Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1864 15 juin 1864
Description : 1864/06/15 (A9,N192). 1864/06/15 (A9,N192).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203323n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 267
tours. On adressé unprocès-verbal, dont une amplia-
tion a été déposée sous la pierre dans une boîte en
plomb renfermant quelques monnaies au millésime
de l'année.
Avant la fin de la cérémonie, l'ingénieur en chef,
M. Sciama, a adressé à l'évêque ces paroles :
« Monseigneur, je me rends l'interprète de M. le
r - t ,-)
président-fondateur, cômme "de la' population qui
vous entoure, en vous remerciant d'avoir bien voulu
solenniser par votre présence la pose de la première
pierre de notre chapelle.
» Si modestes que doivent être les proportions de
cette construction, l'acte auquel nous procédons em-
prunte une véritable grandeur aux lieux, aux cir-
constances dans lesquels il s'accomplit.
» Un petit groupe de travailleurs, pionniers de la
civilisation, fixés dans le désert pour la réalisation
d'une grande idée, et donnant satisfaction à leurs
sentiments religieux par l'édification d'un autel voué
à saint François de Sales, tel est le spectacle que nous
présentons aujourd'hui. C'est le progrès rallumant
le flambeau de la foi sur la terre des patriarches.
» Et quel vocable plus précieux pouvait être choisi
pour cette paroisse par l'auguste souveraine qui
veille avec une si touchante sollicitude aux destinées
de notre œuvre ! Saint François de Sales, la person-
nification de la foi la plus pure comme de la charité
la plus dévouée, saint François de Sales, le précurseur
et l'ami de saint Vincent de Paul, était le patron na-
turellement indiqué de cet autel où viendront se for-
tifier les cœurs, se retremper les courages, et d'où
rayonnera d'une manière incessante l'esprit de fra-
ternité si nécessaire parmi nous.
» En vous demandant, Monseigneur, d'appeler par
vos prières la protection du Très-Haut sur cette cha-
pelle comme sur la population qu'elle doit protéger,
je suis certain d'être d'accord avec vos propres sen-
timents pour nous, et je saisis cette occasion de vous
en exprimer, au nom de tous, nos plus sincères re-
mercîments. »
Le premier acte accompli, on s'est rendu à la messe,
où Mgr l'évêque a officié pontificalement.
Ensuite, un déjeuner a réuni l'évêque et ses asses-
seurs au curé d'Ismaïlia, aux principaux fonction-
naires et agents de la Compagnie. Des toasts ont
été portés à l'Impératrice, à Monseigneur et à M. de
Lesseps. Puis, dans la même journée, l'évêque s'est
rendu à la chapelle de Sainte-Marie (Sctti Mariam),
àEl-Guisr, point qui domine la grande et imposante
tranchée du seuil, où les machines à vapeur achè-
vent ce qu'ont commencé les terrassiers égyptiens.
Ces travaux l'ont vivement intéressé, et il a, à plu-
sieurs reprises, témoigné toute sa satisfaction. Des
correspondances ultérieures nous donneront vraisem-
blablement d'autres détails sur la suite de sa tournée
dans l'isthme.
Mgr l'évêque du Caire a trouvé au surplus
les travaux en pleine activité sur tous les points.
Nous n'avons pas de particularités nouvelles à
signaler; nos lecteurs comprennent certainement
très-bien qu'il n'est pas possible, lorsqu'il s'agit de
déblais aussi considérables que ceux que nécessite
le creusement du canal maritime à sa largeur défi-
nitive, qu'on puisse à chaque quinzaine préciser de
nouveaux avancements acquis, alors surtout que les
efforts se portent en même temps sur la ligne tout
entière. Les divers entrepreneurs rivalisent d'acti-
vité. MM. Borel et Lavalley viennent d'envoyer
de Paris des agents chargés de prendre possession
de leur lot, et de commencer l'installation des chan.
tiers. En attendant le moment où les machines qu'ils
ont commandées pour l'extraction des terres leur
seront livrées, ils procéderont aux déblais. Ils doivent
embaucher par le travail libre les ouvriers terrassiers
qui leur seront nécessaires, et qu'ils trouveront soit
parmi les fellahs, soit parmi les Européens, les Grecs,
les Albanais, les Maltais ou autres.
Les agents de MM. Dussaud frères continuent à
établir et organiser les chantiers où se fabriqueront
les blocs artificiels destinés aux jetées de Port-Saïd.
Comme il se passera encore quelque temps avant
que ces chantiers puissent se trouver en plein fonc-
tionnement, un nouveau traité vient d'être signé,
pour éviter tout retard, avec un entrepreneur ,
M. Vallettc, par lequel ce dernier s'engage à ex-
traire des carrières du Mex, qui, ainsi qu'on le sait,
sont depuis plusieurs années déjà en pleine exploi-
tation, 20,000 mètres cubes de pierre pour l'enroche-
ment des digues; et, grâce aux travaux combinés de
MM. DusEaud et de NI. Vallette., la digue, qui actuel-
lement s'avance seulement de 350 à 400 mètres en
mer, aura atteint avant la fin de l'année l'îlot éta-
bli en mer à 1,500 mètres du rivage.
Le canal d'eau douce ne manque point d'eau sur
tout son parcours jusqu'à Suez et suffit à tous les
besoins, quoique nous soyons à l'époque du plus bas
étiage du Nil.
La santé sur tous les points, malgré les appro-
ches de l'été, continue à être des plus satisfaisantes.
ERNEST DESPLACES.
LA CORVÉE EN TURQUIE.
Notre correspondance particulière de Constantino-
ple nous transmet sur la corvée et le travail obli-
gatoire dans l'empire turc, des renseignements qui,
tours. On adressé unprocès-verbal, dont une amplia-
tion a été déposée sous la pierre dans une boîte en
plomb renfermant quelques monnaies au millésime
de l'année.
Avant la fin de la cérémonie, l'ingénieur en chef,
M. Sciama, a adressé à l'évêque ces paroles :
« Monseigneur, je me rends l'interprète de M. le
r - t ,-)
président-fondateur, cômme "de la' population qui
vous entoure, en vous remerciant d'avoir bien voulu
solenniser par votre présence la pose de la première
pierre de notre chapelle.
» Si modestes que doivent être les proportions de
cette construction, l'acte auquel nous procédons em-
prunte une véritable grandeur aux lieux, aux cir-
constances dans lesquels il s'accomplit.
» Un petit groupe de travailleurs, pionniers de la
civilisation, fixés dans le désert pour la réalisation
d'une grande idée, et donnant satisfaction à leurs
sentiments religieux par l'édification d'un autel voué
à saint François de Sales, tel est le spectacle que nous
présentons aujourd'hui. C'est le progrès rallumant
le flambeau de la foi sur la terre des patriarches.
» Et quel vocable plus précieux pouvait être choisi
pour cette paroisse par l'auguste souveraine qui
veille avec une si touchante sollicitude aux destinées
de notre œuvre ! Saint François de Sales, la person-
nification de la foi la plus pure comme de la charité
la plus dévouée, saint François de Sales, le précurseur
et l'ami de saint Vincent de Paul, était le patron na-
turellement indiqué de cet autel où viendront se for-
tifier les cœurs, se retremper les courages, et d'où
rayonnera d'une manière incessante l'esprit de fra-
ternité si nécessaire parmi nous.
» En vous demandant, Monseigneur, d'appeler par
vos prières la protection du Très-Haut sur cette cha-
pelle comme sur la population qu'elle doit protéger,
je suis certain d'être d'accord avec vos propres sen-
timents pour nous, et je saisis cette occasion de vous
en exprimer, au nom de tous, nos plus sincères re-
mercîments. »
Le premier acte accompli, on s'est rendu à la messe,
où Mgr l'évêque a officié pontificalement.
Ensuite, un déjeuner a réuni l'évêque et ses asses-
seurs au curé d'Ismaïlia, aux principaux fonction-
naires et agents de la Compagnie. Des toasts ont
été portés à l'Impératrice, à Monseigneur et à M. de
Lesseps. Puis, dans la même journée, l'évêque s'est
rendu à la chapelle de Sainte-Marie (Sctti Mariam),
àEl-Guisr, point qui domine la grande et imposante
tranchée du seuil, où les machines à vapeur achè-
vent ce qu'ont commencé les terrassiers égyptiens.
Ces travaux l'ont vivement intéressé, et il a, à plu-
sieurs reprises, témoigné toute sa satisfaction. Des
correspondances ultérieures nous donneront vraisem-
blablement d'autres détails sur la suite de sa tournée
dans l'isthme.
Mgr l'évêque du Caire a trouvé au surplus
les travaux en pleine activité sur tous les points.
Nous n'avons pas de particularités nouvelles à
signaler; nos lecteurs comprennent certainement
très-bien qu'il n'est pas possible, lorsqu'il s'agit de
déblais aussi considérables que ceux que nécessite
le creusement du canal maritime à sa largeur défi-
nitive, qu'on puisse à chaque quinzaine préciser de
nouveaux avancements acquis, alors surtout que les
efforts se portent en même temps sur la ligne tout
entière. Les divers entrepreneurs rivalisent d'acti-
vité. MM. Borel et Lavalley viennent d'envoyer
de Paris des agents chargés de prendre possession
de leur lot, et de commencer l'installation des chan.
tiers. En attendant le moment où les machines qu'ils
ont commandées pour l'extraction des terres leur
seront livrées, ils procéderont aux déblais. Ils doivent
embaucher par le travail libre les ouvriers terrassiers
qui leur seront nécessaires, et qu'ils trouveront soit
parmi les fellahs, soit parmi les Européens, les Grecs,
les Albanais, les Maltais ou autres.
Les agents de MM. Dussaud frères continuent à
établir et organiser les chantiers où se fabriqueront
les blocs artificiels destinés aux jetées de Port-Saïd.
Comme il se passera encore quelque temps avant
que ces chantiers puissent se trouver en plein fonc-
tionnement, un nouveau traité vient d'être signé,
pour éviter tout retard, avec un entrepreneur ,
M. Vallettc, par lequel ce dernier s'engage à ex-
traire des carrières du Mex, qui, ainsi qu'on le sait,
sont depuis plusieurs années déjà en pleine exploi-
tation, 20,000 mètres cubes de pierre pour l'enroche-
ment des digues; et, grâce aux travaux combinés de
MM. DusEaud et de NI. Vallette., la digue, qui actuel-
lement s'avance seulement de 350 à 400 mètres en
mer, aura atteint avant la fin de l'année l'îlot éta-
bli en mer à 1,500 mètres du rivage.
Le canal d'eau douce ne manque point d'eau sur
tout son parcours jusqu'à Suez et suffit à tous les
besoins, quoique nous soyons à l'époque du plus bas
étiage du Nil.
La santé sur tous les points, malgré les appro-
ches de l'été, continue à être des plus satisfaisantes.
ERNEST DESPLACES.
LA CORVÉE EN TURQUIE.
Notre correspondance particulière de Constantino-
ple nous transmet sur la corvée et le travail obli-
gatoire dans l'empire turc, des renseignements qui,
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