Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1864 15 juillet 1864
Description : 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20. 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203325g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 299
Nous renouvelons donc à MM. les actionnaires,
ayant droit à faire partie de la réunion, l'invitation
pressante de se rendre à cette convocation. Nous
leur rappelons à cet effet que le l'r août au plus
tard leurs titres doivent être déposés soit au siège
de l'administration centrale, place Vendôme, 12, à
Paris, soit aux bureaux des correspondants de la
Compagnie dans les départements et à l'étranger.
Nous prions ceux d'entre eux qui ne pourraient
point assister à l'assemblée de s'y faire représenter
par une personne de leur choix , et ils n'ignorent
point que ce choix doit tomber sur un de leurs co-
souscripteurs ayant déjà le droit de participer aux
délibérations. Nous sommes comme par le passé à
la disposition de ceux qui voudront bien nous char-
ger de leur mandat.
ERNEST DESPLACES.
PERCEMENT DE L'ISTHME AMÉRICAIN.
Nous avons, dans notre dernier numéro, appelé
l'attention du public sur un travail de la Gazette de
Portugal, relativement au grand canal américain
par lequel, depuis la conquête espagnole, on cherche
à réunir l'Atlantique et le Pacifique. Nous avons dit
tout l'intérêt que nous portions à cette œuvre qui,
avec le percement de l'isthme de Suez, affranchirait
la navigation des immenses trajets qu'elle a aujour-
d'hui à faire d'un côté autour du continent africain,
par le cap de Bonne-Espérance, de l'autre autour
du continent de l'Amérique par le cap Horn, pour
aboutir soit aux mers indiennes, soit aux mers aus-
trales.
Le document que nous avons reproduit donne lieu
à des rectifications et à de nouvelles informations qui
nous sont communiquées. Nous n'avons pas nous-même
à entrer dans la discussion, mais nous nous faisons
un devoir de prêter notre publicité à toutes les pièces
qui peuvent éclairer la solution de ce grand débat,
sans prendre sur nous la responsabilité des opinions
contradictoires. C'est à ce titre que nous insérons
dans nos colonnes la lettre suivante :
ERNEST DESPLACES.
Paris, le 9 juillet 1864.
A M. le rédacteur-gérant du journal l'ISTHME DE Suez :
* Monsieur,
» Le numéro du 1er juillet de votre estimable journal
renferme un article extrait de la Gazette de Portugal,
relatif au percement des isthmes.
» Cette grande question, mise, ainsi que vous le dites
avec tant d'autorité et de justesse, à l'ordre du jour de
tous les peuples civilisés par l'entreprise du canal de Suez,
est à chaque instant soulevée et discutée par divers
organes de la presse française et étrangère, et il faut
le dire, malheureusement elle n'est pas traitée toujours
avec la connaissance des faits qu'exige son heureuse
solution.
» Permettez-moi, Monsieur, comme explorateur des
contrées appelées dans un prochain avenir à voir se
réaliser le magnifique projet d'un canal reliant le Pa-
cifique à l'Atlantique, d'emprunter la voie de votre
journal pour compléter et rectifier sur divers points
des informations erronées.
» Laissant de côté les projets indiqués comme im-
praticables ainsi que d'autres non désignés dans la
Gazette de Portugal, je parlerai seulement des lignes pro-
posées par Téhuantepell, le Nicaragua, Panama et le
Darien, successivement mentionnés par cette feuille.
» Sur la communication d'une carte remise à Fernand
Cortez par l'empereur Moctékuzoma II (Montézuma),
et qui présentait un large estuaire présumé être un
détroit, l'isthme de Téhuantepell fut exploré de 1519 à
1522 et en 1528, puis à diverses époques, de 1551 à
1711. Toutes ces explorations aboutirent à faire recon-
naître l'impossibilité d'y établir un canal. En 1825,
le général mexicain Obergoso reprit les travaux faits
par Augustin Kramer, en 1774, et reconnut vraies les
études de Dampier et les conclusions de ses devan-
ciers.
» En 1842, l'ingénieur Gaëtano Moro fit un nouveau
tracé, revisé en 1845 par l'ingénieur français Napoléon
Garella; ce dernier conclut dans son avant-projet à une
dépense de 300 millions pour le creusement d'un canal
de 5 à 7 mètres de profondeur, d'une longueur de 378
kilomètres, nécessitant cent cinquante écluses, 30 kil. de
rigoles, la création de deux ports artificiels aux extré-
mités, et encore ne répondait-il pas de son alimenta-
tion en toute saison. Une dernière tentative eut lieu
en 1852 par M. Elijah Ward, célèbre ingénieur de New-
York, et renversa les espérances des partisans quand
même de cette ligne. M. Ward conclut : qu'un canal à
écluses, même d'une moyenne profondeur, et insuffi-
sant pour les besoins de la navigation moderne, était
impossible faute d'eau, et que le seul moyen pratique
était une tranchée d'une mer à l'autre, travail gigan-
tesque qui, avec les ports à créer, nécessiterait une
dépense de 5 milliards de francs, et le concours de
trois générations humaines.
» Et cependant, monsieur le rédacteur, des journaux
arguant de la présence de notre armée au Mexique, ap-
pelaient encore récemment et avec la meilleure foi du
monde l'attention des capitalistes sur les facilités du
percement de l'isthme de Téhuantepell.
» C'est àpartir de 1524 que la découverte du lac de Ni-
caragua parGil Gonzalez d'Avila et par Andrès de Cerneda
fit concevoir l'espoir d'établir par ce point une commu-
nication entre les deux mers; mais bientôt Fernand Cor-
tez dut, comme à Téhuantepell, renoncer à ses projets.
Pour ne citer que les principales tentatives, toutes
avortées, je mentionnerai seulement celles : de 1780,
dont faisait partie le jeune Nelson, par ordre du gou-
vernement anglais ; de 1797 et 1801, par le général
Nous renouvelons donc à MM. les actionnaires,
ayant droit à faire partie de la réunion, l'invitation
pressante de se rendre à cette convocation. Nous
leur rappelons à cet effet que le l'r août au plus
tard leurs titres doivent être déposés soit au siège
de l'administration centrale, place Vendôme, 12, à
Paris, soit aux bureaux des correspondants de la
Compagnie dans les départements et à l'étranger.
Nous prions ceux d'entre eux qui ne pourraient
point assister à l'assemblée de s'y faire représenter
par une personne de leur choix , et ils n'ignorent
point que ce choix doit tomber sur un de leurs co-
souscripteurs ayant déjà le droit de participer aux
délibérations. Nous sommes comme par le passé à
la disposition de ceux qui voudront bien nous char-
ger de leur mandat.
ERNEST DESPLACES.
PERCEMENT DE L'ISTHME AMÉRICAIN.
Nous avons, dans notre dernier numéro, appelé
l'attention du public sur un travail de la Gazette de
Portugal, relativement au grand canal américain
par lequel, depuis la conquête espagnole, on cherche
à réunir l'Atlantique et le Pacifique. Nous avons dit
tout l'intérêt que nous portions à cette œuvre qui,
avec le percement de l'isthme de Suez, affranchirait
la navigation des immenses trajets qu'elle a aujour-
d'hui à faire d'un côté autour du continent africain,
par le cap de Bonne-Espérance, de l'autre autour
du continent de l'Amérique par le cap Horn, pour
aboutir soit aux mers indiennes, soit aux mers aus-
trales.
Le document que nous avons reproduit donne lieu
à des rectifications et à de nouvelles informations qui
nous sont communiquées. Nous n'avons pas nous-même
à entrer dans la discussion, mais nous nous faisons
un devoir de prêter notre publicité à toutes les pièces
qui peuvent éclairer la solution de ce grand débat,
sans prendre sur nous la responsabilité des opinions
contradictoires. C'est à ce titre que nous insérons
dans nos colonnes la lettre suivante :
ERNEST DESPLACES.
Paris, le 9 juillet 1864.
A M. le rédacteur-gérant du journal l'ISTHME DE Suez :
* Monsieur,
» Le numéro du 1er juillet de votre estimable journal
renferme un article extrait de la Gazette de Portugal,
relatif au percement des isthmes.
» Cette grande question, mise, ainsi que vous le dites
avec tant d'autorité et de justesse, à l'ordre du jour de
tous les peuples civilisés par l'entreprise du canal de Suez,
est à chaque instant soulevée et discutée par divers
organes de la presse française et étrangère, et il faut
le dire, malheureusement elle n'est pas traitée toujours
avec la connaissance des faits qu'exige son heureuse
solution.
» Permettez-moi, Monsieur, comme explorateur des
contrées appelées dans un prochain avenir à voir se
réaliser le magnifique projet d'un canal reliant le Pa-
cifique à l'Atlantique, d'emprunter la voie de votre
journal pour compléter et rectifier sur divers points
des informations erronées.
» Laissant de côté les projets indiqués comme im-
praticables ainsi que d'autres non désignés dans la
Gazette de Portugal, je parlerai seulement des lignes pro-
posées par Téhuantepell, le Nicaragua, Panama et le
Darien, successivement mentionnés par cette feuille.
» Sur la communication d'une carte remise à Fernand
Cortez par l'empereur Moctékuzoma II (Montézuma),
et qui présentait un large estuaire présumé être un
détroit, l'isthme de Téhuantepell fut exploré de 1519 à
1522 et en 1528, puis à diverses époques, de 1551 à
1711. Toutes ces explorations aboutirent à faire recon-
naître l'impossibilité d'y établir un canal. En 1825,
le général mexicain Obergoso reprit les travaux faits
par Augustin Kramer, en 1774, et reconnut vraies les
études de Dampier et les conclusions de ses devan-
ciers.
» En 1842, l'ingénieur Gaëtano Moro fit un nouveau
tracé, revisé en 1845 par l'ingénieur français Napoléon
Garella; ce dernier conclut dans son avant-projet à une
dépense de 300 millions pour le creusement d'un canal
de 5 à 7 mètres de profondeur, d'une longueur de 378
kilomètres, nécessitant cent cinquante écluses, 30 kil. de
rigoles, la création de deux ports artificiels aux extré-
mités, et encore ne répondait-il pas de son alimenta-
tion en toute saison. Une dernière tentative eut lieu
en 1852 par M. Elijah Ward, célèbre ingénieur de New-
York, et renversa les espérances des partisans quand
même de cette ligne. M. Ward conclut : qu'un canal à
écluses, même d'une moyenne profondeur, et insuffi-
sant pour les besoins de la navigation moderne, était
impossible faute d'eau, et que le seul moyen pratique
était une tranchée d'une mer à l'autre, travail gigan-
tesque qui, avec les ports à créer, nécessiterait une
dépense de 5 milliards de francs, et le concours de
trois générations humaines.
» Et cependant, monsieur le rédacteur, des journaux
arguant de la présence de notre armée au Mexique, ap-
pelaient encore récemment et avec la meilleure foi du
monde l'attention des capitalistes sur les facilités du
percement de l'isthme de Téhuantepell.
» C'est àpartir de 1524 que la découverte du lac de Ni-
caragua parGil Gonzalez d'Avila et par Andrès de Cerneda
fit concevoir l'espoir d'établir par ce point une commu-
nication entre les deux mers; mais bientôt Fernand Cor-
tez dut, comme à Téhuantepell, renoncer à ses projets.
Pour ne citer que les principales tentatives, toutes
avortées, je mentionnerai seulement celles : de 1780,
dont faisait partie le jeune Nelson, par ordre du gou-
vernement anglais ; de 1797 et 1801, par le général
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