Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 283
s'élever l'édifice religieux, le prélat se rendit dans
l'humble oratoire qui dessert provisoirement la po-
pulation d'Ismaïlia. Il y célébra le sacrifice de la
messe. Cette étroite enceinte ne put contenir la foule
de ceux qui, d'El-Guisr , étaient venus joindre leurs
prières à celles des fidèles d'Ismaïlia.
« Monseigneur, nous écrit-on, ne pouvait man-
quer dans cette circonstance de porter ses souvenirs
vers la famille impériale de France, qui protège si
efficacement l'entreprise civilisatrice du percement
de l'isthme. II pria pour elle, il pria pour l'auguste
et pieuse Impératrice Eugénie, appelant sur sa tête
les bénédictions et la protection du grand saint qu'elle
a donné pour patron à la ville nouvelle. « Je voudrais,
» aurait dit le prélat, proclamer combien son
» nom est ici aimé et respecté, et avec quelle joie
» nous nous sommes conformés à son désir qui était
» pour nous un ordre. »
A cette fête religieuse, Monseigneur était assisté
par les curés des trois principaux centres de popu-
lation de l'isthme. Il fut ensuite reconduit à El-
Guisr, où l'attendait un modeste banquet qui fut
pour lui comme une réunion de famille.
Le lendemain il partait pour Port-Saïd. Sur sa
route il visita à Ferdane les travaux entrepris
par M. Couvreux et qui sont en plein cours d'exécu-
tion. Après avoir exprimé sa satisfaction à cet en-
trepreneur, le prélat se rendit à Kantara où il passa
la nuit, et le jour suivant il faisait son entrée à Port-
Saïd.
Il se dirigea immédiatement vers l'église Sainte-
Eugénie, où il fut reçu au son des cloches et avec le
cérémonial que le rite romain prescrit pour la ré-
ception des évêques.
Le lendemain tout Port-Saïd était en fête. Quel-
ques jours auparavant, un bon nombre des élèves
de l'école de jeunes garçons dirigée par le curé coad-
juteur de l'église de la ville, et de l'école de jeunes
filles tenue par les religieuses du Bon-Pasteur, avaient
reçu pour la première fois le sacrement de la com-
munion. Monseigneur voulut administrer à toute
cette jeunesse, à laquelle se joignirent plusieurs ha-
bitants de Port-Saïd, le sacrement de la confirmation.
C'était probablement la première fois depuis la créa-
tion du monde que cette cérémonie se célébrait sur
ce point du globe désert si longtemps, et qui, au
lieu des actions de grâces s'élevant vers le ciel,
n'avait entendu pendant des siècles que le mugis-
sement des vents et le murmure de la mer sur le
sable.
Mgr Pascal est resté huit jours à Port-Saïd, visi-
tant les divers établissements et ne manquant pas de
porter ses consolations aux quelques malades qui
étaient à l'hôpital, dont il a admiré la propreté, la
salubrité, en même temps qu'il n'a eu que des éloges
à donner aux soins dont les malades sont entourés.
Nous avons à signaler encore un épisode qui a son
intérêt. On sait que M. Aiton, qui a entrepris le
creusement du canal maritime de Port-Saïd à Fer-
dane, a emmené avec lui des ouvriers anglais, et
parmi ces ouvriers se trouvent un certain nombre
d'Irlandais catholiques. Le digne prélat ne les avait
pas oubliés dans sa pensée. C'était pour eux qu'il
avait appelé pour le suivre dans sa tournée le curé
de Suez appartenant aussi à la nation irlandaise. Le
R. P. Antoine les a encouragés et fortifiés de sa
parole. Il leur a prodigué les soins de son ministère
et leur a recommandé la fidélité à leurs devoirs de
chrétiens, d'hommes, de travailleurs, l'obéissance à
leurs chefs, le dévouement à la grande œuvre à
laquelle ils sont attachés. Ces braves gens ont sup.
plié l'évêque de leur envoyer de temps en temps un
religieux choisi dans leurs compatriotes pour les
instruire et les raffermir dans la voie du bien Mon-
seigneur a exprimé pour ce vœu la plus vive
sympathie, et leur a promis de leur envoyer de
temps à autre un de ses pères irlandais.
Ces soins spirituels n'ont pas empêché le prélat de
se mettre au courant des progrès réalisés à Port-
Saïd depuis la dernière visite qu'il y a faite l'année
dernière. Il en a manifesté toute sa satisfaction. Il a
remarqué l'ordre parfait qui y règne, l'activité pro-
digieuse qu'on y déploie (ce sont ses expressions), et
il a terminé sa tournée avec la conviction de l'infail-
lible succès de l'entreprise en même temps qu'avec le
sentiment profond des résultats que l'organisation
religieuse instituée par la Compagnie avait produit
et devait produire sur la moralité des populations
qu'elle y avait réunies.
ERNEST DESPLACES.
LES ÉLECTEURS DE YATAN ET M. FERD. DE LESSEPS.
Aux dernières élections du Corps législatif, les
électeurs de l'arrondissement d'Issoudun proposèrent
à M. Ferdinand de Lesseps de le choisir pour le re-
présenter dans cette assemblée. Désireux de se con-
server tout entier à l'œuvre d'utilité universelle
dont il est le directeur, le président de la Compa-
gnie de Suez déclina l'honneur de cette candida-
ture.
A propos des récentes élections pour les conseils
généraux, le canton de Vatan, où sont situées les
propriétés de M. Ferdinand de Lesseps, lui fit de
nouveau l'offre de l'honorer de ses suffrages pour le
Conseil départemental de l'Indre, et cette offre fut
de nouveau respectueusement déclinée. Malgré ce
refus, les électeurs de Vatan ont nommé M. Ferd.
s'élever l'édifice religieux, le prélat se rendit dans
l'humble oratoire qui dessert provisoirement la po-
pulation d'Ismaïlia. Il y célébra le sacrifice de la
messe. Cette étroite enceinte ne put contenir la foule
de ceux qui, d'El-Guisr , étaient venus joindre leurs
prières à celles des fidèles d'Ismaïlia.
« Monseigneur, nous écrit-on, ne pouvait man-
quer dans cette circonstance de porter ses souvenirs
vers la famille impériale de France, qui protège si
efficacement l'entreprise civilisatrice du percement
de l'isthme. II pria pour elle, il pria pour l'auguste
et pieuse Impératrice Eugénie, appelant sur sa tête
les bénédictions et la protection du grand saint qu'elle
a donné pour patron à la ville nouvelle. « Je voudrais,
» aurait dit le prélat, proclamer combien son
» nom est ici aimé et respecté, et avec quelle joie
» nous nous sommes conformés à son désir qui était
» pour nous un ordre. »
A cette fête religieuse, Monseigneur était assisté
par les curés des trois principaux centres de popu-
lation de l'isthme. Il fut ensuite reconduit à El-
Guisr, où l'attendait un modeste banquet qui fut
pour lui comme une réunion de famille.
Le lendemain il partait pour Port-Saïd. Sur sa
route il visita à Ferdane les travaux entrepris
par M. Couvreux et qui sont en plein cours d'exécu-
tion. Après avoir exprimé sa satisfaction à cet en-
trepreneur, le prélat se rendit à Kantara où il passa
la nuit, et le jour suivant il faisait son entrée à Port-
Saïd.
Il se dirigea immédiatement vers l'église Sainte-
Eugénie, où il fut reçu au son des cloches et avec le
cérémonial que le rite romain prescrit pour la ré-
ception des évêques.
Le lendemain tout Port-Saïd était en fête. Quel-
ques jours auparavant, un bon nombre des élèves
de l'école de jeunes garçons dirigée par le curé coad-
juteur de l'église de la ville, et de l'école de jeunes
filles tenue par les religieuses du Bon-Pasteur, avaient
reçu pour la première fois le sacrement de la com-
munion. Monseigneur voulut administrer à toute
cette jeunesse, à laquelle se joignirent plusieurs ha-
bitants de Port-Saïd, le sacrement de la confirmation.
C'était probablement la première fois depuis la créa-
tion du monde que cette cérémonie se célébrait sur
ce point du globe désert si longtemps, et qui, au
lieu des actions de grâces s'élevant vers le ciel,
n'avait entendu pendant des siècles que le mugis-
sement des vents et le murmure de la mer sur le
sable.
Mgr Pascal est resté huit jours à Port-Saïd, visi-
tant les divers établissements et ne manquant pas de
porter ses consolations aux quelques malades qui
étaient à l'hôpital, dont il a admiré la propreté, la
salubrité, en même temps qu'il n'a eu que des éloges
à donner aux soins dont les malades sont entourés.
Nous avons à signaler encore un épisode qui a son
intérêt. On sait que M. Aiton, qui a entrepris le
creusement du canal maritime de Port-Saïd à Fer-
dane, a emmené avec lui des ouvriers anglais, et
parmi ces ouvriers se trouvent un certain nombre
d'Irlandais catholiques. Le digne prélat ne les avait
pas oubliés dans sa pensée. C'était pour eux qu'il
avait appelé pour le suivre dans sa tournée le curé
de Suez appartenant aussi à la nation irlandaise. Le
R. P. Antoine les a encouragés et fortifiés de sa
parole. Il leur a prodigué les soins de son ministère
et leur a recommandé la fidélité à leurs devoirs de
chrétiens, d'hommes, de travailleurs, l'obéissance à
leurs chefs, le dévouement à la grande œuvre à
laquelle ils sont attachés. Ces braves gens ont sup.
plié l'évêque de leur envoyer de temps en temps un
religieux choisi dans leurs compatriotes pour les
instruire et les raffermir dans la voie du bien Mon-
seigneur a exprimé pour ce vœu la plus vive
sympathie, et leur a promis de leur envoyer de
temps à autre un de ses pères irlandais.
Ces soins spirituels n'ont pas empêché le prélat de
se mettre au courant des progrès réalisés à Port-
Saïd depuis la dernière visite qu'il y a faite l'année
dernière. Il en a manifesté toute sa satisfaction. Il a
remarqué l'ordre parfait qui y règne, l'activité pro-
digieuse qu'on y déploie (ce sont ses expressions), et
il a terminé sa tournée avec la conviction de l'infail-
lible succès de l'entreprise en même temps qu'avec le
sentiment profond des résultats que l'organisation
religieuse instituée par la Compagnie avait produit
et devait produire sur la moralité des populations
qu'elle y avait réunies.
ERNEST DESPLACES.
LES ÉLECTEURS DE YATAN ET M. FERD. DE LESSEPS.
Aux dernières élections du Corps législatif, les
électeurs de l'arrondissement d'Issoudun proposèrent
à M. Ferdinand de Lesseps de le choisir pour le re-
présenter dans cette assemblée. Désireux de se con-
server tout entier à l'œuvre d'utilité universelle
dont il est le directeur, le président de la Compa-
gnie de Suez déclina l'honneur de cette candida-
ture.
A propos des récentes élections pour les conseils
généraux, le canton de Vatan, où sont situées les
propriétés de M. Ferdinand de Lesseps, lui fit de
nouveau l'offre de l'honorer de ses suffrages pour le
Conseil départemental de l'Indre, et cette offre fut
de nouveau respectueusement déclinée. Malgré ce
refus, les électeurs de Vatan ont nommé M. Ferd.
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