gigantesque qu'il s'agirait d'exécu-
ter à travers la langue de terre qui sépare l'océan
Atlantique et l'océan Pacifique, ils pourront se rendre
compte des facilités que la nature a ménagées à l'œuvre
du percement de l'isthme de Suez, si on la compare
à ce qu'il y a à faire pour ouvrir à la navigation
l'isthme de Panama, et cependant c'est la coupure
de l'isthme de Suez que l'Angleterre a déclarée
impossible, tandis qu'elle a toujours professé l'opinion
contraire à propos de l'isthme de Panama.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans la Gazette de Portugal :
Percement des isthmes.
« L'attention du monde est tournée depuis quelques
années vers l'œuvre que poursuit avec une infatigable
activité M. Ferdinand de Lesseps : le percement de
l'isthme de Suez Grâce à ses généreux efforts, et mal-
gré l'opposition systématique et inexplicable du gou-
vernement anglais, les travaux y sont aujourd'hui ar-
rivés à un tel degré d'avancement et les résultats
obtenus si rassurants que les esprits sérieux et prati-
ques ne doutent plus du succès de l'entreprise. Dans
quelques années le canal maritime de Suez sera ouvert
à la navigation, et l'Europe aura une route sûre et
directe vers l'Orient, plus courte d'environ 2,500 lieues
que la route actuelle du cap de Bonne-Espérance, jus-
tement nommé autrefois le cap des Tempêtes.
» Pendant que M. de Lesseps, entouré de nombreu-
ses sympathies, travaille à réunir la mer Méditerra-
née à la mer Rouge et par elle à l'océan Indien, les
circonstances nous paraissent particulièrement favo-
rables pour entretenir nos lecteurs d'un projet de même
genre, assurément aussi grandiose et aussi utile : la
jonction des océans Atlantique et Pacifique, ou le per-
cement de l'isthme américain.
» Un des hommes dont l'autorité dans ces questions
est universellement reconnue, M. Michel Chevalier,
dans un remarquable discours qu'il a prononcé au
dernier banquet de la Société de géographie de Paris,
disait :
« Les deux isthmes (Suez et Panama) sont pour le
» commerce et la navigation des obstacles considéra-
» blés ; mais la nature humaine est telle que, lorsque
» des obstacles lui sont suscités, c'est pour l'homme
» une occasion de déployer l'énergie persévérante qui
» les surmonte. L'obstacle alors cesse d'être un mal et
» devient une excitation au bien. A Panama et à Suez,
» la barrière qui ferme le chemin ne tardera pas à être
» renversée.
» Le percement des deux isthmes classiques prend
» de nos jours une importance bien plus grande que
» par le passé. Autrefois c'étaient des philosophes, des
» savants, des rêveurs, qui s'entretenaient de ces en-
» treprises ou qui les consignaient dans leurs livres.
» Maintenant les ingénieurs praticiens y consacrent
» leurs courses et leurs veilles. Les hommes d'Etat y
» appliquent leurs méditations, les gouvernements en
D font des sujets de traités, et pour l'un des deux is-
» thmes déjà les ouvriers sont à l'œuvre. »
» Il suffit de jeter les yeux sur un planisphère pour
se convaincre des immenses avantages qui résulteront
pour le monde commercial de l'ouverture d'un canal
maritime entre les deux grands océans; la navigation
en sera complétement modifiée; il y aura économie de
temps, de dépenses, et beaucoup plus de sécurité.
» Tous les navigateurs connaissent les inconvénients
de la route actuelle de l'Atlantique au Pacifique, ils
sont malheureusement trop constatés. Les naufrages,
les cargaisons perdues ou avariées, le séjour souvent
forcé des navires pendant plusieurs semaines au mi-
lieu des tourmentes du cap Horn, en font un des points
les plus redoutés du globe. Ce voyage, effectué dans
des mers difficiles et autour de pays désolés, est en
outre excessivement long, et une voie nouvelle à tra-
vers l'isthme abrégerait cette route — pour la presque
totalité des navires qui vont d'Europe ou des ELats-
Unis dans les ports du littoral oriental du Pacifique, —
de tout l'immense développement de l'Amérique méri-
dionale, c'est-à-dire 64 degrés de latitude daus l'Atlan-
tique et amant dans le Pacifique, en tout 128 degrés,
ou 2,560 lieues marines. 11 faut encore ajouter à ce
chiffre environ 30 degrés de longitude que les navires,
notamment ceux venant des Etats-Unis, sont obligés
de parcourir, soit pour doubler les côtes du Brésil, soit
ce mouvement qui s'agite à la fois dans tous les
continents de notre monde : en Asie, en Amérique,
en Afrique, en Europe. De ces grands projets que la
civilisation moderne accomplira avec le temps, les
deux plus importants sans contredit, ceux dont les
conséquences sont les plus immenses, se trouvent être
le percement de l'isthme de Suez et le percement de
l'isthme de Panama. Pour le canal de Suez, si l'œu-
vre n'est pas accomplie, le problème est résolu, et per-
sonne aujourd'hui ne doute plus de la facilité de son
prochain achèvement. Malheureusement, la question
du percement de l'isthme américain est loin d'être
aussi avancée, et la science a encore beaucoup à faire
avant de présenter aux capitaux un projet assez éla-
boré et assez solide pour qu'ils viennent s'y engager.
Mais cette pensée, qui remonte à Charles-Quint, est
trop dans les intérêts et le génie de notre temps,
pour qu'elle n'aboutisse pas à une solution, et cette
solution nous l'appelons de tous nos vœux comme le
plus magnifique pendant que le xixe siècle puisse
donner à l'union de la Méditerranée et de la mer
Rouge par l'isthme africain.
Dans un travail remarquable, un journal portugais
revient sur cette question, et appelle sur elle la sol-
licitude de tous les esprits progressifs et éclairés.
Nous nous faisons un devoir de reproduire ce travail,
et nous espérons en cela faire une œuvre agréable et
instructive pour nos lecteurs ; car, en même temps
qù'ils auront une idée de l'importance et de la diffi-
culté de l'œuvre gigantesque qu'il s'agirait d'exécu-
ter à travers la langue de terre qui sépare l'océan
Atlantique et l'océan Pacifique, ils pourront se rendre
compte des facilités que la nature a ménagées à l'œuvre
du percement de l'isthme de Suez, si on la compare
à ce qu'il y a à faire pour ouvrir à la navigation
l'isthme de Panama, et cependant c'est la coupure
de l'isthme de Suez que l'Angleterre a déclarée
impossible, tandis qu'elle a toujours professé l'opinion
contraire à propos de l'isthme de Panama.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans la Gazette de Portugal :
Percement des isthmes.
« L'attention du monde est tournée depuis quelques
années vers l'œuvre que poursuit avec une infatigable
activité M. Ferdinand de Lesseps : le percement de
l'isthme de Suez Grâce à ses généreux efforts, et mal-
gré l'opposition systématique et inexplicable du gou-
vernement anglais, les travaux y sont aujourd'hui ar-
rivés à un tel degré d'avancement et les résultats
obtenus si rassurants que les esprits sérieux et prati-
ques ne doutent plus du succès de l'entreprise. Dans
quelques années le canal maritime de Suez sera ouvert
à la navigation, et l'Europe aura une route sûre et
directe vers l'Orient, plus courte d'environ 2,500 lieues
que la route actuelle du cap de Bonne-Espérance, jus-
tement nommé autrefois le cap des Tempêtes.
» Pendant que M. de Lesseps, entouré de nombreu-
ses sympathies, travaille à réunir la mer Méditerra-
née à la mer Rouge et par elle à l'océan Indien, les
circonstances nous paraissent particulièrement favo-
rables pour entretenir nos lecteurs d'un projet de même
genre, assurément aussi grandiose et aussi utile : la
jonction des océans Atlantique et Pacifique, ou le per-
cement de l'isthme américain.
» Un des hommes dont l'autorité dans ces questions
est universellement reconnue, M. Michel Chevalier,
dans un remarquable discours qu'il a prononcé au
dernier banquet de la Société de géographie de Paris,
disait :
« Les deux isthmes (Suez et Panama) sont pour le
» commerce et la navigation des obstacles considéra-
» blés ; mais la nature humaine est telle que, lorsque
» des obstacles lui sont suscités, c'est pour l'homme
» une occasion de déployer l'énergie persévérante qui
» les surmonte. L'obstacle alors cesse d'être un mal et
» devient une excitation au bien. A Panama et à Suez,
» la barrière qui ferme le chemin ne tardera pas à être
» renversée.
» Le percement des deux isthmes classiques prend
» de nos jours une importance bien plus grande que
» par le passé. Autrefois c'étaient des philosophes, des
» savants, des rêveurs, qui s'entretenaient de ces en-
» treprises ou qui les consignaient dans leurs livres.
» Maintenant les ingénieurs praticiens y consacrent
» leurs courses et leurs veilles. Les hommes d'Etat y
» appliquent leurs méditations, les gouvernements en
D font des sujets de traités, et pour l'un des deux is-
» thmes déjà les ouvriers sont à l'œuvre. »
» Il suffit de jeter les yeux sur un planisphère pour
se convaincre des immenses avantages qui résulteront
pour le monde commercial de l'ouverture d'un canal
maritime entre les deux grands océans; la navigation
en sera complétement modifiée; il y aura économie de
temps, de dépenses, et beaucoup plus de sécurité.
» Tous les navigateurs connaissent les inconvénients
de la route actuelle de l'Atlantique au Pacifique, ils
sont malheureusement trop constatés. Les naufrages,
les cargaisons perdues ou avariées, le séjour souvent
forcé des navires pendant plusieurs semaines au mi-
lieu des tourmentes du cap Horn, en font un des points
les plus redoutés du globe. Ce voyage, effectué dans
des mers difficiles et autour de pays désolés, est en
outre excessivement long, et une voie nouvelle à tra-
vers l'isthme abrégerait cette route — pour la presque
totalité des navires qui vont d'Europe ou des ELats-
Unis dans les ports du littoral oriental du Pacifique, —
de tout l'immense développement de l'Amérique méri-
dionale, c'est-à-dire 64 degrés de latitude daus l'Atlan-
tique et amant dans le Pacifique, en tout 128 degrés,
ou 2,560 lieues marines. 11 faut encore ajouter à ce
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